Les Couloirs aériens

Note: 2.86/5
(2.86/5 pour 7 avis)

Cette année, Yvan a eu 50 ans. Plus jeune, il s’est souvent demandé ce qu’il serait à cet âge-là. Eh bien voilà, il y est.


Bourgogne Davodeau Froid. Neige. Glace Photo et dessin

Cette année, il a perdu son boulot, sa mère, son père. Sa femme, Florence, bosse beaucoup, prend souvent l’avion et vit dans les décalages horaires. « Il y a de la distance et de l’attachement », dit Yvan. Et les enfants ont quitté le nid, normal. Alors, forcément, Yvan est un peu paumé. Il a quitté l’appartement parisien, et s’est réfugié dans le Jura, chez ses amis Thierry et Sandra. Avec ses fringues, ses bouquins, et autres objets divers. Toute une vie, ou presque, dans quelques cartons. Dans la neige, sous le ciel froid et bleu, Yvan marche, respire, semble revivre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Photographie
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Octobre 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Couloirs aériens © Futuropolis 2019
Les notes
Note: 2.86/5
(2.86/5 pour 7 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

18/11/2019 | Mac Arthur
Modifier


Par iannick
Note: 3/5
L'avatar du posteur iannick

Je savais à quoi m’attendre en abordant la lecture des « Couloirs aériens » ; d’ailleurs, à sa sortie, j’ai bien failli acheter cette bande dessinée parce que j’apprécie généralement ce que fait Etienne Davodeau et parce que la crise de la cinquantaine… et bien, c’est un sujet qui pouvait m’intéresser puisque je vais atteindre cet âge (ne riez pas les jeunots !). Finalement, j’ai pu lire l’album grâce à un emprunt à la bibliothèque universitaire. Bon, disons-le tout de suite, la crise de la quarantaine, de la cinquantaine… etc ? Je trouve ridicule de les nommer ainsi, pour moi, il n’y en a pas. A mon avis, ce n’est juste que des remises en question plus ou moins longues qui font partie de notre existence suivant notre vécu, c’est très intime en fait. Personnellement, je l’ai vécu pendant la pandémie, ce sont des interrogations, c’est en quelque sorte une période où on fait un bilan de ce qu’on a fait jusqu’à maintenant. On ressasse donc les erreurs à ne plus récidiver quitte à se faire violence, oui, ça peut être douloureux mais c’est nécessaire pour repartir du bon pied, on se commémore les bons moments pour aller de l’avant… Enfin, bref, le sujet de cette bande dessinée pouvait donc hautement m’intéresser… et c’est plutôt raté ! Pourquoi ? Parce que, comme je le citais plus haut, ces remises en question, ce sont des moments très personnels suivant le vécu de chacun. Du coup, il est difficile de s’attacher à un protagoniste, en l’occurrence Yvan dans ce récit, sans le juger et sans faire de liens avec notre propre expérience. De plus, pour pouvoir vraiment trancher les réactions de Yvan, il faut bien le connaitre et que les auteurs fassent une vraie autobiographie de ce personnage (je vous laisse imaginer le nombre de pages que ça aurait pu être cet album)… C’est un peu ce qui manque dans ce récit, on y apprend pas mal de choses de son existence mais souvent, ça retombe à plat à l’image de ce qui est arrivé à l’ex de l’une des anciennes copines de Yvan. Certes, « Les Couloirs aériens » possède de nombreuses qualités comme une narration efficace qui nous prend tranquillement par la main jusqu’au dénouement, l’absence de scènes larmoyantes malgré le thème du récit et la situation de Yvan qui n’est pas vraiment attirante (on ne va pas aller jusqu’à le plaindre non plus puisqu’il a l’air de bien s’en tirer financièrement…), des moments un peu provocants pour les âmes chrétiennes (Oui, un cinquantenaire peut avoir des relations sexuelles avec une jeune femme de 25 ans et vice-versa, n’en déplaisent à certain(e)s !) ou assez surprenantes dans les paysages jurassiens, une belle mise en couleurs de la part de Joub… mais l’ensemble ne m’a ni marqué ni arraché des émotions notables. Au final, les fans de romans graphiques passeront certainement un bon moment de lecture avec « Les Couloirs aériens ». Pour les autres lecteurs, je n’en suis pas du tout certain…

