Tendre Violette
"Tendre Violette" est l'une des séries mythiques des années 80, ode à la féminité et à la liberté, un hymne à l'indépendance, dû à un Servais qui créait, alors, un véritable style. Un petit bijou, que l'on redécouvre avec un immense bonheur.
Les années (A SUIVRE) Servais
Croyances rurales, légendes et sorcellerie sont au coeur de cette histoire qui nous fait retrouver la volontaire et libre Violette. Violette vit seule, au fond de la forêt. Violette vit libre, une bouteille à la main. Elle connaît les plantes, les animaux, les lois de la nature. Les hommes la cherchent souvent, la trouvent aussi mais ne peuvent pas l'attraper, en tout cas pas plus que ça ; par-ci, par-là, au gré de ses promenades, sans contraintes, mais pas la peine d'essayer de la boucler dans un château, de la ligoter dans une robe et un corset, même si on l'aime et qu'on a les meilleures intentions du monde. Les femmes qu'elle fait cocues la haïssent et Violette rit, sa bouteille à la main. Parfois, on cherche aussi vraiment à lui faire du mal, l'accusant de tous les vices et de tous les crimes. Violette sait que, pour rester libre, il lui faudra souvent payer le prix fort.
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Date de parution | Janvier 1982 |
Statut histoire | Une histoire par tome (parfois une histoire en deux tomes) 7 tomes parus |
Les avis
Violette est une histoire passionnante, avec un dessin très fin qui dénote de la décadence (à mon sens) actuelle. Et non, ça n'a pas mal vieilli. J'ai 22 ans, découvert Servais l'année dernière : il est désormais mon auteur préféré. Si vous cherchez une histoire d'action, avec des personnages qui ont un destin extraordinaire, qui sont des "élus", qui courent dans tous les sens pour sauver leur peau, alors ne lisez pas Servais. Si vous cherchez des petites histoires empruntes de douceur, de nature et de paganisme, avec des personnages humbles qui prennent le temps d'exister, de regarder la nature se mouvoir autour d'eux (et en eux), qui n'ont pas d'aspiration à devenir des héros ou des gouverneurs (politiques ou financiers) mais qui veulent seulement faire leur temps, apprendre, comprendre et aimer, alors Servais est fait pour vous. Surtout que dans ses derniers ouvrages (L'Assassin qui parle aux oiseaux, Le Jardin des glaces, Les Chemins de Compostelle...), l'auteur agrémente ses histoires de véritables enseignements sur la nature et les techniques artisanales. C'est un véritable message que Servais s'obstine à faire passer, toujours de manière très douce. Un régal pour les personnes en quête de sérénité dans ce monde qui court à sa perte.
Cette Bd apparue en 1979 dans le mensuel A Suivre, est représentative des bandes à héroïnes libérées qui s'affirmaient au début des années 80, telles Ada, Félina, Brelan de Dames ou Aria. Cette Violette indépendante et solitaire qui vit dans une cabane au sein d'une forêt des Ardennes belges, rejoint plusieurs héroïnes de romans contemporains du début du 20ème siècle qui déjà montraient des femmes libérées peu farouches et profitant d'amants de passage. Elle préfère cette vie plutôt que de tomber dans les bras du châtelain local qui ne lui offrirait qu'une vie de recluse et d'épouse soumise. On est en plus dans un milieu rural, au début du 20ème siècle, à une époque où les conventions sociales, assorties des commérages paysans sont tous à l'encontre de cette vie indépendante en marge de la société menée par Violette, qui s'attache solidement à sa liberté. Tout ceci est très bien rendu par les auteurs, ils savent dépeindre dans des scénarios pleins de vérité les caractères et les excès de ces femmes de village qui n'aiment évidemment pas cette fille énigmatique et son mode de vie, la traitant de sorcière, de catin et de croqueuse d'hommes. A cela s'ajoute quelques éléments de sorcellerie qui sont peut-être un peu de trop, le sujet étant suffisamment riche pour alimenter ces histoires. Malgré la peinture très juste de cette chronique paysanne, je ne suis pas assez passionné, je trouve que certaines situations se répètent trop et que les auteurs auraient pu traiter ce sujet en un roman graphique d'une centaine de pages, plutôt qu'en série, l'impact aurait été plus fort, ce qui était d'ailleurs la spécialité du magazine A Suivre, rappelons-nous Ici même ou Bran Ruz.... D'autre part, au niveau graphique, je ne suis pas un grand fan de Servais, mais j'aime son dessin quand même, il excelle ici à recréer des décors champêtres et villageois précis, grâce à un noir et blanc travaillé qui imite par endroits certaines gravures anciennes, mais il rate parfois certains personnages, fait des petites erreurs anatomiques ou de perspective ; ceci dit, je préfère la version noir et blanc à la version couleur de ses albums, ça donne plus de force et de mystère aux récits.
