Garduno, en temps de paix
Un véritable plaidoyer contre la mondialisation
Documentaires Economie Encrages Luttes des classes & conflits sociaux
Garduno est la chronique d’un jeune militant d’ATTAC qui s’interroge sur l’état du monde et tente de définir son engagement. Philou invente en bande dessinée documentaire qui lie des informations précises et finement analysées aux expériences propres de l’auteur. Il ne se contente pas de théoriser sur la mondialisation, il va sur le terrain notamment en Bosnie pendant la guerre. Ce premier récit, sincère et touchant, révèle le talent d’un grand narrateur. La qualité de ce travail est saluée par la préface d’Ignacio Ramonet le fondateur de l’association ATTAC.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Octobre 2002 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Je lis le Monde diplomatique depuis près de vingt-cinq ans, et ai lu un bon nombre des publications d’Attac. C’est dire si je suis familier des références utilisées par Squarzoni (Ramonet, Halimi, Chomsky, etc), et si je les apprécie. Et si je suis d’accord avec les constats simples qu’il développe dans ce diptyque – qui l’a fait connaître du grand public. Si la construction des deux albums peut sembler parfois brouillonne et partir dans tous les sens, les pièces du puzzle se mettent rapidement en place, et l’on suit alors une mise à jour de cette mondialisation néolibérale responsable d’une grande partie des maux qu’elle prétend pourtant combattre – avec l’aide de médias et de politiques complaisants, voire complices. S’il faudrait réactualiser certains chiffres – les albums datent du début des années 2000, ce ne serait hélas que pour poursuivre les mêmes courbes, pour creuser encore davantage les inégalités, et dénoncer les mêmes scandales – seuls certains noms de protagonistes changent, mais ils portent les mêmes masques. L’analyse reste par contre pertinente. Cela peut sembler déprimant de se dire que rien n’a changé. Certes, mais on peut aussi voir le verre à moitié plein, en se disant que ces idées, diffusées entre autres par Le Monde diplomatique trouveront peut-être un terreau où se développer. Qu’il ne faudra pas attendre que les catastrophes se multiplient pour que les gens soient suffisamment nombreux pour réagir efficacement. A lire et à méditer en tout cas.
J'ai lu le premier tome et il ne me donne pas envie de lire la suite. Pourtant, je suis d'accord avec l'auteur sur plusieurs des sujets qu'il aborde. Le problème c'est que j'ai déjà lu et vu des personnages donner ce genre d'opinion et j'ai eu l'impression que l'auteur ne faisait qu'enfoncer des portes ouvertes et qu'il n'apportait rien de nouveau à ce que je savais. Et puis même si c'était totalement nouveau pour moi, j'aurais tout de même eu de la difficulté à aimer ce documentaire. Cela part non seulement un peu dans tous les sens, mais j'ai trouvé la narration lourde avec des associations images-textes complètement lourdes et parfois le comportement de l'auteur me donnait envie de défendre l'autre coté même lorsque j'avais une opinion similaire sur un sujet !
