Cité irréelle (Unreal City)
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Cité irréelle rassemble cinq histoires dans lesquelles il est question de passion et de haine, d’amour et de cruauté, d’hommes et de femmes jouant au chat et à la souris ; cinq histoires déstabilisantes où, comme dans un film de David Lynch, les apparences sont souvent trompeuses.
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L’auteur prend un malin plaisir à plonger ses personnages tourmentés dans un univers mouvant et plein de chausse-trappes. Il met en œuvre des structures narratives sophistiquées pour retranscrire leurs émotions, complexes et parfois contradictoires. Il construit l'un des récits comme un ruban de Mœbius, donne à un autre une structure en miroir. Alternant les points de vue et multipliant les faux-semblants, l’auteur fait vaciller nos repères. Le dessin de Cité irréelle impressionne par sa finesse, sa précision et sa diversité. Il n’est pas sans rappeler celui de Daniel Clowes, mais aussi celui des maîtres du comic book classique comme Steve Ditko ou encore des cartoons Hanna-Barbera. Cité irréelle est le premier livre de l’auteur américain D. J. Bryant, diplômé de l’Art Institute de Seattle quelques jours après les attaques du 11 septembre. L’auteur aime également préciser dans ses entretiens qu’il dessinait la dernière page du livre au moment de l’élection de Donald Trump. Une manière de souligner que, dans le monde réel comme dans la Cité irréelle, l’avenir n’est jamais assuré.
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Date de parution | 11 Septembre 2019 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Afin de mieux appréhender cette oeuvre particulière, il convient d'en écarter de suite les éléments de comparaison permettant de l'identifier... Alors oui le dessin se veut proche de l'école Daniel Clowes et Charles Burns sans en atteindre la maîtrise graphique. Et oui aussi les 5 histoires de ce recueil vont rappeler furieusement l'ambiance moite d'un Eraserhead ou d'un Lost Highway de David Lynch. Ces deux points étant identifiés, la première oeuvre de D.J. Bryant se distingue par une ambiance intriguante... Difficile de raconter toutes ces histoires de couple et d'identité malmenées sans en dévoiler toutes les aspérités mais la plupart d'entre elles arrivent de façon assez surprenante à malmener le lecteur en y ajoutant pas mal de scènes pornographiques aussi intenses qu'excitantes et dérangeantes. L'amour est vue ici comme un éternel doute, l'être aimé est fantasmé, détesté, sublimé lorsqu'il peut être carrément inventé pour la bonne cause. Tous les personnages issus de l'esprit malade de Bryant ont pour ambition de trouver l'âme sœur. En mêlant fantastique, voyages dans le temps ou quotidien vicié par la rencontre de tarés ordinaires, l'auteur brouille habilement les pistes. Si la première histoire peut sembler issue d'un bon épisode de la 4ème dimension sur une dizaine de pages, notez bien qu'il s'agit de l'histoire la plus courte placée ici en début d'ouvrage pour conditionner le lecteur avant de le perdre dès l'impressionnant second récit bien plus barré. Bryant use d'un style richement détaillé dans un style underground qui ne plaira pas forcément à tous. Les décors fourmillent de mille détails dans un noir et blanc profond mais certaines proportions des personnages restent approximatives. Ne pas oublier qu'il s'agit d'une toute première oeuvre. On pense aussi à Colville pour son ambiance poisseuse et parfois même violente. On pense aux vieux strips Archie pour une histoire toute en couleurs cette fois de voyage dans le temps et d'art. Les dessins sont souvent beaux, le découpage est habile et ambitieux. Seule l'histoire centrale sur base de pièce de théâtre m'a semblé si nébuleuse que j'ai failli décrocher. Mais il reste un dernier atout et de taille à cet album : la clé n'est pas dans la première lecture et il en faudra plusieurs pour décoder certains messages bien cachés et nébuleux. Par chance l'ensemble est vraiment très agréable à lire et à suivre. Bryant est un auteur à suivre de près. Il lui aurait fallu une dizaine d'années pour concevoir ces 5 récits d'une cité irréelle pas si éloignée du réel finalement. Avec l'espoir qu'on reverra plus rapidement cette relève inattendue.
Pénétrer au cœur de cette « Cité irréelle » est un voyage perturbant. Sous une apparence familière, cette ville, double d’un New York issu d’une réalité parallèle, nous montre une galerie de personnages en train de se débattre dans des relations amoureuses tortueuses, où les jeux de miroir jettent des reflets inquiétants sur les vies les plus ordinaires. De ces courtes histoires où la trivialité du quotidien s’affronte à un onirisme sombre, l’une se détache en particulier et laisse le lecteur sonné : « Evelyn Dalton-Hoyt », le portrait d’un couple où adultère, sexe, folie et cruauté se livrent à une sarabande saisissante, battant en brèche toute velléité d’adopter une grille de lecture unique. Les autres récits nous jouent également de drôles de tour, comme pour nous faire perdre nos repères les plus rassurants, à travers des labyrinthes mentaux parfois abscons mais toujours fascinants. Des labyrinthes lynchiens où surgissent de nulle part des visages grimaçants pour s’évanouir l’instant d’après. D. J. Bryant, auteur américain encore inconnu en France et repéré par les éditions Tanibis, s’inscrit dans cette veine pseudo-réaliste où l’étrange aime à s’immiscer, qu’on pourrait nommer l’école Burns-Clowes, avec des personnages figés dans un quotidien terne et désabusé mais toujours en quête d’un ailleurs indicible. Bryant possède de la finesse dans son trait, avec une belle maîtrise du noir et blanc, à l’instar du maître précité, Charles Burns. Un auteur à retenir, incontestablement.
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