Viva l'anarchie ! - La Rencontre de Makhno et Durruti
Les grands évènements qui ont marqué la vie des deux anarchistes Nestor Makhno et Buenaventura Durruti qui ont réussi à mettre en pratique l'anarchie sur tout un territoire (la Catalogne et l'Ukraine )
1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale 1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Anarchiste ! Europe centrale et orientale La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Russie
Quatrième de couverture-texte de l'éditeur Le 15 juillet 1927 eut lieu à Vincennes, une rencontre mémorable entre deux anarchistes, Nestor Makhno et Buenaventura Durruti. L'un est ukrainien, l'autre espagnol. L'un avait mené, en 1917 la révolution libertaire d'Ukraine; l'autre luttera toute sa vie contre les injustices des gouvernants et des patrons. Les deux hommes, entourés de leurs proches, s'engagent dans une discussion fraternelle autour de leur parcours personnel et des valeurs libertaires qu'ils ont ardemment défendues. Ils évoquent les voies possibles pour construire un monde meilleur où il n'y aurait plus ni exploitant, ni exploité, ni hiérarchie, et où l'état et la propriété seraient abolis...Un rêve de fraternité, d'égalité et de liberté.
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Date de parution | 05 Février 2020 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Mon avis rejoint celui de Ro. J'ai bien aimé le coté historique de l'œuvre. J'ai découvert des figures de l'anarchie que je ne connaissais pas du tout. À travers quelque figure, on va voir la lutte anarchiste dans une Espagnol dictatorial et en Ukraine durant la première décennie de la révolution russe. Les auteurs expliquent bien la situation de l'époque, tout est clair même s'il y a beaucoup d'informations, particulièrement dans le deuxième tome. Le dessin est précis et sobre et sert bien le texte même si par moment les visages sont moyens. Malheureusement, le coté politique a fini par me gonfler un peu. C'est intéressant de voir la vision du monde des anarchistes et les diverses actions qu'ils mènent pour arriver à leur idéal, mais le manichéisme du scénario est horripilant. Tous les anarchistes sont des gentils avec des idées purs qui combattent des méchants vraiment méchants. Ils sont contre la violence et lorsqu'ils l'utilisent c'est pour ce défendre contre des gens ignobles et ça tombe bien les antagonistes disent souvent des trucs bien méchants pour qu'on soit bien content qu'ils soient punit, quel beau hasard quand même ! Par moment, ça rappelle un peu la propagande communiste ce qui est rigolo parce que tous les communistes dans le récit sont méchants contrairement aux anarchistes qui sont bien sympa lorsqu'ils volent des banques (heureusement qu'ils ont pas volé la mienne, je les aurais trouvé un peu moins sympa sur le coup). Du coup, cela plombe la crédibilité du scénario et je me demande si on a pas un peu trop enjolivé le tableau et gommer la part sombre de l'anarchisme. La seule critique qu'on a droit sur le mouvement c'est sur la place des femmes.
Même si je ne partage pas l'idéal des anarchistes, j'ai apprécié de découvrir avec cette BD le parcours d'une poignée d'entre eux pendant et après la première guerre mondiale en Ukraine, en Espagne et au-delà. Il s'agit de Nestor Makhno, fils de paysan ukrainien devenu leader d'une armée anarchiste en pleine guerre civile Russe, et Buenaventura Durruti, fils d'ouvrier espagnol devenu militant anarchiste et adepte d'actions musclées et autres expropriations des capitalistes. Les deux se sont rencontrés en 1927 en France et ont alors eu l'occasion de partager ensemble le récit de leurs parcours. C'est ce récit, mis sous la forme d'une longue discussion entre les deux hommes et leurs amis et compagnes qu'il nous est donné de lire ici. Chacun d'entre eux alternent une portion de son histoire, avec des commentaires des uns et des autres, et cela nous amène ainsi du début du 20e siècle aux années 20. Avec le premier, nous sommes témoins du joug des autorités tsaristes puis du difficile parcours d'une tentative de communauté régionale anarchiste prise entre les feux croisés des Russes Blancs et des Bolchéviks tous autant désireux de les voir disparaitre. Avec l'autre, nous allons commencer le parcours en Espagne avec le combat contre le patronat et le gouvernement autoritaire puis partir ensuite vers Cuba et l'Amérique pour poursuivre la lutte et le financement pas vraiment légal de celle-ci. J'aime bien le graphisme de Bruno Loth au dessin et de son fils à la couleur. J'aime la clarté, la fluidité et le côté avenant du dessin. J'aime aussi la colorisation sobre et élégante. Ce n'est pas techniquement parfait, quelques anatomies au niveau des visages et des mains laissent un peu à désirer, mais c'est globalement du bon boulot et je trouve certaines cases fournies en décors très belles. Le premier tome est le plus court des deux. Heureusement car c'est le moins engageant : il est assez bavard et présente peu d'action au-delà des discussions des protagonistes autour d'une table. Le second tome est plus conséquent et plonge davantage le lecteur dans le passé mouvementé des personnages, avec beaucoup de scènes dépaysantes et souvent pleines d'action, et pour cause puisque beaucoup se déroulent l'arme au poing durant la guerre civile russe. Si j'ai apprécié l'aspect instructif de cette lecture, je n'y ai pas totalement adhéré. Je lui reproche son côté manichéen, le discours des protagonistes étant forcément en faveur de gentils anarchistes contre les affreux gouvernements, police et autres armées, communistes inclus. Le recours à l'action violente et à l'assassinat est en outre admis sans aucune hésitation, avec les protagonistes jouant très souvent le rôle de tribunal expéditif du peuple et de bourreau dans la foulée et leurs compagnons les approuvant aussitôt comme si tout était normal. C'est la guerre de l'opprimé contre le reste du monde après tout. Alors évidemment quand on voit comment les auteurs et les narrateurs représentent leurs adversaires, patrons, autorités et autres exploiteurs, comme des monstres écrasant la plèbe et tuant les innocents avec un sourire carnassier, on comprend mieux ce concept de guerre pour la survie. Mais quand je vois la représentation qui est faite ici de ces affreux et sanguinaires ennemis du peuple, et en contrepartie la représentation des braves anarchistes unis dans la misère et dont les femmes se font tuer à coups de sabres en tenant leurs bébés dans leurs bras, ça ressemble un peu trop aux tableaux de propagande communiste révolutionnaire pour que je ne tique pas en me demandant quelle est la part du vrai et de l'exagéré pour faire mieux passer un message politique. Dans tous les cas, ça dresse une image effectivement révoltante de la condition du peuple au début du 20e siècle, mais ça ne me fait pas pour autant adhérer au combat tout aussi violent des anarchistes en face.
