John Tanner
La vie de John Tanner, enfant blanc enlevé et adopté par des Indiens.
Canada Indiens d'amérique du nord Nouveau Monde [USA] - Middle West
Son destin s’écrira sur le sentier de la guerre: 1789, Nouveau Monde. John Tanner a 9 ans, il est le fils d'un pasteur fermier qui vit avec ses enfants, sa seconde épouse et deux esclaves noirs dans une petite ferme du Kentucky. Un matin de printemps que son père est aux champs avec le frère aîné et les boys, John, qui a eu l'interdiction d'aller dehors, parvient à déjouer la surveillance de sa belle-mère et de ses sœurs, et filer en douce. Il est alors kidnappé par deux Indiens Ottawa... Amené de force dans leur tribu, il est alors adopté par une vieille indienne qui voit en lui la réincarnation de son fils parti quelques mois plus tôt. Par la force des choses, John deviendra un membre à part entière de la tribu, puis un guerrier, et prendra part aux guerres contre les Blancs... Les auteurs de El Nino nous racontent le destin incroyable mais vrai de John Tanner (1780-1845), Américain qui passa sa vie comme Indien de la région des Grands Lacs. Une grande saga d’aventure au souffle romanesque, dans la lignée de Danse avec les loups.
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Date de parution | 11 Septembre 2019 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Basé sur le récit d’Edwin James, récit basé lui-même sur les propres dires de John Tanner, ce diptyque nous entraine dans les pas d’un fils de pasteur enlevé par une tribu indienne alors qu’il n’a que 9 ans et qui va vivre durant 30 ans au sein de tribus Ojibwé et Ottawa. Le dessin fin et léché est engageant dès la couverture du premier tome, et si j’ai eu l’impression que certaines planches étaient moins soignées dans le deuxième tome, mon sentiment sur l’ensemble du travail est plus que positif. Amateurs de dessins réalistes classiques et fins, voilà une œuvre qui, de ce point de vue, ne pourra que vous plaire. Au niveau du scénario, j’ai été marqué par ce récit d’une longue errance. J’ai senti ces tribus en fin de vie, rongées par l’invasion de l’homme blanc. Et cette errance de peuples qui ne trouvent plus leur place devient un écho du destin de John Tanner qui souvent se sentira déraciné, pas tout à fait Indien mais plus vraiment blanc. Ce récit est donc assez déprimant du point de vue émotionnel. A un autre niveau de lecture, ce diptyque est une mine d’or en ce qui concerne la description de la vie des peuples indiens entre les années 1790 et 1820. Bien sûr, comme le récit est basé sur les dires du seul John Tanner, certains aspects du récit peuvent être remis en question mais au niveau de la description de mœurs et modes de vie des Ojibwés et des Ottawas, je ne vois pas pourquoi John Tanner aurait travesti la réalité. Du coup, c’est vraiment un témoignage exceptionnel qu’il nous est offert de découvrir ici. Au final, ce western sort des sentiers battus par son approche très naturaliste et la quasi absence de combats (sinon celui pour survivre au quotidien). Un beau diptyque qui devrait plaire aux amateurs de western mais aussi d’Histoire. Pas mal du tout, en somme.
J'ai lu beaucoup d'histoires de trappeurs blancs côtoyant des indiens, et quelques histoires d'indiens eux-mêmes, ces histoires à la Jack London dans les lacs et forêts du Nouveau Monde. Mais je n'avais jamais lu d'histoire d'un enfant blanc enlevé et adopté par ces indiens du Nord de l'Amérique et devenant lui-même un indien blanc. Et celle-ci est d'autant plus intéressante qu'il s'agit d'une histoire vraie, la biographie à peine romancée d'un homme ayant vécu de 1780 à 1845 et enlevé par des indiens Ojibwé puis Ottawa dans les régions qui sont devenus l'extrême nord des USA et le Canada des grands lacs. C'est un récit réaliste et exotique à la fois. Le dessin de Boro Pavlovic est excellent, rappelant par certains aspects celui d'un Serpieri qui était également expert dans ce domaine des amérindiens et des décors sauvages. Il est en outre réhaussé ici de belles couleurs qui donnent encore plus envie de se plonger dans la lecture. Du fait de son réalisme, le rythme de l'histoire n'est pas toujours égal et il y a quelques moments plus lents et moins prenants, mais le fait de savoir qu'il s'agit d'une histoire vraie permet de maintenir son côté passionnant, surtout qu'il se révèle très instructif sur la culture amérindienne et sur la vie des hommes, blancs comme indiens, en cette fin du 18e siècle, début du 19e siècle, quand les occidentaux n'avaient pas encore écrasé les peuples indiens. Un beau diptyque qui ravira les amateurs de ce type de récit aventureux ainsi que les amateurs d'histoire et de civilisations.
