Les Exploits de Yoyo
Réédition en une intégrale des deux albums des Exploits de Yoyo » parus aux Editions Glénat au milieu des années 80 et depuis longtemps épuisés. Vous y retrouverez le verbe truculent de Yann et le trait déjà extrêmement pertinent de Frank Le Gall.
Circus Couleur de peau : bleu Yann
Alors... Voilà comment tout a commencé... Yoyo est un bon gros sauvage africain. Tranquille sur son île, il voit un avion américain s'écraser devant lui. Il récupère les survivants encore sonnés avec comme seul but de les bouffer. Mais l'un d'eux se réveille, le prend pour son sauveur, l'emmène aux Etats-Unis, et en fait un être civilisé en même temps que son fils adoptif. Ah... ces bons Américains... Des années après, le vieil homme répondant au nom de Grimaldy est sur son lit de mort. Avant le trépas, il confie à Yoyo un lourd secret. Sa famille est victime depuis des générations de la malédiction de la Lune Noire, et il fait jurer à son protégé qu'il sauvera son arrière-petite-fille, une adorable petite chipie. Et nous suivons alors les aventures du bon Yoyo et de la petite mademoiselle Eve Grimaldy en plein coeur des steppes de Transylvanie, luttant contre les monstres du Voïvode Noir. Réédition en une intégrale des deux albums des Exploits de Yoyo » parus aux Editions Glénat au milieu des années 80 et depuis longtemps épuisés. Vous y retrouverez le verbe truculent de Yann et le trait déjà extrêmement pertinent de Frank Le Gall. Une superbe série qui mélange humour absurde, aventure et science-fiction. Un petit régal.
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Date de parution | Janvier 1986 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
Je n’ai lu que le premier album, que je possède depuis pas mal de temps. Je ne trouvais pas le suivant, et la lecture des avis précédents ne m’a pas poussé à poursuivre ma recherche, tant il semble jouer sur un autre registre, et romprait probablement le charme qui a agi lors de ma lecture de « La lune noire ». La série est catégorisée en aventure, mais l’album que j’ai lu est franchement inclassable. Un peu d’aventure certes, mais aussi de la SF, du fantastique, mais aussi pas mal d’humour noir (c’est d’ailleurs cet aspect qui m’a le plus intéressé). L’intrigue est totalement foutraque, et l’on retrouve ici ce que j’aime bien dans pas mal de séries scénarisées par Yann (ici plutôt dans ses débuts), à savoir une certaine irrévérence, une provocation plus ou moins légère. Il ne faut en effet pas prendre au premier (ni même au deuxième !) degré le personnage de Yoyo, son comportement et ses paroles. On a là en effet une vision raciste (tendance « Ya bon Banania ») du nègre sauvage et gentiment cannibale. Physiquement déjà – la couleur bleue mise à part (mais n’est-elle pas là justement pour créer un décalage, pour signaler la farce et l’incongruité omniprésentes ?) – Yoyo ressemble davantage avec ses lèvres botoxées, aux Noirs de Tintin au Congo qu’à une quelconque réalité. Et les stéréotypes racistes sont aussi convoqués pour d’autres personnages (comme les tziganes – l’intrigue se déroulant dans des Carpates d’opérette). Pour le reste, l’histoire fourre-tout, foutraque, enchaine les situations improbables, avec des personnages aux dialogues surprenant (Yoyo avec son anglais faussement guindé et miteux, les « autochtones » avec leur langage singeant diverses langues et propices aux jeux de mots vaseux), et une fillette, héritière d’une dynastie connue à Monaco, habillée comme une petite fille modèle, mais qui se révèle être une véritable pétroleuse. Le dessin de Le Gall est simple, sans fioriture, mais efficace, fluide. Il agrémente ses planches de quelques petits détails sympathiques, comme ces quadrillages rouges et blancs (dirigeable, vêtements de Yoyo, etc.). Sans doute pas le plus abouti (c’était pour lui aussi l'une de ses premières publications je crois), mais ça passe bien avec le scénario de Yann. Il faut donc être adepte du loufoque, de l’absurde, d’un certain humour noir, et ne pas frémir devant un usage fréquent de stéréotypes (racistes le plus souvent), pour apprécier cet album. Mais j’y ai trouvé mon compte. Note réelle 3,5/5.
