Une aventure du lieutenant Blueberry

Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)

Alors qu'il patrouille aux abords d'une réserve indienne, le lieutenant Blueberry assiste au meurtre de deux femmes de la tribu apache tuées par trois jeunes Blancs


Indiens d'amérique du nord Les Apaches Sfar Spin-off [USA] - Les déserts Nord-Américains

Alors qu'il patrouille aux abords d'une réserve indienne, le lieutenant Blueberry assiste au meurtre de deux femmes de la tribu apache tuées par trois jeunes Blancs. Les deux victimes sont la femme et la fille d'un guerrier, Amertume : un double meurtre qui risque d'embraser la région en déclenchant une nouvelle guerre... Un récit à la fois fascinant et crépusculaire, une forme d'hommage à ce western culte.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Décembre 2019
Statut histoire Série en cours 1 tome paru
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Une aventure du lieutenant Blueberry © Dargaud 2019
Les notes
Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)
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26/11/2019 | Hervé
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L'avatar du posteur Tomdelapampa

Un 2ème tome qui se fait gentiment attendre, je serais donc prudent dans ma note. Cette reprise d’une icône m’a plutôt bien plu mais j’attends de voir où ça nous mène vraiment (en espérant une fin dans le prochain et pas dans x tomes). Au dessin, difficile de passer après le maître, on ne sera pas dans la même cour mais Blain s’en sort plutôt bien, il garde son style. Le scénario se passe pendant la période militaire du héros, pas ma préférée, mais j’ai trouvé que l’esprit de la série était dans l’ensemble respecté. Du travail honnête et bien fait pour l’instant, par contre le prochain conditionnera mon intérêt ou non sur la pertinence de poursuivre l’aventure (je parle de l’acquisition, je lirai forcément ;)

31/05/2022 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 3/5
L'avatar du posteur JAMES RED

Etrange est le premier adjectif qui me vient à l'esprit en ce qui concerne cette reprise de Blueberry. Au final, je n'ai ni vraiment aimé, ni foncièrement détesté. Bien sûr, on est loin de la grande époque de Charlier et Giraud. Pour les amateurs de cette période, je leur conseillerai plutôt d'aller voir du côté d'Undertaker, tant ils risquent d'être déroutés par cette reprise. La chose la plus étrange que j'ai trouvée c'est d'avoir choisi Sfar et Blain pour cet opus. Globalement, j'aime bien le travail de Blain, un peu moins celui de Sfar. Les deux dessinateurs semblent hésiter entre l'hommage à la série par un scénario finalement assez classique et une distanciation parfois troublante (présence d'un automate qui joue aux échecs, d'un révérend tyrannique…). Certes Blain avait écrit un western : Gus, mais celui-ci avait un ton très décalé. En fait, j'ai l'impression que le projet était un peu trop ambitieux pour les deux auteurs. Ils n'ont pas réussi à trouver le subtil dosage entre référence assumée et réappropriation ; ce qu'ont plutôt bien réussi Matthieu Bonhomme avec son Lucky Luke, ou Zidrou sur Ric Hochet. Sfar démarre son scénario de manière assez classique, on pourrait situer l'histoire autour du premier cycle de la série-mère. Blueberry est dans son fort. L'histoire commence par l'assassinat de deux jeunes apaches et cela menace de déclencher une nouvelle guerre indienne. Mais l'action semble toujours un peu lointaine. En fait, Sfar s'intéresse plus à la psychologie des personnages (surtout secondaires) qu'à l'action en tant que telle. Parfois, j'ai même trouvé Blueberry un peu absent comme si les auteurs ne savaient pas comment prendre le personnage. Au dessin Blain reprend quelques cadrages typiques de Jean Giraud, mais en aucune manière il ne le pastiche et on retrouve bien le style de Blain. Malgré ce bilan un peu mitigé, j'ai quand même envie de lire la suite de cet ouvrage pour comprendre où les auteurs veulent nous mener.

