Aldobrando

Note: 4/5
(4/5 pour 19 avis)

Le récit d’initiation picaresque d'un jeune orphelin prénommé Aldobrando


Auteurs italiens BD à offrir Best-of des 20 ans du site Casterman Les prix lecteurs BDTheque 2020 One-shots, le best-of

Avant de « descendre combattre à la Fosse » le père d’Aldobrando sachant son heure venue, le confia à un mage. Celui-ci devrait le protéger et l’éduquer jusqu’à ce qu’il soit en âge de découvrir le vaste monde. Quelques années plus tard, voilà que la préparation d’une potion tourne au drame. Grièvement blessé à l’œil par un chat qui ne voulait pas bouillir, le mage demande à son jeune protégé d’aller en urgence lui quérir l’Herbe du loup. Mais comment peut-on se débrouiller en botanique alors que l’on n'a jamais mis un pied dehors et que l’on tombe nez à nez avec l’assassin du fils du Roi de Deux Fontaines ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Janvier 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Aldobrando © Casterman 2020
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 19 avis)
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22/02/2020 | Blue boy
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Par Jeïrhk
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Merci Josq, un gros coup de cœur pour moi également. La colorisation est splendide et je retiendrai en particulier chaque conversation, toutes finement amenées. Aucune ne nous ennuie, aucune n'est sans intérêt. Tout est millimétré pour apporter cette fameuse douceur qui crée une véritable poésie dans une histoire d'aventure captivante. Le dessin est très réussi, j'adore. Les visages sont particuliers, permettant de déceler la nature profonde de chaque personnage, même ceux qui sont les plus difformes ont un brin de lumière dans le regard. Vraiment, le dessin m'a séduit : les décors, l'époque, les lieux où se déroule chaque partie de l'histoire, le regard du personnage principal, simple mais tendre... Gros coup de cœur, je ne donne pas la note maximale à cause de la facilité du scénario. Bien qu'il m'ait paru très original dans la plus grande partie de l'histoire, j'ai été un peu moins convaincu par la dernière partie. Plus je m'approchais de la fin, plus je sentais que tout allait s'accélérer, et souvent, dans ces cas-là, la qualité de l'histoire perd un peu de sa saveur vers la fin. Je dis bien -un peu-, car la qualité scénaristique reste excellente, tout est parfaitement maîtrisé et en adéquation avec le ton de l'histoire. C'est plus par rapport à mes attentes que j'ai ressenti une baisse. Un peu trop rapide et facile à mon goût. Malgré ça, j'ai tout de même passé un agréable moment sur cette dernière partie et j'ai fini cette BD avec grand plaisir. Dommage que ce genre de pépite ne dure pas plus !

13/07/2024 (modifier)
Par Josq
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

