Le Detection Club

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)

Sept auteurs de romans policiers doivent résoudre une mystérieuse énigme. Mais leur talent littéraire saura-t-il s'appliquer dans la réalité ? Une nouvelle fantaisie historique par l'auteur d'Operation Copperhead.


Policier, mais drôle Whodunit

Une île en Cornouailles, années 1930. Le milliardaire Roderick Ghyll invite les membres du Detection Club, qui réunit les grands auteurs britanniques de l'âge d'or du roman à énigme dont les célèbres Agatha Christie et G.K. Chesterton, à se rendre dans sa vaste demeure, la villa Briarcliff. Ils sont conviés à assister à la démonstration d'un automate, qui, une fois intégrées les données d'un problème policier, résout le crime en livrant le nom du coupable. Mais Ghyll est assassiné...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Octobre 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Detection Club © Dargaud 2019
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)
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25/12/2019 | Josq
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Par Ro
Note: 3/5
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Comme mes camarades ci-dessous, c'est grâce à l'initiative de Dargaud de rendre disponible en ligne cet album en cette période de confinement que j'ai pu le parcourir. J'aime beaucoup les enquêtes d'Agatha Christie et ce type de récit, au cadre très inspiré des Dix Petits Nègres, m'attire immédiatement. J'aime aussi le concept de mêler dans une même enquête et sur les mêmes lieux clos toute une petite troupes d'enquêteurs, chacun avec son style. En film, j'avais beaucoup aimé "Un Cadavre au dessert" sur ce même thème mais dans une veine bien plus humoristique, et en BD j'avais plutôt bien aimé Sept détectives ainsi que la série Détectives qui en avait été tirée. Pourtant, au-delà d'Agatha Christie, moi non plus je ne connaissais pas les autres romanciers détectives de cette histoire. Mais j'ai très vite accroché à G.K. Chesterton par la façon dont il me rappelle Hercule Poirot. Tout cela pour dire qu'au vu de l'introduction et de l'arrivée sur la fameuse île, j'étais très enthousiaste. Le côté plus moderne de l'architecture du milliardaire, de son savant et de ses mécaniques m'a un peu refroidi car ils brisaient cette ambiance très britannique que j'aime tant. J'ai quand même pris plaisir à suivre l'enquête qui se lançait aussitôt, suite au drame qui n'allait évidemment pas manquer d'arriver. Le dessin est sympathique. Il est parfois un peu simple et trop peu détaillé, parfois un peu facile aussi quand il s'agit de représenter une silhouette mystérieuse au loin par exemple, mais ça ne m'a pas dérangé. Le déroulé du récit n'est pas parfait. Le rythme est parfois trop lent, les divers rebondissements pas suffisamment captivants. Et j'ai été un peu agacé des quelques passages où l'on voit les détectives découvrir un indice ou fouiller un lieu mais sans que le lecteur ait l'occasion de voir ce qu'ils avaient découvert, ce qui rompt précisément l'une des règles d'or du roman policier énoncées en début d'album. En relisant ces dix règles, je constate d'ailleurs que l'auteur en a brisé au moins quatre dans son récit. J'ai cru un moment qu'il avait justement joué là-dessus et en réalité brisé toutes les règles sans que je m'en rende compte, ce qui aurait été un coup de maître, mais a priori non, seulement quatre, même s'il frôle les limites d'une poignée d'autres de ces règles. Du coup, était-ce vraiment voulu ? Si oui, pourquoi cette demi-mesure ? Je trouve également que certains des sept romanciers n'ont guère de saveur et peu d'impact sur le récit. J'ai par contre beaucoup aimé les dialogues ciselés entre Agatha Christie et G.K. Chesterton, et entre quelques autres protagonistes également mais de manière moins récurrente. La relation entre ces deux là est plutôt bien vue et attrayante. La résolution de l'enquête tient la route mais ne m'a que moyennement enthousiasmé. En définitive, ce fut une lecture agréable, pas formidable mais présentant bien des aspects plaisants, quelques bonnes idées et comme je viens de le dire quelques bons dialogues entre personnages.