03/06/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Christophe Blain a déjà travaillé sur des westerns. Mais Gus et Hiram Lowatt & Placido, tout intéressants qu’ils soient, sont quand même (que ce soit au niveau du fond et de la forme) à des années lumières de Blueberry. Non que je craigne un quelconque sacrilège – quoi que –, mais c’est plutôt que j’étais circonspect lorsque j’ai entendu parler de cette idée de « relance » des aventures du célèbre lieutenant dont j’ai tant aimé la lecture (et ce avant même de savoir qui serait à la baguette, et encore plus lorsque j’ai connu le nom des auteurs). Car, si Christophe Blain est un auteur que j’aime bien, son style très moderne s’éloigne a priori énormément de celui de Giraud, qui avait atteint une apogée avec cette série. De plus, Sfar est un auteur avec lequel j’ai beaucoup de mal, et là aussi, c’était le grand écart promis avec Charlier. Bref, c’est avec curiosité et une certaine crainte que j’ai ouvert cet album, qui semble s’annoncer comme une série (à moins que ce ne soit au final une collection permettant à d’autres auteurs de donner « leur » Blueberry. A voir donc). Finalement, j’ai trouvé le dessin de Blain à la fois différent de celui de Giraud (ceci sans surprise), mais aussi de son style « habituel ». Il a ici clairement fait l’effort de s’approcher de ce que faisait Giraud, avec un dessin finalement plus réaliste que ce que j’imaginais, proche parfois de Blutch dans le rendu. Moins fouillé, précis et beau que Giraud, mais intéressant, et en tout cas tenant la route, puisqu’il faut bien finir par oublier les comparaisons avec le « maitre du genre ». Malgré quelques points décevants, le dessin est globalement bon. Le trait est parfois un peu trop gras peut-être (c’est aussi le cas de la police dans les phylactères). Blain glisse quelques clins d’œil à des acteurs célèbres, dont il prend les traits pour certains personnages secondaires (Claudia Cardinal, Richard Harris, Woody Strode, etc). Qu’en est-il alors du scénario concocté par Blain et Sfar ? Eh bien ça se laisse lire. C’est un honnête western, sympathique, mais sans plus serais-je tenté de dire. En effet, si Blueberry ressemble physiquement à l’original, il n’en a pas ici le caractère, la personnalité affirmée et borderline, il en est presque devenu quelconque. Et ce n’est pas Mac Clure (seul side man habituel du héros ici présent) qui redonne non plus du peps à l’intrigue. A voir ce que les albums suivants vont donner. Mais cette aventure me laisse pour le moment un peu sur ma faim. Je n’ai pas totalement accroché aux bisbilles entre le trio de jeunes gens, leur révérend de père, et les Apaches – ici aussi sans trop de saveur.

19/09/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Je suis divisé sur ce premier tome. J'ai lu ce tome en sachant que personne ne remplacera Giraud et Charlier, je n'avais pas de grande exigence pour cet album hormis qu'il me divertisse et il a réussi à moitié. Le dessin de Blain est pas mal quoique je pense qu'il aurait mieux valu avoir un dessinateur réaliste au commande, cela aurait été mieux pour le style de la série. J'aime bien comment il dessine McClure. Quant au scénario, il y a du bon et du moins bon. Le caractère de Blueberry est bien respecté, il y a des bonnes idées et j'aime bien certains nouveaux personnages comme les indiens, qui sont selon moi la meilleure trouvaille de l'album. J'aime leurs motivations (enfin, surtout le fait qu'ils n'ont pas tous la même motivation !) et le scénario évite un manichéen moralisateur. Là où ça passe moins bien, c'est que le scénario est vraiment poussif par moment. Je me reconnais dans l'avis d'Agecanonix. Il y a des scènes qui semblent être du remplissage alors qu'il y avait moyen pour rendre le scénario dynamique. Quand je compare ce Blueberry à ceux de Charlier où il y avait des rebondissement pratiquement à chaque page, il y a pas photo je préfère largement Charlier à ce Blueberry qui est presque contemplatif par moment. Je pense qu'avec le même sujet, Charlier aurait pu faire mieux et probablement racontrer en un album ce que Sfar semble vouloir conter en deux tomes. Je vais lire la suite, mais je ne suis pas excité de la lire. Pour l'instant, une curiosité à emprunter si on est fan des auteurs et/ou Blueberry.

