Wild West
Revisite du mythe de Calamity Jane.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Auteurs canadiens Calamity Jane Consensus sur une BD Dupuis Pionnières Wild Bill Hickok [USA] - Middle West
Le paysage de Monument Valley, Tsé Bii' Ndzisgaii, comme disent les indiens navajos suffit à évoquer la Conquête de l'Ouest. À l'arrière d'une calèche, un garçonnet joue Oh Suzanna au banjo. Mais derrière ce décor majestueux à la tranquillité trompeuse, la mort rôde pour faucher sur la route le rêve américain. Le prologue met le lecteur au diapason du climat de violence qui règne dans l'Ouest sauvage, avec ses assassins et ses chasseurs de tête, ses proxénètes et ses prostituées. Rien n'arrête la marche du progrès. Alors que le chemin de fer se construit, dans un territoire à feu et à sang, qu'importent les ravages et l'exploitation. Originaire du Missouri, la famille de Martha Cannary, avant qu'elle ne devienne la célèbre Calamity Jane, avait elle aussi échoué dans sa traversée, livrant l'orpheline à elle-même.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 24 Janvier 2020 |
Statut histoire |
Série en cours
4 tomes parus
Dernière parution :
Moins d'un an
|
Les avis
Magnifique dessin aux couleurs denses, je me croyais au cinéma ! Précis, riche en détails, en expressions des visages, un dessin particulièrement mis en valeur par un découpage réussi. Calamity Jane, personnage qui n’en est pas à ses débuts dans le monde de la BD est ici montrée sous un angle assez inédit, plus cru, moins romancé. On s’éloigne du mythe et c’est tant mieux ! Globalement, c’est une autre vision du Far West et une autre vision des Indiens. Le tome 1 est centré sur Martha Canary avant qu’elle devienne Calamity Jane, le tome 2 a pour héros principal Wild Bill Hicock, chasseur de primes de son état. On découvre alors les fabuleux décors des vastes plaines de l’ouest, aussi majestueuses que sauvages. Les terres indiennes, enjeu majeur de la conquête de l’ouest, du chemin de fer et de tous les trafics, sont au cœur de ce second tome. Deux bons albums pour deux légendes de l’ouest qu’il est vraiment intéressant de redécouvrir ici.
Ne vous y trompez pas, les couvertures un peu particulières de ces deux premiers tomes cachent le très beau dessin de Lamontagne, particulièrement splendide pour les paysages, mais toujours fin, précis, et aussi riche d'une multitude de détails. Un tel dessin, allié à un découpage dynamique voire même cinématographique, permet au lecteur d'entrer facilement dans cette histoire. L'univers de ce western est dur, brutal, sans pitié ni concession. La confiance ici, souvent cher payée par celui qui l'a accordée, se fait rare, et presque tout le monde est un ennemi. Et c'est au travers de deux légendes du Far West, Calamity Jane et Wild Bill, qu'on le découvre. Comme pour nombre d'autres oeuvres, Gloris s'approprie ici le matériau de leurs deux mythes pour en créer son histoire. On notera que la vie de Calamity Jane échappait de toute façon à la réalité historique et était une légende, déjà en construction de son vivant. J'ai aussi beaucoup apprécié la vision des indiens, d'abord de l'extérieur par les américains, puis de l'intérieur, d'une façon qui n'est pas sans rappeler Danse avec les loups ou Little big man. Ce dernier passage a paradoxalement représenté un moment d'apaisement dans cette histoire, alors même que la guerre avec l'Homme blanc fait rage. Le résultat est farouche, sombre, impitoyable et beau. Je ne sais si les conditions de vie représentées sont fidèles à la réalité de cette époque, mais ce qui est sûr c'est que l'ensemble sent le réaliste, le crédible - j'ai failli écrire "le vécu" ! Ces tomes se lisent avidement, sans pause ni temps mort. Vivement la suite.
3.5 J'ai lu cette série principalement parce qu'il y avait Jacques Lamontagne au dessin et je ne le regrette pas ! Le dessin réaliste de Lamontagne est toujours aussi bon, tout semble 'vrai', je peux presque sentir l'odeur de puanteur qui se dégage de ce far-west qui est bien loin de ce qu'on fait à Hollywood. Ajoutons qu'en plus il y a du dynamisme dans le trait, on est loin des dessins réalistes où tout semble figé même lorsqu'il y a de l'action. Le scénario est prenant même si c'est vrai que le rythme est un peu lent. J'ai bien aimé suivre le parcours de Calamity Jane et de Wild Bill Hicock, quoique je ne sais pas ce qui est vrai et ce qui est fictif dans le récit. Ce que j'ai surtout apprécié est que si on retrouve les clichés habituels du western, le ton est plus réaliste, plus crade...Comme je l'ai écrit on n'est pas dans l'idéalisation de far-west et j'ai bien aimé cette approche. J'ai hâte de lire la suite !