31/03/2020 (modifier)
Par Ju
Note: 3/5
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Je rejoins globalement l’avis de Gaston sur cet album. J’ai eu une période, quand j’étais ado, où j’ai lu quelques romans policiers, mais je me suis assez vite arrêté, et à part Agatha Christie, je ne connaissais pas les autres membres du club. J’ai aimé l’introduction, l’édiction des règles, de sorte que je me suis bien fait embarquer dans le récit. La suite m’a un peu moins convaincu. Si l’intrigue est correcte et que ça se laisse lire, je n’en retiens pas grand chose en sortant. J’ai lu l’histoire assez facilement mais je n’ai pas été captivé. Et je ne peux m’empêcher de noter quelques petits défauts à cette oeuvre. Tout d’abord, je trouve que Chesterton et Christie sont trop mis en avant par rapport aux autres. Ce sont certes les deux plus connus, mais du coup les autres passent un peu pour des zozos. Certes, à la fin on nous explique que tout le monde avait un peu raison, mais quand même. Christie et Chesterton s’octroient la part du roi. C’est dommage car ça aurait pu être intéressant de mettre en avant une qualité pour chacun des écrivains, qualité qui aurait véritablement servi à la résolution de l’énigme. Là, les “qualités” sont tournées en ridicule, comme l’obsession pour Poe de Knox ou la spécialité de la pièce close de Carr. Certes, cela donne un ton humoristique à la bd, mais je trouve que ça marche une fois sur deux. Je ne peux pas dire que je me sois franchement poilé à la lecture de cette oeuvre. Ensuite, l’énigme en elle-même m’a à moitié convaincu. Certes, les fausses pistes, les retournements de situation et le fait que le récit ne respecte pas les fameuses règles permet de brouiller les pistes, mais au final ce n’est pas super original. Enfin, le rôle du narrateur est un peu bizarre, on ne sait pas trop pourquoi c’est ce personnage qui raconte, il n’y a pas de réelle justification. En ce qui concerne le dessin, pareil, je n'arrive pas forcément à me faire un avis tranché. J'aime bien la rondeur des personnages et leur air comique, ainsi que le côté un peu enfantin ; j'aime moins la façon qu'ont les personnages de se mouvoir et certaines expressions trop figées. En définitive, j’ai trouvé que cette bd n’arrivait pas à se décider entre humour et policier, et du coup elle m’a un laissé entre deux. Néanmoins, ça reste un moment de lecture agréable et qui plaira beaucoup aux amateurs des polars du 20e siècle.

31/03/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Merci à Dargaud qui a mis en ligne cette bande dessinée et que j'ai donc pu lire au complet sans avoir à attendre la réouverture des bibliothèques et des librairies. Comme le montre ma note, je suis moins enthousiaste que les autres posteurs. Face à cet album, j'ai les mêmes sentiments que face à l'adaptation d'Ulysse du même auteur: le dessin est pas mal (j'aime bien ce style un peu minimaliste), l'histoire se lit sans problème et puis...c'est tout. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. L'humour m'a fait sourire, sans plus et je trouve que l'intrigue est un peu longue à démarrer. Cela m'a pris des dizaines de pages avant de trouver que le récit était un peu intéressant. Je me demande si un des problèmes est que je ne connais pas la majorité des auteurs que Harambat met en scène. Il y a peut-être des références qui me manquent pour apprécier ce récit. Dommage parce que je trouve que cet album a des qualités. J'aurais aimé adorer cet album. Peut-être que je vais mieux accrocher un jour lors d'une relecture ?

