Mata Hari
Octobre 1917, en pleine Première Guerre Mondiale. Mata Hari, convaincue d’intelligence avec l’Allemagne, est condamnée à mort par l’armée française. Mata Hari a-t-elle vraiment été un agent double ou a-t-elle servi de bouc émissaire aux services secrets français ?
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Ce récit commence à la fin du 19ème siècle et se termine en 1917. Il relate les trois grandes étapes de la vie de Margaretha Zelle, surnommée Mata Hari : son séjour avec son mari officier dans les Indes néerlandaises où elle s’initia aux danses indonésiennes, son retour en Europe et son ascension fulgurante comme danseuse orientale, puis son arrestation par les services secrets français pendant la Première Guerre Mondiale en tant qu’espionne au profit de l’Allemagne se concluant par son procès, puis sa condamnation à mort.
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Date de parution | 19 Septembre 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voici un très bel album qui retrace le parcours de Margaretha Gertruide Zelle plus connue sous son nom de danseuse exotique de Mata Hari, d'origine néerlandaise et fusillée dans les fossés de Vincennes en 1917 pour espionnage. J'avoue que je connaissais Mata Hari de loin, de nom surtout, n'ayant rien lu sur elle ni vu aucun film qui lui ont été consacrés, et pourtant il y en eut pas mal, je sais qu'il y a 2 versions hollywoodiennes : un avec Greta Garbo dans les années 30, un autre avec Marlene Dietrich en 1931 (Agent X-27, qui ne raconte pas le personnage mais qui s'inspire de Mata Hari), et un autre, français celui-ci dans les années 60, avec Jeanne Moreau. Les auteurs nous livrent donc un véritable biopic qui s'intéresse plus à la vie qu'a menée Margaretha Zelle dans les Indes néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie) qu'à ses activités d'espionnage qui sont en fait peu évoquées ; intrigante, danseuse exotique, strip-teaseuse, cocotte parisienne un peu naïve et de petite vertu, elle fut un peu tout ça. C'est une version certes idéalisée et romantique que livre ce récit, où Mata Hari est présentée comme une femme courageuse qui a subi son destin plus qu'elle ne l'a maîtrisé, un portrait lisse et passionné d'une femme qui a été instrumentalisée par les services secrets français et allemands, elle est vue comme un bouc émissaire qui a été fusillé plus pour l'exemple que pour une réelle traitrise en temps de guerre. Cette vision des auteurs semble cependant être très proche de la vérité historique. Cette vision magnifiée passe aussi par le dessin de Laurent Paturaud qui m'a toujours ébloui dans ses autres Bd, surtout sur Victor Hugo, Aux frontières de l'exil où son dessin m'avait vraiment scotché par sa perfection picturale, ici j'ai ressenti la même admiration pour son dessin d'une élégance, d'une finesse de trait et d'une beauté formelle sans pareilles, c'est absolument somptueux ! Paturaud se livre à une restitution d'époque magistrale avec de superbes paysages des lieux paradisiaques de Java, des décors parisiens luxueux, et des scènes de danses lascives à l'érotisme troublant. Voila un exemple de beau dessin comme je l'aime. Un très bel album.
Après une magnifique couverture, les dessins à l'intérieur ne sont pas en reste. On peut y admirer Mata Hari la danseuse - et un peu plus - qui se produit dans les salons bourgeois de Paris. On y apprend tout de sa jeunesse, son premier mariage en Indonésie, à l'époque sous domination néerlandaise, où elle apprend l'art de la danse. Mais quand on évoque Mata Hari de nos jours, on en retient son rôle en tant qu'espionne pendant la Première Guerre mondiale. Visiblement les auteurs ont leur avis sur cette affaire et pour eux elle n'a été qu'un instrument des services de renseignement aussi bien français qu'allemands et de toute manière n'aurait pas apporté d'informations de grande valeur. L'album se concentre globalement plus sur ses jours heureux et sa carrière que sur sa chute, son procès et sa mort qui sont expédiés en quelques pages. Une bonne lecture tout de même.
Lorsque j’ai vu la couverture de cet album en librairie, j’ai instantanément flashé dessus. Il faut dire que j’adore l’Art Nouveau, et que j’avais déjà été émerveillée par le dessin de Laurent Paturaud dans l’album Victor Hugo, Aux frontières de l'exil, sa précédente collaboration avec Esther Gil. J’ai donc entamé ma lecture avec un certain enthousiasme. À dire vrai, je ne connaissais pas grand-chose de Mata Hari avant de lire cet album. Je savais qu’elle avait été espionne, et c’est à peu près tout ; je ne savais pas d'où elle venait, ni même l’époque à laquelle elle avait vécu. J’étais donc plutôt curieuse d’en découvrir plus sur ce personnage, mais au final, j’ai été plutôt déçue. Non pas par la bande dessinée, mais plutôt par le personnage de Mata Hari qui semble très loin de l’image de l’espionne que je pouvais avoir. Si l’histoire qui est racontée est proche de la réalité (et a priori les auteurs se sont documentés sur le sujet), elle n’était pas vraiment une super agent double, mais plutôt une femme qui s’est laissée porter par la vie… La partie consacrée à l’espionnage est donc très courte, ce que j’ai regretté, mais il semblerait que cette facette de sa vie n’ait pas été si importante en fin de compte. Le récit s’attarde en revanche sur sa vie de danseuse, qui débute sur l’île de Java où elle est initiée aux danses indonésiennes, et nous entraine dans le Paris de la Belle Époque où elle devient célèbre pour ses spectacles et les histoires – plus ou moins véridiques - qu’elle raconte sur sa vie. On suit également ses histoires sentimentales, et de nouveau je trouve que le récit va bien trop vite au sujet de sa relation avec un capitaine russe qui est décrit comme l’amour de sa vie. J’aurais sans doute davantage apprécié cet album avec quelques pages supplémentaires pour développer certains aspects, mais j’ai tout de même trouvé cette lecture agréable, que ce soit par l’histoire en elle-même, ou le dessin somptueux de Laurent Paturaud qui retranscrit à merveille la grâce de son personnage principal.
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