19/06/2020 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

Bon bon bon, que dire de cet album ??? Fan de Moebius mais pas vraiment de Blueberry, c'est plus par curiosité que je me suis lancé dans cette lecture. J'ai toujours eu un faible pour le coup de crayon de Christophe Blain dont j'apprécie énormément l'énergie et le mouvement qui se dégage de ses planches. Pour Sfar, c'est autre chose, tant sa production hétéroclite nous a servi du bon et du moins bon. Là effectivement, tous les ingrédients de base du western sont bien présents et on est assez rapidement embarqué dans le récit. La narration est rythmée avec des personnages plus ou moins intéressants ; mention spéciale au marionnettiste et à la famille de dégénérés ^^ Pour le reste, malgré un rythme soutenu l'histoire manque quand même d'originalité ou du petit plus qui aurait fait sortir ce premier tome du lot. A moins d'un rebondissement énorme dans le second volet prévu, on reste dans un certain classicisme convenu. Alors oui, j'ai apprécié que les personnages ne tombent pas dans un manichéisme trop souvent vu et revu dans ce genre d'histoire, mais ça ne suffit pas à relever le tout. Quant au dessin de Christophe Blain, si son trait est bon malgré un style différent de ce qu'on lui connait d'habitude, j'ai eu l'impression qu'il avait un peu le cul entre deux chaises. Je n'ai pas retrouvé son trait énergique qui me plaisait tant, ni forcément celui de Giraud dans Blueberry... Bref, lecture agréable mais qui ne m'a pas marqué plus que ça.

12/02/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

2/5, de la part d'un fan de western comme moi, ça peut surprendre, mais en tant que fan absolu de Blueberry qui pour moi représente tant dans la BD franco-belge, je ne peux faire mieux car il y a trop de choses qui me dérangent dans cet album. Mon amour indéfectible du personnage et de l'ensemble de la série se refuse à accepter un tel gâchis, et je n'arrive pas à comprendre pourquoi on confie à des gens comme Sfar et Blain la reprise d'une série aussi mythique. Quand j'ai appris ça, je suis resté très sceptique et j'avais raison ; bon d'un autre côté, c'est une note provisoire, que j'espère remonter, mais qu'il me soit permis d'en douter. Quand je vois le dessin de Blain sur ses autres westerns, je me dis mais c'est pas possible... alors on voit qu'il fait un effort pour dessiner de façon réaliste, mais on sent bien qu'il ne lui faudrait pas grand chose pour retomber dans ses horribles gribouillis habituels. De plus, il n'a pas le talent d'un Giraud, il n'y a pas de matière sur les montagnes et les roches, juste des décors rocheux vaguement esquissés, sans grande profondeur ; il n'y a pas cette finesse du trait hachuré, ni les visages bien reproduits des personnages, ce gars n'arrive pas à stabiliser un visage dans son expression corporelle. Le seul détail intéressant dans ce dessin, c'est de reproduire des gueules d'acteurs : le capitaine Tyreen a le faciès de Richard Harris, le sergent Jenkins a celui de Woody Strode, Ruthy a celui de Claudia Cardinale, et j'ai cru reconnaitre aussi ceux de Brigitte Bardot et Charles Denner... Bon en bref, côté graphique, c'est pas terrible mais pas aussi catastrophique que je le croyais même si j'aurais souhaité plus appliqué. En tout cas, si un dessinateur devait reprendre cette série, Blain était bien le dernier à qui la confier. Côté scénario, ça part d'une bonne idée, avec ce meurtre de femmes Apaches, mais ça vire assez vite à l'approximation, la narration s'étire beaucoup trop avec des épisodes inutiles qui ne servent qu'à meubler une action très lente et qui n'a plus rien de passionnant ; à quoi sert cette pseudo idylle entre Ruthy et Blueberry ? à quoi servent ces scènes avec le type aux automates ? si ce n'est à ralentir une action qui aurait pu être développée en un one-shot. Il manque aussi la finesse psychologique des personnages et le côté épique d'une aventure de Blueberry. Sfar peut toujours s'aligner mais il n'aura jamais le talent de conteur de Charlier qui parfois s'égarait mais qui savait vite se reprendre en développant une vraie intrigue de western, tendue, pleine de péripéties et d'action. Là, ça traine et ça glande, on a des Apaches qui mettent 3 plombes pour renifler des traces, un patriarche imbibé de religion qui pour l'instant n'a pas trop de corps, et une fille par qui tout le mal est arrivé, qui part de son côté pour tuer les Apaches... non mais sérieux, elle croit qu'elle va réussir ? Je sais pas où Sfar est allé chercher une idée pareille, mais c'est pas du tout crédible et j'ai l'impression qu'il se prend les pieds dans le tapis dès le 1er tome, parce qu'il va lui falloir un autre tome pour développer tout ça, et encore je suis pas sûr qu'il y parvienne. Bon vous l'aurez compris, je suis non seulement déçu mais aussi en colère de voir qu'une telle paire d'auteurs n'a aucune compétence pour reprendre cette série, j'ai envie de dire que c'est presque du sacrilège. Alors, j'attend de voir la suite, mais étant bon observateur et sentant en général si c'est bon ou pas (sur Undertaker, j'ai tout de suite vu dès le tome 1 que ça allait être un western énorme, voir mon avis), j'ai pas grand espoir que ça relève le niveau, et pourtant j'aimerais me tromper.

