Voix de la Nuit (Flughunde)
Hermann Karnau est acousticien, une sorte d’archéologue des sons. La voix humaine est son obsession. En 1940, il décide d’explorer systématiquement ce phénomène et, repéré par les nazis, met son savoir-faire au service du IIIe Reich.
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Hermann Karnau est acousticien, une sorte d’archéologue des sons. La voix humaine est son obsession. En 1940, il décide d’explorer systématiquement ce phénomène et, repéré par les nazis, met son savoir-faire au service du IIIe Reich. Dans sa frénésie de prouver que la langue allemande est « quelque chose que l’on a dans le sang depuis la naissance », Karnau enregistre des centaines de voix, passant du râle des mourants sur le front russe au gargouillis de gorges ouvertes au bistouri et procède à des expérimentations scientifiques afin d’obtenir la voix aryenne la plus pure. Sa position l’amène à fréquenter Goebbels, le ministre de la propagande nazie et plus particulièrement l’aînée de ses six enfants, Helga. En avril 1945, l’Armée Rouge est dans Berlin. Un dernier carré de notables s’enferme dans le bunker d’Hitler avec Karnau et la famille d’Helga. Les voix de l’acousticien et de l’adolescente se font écho jusqu’à la fin, quand Karnau enregistre les derniers instants des enfants assassinés. Texte : Editeur.
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Date de parution | 22 Septembre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est dommage que ce récit soit plombé par de bien trop longues digressions du héros à propos de sons, de bruits qu’il enregistre, à propos de considérations diverses et variées sur la voix, etc. J’ai fini par en zapper quelques-unes. Ça ne m’a pas empêché de comprendre le récit, mais ces longs tunnels me l’ont clairement rendu moins agréable. Pourtant, il est intéressant, et le devient même de plus en plus, au fur et à mesure que la guerre avance, que le front se rapproche de nos personnages, et que la fin, inéluctable (on connais la fin glauque de la famille Goebbels), se présente, très noire. Car notre personnage est devenu intime de la famille Goebbels, de ses enfants – en particulier de la fille aînée. Plus le récit et la guerre avancent, plus cette enfant prend conscience du décalage entre la vision qu’elle avait de son père et son action, ses propos publics, qui deviennent délirant et nihilistes. Au travers du regard de la gamine, mais aussi des expériences menées par le personnage principal, l’horreur s’invite, lentement. D’autant plus que nous connaissons le dénouement – global, mais aussi pour la famille Goebbels. Le récit décrit d’ailleurs sur une vingtaine de pages l’assassinat des enfants, en confrontant plusieurs témoignages. C’est glaçant. Au final, un récit qui possède des qualités, mais que j’ai trouvé parfois pénible à lire. Note réelle 2,5/5.
Récit difficile à noter, et mon avis sera, en définitive, un condensé des deux précédents. Oui, la narration est (très) lourde et il y a pas mal de passages où j’ai lâché, notamment ceux sur les explications sur la science de la voix chère à Karnau. Certains passages alourdissent énormément le récit, et peuvent en décourager plus d’un. Ça a d’ailleurs failli être le cas pour moi et ça l'aurait été si je n’étais pas parti en vacances dans un endroit sans internet avec seulement cette bd. Mais, finalement, ça vaut le coup de s’accrocher car je suis progressivement entré dans le récit. Je trouve que la plongée au cœur de la famille Goebbels est passionnante, via la fille aînée, Helga. Celle-ci se rend compte petit à petit de ce qui l’entoure, des mensonges de ses parents pour “préserver “ les enfants, mais aussi pour les garder de leur côté, dans l’idéalisation de leurs parents et de l’idéologie nazie. La bd prend ici un aspect documentaire et est assez saisissante par moments. J’ai particulièrement aimé certains moments, comme celui où les enfants sont invités au meeting de leur père et se rendent compte du décalage entre eux et le reste des gens pressés ici, où toute la fin dans le bunker. Pour le coup, j’ai trouvé que l’autrice arrivait bien à rendre l’horreur dans laquelle sont plongés les enfants, l’atmosphère hyper angoissante, et de folie du moment. On vit la guerre à travers les yeux d’une enfant privilégiée de par son milieu social mais paradoxalement sa position est de moins en moins tenable et de moins en moins “favorisée” au fur et à mesure que la guerre avance. J’ai aussi bien aimé la tension qui monte au fur et à mesure, l’atmosphère assez détendue au début se transforme en atmosphère suffocante à la fin. Et c’est bien rendu par l’autrice. En ce qui concerne Karnau, j’ai aussi apprécié le fait qu’il se fasse embarquer sans s’en rendre compte dans des pratiques atroces, ce mécanisme d’être porté par sa “passion” (la voix) et d’en oublier tout le reste est bien démontré. Après, un des trucs qui peut un peu déranger est que le récit mêle fiction et documentaire (puisque Karnau n’a jamais existé, mais que les enfants de Goebbels étaient bien ceux-ci et sont morts de la même façon que dans la bd) et, du coup, j’ai eu un peu de mal à démêler le fictionnel du réel. Pas bien grave cependant. En définitive, une bd assez intéressante et qui vaut le coup mais difficile d’accès et un peu barbante. Je n’ai pas parlé du dessin qui fait le job, sans plus. J’ai bien aimé la colorisation assez pâle qui donne un caractère unique à la bd.
