Garduno, en temps de paix

Un véritable plaidoyer contre la mondialisation
Documentaires Economie Encrages Luttes des classes & conflits sociaux
Garduno est la chronique d’un jeune militant d’ATTAC qui s’interroge sur l’état du monde et tente de définir son engagement. Philou invente en bande dessinée documentaire qui lie des informations précises et finement analysées aux expériences propres de l’auteur. Il ne se contente pas de théoriser sur la mondialisation, il va sur le terrain notamment en Bosnie pendant la guerre. Ce premier récit, sincère et touchant, révèle le talent d’un grand narrateur. La qualité de ce travail est saluée par la préface d’Ignacio Ramonet le fondateur de l’association ATTAC.
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Date de parution | Octobre 2002 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis


J'ai lu le premier tome et il ne me donne pas envie de lire la suite. Pourtant, je suis d'accord avec l'auteur sur plusieurs des sujets qu'il aborde. Le problème c'est que j'ai déjà lu et vu des personnages donner ce genre d'opinion et j'ai eu l'impression que l'auteur ne faisait qu'enfoncer des portes ouvertes et qu'il n'apportait rien de nouveau à ce que je savais. Et puis même si c'était totalement nouveau pour moi, j'aurais tout de même eu de la difficulté à aimer ce documentaire. Cela part non seulement un peu dans tous les sens, mais j'ai trouvé la narration lourde avec des associations images-textes complètement lourdes et parfois le comportement de l'auteur me donnait envie de défendre l'autre coté même lorsque j'avais une opinion similaire sur un sujet !


J'ai failli mettre la note minimale à ce bouquin tant il m'a exaspéré, voire mis hors de moi par moment. Et pourtant, je partage une bonne part des avis de son auteur, mais l'aspect tract militantiste des 2/3 des deux tomes m'a franchement énervé. Déjà, ça commence assez mal par un point Godwin gagné dès les premières pages par un rapprochement direct entre une pub pour le chocolat et l'apologie des camps nazis. Je me suis dit que si l'argumentation de cette BD commençait comme ça, ça n'allait pas voler haut. Mais c'est ensuite que je me suis vraiment enervé à voir la façon superficielle et franchement politisée dont l'auteur balance des chiffres, des affirmations, des contre-vérités, le tout interprétés dans une optique unique. Et même si la plupart des chiffres sont corrects, la façon dont ils sont interprétés est souvent complètement fausse. Et même si certaines affirmations sont correctes, certains raccourcis sont assez édifiants. Sans mentir, certaines rapides associations d'idées assenées par l'auteur me font atrocement penser à d'autres associations d'idées pronées par l'Extrême-Droite sauf que d'un côté les maux viennent de l'ultra-libéralisme et de l'autre les mêmes maux viennent de l'immigration et des profiteurs du système. L'auteur agite le scandale, attise la culpabilité de l'inactif politique, énumère les atrocités qui ont lieu dans le monde pour dénoncer le consommateur français qui est un coupable passif. Bref, les 2/3 de ces deux BDs ne sont rien d'autre qu'un tract politique et franchement j'ai détesté ça. Et pourtant, il y a là nombre de faits indéniables, vrais et tout autant de raisons de vraiment devenir militant et de combattre la façon dont le monde se déshumanise et revient à ce régime féodal qu'il n'a quasiment jamais quitté mais qui est maintenant devenu particulièrement insidieux et insaisissable. Mais la façon dont ces faits sont présentés, ou plutôt assenés comme des vérités suprêmes avec des raisonnements sans contrepartie possible, m'a franchement rebuté plus que motivé. Il y a cependant différentes choses qui m'ont un peu plus intéressé et moins énervé. Les quelques témoignages directs et sans interprétation forcée de ses voyages en Croatie et au Chiapas. Son opinion sur l'anti-américanisme et les vertus des films de Hollywood. Et enfin les derniers chapitres du deuxième tome où l'auteur parle de faits trop récents (par rapport au moment où il a écrit le livre) pour avoir la possibilité de les interpréter de manière trop flagrante. Mais dans les dernières pages, le militantisme revient (eh oui, c'est grâce à ATTAC et à personne d'autre que les occidentaux commencent à échapper à la pensée unique, merci ATTAC) et mon enervement est revenu avec. Bref, l'auteur finit son pamphlet par son désir de "gagner la guerre", il ne m'a en tout cas pas gagné à sa cause.

Garduno... voilà une BD pleine de bons sentiments mais qui utilise des procédés trop malhonnêtes pour me plaire. Tout dans ce livre est manipulation : manipulation des chiffres, tout d'abord, soit erronés soit interprétés de façon bien trop rapide et simpliste. Et manipulation par l'image parfois franchement limite, comme cette revisitation de l'histoire du chocolat en passant par les camps de concentration. Ou bien toutes ces nombreuses fois où Squarzoni accole à son texte une image qui n'a rien à voir mais qui en modifie profondément le sens. Ou encore manipulation dans le propos, avec un nombre incroyable de racourcis faciles. Au final, on a l'impression de tenir un livre de propagande grossière et peu convaincante. Comme en plus le dessin n'est pas terrible, que la narration est bancale et que la voix off est omniprésente, il n'y a à mes yeux pas grand chose à sauver de cette BD... si ce n'est qu'elle réveille, et que l'auteur est visiblement sincère. Mais bon, autant écouter l'émission "là-bas si j'y suis" de France Inter, qui poursuit le même but mais d'une façon nettement plus convaincante et intelligente.
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