L'Arbre-coeur

Note: 2.86/5
(2.86/5 pour 14 avis)

Durant la guerre d'Afghanistan (1979-1989), une journaliste de retour chez elle revit les troubles de son enfance.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Cimoc Comès Les années (A SUIVRE) Photographie

1985, Ambre, journaliste photographe, rentre mutilée, un œil en moins, d'Afghanistan. Elle se retrouve, seule dans la maison de son enfance, perdue au milieu des Ardennes. Les troubles mentaux de son enfance réapparaissent. Son monde imaginaire de l’enfance est de retour avec ses personnages imaginaires hauts en couleurs: il y a bébé, l’enfant terrifié qui ne cesse de se cacher, il y a le nain, et le vieux chevalier, sage et philosophe, soit les trois traits refoulés de sa personnalité, mais aussi l’arbre-cœur, l’homme-arbre dont elle est amoureuse depuis son enfance. Un récit sombre et violent entre réalité et imaginaire dans lequel Comès explore les confins de la folie humaine, personnelle (la folie d’Ambre) et collective (la guerre). Patrick, le voisin exploitant de parc à gibier se frotte à notre héroïne et nous assistons à la confrontation de deux folies.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1988
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Arbre-coeur © Casterman 1988
Les notes
Note: 2.86/5
(2.86/5 pour 14 avis)
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31/01/2003 | ArzaK
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Par Solo
Note: 3/5
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Je ne vais peut-être pas mettre l’Arbre-Cœur au même niveau que La Belette et Silence pour une raison bien précise, mais sinon je trouve que cette histoire garde à nouveau tout son lot de poésie champêtre et mystique inclassable. Retour dans les Ardennes donc, au milieu des années 80, où l’on suit une jeune femme revenu dans son village paumé natal après avoir subi un accident dans son métier aventureux de reporter photographe. Esprit très tourmenté, schizophrénique, elle est inconsciemment attirée par toute l’histoire de l’Arbre-Cœur. Elle aura face à elle un ancien amant, autrement fou, qui souhaiterait bien l’avoir à sa merci et continuer à faire régner sa domination dans la commune. Le personnage principal est assez formidable. Je trouve que sa personnalité aux multiples facettes - c’est le cas de le dire - est extrêmement bien exploitée par Comès. J’ai suivi son état psychologique avec un réel intérêt. Esthétiquement, elle m’a beaucoup fait penser à Venexiana Stevenson, femme parmi les femmes de Corto Maltese. Et d’ailleurs sur le dessin, on retrouve beaucoup de similitudes dans le trait des personnages avec Hugo Pratt. Même dans le décor, avec un rendu plus minimaliste qu’avant. Ca m'a encore plus choqué que mes précédentes lectures du même auteur. Mais c’est vraiment l’aplat Comèsien (le mec qui fait genre) qui nous rappelle bien qui est le dessinateur ici. Personnellement j’aime toujours autant bien sûr et j'ai même l'impression que Comès a tenté d'évoluer par rapport à ses précédentes œuvres. Pour moi, le plaisir est maintenu à ce niveau là. Ce qui a vraiment gâché ma lecture et qui me bloque à 3 étoiles, c’est cette explication de texte lourde et inutile au niveau de l’épilogue. Pourquoi expliquer ce que le lecteur sait déjà ? Ça aurait dû être amené autrement, ou pas du tout. Du coup, cette explication rationaliste vient casser toute l’ambiance mystique et poétique dans laquelle je m'étais confortablement installé. Et puis elle arrive comme ça, en dernière ligne droite avant de fermer le bouquin... Dommage! S’il y avait un poil plus de richesses scénaristiques que La Belette, franchement je l’aurais placé au même rang que celle-ci. Par contre, même si ma note finale est égale à Eva - qui a ses similitudes (schizophrénie du personnage) et ses différences (ambiance thriller hitchcockien) -, je préfère largement cette histoire dans les Ardennes, propre à Comès. A découvrir, bien sûr !

25/08/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai lu cette histoire de Comès sans réel déplaisir, mais j’avoue l’avoir fait aussi sans enthousiasme. C’est plutôt une déception, alors même que cet auteur a quand même produit plusieurs albums intéressants, et qui m’avaient davantage plu. Après un départ violent en Afghanistan, Comès revient rapidement sur ses terres, dans les Ardennes, avec une histoire dans laquelle le fantastique s’invite rapidement, autour d’une femme, personnage principal, qui souffre d’un dédoublement – voire d’une démultiplication ! – de personnalité. Mais la mayonnaise peine à prendre, et l’intrigue est un peu poussive. Le dessin quant à lui est assez classique pour cet auteur, qui use comme à l’habitude aussi d’un Noir et Blanc tranché. A emprunter en bibliothèque à l’occasion, mais ce n’est pas ce que Comès a fait de meilleur je pense. Note réelle 2,5/5.