30/12/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

En apprenant que Sfar et Blain allaient reprendre Blueberry, j'étais très inquiet. En général, je n'aime ni les scénarios intellos et pédants de l'un, ni le dessin gribouillé de l'autre, aussi m'attendais-je au pire. Ô surprise, le résultat est beaucoup moins catastrophique que je le craignais. L'histoire reste dans une veine classique, sans concession à la tendance moderne qui consisterait à ringardiser les histoires de Charlier ou la morale un peu surannée du lieutenant Blueberry. Sfar se retient et ne cède pas à l'ironie facile ou à l'envie de parodier son modèle. On n'est guère surpris, mais on approche du niveau des premiers albums de la série. Le récit est moins dense que ceux de la série d'origine, et je ne peux m'empêcher de penser qu'il faudra à Sfar 3 ou 4 albums de 62 planches pour en raconter autant que Charlier en 46 planches. Il y a d'autres détails qui me gênent : le montreur d'automates dotés de capacités miraculeuses, la petite fille qui se cache sous le lit… Je ne crois pas que le fantastique ait sa place dans cet univers. Cependant, ne boudons pas notre plaisir : au final, on reste dans une bonne vieille histoire dont le classicisme ne dépare pas ce monument que sont les aventures de Blueberry. S'il fallait noter le scénario, je donnerais bien 4*. Là où le bât blesse, c'est au niveau du dessin… Blain n'a jamais fait que des séries vite dessinées, comme Gus ou Isaac le pirate où tout est caricatural, sans décors, sans souci du détail, sans réalisme… Ici, il force sa nature à essayer de dessiner correctement. Les paysages ne sont pas sa tasse de thé et les arrières plans sont sommaires. Lorsque Blain peut faire l'économie de les représenter, il ne s'en prive pas. Dommage car dans le Western, les grands espaces sont un élément crucial. Par moments, il tient à peu près Blueberry et McClure, mais le fait est là : il ne sait pas non plus dessiner les visages de manière réaliste. Chez lui, les portraits, c'est de face ou de profil, sinon, c'est n'importe quoi. Heureusement qu'il n'y pas une foultitude de personnages parce que sinon, on ne saurait jamais qui est qui. Pour les indiens c'est déjà limite, on ne les identifie qu'avec leurs vêtements. Ses personnages semblent par ailleurs toujours dégingandés, bougeant comme des pantins. Le sens du mouvement burlesque qui faisait tout le sel de Quai d'Orsay est dans le cas présent complètement hors-sujet. Nous avons une histoire violente, emplie de scènes d'action, de passions exacerbées, mais l'illustrateur ne sait pas rendre tout cela dans la veine réaliste, aussi l'histoire s'en trouve-t-elle affadie. Bref, Blain s'applique, fait de son mieux, mais on est loin du compte. Au mieux, il vaut 2*… D'accord, Giraud est mort et personne ne demande à quiconque de l'égaler. Et si Colin Wilson, Steve Cuzor, Michel Rouge, Christian Rossi sont engagés dans d'autres projets, il y a plein de dessinateurs doués capables de reprendre Blueberry sans rougir ; il n'y a qu'à regarder ce qu'ont récemment fait Paul Gastine dans Jusqu'au dernier ou Giovanni Lorusso dans le premier volume de West Legends pour s'en convaincre. En somme, si je suis agréablement surpris par le récit de Joann Sfar, le choix de Christophe Blain au dessin m'apparaît comme une énorme erreur de casting. Un coup de com’ de plus : on reprend les classiques de la BD, on les confie à des auteurs qui ont leur petite renommée dans le monde de la BD adulte encensée par les critiques des Inrocks ou de Télérama, on fait de la pub relayée sur France Inter et on produit un album qui, indépendamment de ses défauts, se vendra parce qu’il utilise la renommée de la série d’origine auprès d’un public nostalgique. Après Blake et Mortimer par Schuiten, et avant Tif et Tondu par Blutch, les éditeurs n’en finissent pas d’épuiser le sujet. À voir le résultat, je me dis qu’Hergé a peut-être eu raison d’interdire la reprise de Tintin après sa mort.

