Celestin Speculoos
Histoire d'un pauv'type qui s'embarque dans des combines toujours plus foireuses pour prouver à sa bien-aimée qu'il peut se débrouiller tout seul . . .
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Charles de Gaulle Circus Mai 68 Yann
1967. Yvette Horner et Nino Ferrer font danser la France... Le napalm U.S se répand sur le Vietnam... Cinq Colonnes à la Une et les Saintes Chéries pulvérisent les taux d'écoute et le Général de Gaulle gouverne l'hexagone... Au Congo, les mercenaires de Bob Denard font parler la poudre tandis que Célestin Speculoos courtise, à sa manière, la pétaradante Maïté Célerier de Chanois... Soldats à la mine patibulaire et jolies pépées qui ressemblent à nos mamans... Les Affreux, une sale histoire d'amour. Ou comment, sur un coup de tête après une engueulade avec sa belle bourgeoise, le gentil Célestin Speculoos va s'engager et se retrouver embringué dans une sordide révolte de mercenaires face à trente mille Noirs de l'armée congolaise ivres de haine... voici planté le décor du premier tome. Quant au décor du 2e tome, cela donne à peu près ceci : Coups de matraques et pavés volants.. Mai 68 est au zénith. De Gaulle plie bagage. Pompidou panique. Et Dany le rouge fait l’apologie du platane renversé et de l’union des travailleurs. Quant à Maïté qui couvre le défilé de haute couture, elle découvre avec stupeur que son mignon tout plein, Célestin, est devenu CRS. Quelle horreur ! Publiés à la fin des années 80 par les Éditions Glénat et épuisés depuis, les deux volumes de l’excellente série "Célestin Speculoos" sont désormais réédités en grand format par Vents d’Ouest.
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Date de parution | 23 Mai 2002 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
J'ai suivi l'avis de Gaston pour lire directement Mai 68. J'ai bien aimé cette lecture que je trouve amusante sans prendre la tête. J'étais enfant en 68 mais j'ai encore quelques souvenirs des files de voitures pour l'essence (on a fait mieux depuis). J'ai trouvé que les allusions et l'ambiance étaient plutôt bien retranscrites. Les chaînes d'infos n'existaient pas et les seules images étaient contrôlées par l'ORTF donc par le gouvernement. Comme l'indique Yann, ce sont les radios qui ont fait vivre des événements principalement circonscrit à un petit périmètre du Vème arrondissement. Dans le scénario de Yann il y a beaucoup de références, de slogans ou de personnages tantôt égratignés (Cohn-Bendit, le gouvernement) tantôt mis en valeur (Massu). Cela reste toujours gentil et amusant. Mais je trouve que la principale allusion de Yann à mai 68 concerne la révolution sexuelle si bien exprimée par Maïté. En 68 ça baisait dans tous les coins des amphis occupés. C'est bien cette ambiance de jeunesse issue de la bourgeoisie qui se sent vivre en transgressant d'une façon jouissive et presque festive l'ordre régalien et l'ordre sexuel. Beaucoup de Révolutionnaires se rangeront goulûment dans la société de consommation des années 80. Seule la révolution sexuelle gagnera la bataille de 68. J'ai aussi apprécié le dessin de Bodart. On reste dans un style comparable à Conrad ce qui porte bien l'humour voulu par le scénario. Seule la mise en couleur est un peu fade à mon goût. Une lecture nostalgique plaisante et amusante.
C’est une série sympathique, la lecture est plutôt agréable – mais sans plus (mais c’est déjà suffisant ?). Les deux tomes peuvent se lire de façon indépendante, le premier plongeant dans les actions des mercenaires dans le merdier du Congo post-colonial, le second restant dans le merdier, mais en France durant Mai 1968. Si les deux albums se laissent lire, le second est sans doute plus construit, moins « en roue libre ». C’est aussi qu’y apparaissent davantage de « têtes connues », et qu’il est assez amusant de les voir tournés en ridicule par Yann. Même si j’espérais quelque chose de plus caustique, de plus drôle de sa part. Le second tome est peut-être aussi un peu plus irrévérencieux, lorsque Maïté cherche à coucher avec Cohn-Bendit par exemple. Plus généralement, Célestin est un personnage mièvre, ballotté par les événements (c’est Maïté qui est le vrai personnage fort du diptyque). A emprunter à l’occasion, pour un moment de lecture pas prise de tête.
Je n'ai lu que le 1er récit titré les Affreux, qui est paru dans les derniers numéros de Circus en 1988, et j'avoue que cette série ne m'a guère emballé. C'est un peu comme La Patrouille des Libellules, Yann imagine une histoire délirante sur un fond historique, mais c'est beaucoup moins drôle, malgré le fait qu'on reconnait son humour caustique, ça reste quand même peu percutant, et surtout le récit est complètement bordélique. J'ai mis un peu de temps à comprendre ce qui se passait vraiment, c'est beaucoup moins clair que dans Katanga où le dessin de Sylvain Vallée aidait en plus à comprendre l'intrigue, tandis que là, c'est confus et embrouillé, et le dessin de Bodart n'est pas terrible. Pourtant je le trouvais sympa sur Nicotine Goudron, et ça collait bien à cet univers, mais ici, je trouve qu'il a l'air bâclé, broussailleux, bref ça ajoute à l'aspect bordélique de la bande. En gros, il ne se passe pas grand chose d'intéressant, ça bouge, ça s'agite, mais rien ne passionne vraiment, ça ne mène à rien, c'est un peu sans queue ni tête... c'est sûrement dommage, je crois qu'il y avait un potentiel pour Yann qui aime bien traiter des sujets de ce type par l'ironie, je l'ai trouvé frileux sur ce coup, il aurait dû plus se lâcher.