Malgré une couverture d'album qui ne me faisait pas de l'oeil comme ça a pu être le cas avec d'autres Bd western, ce 1er tome m'a littéralement soufflé, non seulement par le dessin de Lamontagne (j'y reviendrai) mais aussi par le déroulé du scénario de Gloris. Il retrace la destinée de Martha Cannary avant qu'elle ne devienne la célèbre Calamity Jane ; à partir de la légende, il reprend le parcours de cette femme décidée à conquérir sa liberté, et plonge dans la réalité sordide et cruelle d'un univers impitoyable. Les auteurs cernent les 2 personnages principaux que sont Martha et Wild Bill Hicock au plus près du contexte historique, au moment où la conquête de l'Ouest bat son plein, notamment avec l'arrivée du chemin de fer, le tout dans une sérieuse odeur de poudre et de sang. Le ton est en effet très cru et violent, très proche de la série TV Deadwood, dans la même optique démythifiante vue dans des films comme Tombstone ou Wyatt Earp. D'ailleurs, cette Bd me rappelle énormément le film Wild Bill de 1995 réalisé par le solide métier de Walter Hill où Ellen Barkin campait une Calamity piquante, et Jeff Bridges un Wild Bill tout en excès ; ce film est passé injustement inaperçu, il offrait une vision bien plus crédible que ce qui avait été montré à Hollywood sur ces personnages auparavant. J'y retrouve plein d'éléments approchants dans cette Bd, le Far West y est montré dans toute sa dureté et sa violence sanglante, son côté sordide et sale, où les femmes sont condamnées à la prostitution, bref c'est un Ouest sans concession, j'aime cet aspect parce qu'il est plus proche de ce que fut l'Ouest en réalité, loin de l'imagerie de carte postale et trop propre montrée dans les westerns de l'âge d'or. Je pense que Gloris a dû s'inspirer des mémoires de Calamity Jane intitulées "Lettres à sa fille - 1877-1902", petit bouquin très instructif publié par le Seuil en 1979, il y a pas mal de faits que j'ai retrouvé dans ce livre, mais il a aussi pris des libertés scénaristiques qu'il a mélangées habilement, de sorte qu'on ne sait trop ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, la vie de Calamity ayant été très aventureuse, et elle aussi n'a sans doute pas tout dit. En tout cas, tout est tellement plausible que rien ne cloche à ce niveau. Le tome 1 est peut-être celui où Gloris a pu "inventer" des détails, il montre l'activité des bordels miteux de l'Ouest, dans un ton glauque et plein de noirceur, où Martha survit tant bien que mal, piégée par un salopard qui va l'obliger à se prostituer. Le tome 2 s'écarte de ce postulat pour évoluer dans les paysages de l'Ouest , en montrant la quête de Wild Bill et la spoliation des terres indiennes, le ton est proche du film Danse avec les loups, en moins contemplatif, jusqu'aux retrouvailles entre les 2 figures de légende qui se ressemblaient beaucoup sur le plan caractériel et sur leur choix de vie. J'en viens au dessin de Jacques Lamontagne que j'avais déjà admiré sur ses autres séries comme Les Druides notamment, mais là c'est tout bonnement époustouflant, avec un trait précis, puissant et réaliste, bourré de détails et une colorisation qui accentue l'aspect sombre de la vie dans ces saloons et bordels crasseux, sans parler des cadrages très cinématographiques ; c'est comme ça que je conçois un western en bande dessinée, avec ce type de dessin. Certes, il magnifie un peu Martha, surtout au début, car c'était une femme pas tout à fait hommasse, mais pas très féminine quand même, et à l'hygiène douteuse. Qu'importe parce que c'est graphiquement superbe, je suis totalement conquis par ce western, ça rattrape les 2 déceptions que j'ai eues sur Prisonnière des Apaches et Ennemis - Noir/Blanc.