J'avais beaucoup entendu parler de cette bande dessinée, mais sans savoir pourquoi, j'ai longtemps traîné avant de finalement m'y atteler... Grand bien m'en a pris, car je crois qu'on touche du doigt un chef-d'œuvre ! C'est évidemment un coup de cœur graphique. Le dessin de Luigi Critone est d'une justesse impressionnante, ni trop réaliste, ni trop vague. Il nous offre une réinterprétation du réel qui nous fait voir un monde connu comme si c'était la première fois qu'on le contemplait. On est vraiment face à un maître du genre. Il convient toutefois de rendre hommage également à Francesco Daniele et Claudia Palescandolo, car leur somptueuse mise en couleur met parfaitement en valeur le dessin de Critone qui n'aurait peut-être pas paru aussi vivant sans cela. Mais Aldobrando ne serait que peu de choses s'il se résumait à ses exceptionnelles qualités graphiques. Ce qui rend ce récit aussi puissant, ce n'est pas seulement son identité visuelle, aussi forte soit-elle. C'est aussi le talent impressionnant de scénariste de Gipi. Non seulement le scénario est parfaitement écrit, mais surtout, il s'appuie sur des dialogues d'une subtilité prodigieuse et d'une infinie poésie. Chaque échange entre deux personnages est une petite perle de sagesse, qui touche d'autant plus notre cœur et notre âme, qu'elle s'insère merveilleusement dans le récit et que, jamais elle ne prend la forme d'une quelconque propagande moralisatrice. Alors oui, bien sûr, il y a des méchants, dans Aldobrando, et des vrais. Et pourtant, même ces méchants ont une âme. Le roi est la traditionnelle figure d'un dirigeant déconnecté du peuple sur lequel il exerce un pouvoir abusif. Mais au détour de quelques phrases bien pesées, Gipi nous donne à voir l'être humain qui se cache derrière ces bourrelets adipeux. Cela ne fait pas de lui un "gentil" déguisé, mais permet d'humaniser un homme mauvais, dont on peine à savoir s'il est vraiment mauvais par conviction ou si son mépris est le fruit de la souffrance. Il en est de même pour un Inquisiteur qui semble bien retors, dans son ambigu double-jeu. Mais lui aussi accomplira des actions dont on ne sait si elles reflètent une noblesse d'âme ou simplement l'accomplissement de complots trop bien ficelés. De l'autre côté, chez les "gentils", tout n'est pas blanc non plus. Gipi nous donne à contempler un bon nombre de parcours magnifiques, notamment autour de ce couple de légende composé d'une ancienne esclave royale et d'un berger devenu un effrayant assassin aux yeux de tous. Ils s'aiment, mais leur amour va-t-il les pousser à ignorer la souffrance des autres ? Question à l'origine d'un des plus beaux dialogues de cette bande dessinée qui n'en manque pas. Car en effet, on n'a pas parlé d'Aldobrando lui-même, qui donne son nom au récit. Son duo forcé avec le falot Gennaro est une merveilleuse idée scénaristique, qui permet de mieux mettre en exergue l'innocence de l'un et la bassesse de l'autre. Là encore, Gipi donne à ses personnages une trajectoire incroyable, qui touche au plus profond de l'âme. Il parvient à nous faire voir le monde entier à travers les yeux d'Aldobrando, capable de constater par lui-même la corruption de la société, et d'y chercher des solutions. C'est ce qu'il y a de plus beau, dans cette bande dessinée, dans ce cadeau signé Gipi. L'idée même qui sous-tend les grandes mythologies, les grandes tragédies, les grands récits. Car comme chez Homère, Racine ou Tolkien, ce sont les créatures les plus petites et les plus faibles, qui font avancer le monde vers la lumière. Loin du regard méprisant des puissants, loin des humeurs changeantes d'une foule volage, loin des critères de beauté et d'acceptation qui structurent la société dans laquelle on vit, ce sont les humbles qui transmettent le Beau et le Vrai. Et la preuve que Gipi et Critone ont atteint leur but, c'est que quand on referme à regret cette histoire incroyable, on se rend compte qu'Aldobrando nous a changé, nous aussi. Parce que déjà, au fond de nous, on sent poindre cette envie d'être un peu moins mauvais que d'habitude, et d'essayer de répandre autour de nous cette petite idée si simple à accomplir, et pourtant si compliquée à atteindre, ce petit quelque chose qui est gratuit et qui rapporte beaucoup : faire le Bien.

13/07/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Voila parfaitement le genre de récit que j'adore : brodant quelque chose de classique sur le thème du conte, dévoilant progressivement des ficelles narratives assez évidentes mais qu'on suit avec plaisir, jusqu'à un final satisfaisant même s'il joue sur une fin heureuse. Le tout dans un récit prenant et servi par un dessin agréable. Que demander de plus ? Le style du conte me convient à merveille, c'est sans doute une façon de raconter les histoires qui me convient encore plus que les autres et j'en suis toujours heureux lorsque c'est bien fait. Aldobrando combine à merveille le récit de Gipi, dont j'ai lu peu d'ouvrages, mais qui arrive ici à combiner parfaitement les différentes trames de son récit pour en tirer une histoire intéressante à suivre, où chaque scène participe à la construction du final. Le personnage d'Aldobrando est attachant par son innocence dans un monde qui ne le permet pas, même si progressivement c'est cette innocence qui sera sa force et changera le monde. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et conviennent parfaitement au récit, tous autant qu'ils sont. Il y a de merveilleuses idées et des questionnements bien sentis, quelques touches d'humanité dans les dialogues et les situations, des caricatures qu'on pourrait dire grossières mais qui sont efficaces par leurs fonctions. Le dessin sert tout ce propos, entre représentations presque monstrueuses de certains (j'ai adoré le personnage du tueur qui se révèle petit à petit) et la princesse, dont le dessin et la colorisation en font un personnage d'une grande beauté mais aussi d'une grande fragilité. Chapeau l'artiste ! Notons, puisque je l'évoque, que la colorisation n'est pas en reste et joue habilement sur les environnements et les lumières pour raconter par la couleur. Une très bonne réussite graphique qui m'a vraiment plu. Pour tous les amoureux de conte, de roman picaresque et de belles histoires, cette BD est faite pour vous. Une agréable surprise que je ne m'attendais pas du tout à connaitre !

