Thérapie de groupe
Les états d'âme d'un auteur en mal d'inspiration.
Larcenet Les Arts Appliqués de Paris Profession : bédéiste
"Thérapie de Groupe" met en scène de façon éblouissante un auteur de bande dessinée à la recherche de l'inspiration. Dans une quête inlassable il parcourt l'univers de la création. Il remonte l'Histoire, fait appel aux plus grands peintres, interpelle Boileau, Nietzsche ou Dieu Lui-même.
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Date de parution | 10 Janvier 2020 |
Statut histoire | Histoires courtes 3 tomes parus |
Les avis
Cette nouvelle trilogie de Larcenet surprend : à cheval entre ses BD purement humoristiques (Bill Baroud...) et celles sérieuses sur des sujets ambitieux (Blast, Le Rapport de Brodeck), ligne intermédiaire qu'il avait déjà d'une certaine manière emprunté avec son chef d’œuvre Le Combat ordinaire. Sur un sujet désormais peu original (la peur de la page blanche chez l'artiste), Larcenet évoque la BD d'aujourd'hui, l'édition, l'influence de l'histoire de l'art... avec la belle idée esthétique de mêler les styles, les genres et formes : ici pour idolâtrer, là pour dénigrer gentiment, ailleurs pour interroger une mode éditoriale ou une bienveillance des publics, etc. "Thérapie de groupe" est une belle série quand elle déstabilise visuellement (des couleurs criardes, des nez outrageusement gros), quand elle ose proposer un regard méchant sur certains auteurs en vue (FabCaro en prend pour son grade, idem pour les reportages à la première personne sans concession), quand elle développe un propos original sur l’hôpital psychiatrique ; et qui déçoit plutôt quand elle propose de l'humour un peu trop facile et attendu sur le couple, le loser magnifique ou l'influence des médias. Bref, une belle série de Larcenet, qui promet beaucoup davantage qu'elle ne satisfait les attentes créées. Les moments passés en sa compagnie demeurent bons, malgré le sentiment que le chef d’œuvre crû à portée de crayons n'a finalement pas été réalisé.
Je fais partie des amateurs de Larcenet que celui-ci n'apprécie pas vraiment : ceux qui comme moi l'aiment surtout pour ses BD d'humour façon Fluide Glacial et pas vraiment pour celles où il épanche ses états d'âme comme ce qu'il a publié chez les Rêveurs. En résumé, je fais partie de ceux qui préfèrent le clown à l'artiste torturé. Or Thérapie de groupe est à cheval entre ces deux facettes de Larcenet, une sorte d'entre-deux entre Minimal où il alignait de nombreuses pages de gags sous des styles graphiques et narratifs très différents et L'Artiste de la famille où il dressait un autoportrait acide et tourmenté. Il se met ici en scène en tant qu'artiste de BD subissant le traumatisme de la page blanche, se remettant en question et laissant son esprit errer au gré de ses doutes et de ses angoisses, se montrant avec dérision discuter de son art avec un journaliste, une muse, un artiste tel que Cézanne ou simplement avec sa famille, ou encore partir en délire introspectif complet. Et il intercale ici et là quelques strips ou pages de gag que les différentes étapes de son questionnement inspirent à son avatar de papier, la plupart avec des styles variés et bien différents du récit principal. Au départ, j'ai relativement bien accroché. Même si les états d'âme d'un artiste tourmenté ne m'intéressent pas, j'aime le sens de la dérision de Larcenet et la manière dont il se met en scène. Et mon esprit était égayé par les gags insérés régulièrement dont certains m'ont fait rire, même si pas tous. Quant au graphisme, rien à redire, c'est le style typique du Larcenet humoristique pour la trame principale et j'aime bien, et ce sont des styles originaux et plutôt réussis pour les différents gags. L'ennui, c'est que c'est assez rapidement devenu trop bavard. Les planches tournent au pénible pour moi face à cette surabondance de texte assez lénifiant, sur des sujets qui m'intéressaient de moins en moins puisque de plus en plus dépressifs et implorants. Larcenet prend garde à y laisser une part d'humour pour contrebalancer le fond de l'esprit de son œuvre par de la légèreté et de l'ironie, mais ça ne passe pas bien car trop verbeux, sans rythme et tournant finalement en rond. Tant et si bien que j'ai eu du mal à arriver au bout du premier tome sans me mettre à zapper certaines cases. J'aimerais soutenir par mes paroles cet auteur que j'aime bien, mais hélas ce n'est pas avec mon avis sur cette BD que je vais y parvenir.
Un album de Manu Larcenet pour dire qu'il est dépressif et manque d'inspiration ? Et en fait ce sera une trilogie... pas mal pour quelqu'un qui n'aurait rien à dire et s'interroge sur sa fibre créatrice. Le premier tome ne m'a pas convaincu de poursuivre même si je reconnais que le dessin est très bon et la colorisation plutôt réussie notamment sur les scènes un peu psychédéliques lorsque l'auteur abuse un peu trop des produits de l'armoire à pharmacie. Dans ces cas-là il trippe à mort et se trouve à présenter son travail de petits mickeys dans des cases à Paul Cézanne pour qui cet art n'existait pas encore. A d'autres moments il invente quelques histoires drôles de deux types au bureau, ce sont presque les pages les plus drôles, le style m'a rappelé Fabcaro... Ca tourne un peu en rond sur 50 pages, j'ai peu goûté cet humour.
