Les Oiseaux ne se retournent pas
Angoulême 2021 : Prix des lycées Au moins un quart des personnes exilées en Europe sont des mineurs isolés. Ils fuient la même barbarie que les adultes. Que se passe-t-il dans la tête d’un enfant qui échappe à la guerre ? C’est la question qui traverse ce récit.
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Un jour, la décision a été prise : Amel, orpheline de 12 ans, partira. Il n’est pas ici question de choix : son pays est en guerre. Malheureusement, rien ne se déroule comme prévu. À la frontière, Amel perd la famille chargée de l’accompagner et se retrouve seule. Sur sa route, elle rencontre Bacem, un déserteur et joueur de oud. Ensemble, l’enfant et le soldat apprennent à se reconstruire.
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Date de parution | 18 Mars 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Esthétiquement, c’est vraiment réussi, très joli. Des pages aux bords décorés d’arabesques ou de motifs floraux, avec des oiseaux – réels ou stylisés – incarnant les migrations (et qui accompagnent l’héroïne durant tout son périple), le tout avec une omniprésence du Noir, sur lequel se détachent, parfois de petites touches de couleur (rouges, bleues), l’habillage est assez chouette. Au milieu de tout ça, un dessin simple et épuré, très lisible, avare de détails pour les décors, avec absence du gaufrier traditionnel. Un dessin d’aspect fragile, mais qui s’avère au final fort. Le récit joue aussi sur cette ambivalence. Le sujet des migrants clandestins, qui fuient la guerre est grave, mais il est ici traité avec des textes poétiques, des allégories parfois, autour d’une gamine, Amel, accompagnée par un ancien soldat joueur d’oud, qui fuit la guerre et son pays donc, en espérant rejoindre Paris. C’est un récit touchant, qui traite d’un sujet sensible et difficile de façon légère. Même si cette légèreté s’accompagne parfois d’un certain angélisme, de quelques facilités (Amel est quand bien dégourdie pour une gamine de 12 ans n’étant jamais sorti de sa région, et, en plus des oiseaux, des anges semblent veiller sur elle). Mais c’est une lecture plaisante. Et un album globalement réussi (et joli à regarder).
2.5 J'ai trouvé cet album franchement moyen. Je pense que c'est lié en partie au fait que j'avais déjà lu plusieurs bandes dessinées traitant des mêmes sujets de l'album et en mieux. J'ai tout de même trouvé des qualités à l'album. Le dessin est absolument superbe à regarder, la narration est bien maitrisée et le côté poétique m'a plu. Seulement voilà je n'ai pas ressenti de l'empathie face à ce que vivait l'héroïne et le récit ne m'a pas vraiment emballé. J'ai trouvé que les thèmes étaient mieux abordés et plus profonds dans d'autres séries. Et comme l'a dit Ro, il y a de grosses facilités dans le scénario. Cela se laisse lire, mais ce n'est pas mémorable et il y a de bien meilleurs albums sur la situation qui se passe au Moyen-Orient.
Les Oiseaux ne se retournent pas n'est pas la première BD racontant le périple d'un enfant fuyant son pays en guerre pour rallier clandestinement un pays Européen. On peut citer Les Ombres ou encore L'Odyssée d'Hakim, mais en réalité on pourrait citer une bonne partie des séries du thème Immigration Clandestine. Cet album là se démarque toutefois par deux aspects. D'abord, l'héroïne est une jeune fille de 12 ans seulement, qui se retrouve toute seule en quittant son pays qui n'est pas nommé mais qu'on imagine pouvoir être la Syrie ou l'Irak. Ensuite son périple est émaillé de musique et de beaucoup de poésie qui transparaissent dans la BD sous la forme de poèmes en arabe et en persan, et d'une ode à la musique qui relie les hommes. Et cela se reflète dans le graphisme et la mise en page qui jouent beaucoup sur cet esthétisme. J'ai été touché par les premiers chapitres de ce récit. De voir cette enfant quitter sa famille et son monde est déchirant, et l'angoisse prend à la gorge quand elle se retrouve soudain séparée de ceux qui l'accompagnaient et sans plus de moyen de les contacter. On se rend compte alors de la fragilité d'une telle expédition et du risque énorme pour les mineurs isolés. Paradoxalement, j'ai trouvé que la suite des évènements se révélait trop facile. Certes, elle évite maints dangers et réussit à faire des rencontres salvatrices, mais je n'ai pas réussi à comprendre comment elle a pu se débrouiller pour passer si facilement les frontières et trouver l'argent pour les passeurs, pour les transports et ne serait-ce que pour se nourrir tout simplement. De même, l'apprentissage de l'oud, cet instrument de musique, me parait un peu rapide. Est-ce une histoire vraie ? Si oui, je suis curieux de comprendre comment les choses se sont passées concrètement car l'équilibre entre les dangers présentés et la réussite de l'expédition me parait bancal tant que je n'en sais pas davantage. Mais sans doute l'auteure ne voulait-elle pas s'appesantir sur des sujets aussi terre à terre et se focaliser plutôt sur l'aspect poétique et humain de son récit. Même si j'ai préféré la première partie de l'album au reste, je me suis laissé porter par cette lecture que j'ai trouvé belle et assez évocatrice, avec une nouvelle fois une possibilité d'ouvrir les yeux sur la misère des immigrants clandestins et sur le fait qu'il s'agisse d'humains comme vous et moi qui n'ont pas eu d'autre choix que de fuir leur pays et chercher refuge dans les pays européens.
"Les oiseaux ne se retournent pas" nous fait chausser les bottes de sept lieues d'une jeune fille de 12 ans que la guerre qui sévit dans son pays oblige à fuir. Sa famille la confie à des amis qui eux aussi vont tenter de s'enfuir en attendant que les choses s'arrangent. Rien ne se passera forcément comme prévu et la jeune Amel qui a tout perdu, même son identité qu'on aura modifiée pour lui faire faire de faux papiers, va se retrouver jetée sur les routes parmi les cortèges de réfugiés, ne connaissant personne. Les mauvaises rencontres sont légions et "faire confiance" est bien la chose la plus ardue que cette jeune gamine tente encore de faire... C'est sur la route de ce parcours du combattant qu'elle va faire la rencontre de Bacem, un militaire déserteur, joueur de oud. C'est cet instrument qui va recréer le seul lien de confiance que Amel cherche tant. Un peu à la façon du renard du Petit Prince, il leur faudra le temps de s'apprivoiser et malgré leurs blessures respectives c'est grâce à la musique et à la poésie que nos deux oiseaux vont réussir à se reconstruire doucement pour parvenir jusqu'à Paris... Le récit est vraiment bien construit en nous mettant à la place de cette jeune enfant, avec sa vision de ce qui lui arrive. Les illustrations de Nadia Nakhlé ont un côté illustration pour livre jeunesse loin d'être déplaisant et qui colle parfaitement avec l'angle de vue de son récit. Si son trait est simple, elle joue de son noir et blanc dominant pour glisser une ou deux touches de couleurs tranchées par planche qui leur donnent un contraste plaisant. Et puis viennent par moment se glisser ces bordures ou arabesques très fines qui donnent par moment cette respiration poétique et onirique salvatrices pour la jeune Amel. Malgré toutes ces qualités, j'ai apprécié cet album mais sans vraiment réussir à développer une réelle empathie pour Amel, ce qui est un peu frustrant dans ce genre de récit. Cela reste un bel et bon album à découvrir.
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