Je n'ai pas trop accroché. Les deux premiers albums constitués d'histoires courtes m'ont été pénibles à lire. Les scénarii m'ont semblé conventionnels et on retrouve les mêmes thèmes (la liberté, l'hypocrisie des bourgeois) encore et encore. De plus, j'ai eu parfois du mal à comprendre ce qui se passait à cause d'une narration pas très bonne. Quelqu'un peut m'expliquer les deux dernières pages de la première histoire du tome 1 ? Les histoires un peu plus longues sont mieux, mais je n'accroche toujours pas et je lisais sans passion. J'ai définitivement arrêté ma lecture lorsque le fantastique apparait. J'ai l'impression que ça ne va pas avec le style qu'on retrouvait dans les premières histoires. On dirait que ça vient d'une autre série.
J’ai beaucoup apprécié les dessins. Très beau, précis avec un soucis du détail. Par contre coté intrigue, c’est franchement… au risque d’en décevoir certain... très chiant ! A l’aube du 20ieme siècle, des histoires d’une jeune femme vivant dans les bois, buvant du vin à en être saoule et bai…t quand l’envie lui prend avec n’importe qui… Une bonne BD de années 80...bof
J'ai lu la plupart des oeuvres de Servais et je possède moi-même quelques-uns de ces titres qui font régulièrement appel à deux thèmes majeurs : la femme et la nature. Je n'avais jamais lu l'oeuvre par laquelle tout a commencé à savoir "Tendre Violette". J'y retrouve immédiatement les aspects de plusieurs héroïnes qu'on a pu côtoyer. Violette est véritablement un condensé de toutes celles qui ont existé par la suite (Lova, Fanchon etc...). La première réflexion qui m'a traversé l'esprit est qu'une telle femme ne peut avoir existé en dépit de ce qu'indique le scénariste : une belle jeune femme un peu sauvage qui vit dans la forêt et qui chasse aussi bien le lapin que les hommes. Cela résonne presque comme un fantasme entre légèreté et séduction. Mais pourquoi pas après tout ? Puis, je découvre que le dessin de Servais est toujours aussi magnifique aussi bien à ses débuts qu'à sa toute dernière oeuvre. Il n'a pas beaucoup évolué d'un point de vue graphique hormis une précision plus marquée. Cependant, en avait-il besoin ? C'est une beauté du trait comme innée. On passe un très agréable moment de lecture au cours de ces sept volumes qui composent actuellement la série. Visiblement, l'auteur y tient, lui qui dépasse rarement les diptyques. Les deux premiers tomes sont de courtes nouvelles qui nous plongent dans l'univers des villageois dans lequel évolue difficilement la belle Violette et ce n'est pas toujours très glorieux pour le monde paysan. Le tome 3 est résolument dramatique autour de la grossesse mouvementée de Violette avec l'un de ses plus grands amours à savoir Bourguignon. Le quatrième tome nous fait découvrir l'influence de la guerre quand la Prusse avait envahit les villages du Nord et de l'Est de la France durant la première guerre mondiale. La consonance devient également historique. Il est dommage que le cinquième tome qui porte sur l'un des personnages récurrent de la série à savoir la mystique Lucie voit s'introduire une bonne dose de fantastique qui dénature un peu le propos de cette série. Les deux derniers tomes forment un diptyque qui nous en révèle un peu plus sur les compétences de Violette avec son lot d'énigme et de mystère. Elle apparaît d'ailleurs comme plus mâture et moins insouciante qu'à ses débuts où elle vivait d'amour et d'eau fraîche comme dans les contes. Il faut dire que 25 ans séparent le premier et le dernier tome. Chapeau pour l'auteur qui a su conserver une certaine fraîcheur et une héroïne mythique avec toujours la même magie du trait.
Tendre Violette est une bd bien agréable à lire. On se retrouve plongé dans l'ambiance des campagnes du début du siècle dernier à travers les aventures de Violette, une jeune femme bien dans sa peau qui décide de vivre sa vie comme elle l'entend à une époque où ce n'était pas forcément de bon ton. Au niveau du scénario, les histoires oscillent entre le bien et le moyen autour d'anecdotes sur la vie de campagne, les croyances populaires et parfois un peu ésotérisme. Le point fort étant encore une fois la capacité du récit à nous plonger dans la vie de Violette. D'un point de vue dessin, le trait est fin et détaillé. Un style très agréable que j'apprécie beaucoup. Une série à lire.
