Traverser l'autoroute
Et si on changeait de vie ?
Auteurs canadiens La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Québec
Une maison avec un garage, une tondeuse, des outils dont on ne se sert pas, une piscine utilisée une demi-fois par année, un fils de 16 ans avec qui les rapports sont difficiles, un couple qui s’enlise dans la routine… Qu’est-ce qui rend notre vie supportable ? (texte : la Pastèque)
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Date de parution | 21 Février 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce n’est pas nouveau : je suis fan de Julie Rocheleau. Son style vif, expressif et dépouillé m’emballe à chacune de ses œuvres… et pourtant son trait reste avant tout au service du récit. Il ne l’écrase pas mais le sublime (oui, je sais, je m’emballe mais que voulez-vous, ma p’tite dame ? Quand on aime, on ne compte pas ses superlatifs). « Traverser l’autoroute » ne se résume donc pas à une démonstration graphique. Au contraire, même ! Le scénario est essentiel. Il porte ce récit, soutenu par le trait de Julie Rocheleau. « Mais de quoi que ça cause ? » vous demandez-vous (vu que vous n’avez pas lu le résumé, bande de feignasses !) Et bien, il s’agit d’un roman graphique qui explore les relations ‘père/fils’ et les problèmes de communications qui surgissent si fréquemment au moment où l’adolescent se mure dans un silence d’ennui tandis que le père se retrouve sans objectifs personnels, trop confortablement installé dans son boulot, sa maison, son train-train… Sophie Bienvenu opte dans les deux premiers chapitres pour une construction par angle de vue. Le père pour le premier chapitre, le fils pour le deuxième vont ainsi pouvoir nous faire partager leurs ressentis. Et dès ces deux premiers chapitres, quelques passages d’anthologie m’auront convaincu. Je ne pouvais plus lâcher l'affaire. C’est cruel et tendre à la fois, tout en dérision et en petite lâchetés du quotidien. Puis vient cet étrange road-movie en quête d’un gâteau pour le diner du dimanche et dans lequel un chien errant va permettre au père et au fils d’enfin se retrouver, de retrouver en l’autre cette part de lui-même qu’il croyait perdue. Du courage, de la détermination, du respect… Et l’album de se clore sur un ton optimiste, sans que rien n’ait fondamentalement changé sinon le regard de chacun sur l’autre… et l’arrivée d’un chien dans le foyer. C’est fin, c’est léger, c’est touchant, c’est profond, c’est drôle, c’est mordant… c’est une très chouette bande dessinée.
C'est bien rigolo, ça ! L'écrivaine Sophie Bienvenu, née en Belgique mais qui a passé toute sa vie d'adulte au Québec, y est connue pour ses romans enlevés, au ton léger. Elle fait ici ses premiers pas en bande dessinée, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle s'en sort pas mal. Ce récit à deux voix, celui d'un père quadra un brin dépressif et de son fils un brin dédaigneux (bref, des gens NORMAUX) nous les montre à un moment décisif de leur vie, lorsqu'au détour d'une sortie en voiture pour aller chercher un gâteau à la pâtisserie du coin (par définition, au Québec, c'est à 30 km), le père va faire un truc totalement fou, qui va changer leur vie à jamais. Un truc tout simple, aussi. J'avoue m'être bien marré en lisant les dialogues (attention, il y a quelques expressions idiomatiques typiquement québécoises), mais surtout les pensées des deux hommes, mais aussi la façon dont chacun voyait l'autre : le fils qui voit son père comme une sorte de prétentieux complètement naze, et le vieux qui voit son héritier comme un machin suintant qui passe son temps collé aux écrans. En deux-trois scènes, on se sent en terrain connu... Sophie Bienvenu travaille sur le coup avec Julie Rocheleau, avec son style semi-réaliste assez débridé, très expressif. Et ça marche bien. La lecture sympa du moment.
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