Les Pestiférés
En 1720, la peste éclate à Marseille. Un quartier isolé sur une colline va essayer de survivre à cette terrible épidémie.
1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Adaptations de romans en BD Maladies et épidémies Marcel Pagnol Marseille
En 1720, à Marseille, la découverte de trois cadavres va bouleverser la vie tranquille de la communauté dirigée par Maître Pancrace. En effet, la peste est aux portes de la ville ! Bientôt, tous les quartiers de Marseille se replient sur eux-mêmes. Des barricades sont érigées et on ne laisse plus ni sortir ni entrer personne. Dans le quartier de Maître Pancrace, bien que tous se sentent en sécurité, le caractère des reclus s’assombrit chaque jour. L’ennui et la peur commencent bientôt à dérégler les mœurs des bonnes gens… Les Pestiférés est une œuvre posthume de Marcel Pagnol dont le texte fut retrouvé dans ses tiroirs. Une partie de ce récit a été publiée dans Le Temps des amours. Pour la première fois, les lecteurs pourront en découvrir la fin que Pagnol avait racontée à ses proches.
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Date de parution | 06 Mars 2019 |
Statut histoire | One shot (édition du tricentenaire prévue en mai 2020) 1 tome paru |
Les avis
Ce n'est pas l'opus de la collection que j'ai préféré. C'est dommage car l'épisode historique de la peste de 1720 à Marseille et dans les régions avoisinantes est très intéressant sur plus d'un point. De plus cet ouvrage paru en 2019 met en perspective la pandémie du Covid 19 que le monde a subi l'année suivante. Le scénario de Marcel Pagnol crée une fiction à valeur utopique à partir des événements dramatiques de 1720. Le scénario proposé par Scotto et Stoffel travaille en trois dimensions: une fiction provençale, un récit historique et une vision politique pour conclure. La fiction provençale s'appuie sur la description des habitants de ce petit quartier dans les hauteurs de Marseille. Le paradoxe est que le personnage principal est assez froid, tout en argumentation parfois contestable, un peu du genre Yaka-Faucon. Les personnages secondaires n'apportent pas vraiment à la dramaturgie du contexte (sauf le pauvre drapier qui tourne au burlesque) à tel point que le récit crée souvent une ambiance assez décalée avec le drame de la ville en proposant un humour parfois incongru. Je ne suis jamais rentré dans cette ambiance quasi festive des habitants du quartier. Le récit historique est malheureusement parsemé d'imprécisions voire d'erreurs importantes ( "La peste de 1720 dura sept ans..." p 128 (et non)). Ensuite l'introduction de la peste aurait mérité quelques pages plus détaillées. En effet si les responsabilités et les négligences du capitaine Chataud et du premier échevin Estelle semblent établies l'histoire du périple du navire, de ses patentes et des morts à bord montre un parcours plus complexe que le laisse supposé le scénario. Enfin l'utopie finale ne m'a pas convaincu. D'ailleurs le modèle proposé par Pancrace qui renvoie aux hommes des cavernes chasseurs/cueilleurs d'une communauté autarcique et refermée sur elle même qui évite les risques et les contraintes ne m'a pas spécialement séduit. Ce modèle est le contraire d'une société ouverte à l'échange même si elle prend les risques d'une pandémie. Le graphisme de Wambre est original. J'ai bien aimé ses gros plans de visages très expressifs mais je n'ai pas été convaincu par ses scènes d'arrières plans ou de foules que je ne trouve pas assez détaillées ou abouties. Par contre le découpage donne un bon dynamisme à la narration malgré quelques passages qui tirent en longueur. Une lecture un peu décevante et superficielle sur une thématique toujours d'actualité
2.5 Une oeuvre inachevée de Pagnol (mais vous inquiétez pas, il avait dit la fin à son entourage et c'est repris le plus fidèlement par la BD si j'ai bien compris) qui se passe lorsque Marseille a été victime de la peste. Que ça fait peur tout ça, heureusement que dans notre monde moderne ce genre de chose ne va jamais arriver ! Plus sérieusement, disons que la bande dessinée est passée malheureusement d'actualité un an seulement après sa sortie. Un bon point pour cet album est que contrairement à d'autres titres de Pagnol parus chez l'éditeur, les personnages ne jouent pas comme des acteurs de théâtre ce qui a tendance à m'énerver lorsque je lis une BD. Le geste des personnages est naturel et ne semble pas surjoué. Quant au scénario, il y a de bons moments, mais je ne l'ai pas trouvé particulièrement prenant. Il n'y a que les dernières pages qui m'ont captivé. Le récit m'a paru long et les personnages ne sont pas très attachants. Il y a de l'humour noir, comme lorsqu'un type demande à un mourant de la peste de venir mourir devant sa porte pour éloigner les voleurs ! Je pense que les fans de Pagnol vont plus accrocher que moi.
J’ai découvert cette BD il y a peu et le moins qu’on puisse dire est qu’elle prend une dimension particulière dans le contexte actuel de pandémie et de confinement. Cette œuvre inachevée de Pagnol a pu être terminée grâce au fait que celui-ci avait raconté la fin à sa femme et c’est grâce à Nicolas Pagnol, petit-fils de Marcel, que la BD a pu être réalisée. La trame de l’histoire se base sur un fait réel : l’épidémie de peste qui sévit à Marseille en 1720 et qui eut des conséquences dramatiques. On y suit les habitants d’un quartier isolé qui tentent de survivre au fléau contre lequel il n’existait aucun remède à l’époque. On y retrouve bien sûr le style de Pagnol avec sa truculence, son anticléricalisme et ses personnages hauts en couleur mais le propos est assez différent de ses autres œuvres car il s’agit ici d’un drame basé sur des événements qui se sont réellement passés et où l’on côtoie sans cesse la mort, ce qui n’empêche pas des touches d’humour à certains moments. L’intrigue est extrêmement bien construite, les motivations de chacun sont très plausibles et les rebondissements nombreux jusqu’à un final inattendu. Vous l’aurez compris : cette BD est un chef d’œuvre qui montre ce qu’était une épidémie au début du XVIIIème siècle. Lecture à conseiller à tous - sauf aux âmes sensibles et stressées par la pandémie actuelle, qui, même si elle est sévère et dramatique pour beaucoup, n’est en rien comparable avec ce qui pouvait se passer à une époque où la médecine était encore embryonnaire.
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