Je n'ai pas réussi à me faire à la narration de cet album et ça m'a empêché de le lire correctement. Concrètement, les passages très verbeux avec le personnage de l’acousticien m'ont fortement ennuyé, à tel point qu'au bout d'une cinquantaine de pages, j'ai commencé à zapper des cases puis des pages entières de ses monologues lénifiants. Son récit est en partie instructif, et parfois assez édifiant, mais pour autant, la narration est telle que je n'ai pas su du tout en tirer quelque chose de satisfaisant. En parallèle, le récit d'Helga et de ses frères et soeurs ne m'a que très peu intéressé lui non plus dans la première moitié de l'album. Ce n'est que vers la fin, et surtout quand ils arrivent au bunker, que mon intérêt est remonté. C'est aussi le passage le moins verbeux donc le plus lisible à mon goût, même quand on observe les choses du point de vue de l'acousticien. Et forcément, la conclusion est assez cruelle, ce qui n'est pas bien étonnant vu les circonstances mais qui marque plus quand on sait qu'on parle d'enfants qui n'ont qu'une vision innocente et incomplète du drame qui les entoure. Pour autant, cette portion de l'album plus remplie d'émotion n'a pas suffi à remonter l'estime que j'avais pour cet album. Je m'y suis ennuyé sur de trop longues portions de son contenu. A noter aussi que je n'aime pas du tout le dessin que je trouve régulièrement très moche. Donc ça n'aide pas.
Je me suis mis en tête de référencer sur le site l’intégralité du catalogue des éditions Cà et Là (notamment grâce à mon abonnement Izneo, qui propose de nombreux albums de cet éditeur). Ce genre d’exercice complétiste un peu fastidieux fait que je tombe sur des œuvres en tout genre, et que de temps en temps, au détour d’albums moyens ou bizarroïdes, je me prends une grosse baffe dans la gueule. Et BAF. Mince, je ne l’avais pas vu venir celle-là. J’ai entamé ma lecture sans grande conviction, rebuté par le nombre de pages (364 quand même), et par un début d’album un peu abscons. Mais une fois que l’histoire décolle, je n’ai plus vu passer les pages. La double narration suit deux personnages aux destins amenés à se croiser : Hermann Karnau, un acousticien obsédé par les sons humains, qui finira par mettre ses services (et sa folie ?) aux services des nazis dans des expériences scientifiques qui font froid dans le dos. Et Helga, ainée du ministre de la propagande nazie, qui tente tant bien que mal de s’occuper de ses 5 frères et sœurs dans des circonstances de plus en plus difficiles, à l’approche de la défaite Allemande. C’est cet aspect du récit qui m’a le plus marqué, presque traumatisé par moments : ces enfants naïfs et innocents pris dans une tourmente dont ils ne comprennent rien. Mon cœur se serre juste à l’écriture de ces lignes, en repensant à certains passages. La réalisation même est superbe. Le dessin est beau et plein de petites trouvailles graphiques, et les couleurs aquarelles sont non seulement superbes, mais participent aussi judicieusement au jeu narratif, avec ces deux tons chromiques (sombre pour l’acousticien, rose bonbon pour les enfants) qui se rejoignent petit à petit. Si je devais chipoter, je dirais que la narration semble inutilement lourde et confuse par moment. Je n’ai pas lu le roman, je ne peux donc pas juger du travail d’adaptation, mais je note quand même des passages assez lourds en textes, défaut inhérent à ce genre d’exercice. Mais rien de bien grave, et en tout cas rien qui n’ait gâché ma lecture. Un album coup de cœur, et surtout « coup de poing dans le bide » en ce qui me concerne.
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