D’habitude j’aime bien les histoires dessinées par Bruno Loth. J’apprécie son dessin que son fils Corentin met en exergue en amenant une touche douce et un peu rétro particulièrement réussie pour souligner les différents flashbacks temporels. Un album de presque 80 pages pour nous relater la rencontre des deux anarchistes Nestor Makhno et Buenaventura Durruti en juillet 1927. C’est trop. Je me suis ennuyé à la lecture de ce premier opus. Les personnages sont trop figés. J’ai pris cependant du plaisir à lire le tiré à part - ni dieu ni maitre ni patrie – qui nous éclaire sur le combat de ces hommes pour un monde meilleur où il n y aurait plus ni exploitant, et ni exploité. Un rêve de fraternité, d’égalité et de liberté.
Encore un excellent album de Bruno Loth sur une thématique qui lui est chère : l'anarchie. Après avoir déjà pas mal travaillé sur la Guerre d'Espagne et ses nombreux soubresauts politiques, il rend hommage à travers cet album à l'un des fers de lance de ce mouvement, Nestor Makhno. Il nous raconte donc sa rencontre avec Buenaventura Durruti, autre personnage marquant de l'anarchie. C'est au travers de cette rencontre avec leurs proches qu'ils nous dressent la carte et le portrait d'une idéologie dont le nom est bien connu, mais dont les tenants et aboutissements sont souvent galvaudés. L'un est Ukrainien, l'autre Espagnol, mais leur vision du monde et leur lutte convergent pour construire un monde meilleur et surtout plus égalitaire. C'est ce rêve de fraternité, d'égalité et de liberté que Macron -ah non merde-, que Makhno défend et surtout internationalise. Cet album nous permet d'une part de (re)découvrir ces deux figures emblématiques de l'anarchie et de dépoussiérer ce mouvement de façon originale et intelligente. L'action débute le 14 juillet 1927, date à laquelle sont libérés en France 3 anarchistes espagnols (dont Durruti) ; à cette occasion Makhno est aussi présent pour les soutenir et nos protagonistes se retrouvent ensuite autour d'une bonne table pour refaire le monde et évoquer leur parcours. Loin d'être didactique ou doctrinaire, on se laisse porter par leurs histoires respectives pour découvrir les parcours et les combats souvent douloureux qu'ils ont du mener. Bruno Loth sait capter son lecteur avec ces tranches de vies singulières et c'est avec impatience que j'attends la suite de cette série !
Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur l'anarchie. Quand vous étiez plus jeunes à un moment ou un autre vous avez du crier le fameux "Ploum, ploum tralala l'anarchie vaincra !". Personnellement, je l'ai fait mais sans y rien comprendre, l'anarchie n'est pas ce que le plus grand nombre croit, à savoir un modèle où la vie n'est plus qu'un grand foutoir où tout un chacun fait n'importe quoi. Pour plus d'informations, je vous renvoie à cette excellente BD qui n'a rien de didactique tout au contraire. Il faut savoir qu'avant 1914 et pendant toute la période de l'entre-deux-guerres le mouvement libertaire a eu une influence non-négligeable en France ainsi qu'en Espagne notamment en Catalogne. Au début des années 1920, les deux leaders anarchistes se sont réfugiés en France. Bruno Loth imagine qu'à la sortie de prison des deux hommes ceux-ci se sont rencontrés et entourés de compagnons de lutte chacun évoquent son parcours. Nous sommes dans une période ou la violence est un mode d'action en réponse à l'envoi de briseurs de grèves particulièrement violents ainsi que l'intervention de l'armée. Le graphisme est percutant et exprime parfaitement les ambiances en Ukraine ou en Catalogne rehaussé par une colorisation tout en douceur de Corentin Loth. Pour moi c'est une excellente Bd qui redonne à l'anarchie ses lettres de noblesse, qui permet d'y voir un peu plus clair autour de ce mouvement, notant également la présence d'un faux journal avec la BD qui replace le contexte de l'époque et finissant par une bel article intitulé "Et de l'anarchisme naquit l'écologie sociale". Le deuxième tome que j'attends avec impatience, évoquera la Makhnovtchina et les débuts de la guerre civile espagnole. La boucle est bouclée, Bruno, ne reste plus après cela qu'à relire Les Fantômes de Ermo. Coup de cœur évidemment.
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