Soon
Au travers des discussions entre une mère astronaute et son fils, Thomas Cadène et Benjamin Adam nous offrent une réflexion sur la place de l'homme dans l'univers, son impact sur son environnement et sa soif insatiable d'aller "plus loin".
Anticipation École européenne supérieure de l'image École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg Environnement et écologie
En 2151, la population mondiale a été divisée par dix en raison des dégâts climatiques. L'humanité vit dans un équilibre précaire. Regroupée dans sept zones urbaines, elle a inventé de nouveaux modèles de vie sociale. Ailleurs, la nature s'étend librement. Simone, astronaute, fait partie d'une mission d'exploration spatiale nommée « SOON » : un voyage sans retour, un projet d'une ambition inédite dans l'histoire de l'humanité. Avant le grand départ, elle emmène son fils Youri pour un dernier road-trip. Au contact du monde, Youri comprendra-t-il le désir d'absolu, d'aventure et d'inconnu de sa mère ?
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Date de parution | 25 Octobre 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voila une histoire très sympathique qui pose des bases qu'on aurait presque envie de voir exploitée par la suite. C'est une lecture qui fait bien écho à la situation actuelle, mais qui présente une originalité sur le monde : c'est un monde post-apocalyptique mais version plus sympa. Loin d'un univers à la Mad Max, on a plutôt un univers bouleversé par les catastrophes (notamment climatiques) qui tente de se relever et revivre. L'ensemble suit un personnage dont la mère va partir pour un programme spatial osé, voir inconscient, qui divise la population. En le lisant, j'ai pensé à L'Héritage fossile de Philippe Valette lue récemment, et je trouve les deux œuvres complémentaires. Une sorte d'écho entre la version d'un avenir positif tandis que l'autre est cruellement négatif. Ici, c'est plus le drame familial et intimiste d'un jeune homme qui doit apprendre et comprendre le choix de sa mère, choix contestable d'ailleurs, tandis que nous explorons un monde qui a du tout faire pour ne pas disparaitre. L'idée de cet univers est intéressante, propice à des développements d'ailleurs, mais je trouve que le récit reste un peu trop dans le road-trip entre les différentes villes de ce monde, tandis que l'humanité présentée comme exsangue semble encore assez vivace. C'est le seul point qui m'a semblé un peu trop en contradiction avec l'univers présenté, mais pour le reste j'aime bien certaines idées sur le déroulement des opérations et l'humanité qui en est ressortie. La Bd est servie par le dessin de Benjamin Adam qui fonctionne plutôt bien, je trouve. Je n'ai pas encore lu d'autre ouvrages de sa main mais il a un coup de crayon agréable qui fonctionne bien, servi par une colorisation en bichromie très efficace. Si je l'ai trouvé moins percutante dans le fond que L'Héritage fossile, la BD aborde plus frontalement les questions d'écologie et de gaspillage d'énergie (et de ressources), ce qui est très sympathique aussi. Et pour une fois, la BD porte un message plus positif, ce qui n'est pas pour me déplaire !
Pas fan de SF à la base, mais ne souhaitant pas mourir idiot, j'ai fait appel à un ami qui m'a recommandé cette lecture. J'y ai effectivement pris plus de plaisir que d'habitude. J'ai bien aimé le scénario. Le lien mère-fils, tendu et imparfait, fonctionne bien comme trame de fond, même s'il ne faut pas trop chercher de profondeur. Le voyage à travers un monde post-apocalyptique est assez prenant, donc un ensemble qui fonctionne pour moi. Par contre, les pages qui rappellent l’histoire et donnent du contexte au fur et à mesure… un peu laborieux. Trop d’infos, trop de texte, et une narration parfois confuse qui casse le rythme. Heureusement, on ne tombe pas dans le pamphlet écolo mal ficelé ou le moralisme appuyé à la Shangri-La. Les auteurs ont gardé une certaine retenue, j'avoue que j'ai eu un peu peur au début. Au final, c’est une bonne BD, surtout si on ne cherche pas à tout intellectualiser. Le message est là, mais il ne vient pas écraser l’histoire. On suit une quête intime dans un décor ambitieux, et c’est déjà pas mal. Pas un coup de cœur absolu, mais un bel équilibre entre réflexion et aventure, sans se noyer dans une complexité inutile ou des clichés trop lourds.