L'histoire de John Tanner qui restera 30 ans captif de tribus Ojibwe (capturé à l'âge de 9 ans) ne m'était pas tout à fait inconnue, mais je n'arrivais pas à bien la situer dans le temps. Car il s'agit d'une histoire vécue. D'abord destiné à remplacer un fils disparu, John connaitra plusieurs épreuves et un destin singulier et tourmenté avant de devenir un lien entre les deux cultures blanches et indiennes par sa fonction de traducteur et de guide. C'est donc un biopic bien relaté et extrêmement bien documenté ; en lisant ce qui concerne le personnage dans mon Histoire du Far West de Rieupeyrout, je me suis aperçu que Périssin avait dû bien potasser son sujet, car si l'on excepte quelques passages romancés pour donner un aspect aventureux au récit, le tout sent l'authenticité, en faisant oeuvre en même temps de valeur anthopologique chez les "native americans". C'est un récit qui d'ailleurs appartient plus au domaine de l'aventure qu'à celui du western, l'action se situant entre la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècles, soit moins d'un siècle avant la période classique, à peu près à la même période que l'histoire du Dernier des Mohicans. Mais ce n'est pas bien grave vu que cette Bd est imprégnée par la culture indienne, même le vocabulaire indien est d'une richesse incroyable. La narration est originale, il s'agit d'un récit raconté par John Tanner à un ami qui deviendra plus ou moins son biographe, le tout étant décrit à travers des encadrés narratifs et quelques rares dialogues. Je suis frappé par le soin apporté à tous les composants de ce diptyque, ce soin concernant aussi bien sûr le dessin de Pavlovic, auteur que je suis content de retrouver depuis El Niño et Les Munroe. Son dessin est superbe lorsqu'il se déploie dans les paysages magnifiques des Grands Lacs, mais aussi il livre un véritable festival sur la culture indienne (tenues, objets et visages indiens). Je le trouve plus proche par sa finesse de celui de Les Munroe que de El Niño où son trait était plus épais. En plus de l'histoire de John Tanner, le récit dans son ensemble est instructif par sa retranscription de cette culture indienne que l'on découvre sous un visage beaucoup moins idéalisé (les native sont cruels, parfois méchants, individualistes et vivent dans le dénuement, sans autre ambition de survivre dans un monde hostile). On apprend aussi que l'évolution des native n'a pas été faite que dans la violence et le sang, mais dans une sorte d'assimilation , tout comme celle dans le sens inverse de John Tanner. Bon après, ce sont des Indiens des Grands Lacs, ils n'ont pas le même mode de vie que les Indiens des plaines un siècle plus tard comme le montrera Derib de façon plus idéalisée dans Celui qui est né deux fois. Une bonne histoire, édifiante et instructive.
Cette série – prévue en deux albums – narre la vie aventureuse d’un personnage réel, John Tanner, enlevé enfant par des Ojibwes (un de ces « Indiens blancs » qui seront un certain nombre à faire le lien entre les deux univers, avant que l’avancée de la « civilisation » ne les rejette avec la même haine que pour les « vrais » Indiens), puis par des Ottawas. Tanner raconte sa vie à un médecin curieux et ouvert aux peuples amérindiens, en 1827, l’album étant essentiellement un flash-back. A la fin de l’album, Tanner est adulte et devenu un Indien. L’histoire se laisse lire. Sans trop de surprise, mais c’est une lecture agréable. D’autant plus que le dessin de Pavlovic est plutôt chouette, efficace, il accompagne très bien cette histoire, qui se déroule sur un rythme lent – mais pas ennuyeux. A noter que l’histoire est agrémentée de quelques bonus appréciables : un petit dossier d’introduction pour présenter Tanner et son « biographe », et, en fin d’album, un cahier graphique et un petit dossier présentant le Kentucky au début du XIXème siècle (avec un court historique, les principales tribus peuplant la région, etc). Série sympathique et à suivre.
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