15/03/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai déjà passé la barre de la cinquantaine – sans crise pour le moment en ce qui me concerne. J’étais un peu curieux de voir ce que les auteurs avaient pu broder autour de ce thème, quelque peu rebattu. Le résultat est tout à fait lisible, agréablement et facilement de surcroit, mais j’ai trouvé certains passages mollassons. L’histoire – y en a-t-il une véritablement ? – fait la part belle au temps qui passe, pour Yann, le personnage principal, qui « fait le point » sur sa vie de nouveau cinquantenaire (qui vient de perdre boulot, parents, et qui voit ses enfants s’éloigner de lui, dans tous les sens du terme d’ailleurs). Quelques passages amusants, des tranches de vies bien vues donnent un petit peu de peps à une intrigue nonchalante. Mais cela évite l’écueil du pathos, ou de la longue litanie des regrets, du blues de la cinquantaine. Le dessin de Davodeau est parfait pour ce genre de récit au plus près de gens « ordinaires ». Même si son style brouillon ne plait pas à tout le monde. J’ai juste du mal avec certains de ses visages (en particulier féminins, vraiment pas beaux). Un roman graphique rempli de tendresse – mais pas trop, qui montre qu’une pause avant de repartir ne fait pas de mal. Ce n’est ni larmoyant ni édifiant, et cela se laisse lire. Sympa sans plus, mais sympa.

10/07/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Je n'ai pas trop aimé cette œuvre un peu contemplative sur la crise de la cinquantaine comme si avoir cet âge signifiait la fin du monde. Il faut dire que le principal protagoniste censé avoir 50 ans mais qui en paraît 70 physiquement est franchement antipathique à souhait. Je n'ai jamais trop aimé ces bobos qui sautent sur tout ce qui bouge et qui mènent une vie de dandy même dans le fin fond du Jura. Certes, on pourrait s'apitoyer sur son sort car il vient de perdre ses parents âgés ainsi que son travail. Cependant, il existe des personnes qui perdent leurs parents dès le plus jeune âge sans pour autant sombrer dans la plus profonde des mélancolies. Pour le travail, c'est tout autre chose. On apprendra que pour faire la fête, il a détruit l'appartement de celui qui l'invitait pour son anniversaire tout en brisant le cœur de sa fille et provoquant la mort par suicide d'un être humain. Bref, je n'ai absolument pas compati et j'en suis fort désolé. Pour le reste, il n'y aura pas d'action, juste un point de vue assez subjectif auquel je n'ai pas trop adhéré en raison de valeurs fort différentes. Une bd sans doute trop nombriliste et pas franchement enthousiasmante.

14/06/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

J'avais déjà lu il y a quelques mois Paul à la maison qui montrait aussi la vie d'un homme subissant la crise de la cinquantaine et cet album m'a plus convaincu que celui-ci. Donc je suis trop jeune pour avoir subi cette crise (et disons qu'après avoir lu deux BD sur ce sujet, ça donne pas envie de vieillir !), mais c'est pas grave j'ai déjà été touché par le sort de personnages qui avaient vécu des expériences que je n'avais pas personnellement vécues, mais ici je ne me suis pas intéressé au sort du personnage principal. Rien dans son histoire ne m'a touché et je me suis ennuyé en lisant ce récit qui m'a semblé long et sans grand intérêt. C'est un récit contemplatif où pour aimer le récit il faut 'sentir' ce que ressentent les personnages et comme le héros me laisse indifférent... Le seul truc qui a un peu attiré mon attention était ce qui s'était passé entre le héros et une fille qu'il a connue durant un été lorsqu'il était jeune et après avoir appris le fin mot de l'histoire, ben en fait je m'en fous maintenant. Dommage parce que le dessin et la narration de Davodeau sont bons comme d'habitude. Allez, je vais relire cet album lorsque je vais atteindre la cinquantaine pour voir si mon avis change ou non ! Avis aux amateurs de récits contemplatifs qui racontent tout simplement la vie quotidienne (si vous préférez les récits avec de l'action, vous allez vraiment vous emmerder en lisant l'album).