J’ai eu du mal à entrer dans cet album épais et consistant, certains passages étant parfois d’une lecture difficile. Ceux se déroulant dans le « présent narratif » (en 2151) sont parfois trop sombres, et je ne distinguais pas facilement les détails du dessin. Ceux se déroulant dans le « passé », tournés vers l’explication du « présent » et de la mission Soon, sont plus clairs au niveau du dessin, mais la lecture de ces pages l’était moins, le sens de lecture des textes n’étant pas toujours très clair. Bon, après avoir commencé par ces remarques, je vais poursuivre en vous encourageant à passer outre – comme je l’ai fait – ces difficultés de lecture, car l’histoire développée par les auteurs en vaut la peine. Si le fil rouge est constitué par les relations difficiles, tendues et douloureuses entre une femme partant définitivement dans une longue et infinie mission spatiale et son fils, qui n’accepte pas cette séparation, c’est ailleurs que réside la force de ce récit. En effet, les auteurs nous emmènent, via les flash-backs expliquant la nécessité de la mission Soon, à comprendre comment l’humanité en est arrivée là. Et c’est ainsi que nous avons une critique de certains maux bien contemporains (pollution, conflits d’usage pour des ressources s’épuisant, pandémies incontrôlées, etc.). Et les auteurs nous donnent une vision assez noire de ce qui pourrait arriver (ici des guerres et des choix douloureux ayant fait drastiquement diminuer la population mondiale, et ayant « mis sous cloche » ce qui en restait). D’où la mission Soon, qui emporte plusieurs générations, pour trouver éventuellement un endroit « vivable ». Un sujet intéressant, d’actualité, un album très dense, il faut donc prévoir d’investir du temps pour le lire. Mais cela en vaut la peine.
« Soon » est une histoire de science-fiction comme je les aime : une histoire d’anticipation sur fond de science sociale, géopolitique et écologie. La narration alterne des passages bien distincts, jusqu’à dans la couleur des pages : Les pages « blanches » racontent le présent, le départ imminent de la mission spatiale sans retour « Soon 2 », et la relation difficile entre sa commandante, Simone, et son fils Youri, qui accepte mal ce départ définitif. S’en suit un road-movie dépaysant, rempli d’émotions et remarquablement narré, avec un dénouement qui m’a fait lâcher une larme. Les pages « noires » sont beaucoup plus encyclopédiques, et exposent avec beaucoup de détails les évènements qui ont conduit à l’implosion puis à la renaissance de l’humanité (catastrophe écologique, virus, guerre, fascisme). Ces passages sont passionnants, mais je vois que je ne suis pas le seul à les avoir trouvés un peu indigestes et laborieux à lire… la faute à la quantité d’informations convoyées, mais aussi à certains choix narratifs discutables. Je pense notamment au sens de lecture qui n’est pas toujours très clair - je me suis souvent retrouvé à lire les bulles dans le désordre, un comble ! Le dessin ne sera sans doute pas la tasse de thé de tout le monde, mais moi j’ai adoré son esthétisme (cette couverture !)… surtout sur les grandes cases, les plus petites étant souvent plus difficiles à déchiffrer. Un album passionnant et terrifiant (je l’ai lu lors de la panique du coronavirus en 2020), mais une lecture très dense et un peu laborieuse par moments.