J'aime bien quand la bd sort des sentiers battus pour s'intéresser au politique ou à l'économique. J'aime bien également quand un auteur a le courage d'exposer ses idées. Ici, elles sont dans l'air du temps et rencontrent généralement la sympathie du plus grand nombre.Il faut savoir que les informations données dans ce documentaire sont assez orientées donc pas très équilibrées. De tout temps, riches et pauvres ont toujours coexisté sur notre planète. Le capitalisme aurait permis au plus grand nombre d'accéder aux richesses que procure la société de consommation. Le modèle communiste n'a pas vraiment été une réussite. Les inégalités se creusent non seulement à l'intérieur d'un même état mais également avec les pays les plus pauvres. On ne peut que dénoncer cette inégalité. Faut-il diaboliser pour autant la mondialisation ? Faut-il punir les plus fortunés ? etc... Pour garantir la prospérité, on devrait combattre la pauvreté avec détermination dans les autres pays et à l'intérieur. C'est une question de solidarité et de fraternité. En 10 ans, la mondialisation a apporté par exemple à l'Inde des bienfaits matériels innombrables. De la mondialisation, nous pouvons dire qu’elle a apporté une hausse du niveau de vie global des populations de la planète. Tout est une question de point de vue. L'interdépendance via les échanges est inévitable et irréversible. Il faut cependant encadrer ce processus. Est-ce mal en soi ? Favoriser les échanges culturels et technologiques n'est pas une tare à moins d'être protectionniste. Juste un chiffre : au XXème siècle, le PIB mondial par habitant a été multiplié par 15. Que faut-il en déduire ? Il est vrai que le terme "mondialisation" possède déjà une forte charge émotive. Je comprends la charge de l'auteur qui redoute l'accroissement des inégalités, le chômage et la baisse du niveau de vie. Ne faudrait-il pas au contraire encourager la croissance et le progrès ? Le meilleur moyen est de lutter contre la pauvreté. Qu'il y ait des riches ne me dérange pas. Tant mieux pour eux ! Cependant, il ne faut plus qu'il y ait de pauvres ! Il faut tirer le plus grand nombre vers le haut. Certes, la mondialisation est une source d'inquiétude. Il faut sortir des analyses trop simplistes et pousser plus loin la réflexion. La schématisation n'est jamais bonne même si le processus est compliqué. Au final, cette bd a au moins le mérite de soulever un débat intéressant sur les bienfaits ou les inconvénients de la mondialisation. Même si je ne partage pas toutes les idées de l'auteur et malgré mes critiques les plus cinglantes, j'accorde un trois étoiles à une oeuvre engagée. On sort des sentiers battus et on prend des risques. Objectivement, c'est mérité.
J'ai bien aimé cet opus de Squarzoni encore une fois. Mais je dois dire que je suis un peu plus partagé que pour Saison brune. En fait le trait de Squarzoni est toujours aussi bon, surtout avec le développement des idées par rapport à une image, qu'il réutilise ensuite pour mettre en relation avec son propos. C'est d'ailleurs intéressant de voir comme il lit les différentes propositions qu'il fait. De ce côté là, c'est très maîtrisé et parfaitement bien fait. Par contre la forme laisse un peu plus à désirer. Contrairement à Saison brune, j'ai trouvé le propos beaucoup plus fouillis, notamment en changeant de sujet en permanence alors qu'on attendrait un peu plus de développement. C'est assez contrariant, surtout lorsqu'on croit que quelque chose va arriver, alors qu'en fait non. D'autre part, il faut bien noter que le propos est très orienté, presque hermétique à l'opposition, et que le personnage de Squarzoni est également sacrément militant, surtout autour des actions qu'il mène. L'auteur cherche plus à montrer ce qui peut se faire que de dire "Moi je fais quelque chose, regardez", mais il peut vite être mal interprété. Par contre, pour tout le reste, j'ai été séduit. Squarzoni sait utiliser tout les outils à sa disposition pour renforcer son propos, cherchant partout les exemples qui étayent son argumentation (qu'on lit également dans Saison brune, les deux livres étant à mon avis très complémentaires). L'attaque est virulente envers le monde moderne, la société de consommation et le capitalisme. J'avoue que j'ai tendance à être réfractaire aux écrits très engagés venant d'anti-capitalistes (souvent très bourrins dans leurs manières) mais, même si le verdict est sans appel, Squarzoni sait faire la part des choses et cherche les vraies causes, sans accuser aveuglément. D'autre part on le sent impliqué dans son propos et engagé, certain de la noblesse de sa cause. C'est tout à son honneur, et je dois dire qu'il parvient très bien à convaincre. En clair, le livre est orienté clairement et veut militer pour son point de vue, ce qu'on peut lui reprocher, surtout qu'il ne cherche pas trop les arguments de l'opposition. Par contre le propos touche son but, il sait bien viser, et l'argumentaire est intelligent, bien construit. En clair, j'ai beaucoup aimé et je dois dire qu'il a réussi encore une fois à me sensibiliser sur une cause que je ne connaissais que très peu. Je ne suis pas forcément un savant en la matière en ayant fini, mais je suis plus instruit. Et pour cela, j'en conseille la lecture, mais également l'achat. C'est le genre de livre qu'on peut très facilement prêter, et j'ai déjà commencé.
