Purple Heart

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Pour Josuah, la guerre n'est pas terminée. Elle a juste changé de visage.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Détectives privés Eric Warnauts et Guy Raives New York

New York, années 50. Josuah Harrison, ancien de la 101e aéroportée et décoré de la prestigieuse Purple Heart, travaille comme enquêteur pour un cabinet d'avocats. En fait, il bosse principalement pour James Layton, l'ancien commandant de sa compagnie. Josuah est chargé de découvrir qui fait chanter un magnat de l'immobilier. Ronald Husler, séduisant self-made man quadragénaire, est en effet victime d'un chantage lié au passé trouble de son épouse.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Septembre 2019
Statut histoire Une histoire par tome 4 tomes parus

Couverture de la série Purple Heart © Le Lombard 2019
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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26/11/2019 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est signalé comme le premier tome d’une série, mais cet album peut tout à fait se lire comme un one-shot. Mac Arthur compare cette série avec Lou Cale. Certes, il a raison, il y a bien pas mal de points communs entre les deux séries, mais j’ai trouvé cet album bien meilleur (que ce soit pour le dessin, mais aussi pour l’intrigue, un peu plus tortueuse). Apprécier Purple Heart ne garantit pas de le faire pour Lou Cale. Mais c’est vrai que l’on reste en terrain connu, dans un polar ultra classique, qui use de la plupart des clichés du genre. Un héros nonchalant, un peu ténébreux, qui tombe les pépés – et échappe aux balles et coups de ses adversaires. Une ambiance noire et un peu poisseuse, accentuée par des dialogues fleurant bon le cynisme et la moiteur. Et une frontière assez fragile entre le bien et le mal. Le héros, Joshua, vulgaire sous-fifre d’un cabinet d’avocats, se retrouve à jouer un rôle d’intermédiaire dans une affaire louche, et ressemble dès lors plus à un privé classique – peut-être est-il plus jeune que les modèles du genre (incarnés par Humphrey Bogart par exemple). Un des patrons de son cabinet d’avocat, sa mère (plutôt issue de la haute société, qui ne fait qu’un passage, mais on peut deviner qu’elle pourra revenir) et un pote noir qui a ses entrées dans les quartiers black de New-York gravitent autour de Joshua, et sont appelés à dynamiser les futures intrigues (les femmes qui accompagnent le héros dans son lit ayant visiblement un rôle plus éphémère). Bref, du classique, agrémenté d’un très bon dessin, qui accrochera sans aucun doute les amateurs de polars années 50 ne souhaitant pas être trop éloignés de leur zone de confort. ************************************* Le deuxième tome se délocalise à Hawaï. C'est plus exotique, mais je préférais, tant qu'à rester dans du classique, les décors urbains. Pour le reste, on a toujours un dessin léché, classique, bon, mais un peu statique. La colorisation donne un aspect "peinture" à l'ensemble, mais c'est plutôt réussi (avec un bon rendu des couleurs locales des ombres). Quant à l'histoire, elle ne sort pas non plus d'un déjà vu. Ça se laisse lire, mais j'ai trouvé la fin un peu trop facile, avec une succession de happy end parfois improbables. Cet album est moins intéressant que le précédent, et il faudrait peut-être que les auteurs passent à autre chose...

11/07/2020 (MAJ le 29/05/2021) (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Je n'ai lu que le premier album sans savoir qu'il y avait une suite, croyant que c'était un one-shot, mais de toute façon je ne sais pas si la bibli où je l'ai lu va suivre cette série, alors tant qu'à faire, je préfère aviser de suite cet album, d'ailleurs il y a une fin propre et ça se lit comme un one-shot. Il s'agit encore d'un polar néo-noir écrit à notre époque, mais dont l'action est située dans les années 50 peu après la guerre (qui a un lointain rapport avec l'histoire), ça parle d'une enquête torteuse aux ramifications nombreuses et qui brasse pas mal de codes et stéréotypes du genre, avec un érotisme évidemment plus libre et plus poussé. C'est pas trop dans le style de Warnauts et Raives d'écrire ce genre de récit très codifié et très américain, et malgré ça ils réussissent à donner une ambiance particulière à ce récit par un mélange savant d'atmosphère à la Chandler et à la James Ellroy. D'ailleurs, la narration semble être un clin d'oeil littéraire aux grands romans noirs US, avec des hors-textes très descriptifs, caractéristique qu'on rencontre fréquemment chez Chandler et Ellroy, mais chacun dans leur style spécifique. C'est assez ténébreux, limite vertigneux comme enquête, bref ça a de la gueule, mais étrangement, ça ne m'a pas plus tapé dans l'oeil que ça ! Peut-être ai-je trop lu de ces romans ou trop vu de films de ce genre ? c'est possible que je sois un brin lassé de tout ça, mais ça reste quand même bien foutu, avec un côté tortueux comme il se doit. Le dessin à quatre mains est très stylé, très appliqué, très urbain, on ignore qui dessine quoi entre les 2 compères qui n'en sont pas à leur coup d'essai, mais c'est très chouette et ça magnifie encore plus la mythologie noire de cette atmosphère très américaine, voire même très newyorkaise.

08/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Purple Heart est une série qui rend hommage aux polars américains du début des années 50. Les images d’Epinal sont nombreuses (avec quelques très belles compositions d’un classicisme absolu), les personnages sont des stéréotypes du genre (à commencer par le privé qui anime la série) et l’intrigue est rondement menée et plutôt bien foutue. En fait, tout ça sent l’imper usé, le holster en bandoulière et la vieille chemise blanche aux aisselles marquées. Les pin-up sont également de sortie (rien d’étonnant quand on connait les productions du duo) et régulièrement dénudées. Et même les textes, qui alternent une narration très littéraire (jusque dans la calligraphie choisie) et des dialogues plus percutants dans lesquels pointe régulièrement un soupçon de cynisme, renforcent ce sentiment d’être dans un récit de genre. C’est autant classique que classe… Du déjà-vu me diront les esprits chagrins mais, franchement, si vous aimez ce type de polar, si vous aviez (comme moi) été séduit par Lou Cale, cette nouvelle série dispose de fameux arguments pour vous convaincre. Et, cerise sur le gâteau, il s’agit d’histoires en un tome, ce qui permet de ne pas se sentir frustré à la fin de sa lecture… tout en ayant envie de découvrir le tome suivant. Reste que le titre de la série et l’introduction me sont apparus artificiels. Ils font références au passé de soldat et de héros de guerre du personnage principal… mais ces éléments ne jouent pas de rôle majeur dans l’intrigue. Ils expliquent juste certaines relations que possède Josuah Harrison. La suite de la série nous apportera sans doute quelques éclaircissements sur ce choix. Et si ce n’était pas le cas, et bien ce n’est pas bien grave car il s’agit en fin de compte d’un détail. Retenez juste que Purple Heart, c’est du récit policier très genré, très classique, soigné et parfaitement maîtrisé. Et si vous êtes amateurs du genre, je ne vois pas de raison de vous priver de ce petit plaisir coupable.

26/11/2019 (modifier)