Inner City Romance

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Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Inner City Romance est un comix narrant la décrépitude de l'idéologie du Flower Power, une oeuvre témoin d'une époque essentielle. Inner City Romance est une plongée dans le zeitgeist des années 1970 aux États-Unis. À travers cinq histoires dessinées entre 1972 et 1978, Guy Colwell dissèque le quotidien des ghettos américains, entre revendications politiques, orgies psychédéliques et activisme radical, sous fond de violences urbaines.


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« Tu t'es déjà tapé un type sous acide qui n'a pas vu une chatte depuis trois ans et demi ? » Ainsi débute Inner City Romance, le chef-d'oeuvre de Guy Colwell. Des histoires d'amour, de sexe et de drogue, mais pas seulement. Toute l'oeuvre de Colwell transpire les idéaux du flower power apparu aux États-Unis à la fin des années 1960. Guy Colwell est un dessinateur de bande dessinée underground et un peintre américain.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Avril 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Inner City Romance © Revival 2019
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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03/01/2020 | Erik
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L'avatar du posteur bamiléké

C'est probablement le premier Comics underground que je lis et je suis probablement aux antipodes de certaines convictions de Guy Colwell mais j'ai été fasciné par la puissance qui se dégageait du message de Inner City Romance. Si vous voulez vous plonger dans ce que signifie l'esprit 70 du slogan "Sexe, Drogue et Rock'n roll" il faut lire cet ouvrage publié entre 72 et 78. Loin de moi de faire la promotion de l'usage de stupéfiants que Colwell décrit bien comme un poison. Mais ces publications ont fait date et je le comprends. Ainsi mettre cinq étoiles à cette œuvre qui fut culte en son temps pourra en choquer plusieurs mais cette série fait partie de l'histoire du Comics à côté de celles de Crumb et autres auteurs du genre. Si Colwell reprend les codes de l'underground : drogue, sexualité libre et exposée, critique des violences policières, la singularité de son œuvre est de témoigner de l'univers carcéral et de la culture Afro-Américaine de l'intérieur. Son insoumission contre son engagement au Vietnam l'a conduit deux ans en prison et le fait passer du Flower Power déclinant à une contre-culture révolutionnaire qui hésite à la violence armée. Colwell, enfant de Berkeley élevé à la non-violence et "ami des ... Afro-Américains" en prison donne la première place à la lutte des Afro-Américains mais souligne le peu de succès de l'action violente quand le père et le fils sont abattus aux portes de la prison. De même si la sexualité explicite est très présente dans ses récits, Colwell prend le contrepied de ses collègues sur l'image de la femme. Quand James qui sort de prison quitte ses potes (un Blanc et un Noir) qui se défoncent à l'acide avec des prostituées c'est pour écouter le discours d'une militante : "mais il faut que tu saches que si ce type fait le mac et vend du poison dans la communauté, il n'est pas des nôtres." Inner City Romance me parle beaucoup car il renvoie à une décennie charnière où un ordre établi qu'il soit social, sociétal ou racial est en train de se déconstruire sans que l'on sache ce qui va naître. Le graphisme de Colwell est à l'image de son message : provocateur. Ses visages tordus, ses traits imparfaits se veulent une représentation de la dure réalité mais aussi d'une vision déformée par l'usage des drogues. L'auteur ne cache rien, de la prostituée qui se pique dans la jambe "pour garder de jolis bras" au couple âgé afro-américain qui copule, puis il nous expose une séance de douches carcérales entre rêve et cauchemar. C'est peut-être de la production intello mais c'est fait avec les tripes du vécu. À découvrir pour se faire son jugement sur une œuvre très particulière et dont la vitalité n'a pas vieilli.

01/09/2023 (modifier)
Par Erik
Note: 1/5
L'avatar du posteur Erik

C’est véritablement le genre de bd qui me donne la nausée dès les premières pages. On est tout de suite plongé dans un milieu très glauque avec des personnes sans aucune classe, ni moralité, qui s’adonnent à la drogue, à l’alcool et au sexe pour résumer la situation. A noter que le point de vue de la femme est totalement absent car elle est réduite à un pur objet. Bref, très peu pour moi. Si encore leur récit était intéressant mais il n’y a rien. Bien sûr, le contexte permet de donner un sauf-conduit à l’auteur. Pour moi, ce n’est qu’un détail parmi d’autres. Je déteste ce genre de bd porno chic avec ce concept intellectualisant. Je n’irai pas par quatre chemins au niveau de la notation qui reflète ma déception. Même le graphisme m’a semblé très pauvre. C’est sans appel en ce qui me concerne.

03/01/2020 (modifier)