Yann aime bien tutoyer les limites et l’anticonformisme. C'est le propre de l'art d'y risquer un pied sinon qui s'y aventurerait ? Je suis assez fan du travail de Yann mais ici je n'adhère pas du tout. Quand on utilise des stéréotypes racistes issus des strip américains d'avant-guerre, grosses lèvres ou cannibalisme, il faut prendre beaucoup de distance. Dans ce domaine tout ne va pas de soi. Je trouve que la distance n'y est pas du tout. C'est même parfois très proche du dérapage avec ces « Yabon » à répétition (p9, 12, 48). Yann utilise quelques mots de hongrois pour faire genre (la Valachie n'était-elle pas Roumaine ?) et fait intervenir un melting pot de légendes noires (Hécate, Dracula et autres empalements) pour faire bon poids. On associe cette "culture" à un humour assez lourdingue (Grimaldy et Monaco, Tzigane = diseuse de bonne aventure encore un stéréotype raciste, 537 leus pour 50 cents américains p25). Oups ! un leu et des lei monsieur Yann, nous devrions donc bien parler roumain et pas hongrois. Non ? Ce galimatias d'humour glauque m'a vite ennuyé au possible. Quant au graphisme j'avais déjà tiqué avec "Les Marais du Temps" mais c'est peu de chose par rapport au scénario.
Je n'ai pas grand chose à dire sur cette petite série à laquelle je n'ai trouvé aucune originalité et à laquelle je n'ai pas du tout accroché, je ne sais trop à quoi ça tient, au mélange de naïveté et d'humour ? à l'humour de Yann auquel je ne suis pas toujours réceptif ? à sa tendance à l'anti-conformisme et à l'insolence anti-politiquement correcte ? au sujet qui ne m'attire pas tant que ça ? Sans doute un peu tout ça, mais c'est surtout le dessin que je ne trouve pas joli et sans grande personnalité, on dirait un dessin enfantin, je trouve que ça ne collait pas des masses au contenu du journal Circus qui a accueilli la série en 1985, et que ça aurait eu sans doute plus sa place dans Gomme, magazine annexe des éditions Glénat qui s'adressait à un public plus jeune, mais je crois qu'en 1985, ce magazine avait cessé sa publication... Le Gall avait cependant une excuse, c'était sa première série importante qu'il a lancée pratiquement en même temps ou juste avant Théodore Poussin, sa série principale sur laquelle j'ai appris à me familiariser avec son graphisme, parce que j'avoue qu'au début, c'était pas évident, surtout pour une Bd d'aventure, il changera et fera évoluer son style sur Théodore Poussin, or sur "Yoyo" si j'avais lu cette Bd en 1985, j'aurais fait carrément un rejet, il se trouve que lue maintenant, ça me surprend mais ça me rebute quand même, je n'aime pas ce type de dessin, et aussi je n'aime pas cette histoire. Donc voila, quand on aime une Bd, parfois ça ne s'explique pas, mais quand on n'aime pas, c'est un peu pareil...
Aujourd'hui cela va faire 10 ans que je poste des avis (donc 10 ans que les pauvres modérateurs du sites corrigent mes 10 fautes d'orthographe par avis). Je vais fêter cela en postant un avis d'une des dernières séries qu'il me restait à lire d'un des mes scénaristes préférés: Yann. On retrouve tout ce que j'aime chez cet auteur : une galerie de personnages mémorables, de l'humour très noir et politiquement incorrect et de l'imagination. Le premier tome est le meilleur avec un scénario assez original et j'aime bien le coté conte de l'histoire. Le dessin naïf de Frank Le Gall va très bien avec l'atmosphère du récit. C'est selon moi un des meilleurs albums de Yann. Le deuxième tome est un peu moins bon. Le dessin et l'atmosphère sont un peu plus réalistes que le premier tome et j'ai moins apprécié quoique cela reste un bon album avec des bonnes scènes (j'aime particulièrement la fin que je trouve poétique). C'est juste que le niveau du premier tome est tellement élevé pour moi que 'juste' un bon album comme suite est une déception ! À lire si on aime les deux auteurs.