22/11/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
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J'ai hésité sur le conseil d'achat, mais je préfère me retenir. C'est principalement parce que je ne considère pas la BD comme particulièrement réussi de la part de l'auteur, et que si je vous en conseillais une je préconiserais plutôt du côté de Silence ou de La Belette. Le dessin de Comes est toujours aussi bon, avec ces noirs et blancs très ombré. Il dépeint très bien ces campagnes profondes, à l'image de la personnalité torturée de l'héroïne. Cela dit le scénario manque un peu de corps. On a des personnages un peu creux et loin de la qualité de ceux que Comès a déjà crée. Les explications de la fin sont trop longues et bien évidentes pour le lecteur, de même que certains passages sont peu intéressant. J'ai l'impression de retrouver les thèmes de l'auteur dans une BD moins efficace. Et c'est dommage. Mais ne soyons pas trop critique non plus : c'est une BD qui a de très bonnes qualités, mais moins que les autres productions de l'auteur. Ce n'est pas mauvais mais pas excellent non plus. Une petite gourmandise pour fan, tout au plus.

19/10/2017 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 4/5
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Histoire très classique de schizophrénie mais terriblement efficace. Comme souvent avec Comès, tout se passe au niveau des ambiances et des personnages très énigmatiques… L’atmosphère est tendue, sombre tout comme les dessins avec une dominance d’aplat noir qui renforce la noirceur du scénario. Ce n’est pas son chef d’œuvre mais cette BD vaut la peine qu’on s’y attarde ne serait-ce que pour la tension qui s’en dégage. Peut-être même un des meilleurs récits qui parlent de cette maladie.

08/06/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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2.5 Tiens, un récit de Comès avec un schizophrène. Il me semble que c'est aussi le cas dans un ou deux autres albums du même auteur. Le personnage principal est pas mal et j'aime ses 'amis' comme le nain ou le vieil homme, mais l'histoire ne décolle jamais vraiment. Les aspects de la maladie de Ambre auraient pu être mieux utilisés. En plus, on a droit à des explications de son état à la fin comme si le lecteur n'était pas assez intelligent pour deviner tout seul. Le dessin de Comès est décevant ici. Il n'est pas beau du tout et les jeux d'ombre sont souvent mal faits. Un Comès mineur en gros.

06/07/2011 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
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Ce que j'aime quand je vais passer quelques temps chez un copain ou un week-end "familial", c'est aller faire un tour des bibliothèques pour voir ce qui traine en romans, et bien sûr en BD. Non seulement on en apprend beaucoup sur ses hôtes, mais on fait aussi d'agréables surprises. Ce Comès en est l'exemple type : chouette une BD que je n'ai pas lue ! Si "L'Arbre-cœur" n'est pas l'album que j'ai préféré de cet auteur que j'apprécie énormément (c'est avec lui que j'ai fait mes premiers pas dans le noir & blanc pour mon plus grand bonheur), il n'en reste pas moins un bon album, malgré quelques défauts. Ce qui a su m'étonner tout d'abord, c'est la façon dont Comès joue avec son style graphique. Moi qui avait le souvenir d'une certaine uniformité de son trait et de ses aplats, j'ai été surpris de voir qu'il jouait de celui-ci en fonction des planches et de l'histoire. Par moment son dessin, limite impressionniste et minimaliste, rappelle celui de Hugo Pratt, tandis qu'à d'autres, on est plus proche de ses premières BD où les détails sont plus marqués. Alors si le dessin reste pour moi exceptionnel, c'est l'histoire qui pêche, ou plutôt l'explication de texte que nous impose Comès en fin d'ouvrage. J'ai pas vraiment compris l'intérêt de nous expliquer ce que tout le monde a déjà compris... Faut pas prendre son lectorat pour des jambons non plus ! Car c'est vraiment ce qui m'a un peu gâché le plaisir de cette lecture... Mais bon, "L'arbre-cœur" reste une bonne BD malgré un final un peu lourd.