Je reprends une partie de l'avis (de l'éditeur je suppose) placé au dos du livre : "un récit d'anticipation profond, grave et lumineux". Je me demande bien en quoi ce récit est profond ? parce qu'il est sensé aller au fond des choses ? cad au fond des réflexions sur notre planète, nos sociétés, les relations fils-mère ? Je trouve que ce récit ne fait rien de cela. On a d'ailleurs vraiment du mal à comprendre comment les gens vivent sur cette planète. La lecture de ce livre n'est pas facile. "Grave" : oui le sujet est grave. Il ne reste que 10 pourcents des habitants de la planète qui sont tous entassés dans 7 villes. Et encore, je ré-écris ça parce que je l'ai lu dans les commentaires sur ce livre. Et "lumineux" alors là c'est le bouquet ! C'est sombre, c'est noir, j'ai dû m'accrocher pour lire jusqu'à la fin. Le graphisme est aussi sombre que l'histoire est morne et, pour ma part, inintéressante. Amateur de BD depuis toujours, cela a été une épreuve de lire celle-ci, aucun plaisir. Je me doute pourtant des heures et des heures de travail et j'en suis désolé pour les auteurs.
Cette œuvre nous dresse le portrait de notre planète pour les 150 années à venir. Ce n’est guère glorieux avec dans l’ordre les effets du réchauffement climatique qui va détruire la planète (11 grandes tempêtes en 11 semaines), une grippe qui va décimer la population mondiale (euh, c'est si proche ?) puis une guerre ravageuse pour le contrôle des vaccins. Les États vont disparaitre au profit d’un nouveau contrat liant 7 grandes mégalopoles. Il ne reste plus que 800 millions d’habitants dans le monde sur les 10 milliards d’êtres humains que nous étions. C’est une bd d’anticipation qui nous indique que l’avenir ne sera pas forcément sur notre planète et qu’il faut regarder au niveau de la conquête spatiale. C’est également une bd plus intimiste entre l’histoire d’une célèbre astronaute à la tête d’une mission sans retour et son fils qui ne comprend pas les enjeux. Je dois bien avouer que la fin de ce récit a été assez poignante à ce niveau. Je n’ai pas aimé ce graphisme qui m’a paru un peu touffu avec ces couleurs unies assez sombres. Il y a eu également des longueurs avec un bavardage incessant pour nous indiquer que cette mission Soon avait été fortement combattue. A noter également qu’on ne savait plus exactement où commencer le sens de la lecture avec tous ces mots se baladant sur une page. Bref, lecture parfois pénible sur la forme. Au final, cela reste une bonne bd pour nous montrer où va nous mener le réchauffement climatique et la prolifération des coronavirus. Un programme très pessimiste qui nous incite à regarder ailleurs (parce que l’humanité fera sans doute mieux ailleurs !).
« Soon » fait partie des bonnes surprises de cette fin d’année et nous permet de nous familiariser davantage avec ces deux auteurs. L’un, Benjamin Adam, trentenaire déjà distingué en 2014 à Angoulême pour son polar Lartigues et Prévert (La Pastèque), et l’autre, Thomas Cadène, très actif dans le milieu de la bande dessinée depuis une dizaine d’années. Nous sommes là en présence d’un bon gros pavé d’anticipation, qui disons-le d’emblée, refroidira probablement les amateurs d’aventures et de rebondissements propres à la SF « mainstream ». Rien de tout cela ici, non, « Soon » est une BD dense et contemplative, axée sur une réflexion fortement politique, dont le thème central est une extrapolation de notre monde actuel aux prises avec ses crises sociales et écologiques. L’ouvrage s’articule auteur de deux narrations parallèles : l’une centrée autour des relations conflictuelles entre Simone Jones, astronaute en charge d’une mission d’exploration spatiale, et son fils Youri, qui n’admet pas son départ ; l’autre servant à situer le contexte politique et économique global, avec un historique expliquant la situation présente. Ce parti pris d’alterner petite et grande histoire insuffle au récit une respiration salutaire, tant l’ouvrage est complexe et exigeant dans sa façon d’exposer tous les points de vue, face à une situation où l’enjeu n’est rien de moins que la survie de l’humanité. Faut-il consacrer son énergie à coloniser l’espace ou réparer une planète bien abimée par des catastrophes