Avec cette série, Thierry Gloris et Jacques Lamontagne se réapproprient le mythe de Calamity Jane. Ils nous racontent sa vie mais la romancent grandement. C'est en tout cas le cas pour le premier tome qui raconte un pan de son parcours avant qu'elle s'engage comme éclaireur dans l'armée, donc une partie de sa vie qui n'est pas racontée dans sa légende ni certifiée authentique. Les auteurs ont ainsi été plus ou moins libres de raconter ce qu'ils désiraient de cette période. Ils ont choisi de la présenter en femme de ménage dans un saloon-bordel, n'étant "riche que de sa vertu" car elle refuse de coucher. Agressée par un client violent, elle est sauvée par l'homme de main du patron du bordel dont elle tombe amoureuse. Mais les choses n'en restent pas moins compliquées pour elle et elle est finalement obligée de se prostituer elle aussi. C'est l'apparition en ville du célèbre chasseur de primes Wild Bill Hickok qui va entraîner la jeune femme dans l'aventure plus musclée. Wild West est une belle réalisation. Le décor western est crédible et bien vivant. Le dessin de Jacques Lamontagne est enthousiasmant et offre de jolies planches soignées qui plongent immédiatement le lecteur dans l'ambiance d'époque. Les couleurs participent de belle manière à l'ensemble. Et les personnages sont bien réalisés, même si le choix de présenter la jeune Calamity Jane comme une jolie jeune héroïne est un peu stéréotypé puisque son physique réel était bien plus rustique. Thierry Gloris a su combiner différents éléments authentiques de la biographie de Martha Cannary en un cocktail prenant qui se lit comme une aventure moderne avec ses surprises et ses rebondissements. On apprécie notamment de faire se rencontrer ces deux légendes de l'Ouest que sont Wild Bill et la future Calamity Jane. Autant la véritable Histoire nous raconte qu'ils se connaissaient effectivement, sans réellement plus de détails, autant les mettre pour de bon en action ensemble est tout de suite plus captivant. Cette bande dessinée a les germes d'une très bonne série. Mais elle demande encore à prendre son envol car le seul premier tome reste encore un peu étriqué en terme de récit d'aventure. Et son intrigue, même si elle inclut un retournement inattendu, s'éloigne peu des sentiers battus du Western adulte. Mais tout est prêt pour que la suite du récit prenne davantage d'envergure et achève de me convaincre. Ajout après lecture du tome 2 : Le second tome a achevé de me convaincre. Je l'ai trouvé excellent et ai passé un très bon moment à le lire. Graphiquement, j'ai adoré ses paysages évocateurs du l'Ouest sauvage et de la Frontière. Il y a beaucoup de Danse avec les loups dans ces décors et dans le déroulement de l'intrigue de cet album, mais un scénario de Danse avec les loups auquel viendrait se mêler celui d'une chasse à l'homme réalisée par un Wild Bill Hickok tenace et intéressant. Même s'il continue de s'inspirer de la véritable biographie de Calamity Jane, l'auteur rentre ici complètement dans la fiction en lui inventant une vie auprès des Sioux Lakotas, et c'est tout à fait plaisant. J'ai pris grand plaisir à lire ce tome et j'ai hâte de lire la suite si elle est du même tonneau.
Tome inaugural centré sur un personnage à la fois célèbre et méconnu (Calamity Jane), cet album se révèle une lecture agréable, et donne vraiment envie d’en savoir plus, et de continuer à suivre l’histoire. Rien de très original pourtant, Gloris joue sur quelques grands classiques. Le saloon et ses prostituées, aux mains d’un type assez glauque, l’adjoint videur aux dents longues et sans scrupules, un chasseur de prime (Hickock himself), quelques embrouilles (avec un cliffhanger final relançant la traque d’Hickock). Et l’inévitable avancée du chemin de fer, au milieu des magouilles, avec le magnat qui dirige les travaux de son wagon luxueux (idée piquée à « Il était une fois dans l’ouest »). Bref, un décor classique, avec quelques duels, etc. Mais l’ensemble est quand même bien fichu. Et, grosse cerise sur le gâteau, le dessin de Lamontagne (et sa colorisation), est vraiment plus que chouette ! Une finition peut-être un peu lisse, mais c’est vraiment très bon, et très beau. Remarques valables pour les décors et plans larges, comme pour les gros plans et les personnages, l’éclairage, etc. J’ai vraiment bien aimé le côté graphique. Enfin, l’option de faire naitre l’intrigue « avant » la célébrité de Martha Cannary, est assez bien vue. Même si le choix a été fait de nous la présenter comme une très jolie pousse, alors que ce que nous savons d’elle en fait quelqu’un de plus brut et moins féminin. Elle va sacrément s’endurcir par la suite alors ! Reste à voir donc ce que Gloris va faire par la suite (ce tome ne nous livre finalement pas grand chose, au delà de l'exposition de l'intrigue et de la présentation de Martha). Mais le départ est plutôt engageant. Note réelle 3,5/5.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site