Après la lecture du tome 1. Je suis resté bête avec cette BD, tout y est si évident et.... d'actualité malheureusement. La vision de l'auteur est clairement argumentée, il connait bien son sujet. On sent qu'il souhaite avoir un discours lisible et compréhensible. Son dessin N&B est très sobre au trait ultra fin. Il est plaisant est se met au service du texte. J'imagine que ce regard ne plaira pas à tout le monde, il y a toujours un clan "des baiseurs" et celui des "baisés". Mais P. Squarzoni cherche à ne pas rentrer dans ce genre de conflit, il se contente de constater et d'expliquer. J'espère trouver le second tome le plus rapidement possible et je ferai tout pour çà.
Cette BD, et sa suite "Zapata, en temps de guerre", est une véritable révélation de ce qu'il y a de plus (ou moins) enfoui à l'intérieur de chacun de nous, habitants de France et d'Europe occidentale. A lire absolument, pour comprendre, à travers les réflexions et les tribulations de quelqu'un comme vous et moi, pourquoi nous marchons dans un monde dont la maladie s'appelle "mondialisation".
J'ai failli mettre la note minimale à ce bouquin tant il m'a exaspéré, voire mis hors de moi par moment. Et pourtant, je partage une bonne part des avis de son auteur, mais l'aspect tract militantiste des 2/3 des deux tomes m'a franchement énervé. Déjà, ça commence assez mal par un point Godwin gagné dès les premières pages par un rapprochement direct entre une pub pour le chocolat et l'apologie des camps nazis. Je me suis dit que si l'argumentation de cette BD commençait comme ça, ça n'allait pas voler haut. Mais c'est ensuite que je me suis vraiment enervé à voir la façon superficielle et franchement politisée dont l'auteur balance des chiffres, des affirmations, des contre-vérités, le tout interprétés dans une optique unique. Et même si la plupart des chiffres sont corrects, la façon dont ils sont interprétés est souvent complètement fausse. Et même si certaines affirmations sont correctes, certains raccourcis sont assez édifiants. Sans mentir, certaines rapides associations d'idées assenées par l'auteur me font atrocement penser à d'autres associations d'idées pronées par l'Extrême-Droite sauf que d'un côté les maux viennent de l'ultra-libéralisme et de l'autre les mêmes maux viennent de l'immigration et des profiteurs du système. L'auteur agite le scandale, attise la culpabilité de l'inactif politique, énumère les atrocités qui ont lieu dans le monde pour dénoncer le consommateur français qui est un coupable passif. Bref, les 2/3 de ces deux BDs ne sont rien d'autre qu'un tract politique et franchement j'ai détesté ça. Et pourtant, il y a là nombre de faits indéniables, vrais et tout autant de raisons de vraiment devenir militant et de combattre la façon dont le monde se déshumanise et revient à ce régime féodal qu'il n'a quasiment jamais quitté mais qui est maintenant devenu particulièrement insidieux et insaisissable. Mais la façon dont ces faits sont présentés, ou plutôt assenés comme des vérités suprêmes avec des raisonnements sans contrepartie possible, m'a franchement rebuté plus que motivé. Il y a cependant différentes choses qui m'ont un peu plus intéressé et moins énervé. Les quelques témoignages directs et sans interprétation forcée de ses voyages en Croatie et au Chiapas. Son opinion sur l'anti-américanisme et les vertus des films de Hollywood. Et enfin les derniers chapitres du deuxième tome où l'auteur parle de faits trop récents (par rapport au moment où il a écrit le livre) pour avoir la possibilité de les interpréter de manière trop flagrante. Mais dans les dernières pages, le militantisme revient (eh oui, c'est grâce à ATTAC et à personne d'autre que les occidentaux commencent à échapper à la pensée unique, merci ATTAC) et mon enervement est revenu avec. Bref, l'auteur finit son pamphlet par son désir de "gagner la guerre", il ne m'a en tout cas pas gagné à sa cause.