10/11/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

J'ai beaucoup apprécié ma lecture de ce conte initiatique proposé par Critone et Gipi. Le scénario de Gipi est assez classique dans sa découverte du monde. C'est une réplique d'un Candide au coeur pur qui doit quitter son cocon protecteur pour se frotter à l'injustice et à la violence des hommes. Ainsi Gipi met sur la route d'Aldobrando la brutalité, l'esclavage, l'inquisition, la torture et ... l'amour. Malgré cela l'originalité du scénario tient dans une brutalité qui suit des règles légales acceptées de tous. Si Aldobrando porte en lui une justice naturelle innée qui le rend imperméable au Mal les autres personnages sont tous bien plus complexes dans leurs réponses et leur vécu. Gipi évite un manichéisme enfantin qui nuirait à l'épaisseur de son récit. Le final est un peu trop conte de fée avec une explication un peu superflue du sens de l'aventure mais cela permet d'ouvrir le récit à un plus large public. Les dessins de Luigi Critone sont vraiment saisissants dès les premières cases. L'auteur sait installer une ambiance assez pesante qui ne quitte le récit qu'au dénouement. Les traits d'Aldobrando s'affermissent avec son expérience grandissante et l'éclosion de sa sagesse. Les couleurs dominantes participent pleinement aux très belles ambiances créées : les ocres pour la fosse, les blancs bleutés pour les épisodes neigeux et les bleus nuits pour les épisodes de prison ou nocturnes. Ces ambiances sont vraiment captives et ne nous abandonnent qu'à la fermeture du livre. Un excellent moment de lecture pour un large public dès le collège.

17/07/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

On pourrait dire que ce récit d’aventure aux faux airs de conte n’apporte rien de très original. En effet, la trame d’ensemble et pas mal de détails ont déjà été exploités ailleurs. Mais ceci dit, on ne peut que reconnaitre que Gipi a très bien utilisé ces ingrédients pour en faire quelque chose de très agréable à lire. La narration est fluide, prend le temps de développer personnages et intrigue (les cases sont aérées, l’importante pagination et des textes pas trop envahissants donnent de la légèreté et de la lisibilité à l’ensemble). « Méchants » et « gentils » ne sont pas outranciers, et d’ailleurs tous les personnages montrent des fêlures, des faiblesses. Une narration agréable à suivre donc, dans laquelle la violence est agrémentée de petites touches d’absurde, d’un humour plus ou moins marqué (voir vers la fin le duel dans la fosse, avec des dialogues et des situations amusants). Le héros éponyme de l’histoire est un peu (beaucoup parfois) niais, très naïf et, même s’il garde ces traits jusqu’à la fin, son « émancipation », son évolution, va de pair avec la résolution d’une intrigue et de ses secrets (comme d’autres par contre je ne pense pas être sûr d’avoir compris l’intérêt de cet anneau, qui semblait être une clef importante mais qui au final n’a pas éclairé grand-chose). Au final, il est amusant de comparer la situation d’Aldobrando et de son acolyte aux airs aussi débile Genaro entre leur rencontre des débuts et leur situation finale : Gipi renverse pas mal de certitudes – et d’habitudes scénaristiques. Je regrette juste une fin qui surjoue le happy-end. Si l’histoire est si agréable à suivre, c’est aussi grâce au dessin, lui aussi simple et efficace, frais, très dynamique, expressif avec une économie de moyen louable. Je l’ai d’autant plus apprécié que j’ai trouvé très très chouette la colorisation, qui est pour beaucoup dans le plaisir de lecture (les tons cuivrés, rouillés de certaines pages sont vraiment superbes !). Bref, une trame sans doute pas hyper originale, mais un récit très bien mené, et très bien mis en images et en couleurs : une lecture très agréable.

12/04/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

L’album est relativement récent et n’avait pas retenu mon attention au moment de sa sortie, noyé dans la masse des nouveautés. Et sans le prix des lecteurs 2020 des aficionados du site, je ne me serais sans doute jamais penché dessus ... ce qui aurait été dommageable, c’est vraiment un très chouette moment de lecture. Gipi (au scénario) ne m'est pas inconnu mais c’est ici sa 1ère œuvre que je lis. L’histoire, sous la forme d’un conte moyenâgeux, est très plaisante à suivre. On suit Aldobrando, jeune orphelin candide, parti à la recherche d’une plante médicinale « l’herbe du loup », afin de soigner son maître. Peu d’action « pure » mais de nombreuses péripéties en chemin, avec quelques personnages savoureux, rendent le tout très rafraîchissant. Au dessin, on retrouve Luigi Critone (7 missionnaires), son trait est bien moins précis mais garde toute sa beauté et sa force narrative. La réussite graphique doit également énormément au duo de coloristes, ils magnifient le dessin et proposent de superbes ambiances. Vraiment du tout bon !! Une belle réalisation et une bonne surprise. Nota (spolier ?) : il y a juste un petit détail qui m’a chiffonné à la fin de ma lecture, mais qui ne gâche en rien cette dernière. Et si ça se trouve c’est moi qui suis passé à côté, ou alors c’est une volonté des auteurs de laisser ça flou. Mais je n’ai pas vraiment saisi si il y avait un rapport avéré ou non, entre la bague léguée par son père à notre héros et la recherche de la princesse pour son frère.