Les deux albums sont de qualité inégale. Le premier est franchement moyen. Il faut dire que les colonies africaines ne sont pas un sujet qui me passionne et que le héros ne fait rien pour arranger ça. Célestin est franchement inutile et on aurait pu faire la série sans lui. Sa (ex)copine est plus intéressante et drôle. Le second tome est tout bonnement extraordinaire ! Yann ridiculise Mai 68 et ses protagonistes comme De Gaulle ou Daniel Cohn-Bendit. Le scénario est du pur Yann comme j'aime : un mélange d'aventure, d'humour et d'histoire. Bien sûr, le conseil d'achat est uniquement pour ce tome. Vous pouvez vous passer de l’autre récit.
A la manière de La Patrouille des Libellules scénarisée par le même Yann, cette BD prend pour cadre des événements historiques importants et les traite à sa manière. On y retrouve la même causticité mais nettement moins d'humour à mon sens. Finalement, j'ai davantage appris sur des événements que je connaissais mal (le conflit du Katanga et Mai 68.) que je n'ai rigolé à cette lecture. Seul le fait de retrouver des personnages connus (politiques, mercenaires et autres écrivains) et un peu tournés en ridicule est assez amusant. Je me demande où les auteurs cherchaient à aller avec cette série : humour, aventure, histoire ? Il y a un peu de tout mais rien de vraiment marquant. A l'image du héros, Célestin, qui est assez insignifiant pendant la majeure partie du temps, plus transporté par les événements que véritable acteur. Une lecture plaisante, des décors historiques originaux et intéressants mais pas de véritable accroche à mon sens, dommage.
Célestin Spéculoos fait parti du travail que Yann a fait pour Glénat, dans les années 80. Vents d’ouest a réédité les deux albums de cette série en 2002. La première histoire : « les affreux » est une référence aux mercenaires de Bob Denard et aux coups d’état au Congo. J’ai trouvé l’histoire un peu confuse, même si dans l’ensemble il y a des moments assez drôles. Le second album « Mai 68 » est plus abouti, cependant il faut bien connaître l’histoire de cette époque pour bien apprécier le scénario. On pourra dès lors s’amuser des caricatures du général de Gaulle, de Michel Debré ou Pompidou… Mais, j’ai trouvé le personnage de Célestin sans aucun intérêt, on se demande ce qu’il vient faire dans cette histoire. Plus intéressant est le personnage de Maïté qui n’a pas froid aux yeux. Au dessin, Bodart (dessinateur de Green Manor) m’a moins convaincu que sur son autre série. Son dessin est parfois fouillis. Concernant la réédition, le travail est passable, les couvertures ne sont pas très belles. Bodart ne les a pas redessinées. De plus vents d’ouest a passé ces albums du petit format au grand format (pour des raisons commerciales sans doute) et cela est parfaitement visible.
Célestin n'est peut-être pas la bd du siècle, mais c'est du bon Yann. Il y reviste avec un humour assez dévastateur deux moments historiques : la décolonisation du congo et Mai 68. Evidement si on ne connaît pas bien cette période, si on ignore qui est Bob Denard et Cohn-Bendit, ça vous passe complètement sous le nez. Mais ce n'est pas parce que l'on est né APRES ces évênements qu'on ne peut pas s'y intéresser. Le meilleur des deux albums est le second, consacré à Mais 68, il y a quelques moments vraiment hilarants : la fuite à Varennes de Charles De Gaule (evidement, si on connaît mal l'histoire de France, on ne comprend pas l'allusion), les discussions entre Malraux et Debré, les allusions à la vivacité sexuelle de Cohn-Bendit. Yabon, yabon! C'est drôle, original et impertinent.
Les affreux et Mai 68 (dans une moindre mesure) sont une déception. Pourtant les dessins de Bodart sont plutôt agréables, proches du style caricatural de Conrad. La déception vient plutôt du scénario de Yann qui se limite seulement à quelques allusions, bien senties il est vrai, des agissements de personnages assez connus des années 60. Bien que 'pastichant' des périodes de l'histoire 'contemporaine' peu glorieuses de la Belgique (congo post-colonial) et de la France (Mai 68 ), cela ne dispensait pas Yann de fournir au lecteur un scénario aussi peu consistant et un final suggéré, voire inexistant ! Si vous souhaitez lire cette série, je vous conseille ‘Mai 68’ qui est meilleur que le premier mais c'est loin d'être la révolution. Pour paraphraser, je dirais que la 'chienlit' c'est le premier tome, pas le deuxième !
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