No direction
Angoulême 2020 : Prix du meilleur polar Dans ce récit choral, Emmanuel Moynot suit « caméra à l’épaule » deux jeunes tueurs en série, Jeb et sa petite amie Bess, en cavale sanglante dans une Amérique déglinguée et crasseuse.
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En vingt chapitres coup de poing, montés en 8 pages comme des comics, on va croiser tour à tour les destins de la belle Maxine et de ses deux fils, de Bo sa brute épaisse de compagnon, du Pasteur Cletus, plus amateur de jeunes filles que de vin de messe, d’un représentant d’aspirateurs qui sillonne les routes en Camaro, d’un motard juché sur une Norton Commando… Et pendant que Jeb et Bess sèment les cadavres sur leur route, Brett Edmund, le shérif adjoint de Sugar Grove mène l’enquête, en essayant de ne pas entraver celle de l’agent spécial Thomson, jolie blonde venue de l’Est…
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Date de parution | 02 Octobre 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je n'ai pas du tout aimé cette série. C'est bien trop glauque et sordide pour mes goûts. De plus je trouve la lecture peu fluide et bien trop hachée par des chapitres très courts. En outre je ne suis pas fan des récits qui nous abreuvent des états d'âmes de tueurs psychopathes. Le graphisme colle très bien au récit et rend bien cette atmosphère glauque. Je trouve cela ni beau ni intéressant. Pas du tout ma tasse de thé.
No direction c'est la devise des paumés qu'on va croiser dans cet album qui arpentent au hasard les routes américaines. Mais No direction aurait aussi bien pu s'appeler "beaucoup de directions" tant l'histoire part dans tous les sens. Elle est construite comme un puzzle, à travers pleins de petits chapitres, qui relatent chacun leur tour en quelques pages un bout de l'histoire. Les protagonistes principaux sont nombreux, au moins le jeune couple de serial killer, la flic qui les traque et la femme en cavale avec ses 2 gosses, on arrive à les suivre. Mais, certains chapitres font la part belle à des inconnus complets, et ce n'est que plus tard, parfois bien plus tard, qu'on comprendra leur lien plus ou moins proche avec la trame principale. Il faut un peu s'accrocher pour suivre, tout comprendre et relier les évènements ensemble. L'exercice de style n'est pas évident, car il pourrait être facile de perdre le lecteur avec autant de saut dans les lieux et les personnages. J'ai réussi à suivre sans me perdre, mais c'était limite. Entre la bichromie et les pèquenauds qui ont un peu tous la même gueule, il a quand même fallu revenir en arrière de temps en temps. Bref pour moi c'est un peu artificiellement compliqué. L'histoire n'aurait pas perdu en intérêt avec une construction un peu simplifiée. Au final c'est un road movie pas désagréable une fois les éléments remis bout à bout, bien que l'intrigue soit un peu classique en fin de compte avec la rencontre attendue entre les différents protagonistes. L'album se distingue donc surtout par sa construction, mais ça ne plaira pas à tout le monde à mon avis.
En plusieurs chapitres/épisodes qui s’imbriquent plus ou moins bien et rapidement entre eux (il faut un certain temps pour que les différentes trajectoires se croisent et fassent sens, et le final n’explique pas forcément tout), nous avons là un road-movie sanglant, une sorte de virée sauvage, menée par deux jeunes, emportés par leur élan ou leur folie dans une traversée de l’Amérique ponctuée de meurtres plus ou moins sordides. C’est noir et glauque à souhait, ne donnant pas une image extraordinaire de l’Amérique profonde (pas mal de paumés, mal dans leur peau, poissant d’ennui, transpirant les regrets et leur vie ratée). La nature humaine en générale n’en sort d’ailleurs pas grandie non plus. Même la flic du FBI qui traque les tueurs n’est pas conventionnelle. Le dessin de Moynot est raccord avec le sujet et l’intrigue, très noir, très gras. Mais il n’est pas toujours suffisamment clair à mon goût. Une lecture détente/défouloir pas désagréable.
J'ai eu un peu mal à apprécier pleinement cette BD au départ à cause de sa noirceur et surtout parce qu'elle insiste pour nous montrer le pire de la fange américaine, des péquenots dégénérés et de leur univers repoussant. Il sont rares ceux dans cette BD qui redorent le blason de l'humanité. J'ai eu besoin aussi d'un temps d'adaptation à la structure narrative originale composée de petits chapitres où l'on change en permanence de point de vue et de protagonistes principaux. C'était comme sauter sans arrêt d'une histoire à une autre sans laisser le temps de vraiment s'imprégner de chacune. C'est pourtant bien cette narration qui fait l'originalité du récit puisqu'elle offre une vision tout d'abord éclatée puis tout finit par assez vite se recouper et finalement l'album se termine en une sorte d'apothéose où tous les éléments se rejoignent dans un grand final. Ce qui m'avait troublé au départ finit par faire la force et l'intérêt de cette lecture. Les personnages sont plutôt originaux et assez intéressants. Je ne me suis attaché à aucun d'entre eux, à part vaguement au vieux motard un peu paumé. Mais même sans ressentir d'empathie pour eux, le scénario est suffisamment prenant et intrigant pour avoir envie de voir où il va nous mener. Concernant le graphisme, j'ai peu à en dire. Il me laisse assez indifférent et se laisse lire, ce qui est l'essentiel. J'ai relativement bien apprécié cette lecture sans qu'elle m'ait forcément captivé.
Ordinairement une BD avec une telle histoire aurait dû me captiver. Deux âmes torturées, deux jeunes tueurs fous pour une virée violente au sein d’une Amérique déglinguée. Malheureusement je n’ai pas accroché. Un dessin noir et blanc trop atone et des stéréotypes trop marqués. L’atmosphère sordide qui émane de cette histoire m’a poussé à acheter cette BD. Cependant l’errance de Jeb et de Bess ne m’a pas captivé et je suis au final resté sur ma faim.
J’avais repéré cet album avant qu’il n’obtienne son Fauve Polar Angoulême 2020, notamment grâce à sa superbe couverture. L’histoire « road movie américain » est d’un classicisme assumé, et raconte les déboires d’une brochette de personnages miséreux : un couple de jeunes tueurs en série, des maris violents, des femmes tentant de survivre dans toute cette folie, un prêtre ayant un penchant pour les jeunes filles... et une detective du FBI sur la piste des dits tueurs en série. La narration passe d’un personnage à un autre, sans aucun lien apparent dans un premier temps, mais tout ce beau monde converge petit à petit, pour un grand final qui ne décevra pas. La narration est maîtrisée même si il faut rester bien concentré pendant la lecture, sous peine de décrocher. La mise est image est superbe et renforce la noirceur du récit, même si j’ai par moment eu un peu de mal à discerner certains visages, ce qui n’aide pas à la compréhension. Les lieux typiques de ce genre d’histoire (les motels miteux, les stations service isolées, les bourgades poussiéreuses et leurs « diners » etc.) sont superbement représentés. Un polar noir, très noir, et rondement mené... une chouette découverte, et un Fauve selon moi mérité !
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