01/02/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

L'histoire d'un cinquantenaire en plein bouleversement dans sa vie qui va se ressourcer un hiver dans la maison familiale d'un vieil ami dans le Jura. Il vient de perdre ses parents, sa femme vit et travaille à l'autre bout du monde, ses enfants sont partis et ses autres amis sont trop occupés par leurs propres vies pour le rejoindre. Du coup, il déprime grave et est en pleine errance vis-à-vis de sa vie et de comment l'aborder maintenant qu'il a cinquante ans. La crise de la cinquantaine, ça ne me parle pas. Je viens à peine de passer la quarantaine et cette crise là non plus ne me parle pas du tout, alors peut-être ne suis-je pas le bon public ? Pourtant, j'ai bien apprécié la partie graphique et la mise en scène de cette BD. J'aime bien le dessin de Davodeau, je trouve que les couleurs de Joub lui donnent une belle lumière, et ce sont donc des planches qui me séduisent et me donnent envie de lire. Le héros de l'histoire, par contre, m'a nettement moins charmé. Dans son rôle de vieil aigri blasé et paumé, il ne me touche pas du tout. Le décor jurassien est joli sous la neige mais ne m'attire pas non plus tellement. Et l'album est long... Plusieurs fois, je me suis demandé où les auteurs voulaient en venir, s'il allait finir par se passer quelque chose d'un peu plus marquant. Mais non, il faut juste... profiter du récit en lui-même et partager les états d'âme du héros et à travers lui des auteurs. Sauf que, comme dit plus haut, malgré une probable justesse et une sincérité certaine, je ne me sens pas concerné, pas vraiment intéressé et surtout pas touché alors que c'est probablement le but. Je retiens tout de même le graphisme agréable et la maîtrise de la narration qui ont fait que je ne me suis pas ennuyé et que j'ai été plutôt agréablement transporté dans ce décor jurassien enneigé et ces histoires de cinquantenaires qui se posent beaucoup de questions. A voir si ça me parlera davantage quand mes enfants seront tous partis et si un jour j'ai des problèmes de couple et que je me retrouve seul avec mes pensées...

30/01/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Guillaume.M

Déjà attiré par une couverture intéressante et un titre intrigant, l'avis de Mac Arthur a fini de me convaincre. Contrairement au brave cinquantenaire précité, je suis encore au beau milieu de ma trentaine. N'ayez crainte les jaloux... ça passe vite et je serai bientôt là... ;) La crise de la cinquantaine donc... beau sujet qui pourrait me paraître assez éloigné si une petite soustraction ne me ramenait pas à la dure réalité. « Les Couloirs aériens » parle avant tout de la vie et de prendre du recul quand un ou des événements importants viennent la chambouler. Yvan est un personnage complexe, avec un certain vécu et un parcours de vie bien rempli. Ses questionnements sur son existence, son passé, son futur, sa place dans le monde et le temps qui passe inexorablement sont autant de sujets que tout un chacun avec un minimum d'esprit critique aborde au cours de sa vie, souvent plusieurs fois et bien avant ses cinquante ans. Yvan est un personnage touchant et l'épreuve personnelle qu'il traverse est bien retranscrite, au point de faire ressentir au lecteur, en tous cas à moi, un certain spleen pendant la lecture. Cette impression dépendra sans doute de votre propre moment de vie et de vos questionnements personnels lors de votre lecture. Si les petites touches de dérision et d'humour viennent adoucir le tout, « Les Couloirs aériens » conserve malgré tout une ambiance assez sérieuse et globalement assez pessimiste. Faire vivre ce genres d'émotions sans tomber dans le mélodramatique est déjà une belle performance en soi. Ce one shot mérite d'être découvert pour cela et son thème pas forcément très courant. Je suis heureux de l'avoir lu. Pourtant, plus j'y réfléchis et plus j'ai l'impression que quelque chose m'a manqué lors de ma lecture. Ai-je vraiment réussi à m'attacher à Yvan, à éprouver de l'empathie pour lui ? Est-ce ce faux rythme qui nous suit durant toute la lecture ? Est-ce cette atmosphère un peu lourde ? Est-ce moi ? Avais-je le bon état d'esprit pour le lire ? Toujours est-il que ma lecture ne m'a pas complètement transporté, ce qui explique une note relativement sévère mais révélatrice de mon ressenti. Note réelle : 3.25/5