successives survenues au 21e siècle ? On admire le travail documentaire et analytique extrêmement fouillé des auteurs qui réussissent à nous captiver tout en fournissant matière à réflexion. L’originalité narrative se retrouve dans le graphisme, dont on sent très bien la patte d’illustrateur de Benjamin Adam avec ce trait moderne et stylisé, peut-être parfois au détriment de la lisibilité mais dans l’ensemble très plaisant à l’œil. Le choix des couleurs a son importance du fait qu’il clarifie le procédé narratif, avec une bichromie différente pour chaque chapitre du récit principal, et une bichromie toujours verte pour les intermèdes contextuels. Tout cela fait de « Soon » une œuvre qui ne passe pas inaperçue et justifie tout l’intérêt que l’on porte au neuvième art dans sa capacité à allier création et réflexion. C’est le travail de deux auteurs inventifs, tous deux capables de tenir à la fois la plume et le pinceau, qui donne naissance à ce récit extrêmement lucide sur notre avenir proche – donc pas vraiment optimiste – mais pas non plus déprimant, si l’on considère que seul un effort d’analyse poussé permet, à l’inverse d’une action désordonnée à courte vue, de prendre les bonnes décisions pour forger notre avenir sur le long terme. Le chaos est proche et inévitable, voyons au-delà… c’est ce que nous propose cet ouvrage singulier.
Soon ou un récit d'anticipation et de science-fiction prenant ! Qu'il est rare dans le flux de sorties de recevoir une telle pépite. BD d'ambiance, amateurs d'action et de rebondissements en tous genres, passez votre chemin. Vous avez là une oeuvre qui prend le temps de se mettre en place, qui crée un univers complexe et très riche, un avenir possible parmi des centaines de scénarios. Lecture parfois ardue, le sens des phylactères cheminant parfois tel un fleuve et ne respectant guère les codes du genre, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une lecture qui vous laissera une impression marquante bien après avoir refermé l'objet. Quête initiatique, liens familiaux, aspirations personnelles et conventions sociales, découverte de soi-même et des autres. C'est un vrai coup de coeur mais la lenteur du traitement pourrait repousser certains lecteurs. Le dessin est fouillé mais lisible et contribue à l'ambiance particulière de cette bande-dessinée. Honnêtement, je recommande à tous ceux qui veulent lire un ouvrage d'anticipation imaginatif et original. L'auteur prend le temps de mettre en place plusieurs civilisations ayant fait des choix variés pour leur avenir et celui de la planète. La survie de l'espèce justifie-t-elle tout ? Le concept de vie et de survie est intelligemment abordé. Au final une très bonne lecture qui fait réfléchir et qui divertit.
J’ai été interpellé par plusieurs des thématiques développées dans cet album. J’ai été touché par la relation mère-fils qui est développée au fil des pages. J’ai également apprécié cette description d’une humanité post-apocalyptique très éloignée des visions horrifiques habituelles. J’ai beaucoup aimé le découpage qui alterne des chapitres qui nous permettent de découvrir cette vision d’avenir, et surtout les événements et décisions qui ont instigué cette transformation de l’humanité, et des chapitres centrés sur Youri et sa découverte des différentes villes. Cet adolescent qui se rebelle contre sa mère (qu’il aime mais ne comprend pas), contre la société (comme tous les ados, il veut braver les interdits) et qui découvre peu à peu qui il est, ce qu’il veut et où il place ses priorités m’est apparu très crédible. Mais c’est vraiment cette description de la manière dont l’humanité va surmonter l’apocalypse qui se prépare, les choix faits, les erreurs commises et les questionnements sur la différence entre vivre et survivre qui m’ont fait apprécier ce bouquin. Le dessin de Benjamin Adam est en règle générale très agréable, avec un petit côté ‘atome’ dans le trait qui convient bien à la thématique du récit. Je regrette par contre certains cadrages qui ont rendu plusieurs cases difficiles à déchiffrer. Mais dans l’ensemble, franchement, le travail fourni est d’une très belle qualité et original.
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