14/12/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je ne suis fan ni de Christophe Blain (dont je reconnais néanmoins le talent), ni de Joann Sfar (qui la plupart du temps m’endort profondément). Les voir reprendre ce monument, cet icône, ce symbole de la bande dessinée et du western qu’est Blueberry avait de quoi m’effrayer… mais aussi m’intriguer. Parce que, oui, je suis un grand fan de Blueberry, de sa gueule cassée, de son sens personnel de la justice, de sa manie de plaire aux femmes loin desquelles il ferait mieux de fuir. Blueberry, c’est une charte, un symbole. On ne touche pas à Blueberry !! J’ai beaucoup aimé ce premier volet. D’abord parce qu’il respecte parfaitement l’esprit de la série mère. On retrouve le Blueberry que l’on connait, toujours aussi doué pour se foutre les pires ennuis sur le dos tout en voulant aider son prochain. On retrouve cet univers de western inspiré par le cinéma italien et les œuvres américaines des années 70. Ici, une famille de dégénérés menée par un pasteur cruel et vicieux va faire office de catalyseur. Blueberry va devoir les protéger d’une juste vengeance indienne tout en évitant que cette vengeance ne sombre dans un bain de sang infernal et aveugle. C’est du bon, c’est du grand, c’est du pur Blueberry. Mais j’aurais été déçu si les auteurs n’avaient pas apporté quelque chose en plus, ou du moins de différent. Et ils y parviennent grâce à la force de leurs personnages pas si secondaires que cela. Les femmes font montre d’un caractère fidèle à celui qu’elles affichaient déjà dans la série mère. Les indiens ne sont pas de simples victimes ou de sombres brutes, la vérité se situe ici entre les deux avec au départ un légitime besoin de vengeance mais qui glisse en cours de route vers la rancune aveugle. La complexité et l’ambivalence des sentiments et émotions de ces personnages apportent une touche originale au récit. Mais, et c’est important de le souligner, sans alourdir la narration, sans plomber les propos sous des réflexions vaguement philosophiques. Et puis il y a l’excellent dessin de Christophe Blain. Alors, oui, ça change de Giraud… mais j’ai envie de dire « pas tant que ça ». Et certainement pas autant que je le craignais, et si vous avez des doutes, comme moi avant ma lecture, je vous invite à feuilleter l’album pour vous en convaincre. C’est beau, c’est racé, c’est soigné avec une bonne mise en page et la régulière mise en avant de grands espaces. Franchement, je suis heureux que ma curiosité l’ai emporté sur mes craintes car c’est le meilleur album de Blueberry que j’ai lu depuis longtemps ! Vivement la suite !!!

06/12/2019 (modifier)
Par Hervé
Note: 4/5
L'avatar du posteur Hervé

Derrière une couverture très sobre (je parle ici de l'édition n&b), se cache une très belle aventure de Blueberry, que l'on n'espérait plus depuis des années. C'est vrai que la reprise de cette série mythique par le tandem Sfar/Blain a de quoi surprendre (et j'ai même pensé à une blague quand cette information est apparue sur les sites spécialisés début 2019), tant leurs styles différaient de celui de Gir & Charlier. Pourtant la magie est là, nous retrouvons le lieutenant Blueberry de Fort Navajo, intrépide et fougueux, écartelé entre son devoir et les beaux yeux de Ruth. Même si le dessin de Blain n'est vraiment pas celui de Gir, au fil des pages, on finit par oublier cet écart, et l'esprit de Giraud finit par l"emporter et je dois dire que j'ai fini par y croire, rien qu'en découvrant la gueule de Jim Mac Clure. Je n'ai lu que l'édition n&b , mais elle me suffit à dire que Sfar & Blain ont effectué un bon boulot pour rendre hommage, voire plus, à une série qui a marqué l'histoire de la bande dessinée. Avec des personnages féminins assez affirmés (de Ruth, véritable sosie de Claudia Cardinale, à la très belle Mrs Mc Intosch, aux traits de Brigitte Bardot, en passant par la rebelle Bimhal), les auteurs offrent aux lecteurs, avant même le personnage de Chihuahua Pearl, des femmes d'exception et assez remarquables par leur caractère, il faut le souligner. J'ai été subjugué par la lecture de cet opus qui mêle tout ce qui a fait le charme de cette série : affaires indiennes, histoires militaires, et comportement atypique du lieutenant Mike Blueberry. Un seul regret : je pensais que les auteurs avaient choisi de traiter cette histoire en un one-shot, il n'en est rien, il me faudra attendre un second volume pour en connaitre la fin.

26/11/2019 (modifier)