Polémique. Brûlot. Manifeste. Choisissez le terme qui convient le mieux à cet objet. Pour ma part, je ne retiendrai que le sentiment que j'ai éprouvé à sa lecture, c'est à dire de l'ennui. Parce que Garduno ne m'a rien appris, ou presque. les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. Et de plus en plus nombreux. Quel scoop. L'altermondialisme est l'un des moyens (dérisoire, à mon avis) de remédier à cette situation. Ouais, et alors ? Chaque époque a connu un système qui lésait l'immense majorité de la population. Et puis un jour, un autre système a entièrement pris la place du précédent. Il y eut la république romaine, avec les esclaves. La féodalité reposait sur les Trois Etats, dont Un. Aujourd'hui le monde oscille entre dictatures et système néo-libéral, les deux s'entendant à merveille. C'est l'époque qui veut ça, hélas. Et puis dans un siècle, ou deux, ou neuf, un autre prendra sa place, et plein de gens en souffriront. La révolte de Squarzoni est légitime, mais je la trouve assez maladroite. Primo, son bouquin saute du coq à l'âne, au nom d'une compréhension globale du problème, qui vient de... la globalisation des échanges et des capitaux. Son style ressemble un peu à de l'écriture automatique, histoire de garder un côté "authentique". désolé, mais la déstructuration du propos splitte son impact. A fortiori quand le sujet est aussi fort, aussi grave. Secundo, et en cela je rejoins Altaïr, par exemple, Squarzoni accole à ses arguments des images très diverses, sans réel rapport. C'est un peu dommage, car cela gâche encore un peu ce soi-disant brûlot. Enfin, je pense qu'il aurait mieux fait d'en faire une monographie, mieux structurée et non parasitée.
Garduno... voilà une BD pleine de bons sentiments mais qui utilise des procédés trop malhonnêtes pour me plaire. Tout dans ce livre est manipulation : manipulation des chiffres, tout d'abord, soit erronés soit interprétés de façon bien trop rapide et simpliste. Et manipulation par l'image parfois franchement limite, comme cette revisitation de l'histoire du chocolat en passant par les camps de concentration. Ou bien toutes ces nombreuses fois où Squarzoni accole à son texte une image qui n'a rien à voir mais qui en modifie profondément le sens. Ou encore manipulation dans le propos, avec un nombre incroyable de racourcis faciles. Au final, on a l'impression de tenir un livre de propagande grossière et peu convaincante. Comme en plus le dessin n'est pas terrible, que la narration est bancale et que la voix off est omniprésente, il n'y a à mes yeux pas grand chose à sauver de cette BD... si ce n'est qu'elle réveille, et que l'auteur est visiblement sincère. Mais bon, autant écouter l'émission "là-bas si j'y suis" de France Inter, qui poursuit le même but mais d'une façon nettement plus convaincante et intelligente.
A lire Garduno et Zapata, on se sent pris au ventre. Je n'ignore pas que les politiciens français sont pourris. Cependant, après avoir lu les deux albums, difficile de faire semblant de ne pas être au courant. Rien que le fait de savoir que notre président actuel est un pourri véreux qui a été réélu faute de mieux, je m'énerve... Alors imaginez ce que j'ai ressenti quand j'ai appris via "Garduno" et "Zapata", que c'est pire ailleurs... Financement de dictateurs, écrasement de pays qui pourraient avoir leur propre opinion sur la gestion de leur Etat, financement de terroristes, amitiés mal placées... Comme le précise l'auteur dans "Zapata", on vit mieux si on ne le sait pas. C'est un choix à faire, mais il faut le faire en toute conscience. Moi ça m'a donné envie d'adhérer à Attac.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site