29/03/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Le dessin de Jean Harambat (je découvre ici cet auteur) est assez simple, voire minimaliste, mais en tout cas il est efficace. Je ne saurais le qualifier aisément. Il a des aspects modernes, mais m’a aussi parfois fait penser au style épuré de certains cartoons des années 1950-60, ou de quelques dessins animés de la grande époque de l’ORTF. Toujours est-il que je l’ai trouvé plutôt sympa, et il colle bien au ton développé dans cette histoire. Nous entrons de plain-pied dans la confrérie du « Detection Club », que vient de rejoindre un nouveau membre. Ce club très british, n’est composé que de romanciers célèbres, et spécialistes d’enquêtes policières – dont Agatha Christie. Tous ces auteurs sont très « typés », et ne se rejoignent que dans l’amour de l’énigme policière, et le plaisir d’en écrire, dans des styles très différents. Et ne voilà-t-il pas que cette fine équipe est invitée sur une île isolée de Cornouailles, par un milliardaire qui, après leur avoir montré son robot capable de résoudre n’importe quelle énigme à partir du simple pitch d’un polar, est assassiné, et les voilà à la fois témoins d’un crime et enquêteurs. Un début classique, mais c’est justement ce que cherche notre auteur, puisqu’il va distordre quelque peu le rationnel et le classicisme du genre, tout en usant de tous les ingrédients attendus des amateurs – y compris les retournements de situation et les fausses pistes. Au milieu des échanges entre « collègues » romanciers, quelques saillies, quelques vacheries pointent le bout de leur nez, éperonnant l’intrigue de leurs piques, et donnant quelques moments amusants. La façon totalement abracadabrantesque et caricaturale qui les voit se liguer contre un suspect pour le maîtriser est ainsi assez drôle. Le rocambolesque, le foutraque n’est d’ailleurs jamais très loin, malgré le vernis de sérieux passé sur l’ensemble. A noter que l’histoire racontée par Jean Harambat prend un malin plaisir à ne pas respecter les « 10 commandements » de tout membre du Detection Club rappelés au début de l’histoire (présence de passages secrets, d’un Chinois (?), etc.). Toujours est-il que la lecture se révèle plaisante, et, malgré une pagination conséquente, l’album se dévore rapidement.

29/03/2020 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Excellente surprise ! Je ne connaissais pas du tout Jean Harambat (j'avais renoncé à lire Opération Copperhead à cause du dessin, peu engageant : oui, j'avoue, il m'en faut parfois peu), mais mes parents, connaissant mon amour inconditionnel de Chesterton, des auteurs du Detection Club (le vrai) et du roman policier en général, m'ont offert cette BD récemment sortie, et ils ont vu juste. Le seul véritable reproche que j'ai à faire est au niveau du dessin : un peu plus de rigueur ne nuirait pas. Sans être insupportable, je trouve que le trait est trop grossier pour être vraiment efficace, et il aurait mérité un aspect caricatural plus maîtrisé ou bien un réalisme plus poussé. Ici, c'est brouillon sans dégager un vrai style, je trouve (mais ça n'engage que moi). Pour le reste, c'est merveilleux ! Les personnages sont très fidèles à leur modèle initial (pour ce que j'en connais), et c'est un vrai plaisir de voir Chesterton, Agatha Christie ou John Dickson Carr, cette fois non plus en tant que créateur, mais en tant que personnages. Les échanges entre Chesterton et son amie Agatha sont délicieux, tant on y retrouve les caractères de l'un et de l'autre, et les dialogues sont écrits avec une intelligence bien rare. Du côté scénario, on est dans le rocambolesque pur, mais c'est voulu et assumé. En fait, on est très proche d'une parodie type Un Cadavre au dessert (formidable comédie policière dotée d'un hallucinant casting) : ce qui compte, ce sont les péripéties en elles-mêmes, et non le scénario dans sa globalité. La résolution de l'affaire est donc dans l'outrance la plus complète, mais en réalité, c'est bien dans le ton de l'ensemble et finalement, très rigolo. Harambat s'y entend à merveille pour reprendre les codes du genre et les distordre dans tous les sens. A mon sens, étant donné qu'il ouvre sa BD par les 10 commandements de la bonne intrigue policière, tels qu'édictés par l'authentique Detection Club, il aurait pu essayer de s'y plier au lieu de les trahir (volontairement) un à un, mais c'est un choix qu'il fait et que je respecte. Je trouve que cela aurait rendu l'exercice plus intéressant, mais aussi mille fois plus contraignant. Pas forcément facile pour quelqu'un qui n'a pas nécessairement la vocation d'auteur policier. Bref, si c'est à réserver aux amateurs de whodunit et aux connaisseurs de littérature policière anglaise, ces derniers se délecteront face à cette fantaisie littéraire très bien écrite. A mon avis, Harambat gagnerait seulement à s'allier avec un bon dessinateur, et ce serait parfait !

25/12/2019 (modifier)