Bof. J’ai pas trop accroché à ces deux tomes, assez différents il est vrai. Pourtant, j’apprécie habituellement le ton caustique de Yann qui sait être irrévérencieux tout en restant subtil. Mais là, c’est vraiment la nature des histoires contées en elles mêmes qui ne m’a pas passionné outre mesure. Ca se lit puis ça s’oublie aussitôt. Côté dessin, c’est du tout bon ! J’apprécie beaucoup le trait typé ligne claire de Frank Le Gall. Il prouve que classicisme peut rimer avec modernisme. Une œuvre mineure des auteurs.
La série débute dans « Circus » n° 86 de Juin 1985 et s’y termine dans le n° 112 de Août 1987. Yoyo ?… c’est le brave mentor –appelé à la rescousse- de Eve de Grimaldi, une gamine qui vient d’hériter d’un grand empire financier. Pourquoi ?… ben Eve est tellement jeune qu’elle doit faire face à bien des convoitises ; surtout qu’elle n’y connaît rien aux affaires… Yoyo ?… c’est le « brave Noir » qui, normalement, n’est que l’assistant de la petite. Mais le postulat développé par Yann fait de lui la « vedette » de la série. En effet, Yoyo est un redoutable requin de la haute finance, un vrai businessman qui va en faire voir de toutes les couleurs à ceux qu’ils veulent s’en prendre à l’héritage de sa protégée. Car Yoyo est aussi comme ça : quelqu’un d’honnête qui ne cherchera pas à spolier Eve. Tout ça nous vaut une chouette série qui ne se prend pas du tout au sérieux ; loin, très loin de l’univers d’un Largo Winch. C’est drôle, bien tourné, à l’humour souvent « piquant ». J’aime aussi le trait de Le Gall, un trait qui fait penser à celui de Hergé ; mais le tout dans un univers personnel de belle tenue. Bien fait.
Je suis fan de Yann et j'ai vraiment adoré cette petite série avec ses personnages attachants (Yoyo est excellent !) et son histoire tout en clins d'oeils historiques (normal avec Yann) et en provo. C'est de la fausse BD pour enfant. Le dessin de Le Gall est volontairement trompeur et ça fait partie du charme de cette série. Le scénario est particulièrement réussi dans "Les Sirènes de Wall Street". Une belle série originale et audacieuse qui aurait mérité une prolongation. Vraiment culte.
Pour la première fois Yann travaillait avec un autre dessinateur que Conrad. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son association avec Franck Le Gall est loin d’être ratée. Les exploits de Yoyo se décomposent en deux aventures : la lune noire et les sirènes de Wall street (rééditées en intégrale par vents d’ouest en 2002). L’histoire de la lune noire se déroule dans un pays qui ressemble à une contrée slave, mais rien n’est indiqué avec précision. Yoyo et une petite fille héritière sont confrontés à des mythes bien vivaces dans ces lieux. Il y a un côté onirique très présent dans cet album. Au dessin, Le Gall fait de très belles choses accentuant ce côté onirique et Yann distille avec talent son humour noir (même si il en fait parfois un peu trop). Je mettrais bien 4 étoiles à cet album. L’album les sirènes de Wall street m’a moins plu ; il est plus identifiable ; l’histoire se passe au moment de la grande dépression des années 30 aux Etats-Unis. Mais Yann a tendance à abuser du cynisme et tombe un peu plus dans la parodie. Ma note est de 2 étoiles.
Je n'ai pas vraiment aimé ces deux albums, tant Yann s'y montre injurieux et politiquement incorrect. C'est truffé de raccourcis scénaristiques (oeuvre de jeunesse ?), et les histoires, bien que truculentes, sont tirées par les cheveux. Le dessin de Frank Le Gall est sympa, mais je trouve qu'il a fait bien mieux en changeant de style.
A défaut d'être des chef-d'oeuvres, les deux tomes des exploits de Yoyo sont deux histoires sympathiques pleines d'humour et de fantaisie. Dommage que Le Gall ait arrêté de dessiner dans ce style, c'était assez truculent. Les fans de Yann seront comblés tant il va loin dans sa satire, à la limite du politiquement incorrect (son personnage Yoyo n'est qu'une accumulation de clichés sur le noir cannibale).
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