Nos vacances au bled
Chadia raconte ses vacances au bled. Suite de l'album Famille nombreuse.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Biographies Documentaires Famille nombreuse Les petits éditeurs indépendants Maghreb
La famille de Chadia vit en France et économise l'argent pour se faire construire une maison dans leur Tunisie d'origine. Une fois tous les 4 ans, la famille nombreuse fait le voyage.
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Date de parution | 04 Septembre 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai lu cet album sans avoir lu Famille nombreuse, mais c'est pas grave on n’est pas obligé de l'avoir lu pour comprendre 'Nos Vacances au bled'. De toute façon, la plupart des membres de la grosse famille de l'autrice ont pas de personnalité bien définie (en gros, les frères et les sœurs agissent comme n'importe quels frères et sœurs qu'on voit à la télé et il y en a pas un qui se démarque vraiment selon moi) alors c'est pas comme si le scénario devenait confus si on oubliait des noms ou des visages. Ses vacances racontées par l'autrice sont globalement plaisantes, j'ai souvent souri aux anecdotes et le dessin est pas mal. Toutefois, j'avoue que toute la partie autour de la beauté féminine et les poils ne m'a pas du tout captivé, sans doute parce que je suis un gars et que franchement les poils sous les aisselles cela ne me dérange pas trop. J'ai beaucoup mieux aimé, par exemple, lorsqu'on voit la mère prendre en charge le chantier de la maison que la famille se fait construire en Tunisie après avoir vu que les ouvriers sont du genre pas très fiable. Le genre d'album que j'emprunte à la bibliothèque et que je ne pense pas que je vais le relire un jour.
Cet album fait suite à Famille nombreuse, dans lequel on avait découvert l’auteure et sa famille (parents tunisiens immigrés et nombreux enfants nés en France). Cette fois-ci il est question de vacances en Tunisie. Un retour aux sources pour les parents, mais une découverte pour les onze enfants. C’est aussi (et surtout, au grand dam des enfants pensant surtout à bronzer, aller à la plage, s’amuser) l’occasion pour les parents de se lancer dans la construction d’une maison. Devant surveiller les travaux, ça va les occuper à plein temps. Délocalisé, on retrouve l’univers du premier album. Le ton est le même, mais je trouve que c’est plus amusant encore dans cet album. La fraicheur du récit (la plupart des événements sont vus au travers des yeux de Chadia, l’une des enfants – on est dans un récit autobiographique) rend la lecture fluide. Pas mal d’autodérision, un humour très présent (chaque enfant est assez « typé », le père parle un Français approximatif avec un accent à couper au couteau, la mère est toujours hyper active), tout concourt à rendre la lecture agréable. La répartition très sexuée des rôles – et la rebellion relative des femmes (les filles exaspérées de se taper toutes les tâches domestiques, mais aussi la mère, qui semble prendre bien plus que sa part d’autorité dans le ménage) sont aussi intéressantes à observer. Une lecture plaisante donc, le récit étant très bien accompagné par un dessin assez stylisé et simple, plutôt original, mais très lisible. Un chouette album en tout cas. Note réelle 3,5/5.
Nos vacances au bled est la suite quasiment directe de Famille nombreuse. Le premier album abordait l'immigration de la famille Tunisienne de l'auteure en France, leur installation sur place, la naissance de ses très nombreux frères et sœurs et leur vie ensemble dans un petit appartement, les uns sur les autres mais avec une jeunesse plutôt heureuse malgré tout. Cet album là raconte un été où la famille entière est retournée passer les vacances en Tunisie dans la famille, et aussi en profiter pour y entamer la construction de leur future maison non loin de la mer. Nous n'avons plus ici de thématique autour de l'immigration elle-même, mais plutôt le récit de ce que ces familles de migrants, une fois bien installées en France, vivent quand elles reviennent au pays et retrouvent des racines que, pour les plus jeunes d'entre eux, ils ne connaissent quasiment pas. Dans mon imaginaire, quand on me parlait de retour au bled, je pensais à un retour dans un village un peu paumé, avec des chèvres et probablement ni électricité ni eau courante. Ici, la famille de l'auteure revient dans une petite ville de la grande banlieue de Tunis, dans un décor plutôt urbain donc. Ils sont hébergés dans la maison de la grand-mère maternelle, une maison traditionnelle tunisienne avec un patio central. Mais ça reste une petite maison d'un autre âge, sans salle de bain notamment, et qui ne fait que 100m² pour accueillir les 18 membres de la famille qui vont vivre ensemble cet été là. J'apprécie l'ambiance chaleureuse qui règne sur ces souvenirs de jeunesse, les touches d'humour et la bonne entente familiale derrière les petites engueulades du quotidien. Malgré les conditions de vie parfois assez rustiques, les uns sur les autres, on y sent de la joie de vivre. J'ai aussi apprécié de découvrir de l'intérieur ce retour au pays qu'en français " de souche", je ne pouvais qu'imaginer. On y comprend que les jeunes ayant grandi en France ne sont clairement plus vraiment tunisiens. Ils ne parlent pas bien arabe et ont de toute façon un accent qui les fait assimiler à des étrangers pour les locaux. Ils voient le pays et ses habitants avec un mélange d'affection un peu distante mais aussi d'un soupçon d'impatience à rentrer en France et retrouver leurs petites habitudes. Et en même temps, on sent un amour sincère pour leur famille et un plaisir à vivre avec eux durant ce séjour malgré la promiscuité, le manque de confort, la chaleur et les mouches. En parallèle, l'album nous raconte le début de la construction de la maison tunisienne des parents, en prévision de leurs vieux jours. On constate les difficultés à obtenir que le travail soit fait correctement par les ouvriers locaux. Et on retrouve la force de caractère et la volonté inflexible de la mère qu'on avait déjà pu constater dans Famille nombreuse tandis que le comportement du père est tourné un peu en dérision, quoique cela reste toujours gentiment et avec affection. C'est une agréable tranche de vie et de souvenirs heureux, avec au passage un côté instructif pour les occidentaux qui n'avaient qu'une vague idée d'à quoi pouvait ressembler des "vacances au pays" pour une famille d'immigrés bien implantée dans leur pays d'accueil.
Une question de genre ! Chadia a 14 ans, ses parents sont tunisiens et il vivent en France avec tous leurs enfants. Tous les 4 ans, tout le monde retourne "au bled". C'est à la fois l'aventure et la routine d'une famille nombreuse hébergée dans un espace réduit. C'est sympathique : un trait noir très courbe et net et des surfaces noires, blanches et oranges qui donnent à l'ensemble un aspect ludique (jeu de l'oie). Ce qui est frappant, c'est le rôle déterminant de la mère, qui conduit, suit le chantier de construction de leur maison, et perpétue aussi une éducation où les filles ont toutes les corvées mais aussi toutes les responsabilités,... Une sorte d'apprentissage du pouvoir alors que les garçons restent en dehors du champ, probablement dans une oisiveté insouciante... Bref, instructif.
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