13/02/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
L'avatar du posteur Cacal69

L'histoire d'un jeune garçon, Aldobrando, qui le mènera à devenir un homme. Orphelin, il est recueilli par un vieux sorcier qui va l'instruire. Un jour en lui apprenant un sortilège, le vieux se blesse à l'œil et l'envoie chercher l'herbe du loup pour le guérir. Alors commence la folle quête d'Aldobrando. Gipi une idée de génie. Oui je sais, elle est facile mais je n'ai pas pu me retenir. Gipi à travers ce conte nous dévoile un monde fabuleux avec ses codes, des personnages attachants et d'autres beaucoup moins. Un monde médiéval où notre héros pas plus épais qu'un sandwich SNCF fera de la vérité son combat. Quelques raccourcis faciles mais je me suis laissé embarquer tel un enfant dans cet univers mystérieux. Un très beau dessin, les personnages ont des faciès très expressifs et les détails sont omniprésents. Grace à lui on entre naturellement dans ce monde extraordinaire. Les couleurs mates donnent un superbe rendu. J'ai passé un excellent moment avec Aldobrando et son petit monde. On a tous, un moment ou un autre, cherché l'herbe du loup. A votre tour.

22/09/2021 (modifier)
Par fuuhuu
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur fuuhuu

C'est l'histoire d'Aldobrando, jeune orphelin recueilli par un vieillard/sage/sorcier, qui est envoyé par ce dernier chercher l'herbe du loup. Hélas, il ne trouvera pas cette plante si facilement et sera rapidement embarqué dans un tas d'événements les plus improbables. Les auteurs ont su créer leur propre univers et pour ma part, je l'ai adoré. J'ai apprécié découvrir chacun des personnages de l'histoire, découvrir le système politique en place, la nature flamboyante, les états d'âmes de notre héros, l'ambiance de la taverne du village, et j'en passe. Alors certes, l'histoire (et la fin) n'est pas des plus originale. Et pourtant, j'ai vraiment été embarqué dans cette aventure. Au point où j'ai été triste de déjà arriver à la fin. Malgré les 200 pages de l'album, j'en voulais plus. Je ne voulais pas quitter cet univers et Aldobrando. Un véritable coup de cœur pour ma part 4 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !

16/06/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Un bon album quoique je ne vais pas être aussi enthousiaste que d'autres posteurs. En effet, il y a quelques éléments dans le scénario qui m'ont un peu gêné. Par exemple, pourquoi le héros ne connait rien au monde ? Pourquoi son maitre ne lui a rien appris à ce sujet ? Est-ce qu'il y a une raison que j'ai loupée lors de ma lecture ? En tout cas, les interrogations que j'ai eues n'ont pas trop dérangé mon appréciation de l'album, mais disons que cela fait en sorte que je ne le mettrai pas dans mes albums cultes. Car c'est un récit rempli de qualités: très bon dessin avec de très belles couleurs, le scénario est prenant et il y a des retournements de situations imprévus, même si la fin manque d'originalité, les personnages sont attachants et les dialogues sont savoureux. Je conclus en disant que pour moi c'est un conte, en tout cas l'atmosphère et la morale m'ont donné l'impression.

10/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur carottebio

Les auteurs ont indéniablement réussi à créer un monde, des personnages et un visuel propre à cette histoire qui la rendent attachante et poussent à finir la lecture. Par contre, l'aventure en elle même manque terriblement de crédibilité. Les enchainements de situations sont tous plus improbables que les suivants tout au long du récit... Sans vouloir spoiler le début de l'aventure, quelles sont les chances de rencontrer un tueur de prince en allant chercher une herbette pour soigner une griffure de chat? Ou alors faut considérer cette oeuvre comme destinée à un jeune public moins exigeant...

10/05/2021 (modifier)