Des milliards de miroirs

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Et si notre monde au bord de l'effondrement découvrait l'existence d'une civilisation extraterrestre, seriez-vous de ceux qui veulent entrer en contact ou de ceux qui souhaitent se protéger ?


Anticipation Environnement et écologie La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants

Un futur proche, quelque part en Europe. L'éco­sys­tème conti­nue de se dégra­der, affec­tant le quoti­dien de façon de plus en plus notable et rien n'en­raye cette fuite en avant. Alors que chacun louvoie pour garder un peu d'es­poir en l'ave­nir, Céci­lia Bress­ler, astro­phy­si­cienne à l'Agence Spatiale Euro­péenne, provoque un sursaut mondial : elle a décou­vert une planète, Gamma Céphée Bb, à 45 années lumières de la terre et qui présente des lueurs semblables à celles de nos villes. Même si cette planète est inac­ces­sible, la nouvelle boule­verse tout le monde : Céci­lia, terro­ri­sée par le danger poten­tiel que repré­sente cette civi­li­sa­tion avan­cée ; Anti­maadmi, dont la secte avait prédit l'exis­tence des « céphéens » et voit défer­ler quan­ti­tés de nouveaux adeptes ; Elaine Long, dési­gnée malgré elle « ambas­sa­drice des êtres humains » ; Benja­min, chef d'en­tre­prise, père de famille et jour­na­liste polé­miste, qui tente d'aver­tir de la fin immi­nente de l'hu­ma­nité ; Simon, le mari de Céci­lia, qui ne voyait plus de sens au fait de main­te­nir en vie les derniers animaux dans son conser­va­toire zoolo­gique et qui se prend à espé­rer qu'une civi­li­sa­tion plus avan­cée offre un nouveau modèle à l'hu­ma­nité. En dépit du fait qu'un message envoyé à cette planète ne lui parvien­drait pas avant 45 ans, le monde entier s'em­pare du débat, et doit y répondre collec­ti­ve­ment : ces extra­ter­restres sont-ils paci­fiques ? Doit-on se cacher de cette nouvelle civi­li­sa­tion ou essayer de les contac­ter à tout prix ? Dans ce cas-là comment enta­mer le dialogue ? Notre civi­li­sa­tion sera-t-elle encore là dans 90 ans pour entendre leur réponse ? Peut-elle sortir de l'im­passe dans laquelle elle s'est embour­bée ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Mars 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Des milliards de miroirs © Flblb 2019
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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22/01/2020 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est le deuxième album de Cousin que je lis après Le Chercheur fantôme - toujours chez le même éditeur d’ailleurs, et c’est encore un album intéressant, qui sort des sentiers battus. Et, là aussi, c’est une histoire qui utilise notre perception des connaissances scientifiques, les débats que peut susciter leur contrôle, et qui mêle à l’intrigue de base des soupçons de complot, et des comportements quasi sectaires. "Des milliards de miroirs" situe son intrigue dans une société pré-apocalypse, le désastre écologique que nous entrevoyons ou craignons étant très proche d’arriver. Sur ce arrivent quelques nouvelles – peu sûres – de l’espace : une autre vie pourrait exister sur une exoplanète. Ces extra-terrestres existent-ils ? Si oui, faut-il les contacter, sont-ils une menace potentielle s’ils sont plus avancés que nous ? Cette planète peut-elle accueillir des Terriens à terme ? Cousin a dressé un casting intéressant, avec une petite dizaine de personnages typés, qui s’affrontent sur ces sujets, s’entrecroisent. La narration est fluide, crédible. Son dessin, très simple – comme la colorisation, sans nuance – convient bien à ce type de récit, qui joue sur des débats de société actuels de façon intelligente, autour de l’écologie, du contrôle de l’information en démocratie, ou des dérives sectaires suicidaires. J’ai bien aimé ma lecture. Note réelle 3,5/5.

03/06/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Une des questions les plus existentielles de notre temps consiste à savoir si une autre forme de vie intelligente existe quelque part dans l’univers. Bref, sommes-nous seuls ou pas ? « Des milliards de miroirs » est une œuvre qui va répondre à cette problématique mais qui va pousser le débat plus loin. Si une forme de civilisation existe, faut-il nécessairement les contacter ? Un célèbre astrophysicien Stephen Hawking a clairement prévenu sur le fait que les colonisateurs ne seraient pas forcément amicaux. Il faudra alors se préparer à nous défendre contre leur volonté expansionniste. Une autre question est de savoir si la planète se meurt, pourquoi ne pas mettre tout en œuvre pour la sauver plutôt que de regarder dans les étoiles sur la recherche d’une planète viable situé à 40000 années lumières ? La vitesse actuelle ne nous permettra pas d’atteindre cette destination avant plusieurs siècles. Si nous sommes seuls, cela signifie que nous avons une planète unique dans l’univers et donc qu’il faut la préserver coûte que coûte. Cela signifie également que nous ne retrouverons pas d’autre écosystème lorsque le nôtre ne sera plus habitable. J’ai rarement vu une BD aussi intelligente par rapport aux thèmes déployés. On est clairement dans le cadre des exo-planètes qui nous laissent entrevoir la possibilité d’une vie dans des zones habitables. On verra également les effets de la pollution sur la planète où les conditions d’existence sont beaucoup plus difficiles et où les animaux disparaissent peu à peu. Et enfin, il y a les sectes qui prolifèrent dont certains mettent en exergue des entités extraterrestres qui nous apporteraient toutes les solutions à nos problèmes sur fond de fin de monde et autre apocalypse climatique (ces fameux oiseaux de mauvais augure). Aujourd'hui, nous avons découvert plus de 4135 exo planètes, certaines évoluant dans la zone d'habitabilité de leur étoile. Cela renforce l'idée selon laquelle la vie serait très répandue dans l'Univers, de sorte qu'il n'est pas idiot de penser qu'une forme de vie intelligente a pu se développer autour d'une autre étoile et donner naissance à une entité intelligente. Il existe donc dans l’univers des planètes similaires à la Terre. La voie empruntée par cette BD sans vouloir la dévoiler sera tout simplement assez surprenante. C’est une œuvre qui impressionne avec une grande sobriété malgré un graphisme assez simpliste. On retiendra qu’il ne faut jamais renoncer. On ne sait jamais. A noter que cette BD est dans la sélection officielle des meilleurs albums pour le Festival d'Angoulême 2020. C'est mon favori.

22/01/2020 (modifier)