Les Deux Vies de Pénélope

Un pur roman graphique sur le choix de vie difficile d'une femme médecin et sur le ressenti de sa famille. Pénélope est chirurgienne pour médecin du monde et depuis 10 ans, elle a alterné une trentaine de missions en Syrie, ne revenant que régulièrement à Bruxelles pour retrouver sa famille. C'est ainsi que sa fille, désormais âgée de 14 ans, ne l'a vue que quelques mois par an depuis sa toute petite enfance. C'est son mari, écrivain-poète et très patient de nature, qui joue le rôle de père et de mère pour cette dernière depuis tout ce temps. Une drôle de situation où l'héroïne est dans un équilibre instable, tiraillée entre son amour pour sa famille et sa fille, et son ardent désir de se sentir utile et de devoir agir là où est la "vraie" douleur, dans un pays en guerre dont les enfants souffrent et meurent... reléguant au second rang la souffrance plus "futile" que pourraient ressentir sa fille, son mari et le reste de sa famille proche. C'est un choix de vie que je ne partage pas du tout tant il est à l'opposée de mes convictions qui visent avant tout le bonheur de ma famille. Mais je peux imaginer que d'autres, comme l'héroïne de ce récit, puissent avoir d'autres convictions. Je n'aurais clairement pas fait les mêmes choix que cette fameuse Pénélope mais elle n'est pas moi et ce récit n'est pas le mien. Et du coup, cette BD m'a bien transmis cette étrange sensation de malaise et de dilemme. La narration est réalisée finement, avec une belle intelligence et un bon sens du rythme. Le dessin, peint en couleurs directes à l'aquarelle, transmet une bonne atmosphère qui correspond bien au ressenti du récit lui-même. Bref, autant je ne me suis pas senti proche de l'héroïne et de ses états d'âme, autant la lecture est bonne et intéressante, avec son lot d'émotions. A noter toutefois que je reste effaré par la phrase d'introduction et de conclusion, indiquant qu'elle n'a ensuite plus vu sa fille depuis 4 ans, de ses 14 à ses 18 ans et peut-être au-delà. Rien dans le récit ne m'a permis d'appréhender la transition entre les allers-retours réguliers dont il est question dans l'histoire et ce qui semble être ensuite le choix d'une vraie séparation : une telle décision reste inconcevable pour moi donc je reste perplexe. J'aurais apprécié un peu d'explication sur cette information, ne serait-ce que par un petit texte en épilogue.

18/03/2021 (modifier)

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Nous suivons les questionnements d’une femme, chirurgienne de son état, urgentiste, qui va régulièrement travailler pour une ONG en Syrie. Ces « voyages » la marquent, du fait de la situation du pays, des opérations à mener. Mais aussi et surtout pour l’impact que ça peut avoir sur sa propre vie amoureuse et familiale. L’album nous présente une période durant laquelle elle est de retour en France. Un mari et une fille qu’elle aime, une famille assez soudée malgré quelques bisbilles habituelles. C’est le moment de faire un bilan : voir grandir sa fille, partager plus de choses avec son mari, sa sœur, avoir droit à l’insouciance, à la banalité, etc. On sent bien que ces retours « à la normale » rendent de plus en plus difficile les « départs », et que l’heure de choix cruciaux approche. L’album est épais, mais se lit vite (peu de texte) et agréablement. Il faut accrocher au style graphique, mais je l’ai trouvé très beau, léger, très en adéquation avec le sujet et le ton adopté pour le traiter. C’est un bel album sur l’engagement, le sacrifice des humanitaires (et de leurs familles). Mais aussi, plus simplement sur une femme, ses choix. Sur la vie quoi.

23/10/2020 (modifier)

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Pénélope est médecin humanitaire et intervient pour sauver des vies sur les quatre coins de la planète en guerre. Elle est également une mère de famille qui délaisse fille et mari pour accomplir ses missions notamment en Syrie. Bref, le sacrifice d’une vie familiale pour s’accomplir dans sa vie professionnelle. Visiblement, cela commence par le fait qu’elle va louper le 18ème anniversaire de sa fille qu’elle n’a pas vue depuis 4 ans. Puis, il y a un retour 4 ans en arrière où elle fait sa dernière incursion dans la famille et cela ne se passe pas vraiment très bien pour elle. Il est vrai qu’elle garde en elle les fantômes des enfants qu’elle n’a pas pu sauver et ceci n’est rien face aux caprices de sa fille adolescente. On ressent tout de suite un énorme décalage qu’elle n’arrivera pas à gérer convenablement. A noter de beaux dessins tout en aquarelle qui colle parfaitement à ce genre d’histoire car cela lui confère une dimension particulière. On ne ressort pas forcément très bien de cette lecture non pas qu’elle soit pénible. Il y a des bd qui font du bien et d’autres un peu moins.

27/01/2020 (modifier)

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