22/01/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

10 ans après Lulu Femme Nue, qui traitait de la crise de la quarantaine au travers du destin d’une femme, Etienne Davodeau s’attaque avec ces Couloirs aériens à la crise… de la cinquantaine. Petite différence ici : il ne s’y attaque pas seul puisque cet album est l’œuvre de trois têtes pensantes (Etienne Davodeau, Joub et Christophe Hermenier), chacune ayant un double rôle (outre leurs rôles de scénaristes, Etienne Davodeau en est également le dessinateur, Joub le coloriste et Christophe Hermenier le photographe). Autre différence, de taille celle-ci : le personnage central est un homme. Et on sent de suite que le caractère autobiographique de ce récit est bien plus présent que sur Lulu femme nue. La préface nous révèle d’ailleurs quelques détails sur ce sujet et sur la genèse du projet. Et alors que la crise de la quarantaine s’apparentait à une fuite en avant, la crise de la cinquantaine telle que racontée par les trois acolytes se présente bien plus comme un regard tourné vers le passé et une perte de vision d’avenir… Wouhouuuu, rions ensemble ! Ça tombe bien, je vais justement avoir sous peu mes 50 balais et donc ce récit me parle énormément. Les interrogations, les états d’âme, le spleen du personnage central trouvent un réel écho dans mon propre vécu et mes questionnements actuels. Je me rends compte à cette occasion que si j’accroche aussi souvent aux œuvres de Davodeau, c’est très certainement en partie dû au fait que nous avons plus ou moins le même âge et que ses sujets de livres tombent donc souvent à point nommé dans mon parcours de vie. Soyons clairs : j’ai dévoré ce bouquin, y retrouvant l’humanité et le sens de la dérision dont sont coutumiers Etienne Davodeau mais aussi Joub. J’ai également beaucoup apprécié cette insertion de planches entières de photographies d’objets désuets du quotidien (le personnage central photographie tout ce qu’il trouve dans les caisses provenant de la maison de ses parents décédés). Il y a dans ces planches tout le poids du temps qui passe et tout le caractère dérisoire de l’existence. Cette accumulation d’objets hétéroclites… c’est à la fois dur, ironique, triste, drôle et touchant. En fait, ça résume assez bien l’ensemble du bouquin, dans lequel des passages amusants succèdent à des interrogations plus graves. J’ai beaucoup apprécié ce personnage central finalement assez complexe et j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de justesse dans cette analyse de caractère… mais sans que ça devienne lourd, la dérision n’est jamais loin pour venir alléger les passages qui auraient pu verser dans un pathos trop insistant. Cependant, si cet album m’a beaucoup parlé, je crains qu’il n’en aille pas de même avec d’autres lecteurs, moins concernés par ce passage de nos existences. Du coup, si je trouve ces Couloirs aériens excellents, je n’en conseillerais pas la lecture à n’importe qui. Mais si vous approchez du demi siècle, si les récits du quotidien vous attirent, si le fait qu’il n’y ait pas de véritable intrigue à un récit ne vous dérange pas… si vous êtes prêts à lire l’histoire banale d’un gars banal à un instant finalement banal de son existence (mais racontée avec un talent peu banal), et bien je vous invite à emprunter ces Couloirs aériens.

18/11/2019 (modifier)