Thérapie de groupe met en lumière tous les états d'âmes de Larcenet, plus sombre et plus déprimé que jamais. Fin de carrière, panne d'inspiration, perte de l'élan vital et idées suicidaires... voilà le triste résumé du quotidien de Jean-Eudes de Cageot-Goujon, le personnage central. Ce double de l'auteur est certes un avatar romancé, inspiré de la vie de Larcenet, mais nul doute que la part autobiographique est malgré tout importante. Il est difficile de faire une synthèse de mon ressenti tant j'ai apprécié le début, et peu été emballé par la fin du premier tome. Dès les premières pages, dès les premières répliques, j'ai ri d'un rire fort et sonore. Vous en conviendrez ça signifie que j'ai trouvé ça autrement plus drôle que si j'avais simplement souri. Donc oui je me suis marré avec les fausses couvertures de magazines people vantant tantôt l'auteur au sommet de sa gloire, tantôt le sérial looser qu'il est devenu. Je me suis marré avec les intermèdes scènes de bureau et dialogues plats. Je me suis bidonné avec les premières histoires courtes mettant en scènes, par exemple, la dictature des joyeux drilles qui déportent les dépressifs pour s'en débarrasser. C'est tout à fait l'humour de Larcenet que j'aime. Tranchant, qui ne fait pas dans la demie mesure, et plein d'autodérision. Le tout bien servi par un super dessin. Mais malheureusement je n'ai plus ri sur la fin. Pas spécialement parce que ça ne se renouvelle pas, mais parce que je n'ai pas accroché aux idées : la recherche de l'idée du siècle, les échanges avec Paul Cézanne qui vient le rebooster : ça m'a laissé de marbre. Et ça ne m'a pas arraché un simple sourire. Du coup j'ai commencé cette lecture enthousiaste et je l'ai termine plutôt dans l'indifférence, un poil déçu forcément. Cela ne me donne pour le moment pas envie de m'intéresser au deuxième tome en tout cas.
Je suis moyennement convaincu par cet album de Larcenet. Je savais que le bougre était capable de changer de style et ce de manière grandiose Blast ou Le Rapport de Brodeck et ici aussi il nous fait montre de ce talent. Pour autant j'ai trouvé l'ensemble répétitif, voir le gag de l'armoire à pharmacie qu'il ingurgite régulièrement, au bout de la deuxième fois ça me fait plus rire. Des passages où j'ai souri mais globalement ça n'a jamais été la grosse rigolade. Certaines situations sur le "star-système" sont plutôt bien vues. Si l'ensemble se laisse lire sans problème il ne me laissera pas un souvenir impérissable. Une note moyenne sans plus.
3.5 Larcenet reviens à la bande dessinée humoristique et j'aime bien. Larcenet se met encore une fois en scène et parle d'angoisses artistiques. Je ne sais pas s'il y a une part de vérité dans les problèmes mentaux de son double fictif, mais si c'est le cas j'espère qu'il a exagéré pour des besoins humoristiques parce ce pauvre Larcenet de fiction a vraiment besoin d'un psychologue. L'album est une suite de sketches sur un auteur de BD (Larcenet, donc) qui essaye de trouver une bonne idée et qui n'y arrive pas, et qui du coup déprime. Il y a en prime des fausses bandes dessinées et des faux articles de journaux qui sont très marrants. Certes, à la longue cela peut sembler répétitif de voir Larcenet déprimer parce qu'il ne trouve pas l'idée qui va le remettre d'aplomb, mais cela ne m'a pas trop dérangé parce que j'ai bien rigolé tout le long de l'album. Je ne sais pas si faire d'autres tomes sur le sujet est une bonne idée, mais la fin du premier tome me donne l'impression que l'auteur pourrait apporter des nouvelles situations marrantes et cela ne me dérangerait pas d'acheter aussi un tome 2, quoique je ne vois pas comment la qualité de la série ne baisserait pas si Larcenet fait plus que 2 tomes à moins qu'il ait plein d'idées géniales en réserve. Au dessin, c'est du Larcenet humoristique à gros nez, quoique pour les fausses bandes dessinées, il change souvent de styles et cela m'a toujours bluffé lorsqu'un dessinateur peut dessiner dans différents styles. Un bon album en ce qui me concerne.
Larcenet est depuis pas mal de temps un auteur reconnu (et reconnaissable entre mille), et Dargaud a fait ici pour lui les choses en grand. Pour le format d’abord, mais aussi pour la couverture et le papier, épais. En usant de styles différents – mais pas de celui très réaliste de certaines des dernières publications chez Dargaud (on revient là au dessin à gros nez tendance déconne), Larcenet se met en scène (de façon plus claire que dans Le Retour à la terre ou Le Combat ordinaire), avec comme d’habitude pas mal d’autodérision. Et ce d’autant plus que le sujet central de l’album, autant que Larcenet lui-même, c’est le manque d’inspiration, la peur de la feuille blanche, du déclassement, la déchéance d’un auteur hier adulé (très drôles revues de presse parodiées), désormais has-been, moqué par tous (avec un Jean-Jacques Bourdin le cuisinant comme on torture un prisonnier, là aussi une bonne parodie d’interview). L’album – qui en appelle visiblement d'autres, est une suite d’histoires courtes (plus ou moins réussies), entrecoupées d’interludes, de parodies de revues de presse, durant lesquelles Larcenet se moque autant de lui que du monde médiatique (presse people surtout), éditorial, instillant de la noirceur dans son humour potache et souvent caricatural. Si l’album se laisse lire sans aucun problème, et si pas mal de choses sont très bien vues, et souvent drôles, je suis quand même un peu resté sur ma faim. En effet, j’ai trouvé que ça tournait un peu en rond au bout d’un moment, qu’il y avait quelques longueurs. Rien de monstrueux, hein, c’est dans une bonne moyenne, mais j’attendais davantage de ce Larcenet, depuis que j’avais eu connaissance de la sortie prochaine de cet album. Qui semble-t-il deviendra une série. Pourquoi pas ? Mais il faudra insuffler du punch pour la dynamiser. A voir pour la suite donc…
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