21/10/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai trouvé ce récit trop démonstratif et trop bavard. De plus le trait de Comès est bien moins séduisant dans le cas présent que dans ses meilleurs récits. Je l’ai trouvé moins net, moins tranchant. Et ses jeux d’ombres, que l’intrigue aurait du favoriser, sont peu et mal exploités. Cette critique peut paraître sévère mais l’artiste m’a déjà si souvent séduit par son graphisme que je me fais exigeant avec ses productions. Au niveau de l’intrigue, utiliser la schizophrénie était une bonne idée mais son traitement est trop peu nuancé pour me convaincre. L’artiste avait-il peur de ne pas être compris ? C’est possible, mais il se fait ici tellement démonstratif que le récit perd tout aspect mystérieux. De plus, ses explications finales sont franchement inutiles, le lecteur moyennement intelligent que je suis ayant compris depuis longtemps le comment du pourquoi des créations du cerveau malade de l’héroïne. Décevant …

05/10/2009 (modifier)

Comes créé toujours des œuvres à l’univers étrange et au dessin non consensuel. Cet album n’échappe pas à la règle. Les dessins sont maintenant mûrs puisqu’il s’agit d’un album qui passe après les merveilleux La Belette, et Silence. Contrairement à ce que j’ai lu ici, je trouve les dessins beaucoup plus homogènes au long du récit que dans les albums précédents. Dans cet opus chaque planche peut être prise seule pour une étude des dessins en noir et blanc ancrés. La modélisation du mouvement est désormais maitrisée et pas une planche ne vient perturber cette magnifique fluidité qui se dégage des dessins. Certes le tout a un aspect très noir et qui ouvre l’album juste pour voir va être plongé dans des abysses sombres, mais les rares zones blanches rayonnent de lumière avec une précision qui se joint à une modélisation donnant à l’ensemble une poésie graphique rare. C’est en revanche au niveau du scénario que des réserves peuvent être émises. Le scénario est une magnifique illustration de la schizophrénie. Ce personnage féminin va se dévoiler petit à petit, et même si très rapidement les différentes facettes représentées par des personnages nous font comprendre sa schizophrénie le nœud du récit n’est pas ici. Il s’agit plutôt de voir avec finesse sa prise de conscience de cet état, des doutes que cela engendre et finalement l’acceptation de l’état parfaitement expliqué par le personnage « raisonnable ». Ce n’est donc pas sur ce personnage que mes reproches iront, au contraire, il s’agit de la meilleure illustration de la schizophrénie en BD que je connaisse (même mieux que Eva graphiquement moins abouti). Ce qui cloche c’est ce personnage du méchant décidément trop bête, trop exacerbé, trop tout. Vouloir montrer la violence de notre monde « civilisé » vu de personnes souffrant de troubles est très bien vu et intéressant, caricaturer à l’extrême en présentant un monstre en face du schizophrène est finalement maladroit. Car si cet album est finalement ultra violent il existe encore pire que cet activisme primaire : l’indifférence. Voila ce qui manque, le monde n’est pas composé que de brutes épaisses et c’est la diversité des réactions face à cette schizophrénie qui me manque dans cet album. Au final cet album est une claque graphique avec un personnage magistral, mais l’ensemble déçoit car honnêtement l’album aurait mérité plus de diversité face à cette femme et ses facettes. A lire tout de même, à acheter pour les fans de Comes. La note 4 se justifie malgré les personnages secondaires par ce dessin somptueux et ce personnage principal si bien traité.

15/07/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

C'est vrai qu'après avoir lu Silence du même auteur, on prend ici une sérieuse douche froide. Le thème de la schizophrénie est pourtant intéressant mais difficile à traiter notamment en bd. J'ai trouvé la mise en place du récit un peu confuse au départ mais après quelques pages, les aboutissants deviennent plus perceptibles. Par ailleurs, le dessin m'a rebuté car il manque de finesse. C'est foncièrement noir. Le graphisme n'est pas aéré. Pas d'expression dans les visages... Cela ne doit pas être la meilleure oeuvre de cet auteur qui manque ici singulièrement d'inspiration à mon humble avis.

11/11/2007 (modifier)
Par Sagera
Note: 3/5

Comme certains des posteurs précédents, je reste un peu dubitatif sur la pertinence et l'impact de ce récit. En fait, des oeuvres de Comès que j'ai déjà lues, je trouve cet arbre coeur nettement un ton en dessous. Pourtant le thème de l'héroïne traumatisée, en proie à la schizophrénie, m'intéressait. Mais, le traitement scénaristique de l'histoire me paraît trop léger, trop simpliste, trop tiré par les cheveux. Reste le graphisme. Il est très beau dès lors qu'il aborde la nature. Je trouve que la maîtrise du noir et blanc de Comès est souvent somptueuse.

18/01/2005 (modifier)