L’héroïne fétiche de Servais est une jeune femme belle et libre à une époque où cela ne se faisait pas. Elle se retrouve donc qualifiée de tous les défauts de la terre (sorcière et putain) et attire tous les hommes de la région. A partir de ce créneau, Servais fera vivre à Violette diverses aventures, courtes et en noir et blanc à ses débuts pour devenir de plus en plus longues et colorisées à l’heure actuelle. A noter que les premiers tomes ont depuis été réédités en couleur. A nouveau, on retrouve les principales qualités et les défauts récurrents de l’auteur dans cette collection. Au niveau des qualités, un trait fin, académique, que je trouve personnellement superbe. Le passage du noir et blanc à la couleur s’est fait en douceur mais je préfère la version noir et blanc des premiers tomes à sa version colorisée. La nostalgie, sans doute. Autre qualité, la faculté de Servais à recréer l’esprit des campagnes de nos grands-mères. La vie décrite est très crédible et cette authenticité est, à mes yeux, le principal atout de la série. Dernier gros atout de Violette : elle-même. Le personnage est aussi charmeur qu’attachant. Malheureusement, la série a également ses défauts. Et principalement, un manque de qualité au niveau des scénarios. On oscille entre nouvelles champêtres, légendes locales et « fantastique campagnard » (sorcières, diable et fantômes). Et si les premières sont assez plaisantes quoi que conventionnelles, les autres ne me convainquent pas vraiment. J’aurais préféré que Violette reste un être humain « normal » mal vu par ses contemporaines car trop libre et indépendante plutôt que cette espèce de femme-sorcière assise entre deux chaises. C’est une opinion personnelle mais comme je l’ai dit, c’est l’aspect «campagne authentique de nos grand-mères » qui me séduit le plus dans cette collection et la série perd de sa crédibilité dès qu’elle donne foi aux légendes de l’époque. Un avis partagé donc, et une fois de plus un Servais qui ne me convainc pas totalement malgré de grandes qualités. Je reste donc dans les eaux tièdes d’un 3/5. Une série à n'acheter qu'après un essai préalable.
Passage chez mon libraire ce matin... Tiens : une "pub" pour le nouveau "Tendre Violette" de Servais (au dessin). Ca fait quand même bien trois ans qu'elle avait disparu de la circulation. J'ai commandé... Violette ?... Elle fait son apparition dans le mensuel "A suivre", n° 15 d'Avril 1979 (hein, déjà 27 ans !?!...) Une bonne suite d'histoires que j'ai surtout appréciées pour le graphisme. Servais y va d'un trait délicieusement "rétro", réaliste, sensible ; le tout au service d'un scénario bien original de Dewamme. Cette connivence -palpable- d'auteurs m'a fait aimer de suite l'univers ainsi créé ; un univers fait de poésie et de douceur. Une bien bonne série "paysanne", une vraie "création" qui mêle le réalisme de tous les jours à cette bonne vieille sorcellerie dont on parle encore, le soir, au coin d'un feu de bois, dans cette petite région de la Belgique que l'on appelle "La Gaume". Bien fait.
"Tendre Violette" est une bd attirante et étrange à ses heures car elle sait bien manier le dur quotidien de la héroïne sans oublier de nous faire souvent rêver ou sourire. Ces petites histoires à travers les balades de la Violette se lisent très facilement et sont tout simplement rafraîchissantes. Sans nier le fait que la bd ait vieilli, je trouve que toutes les petites histoires de Servais et Dewamme sont bien réussies. Par ailleurs, j'ai lu "Tendre Violette" dans la première édition en noir et blanc et dans un seul gros album. J'ai par hasard un jour croisé la réédition que j'ai feuilletée... Quel dommage qu'elle ait été colorisée! Le dessin réaliste, mais agréable de Servais est beaucoup plus adapté au noir et blanc d'autant plus que la trame se passant il y a une soixantaine d'années colle encore plus aux simples traits. Un bon 3/5 pour cette femme libérée avant l'heure!
Je n'ai lu que l'ancienne édition de cette série, celle en noir et blanc. Je ne suis guère attaché au dessin de Servais car je n'aime pas le style réaliste, mais je dois lui avouer un certain talent et des planches très agréables à regarder et à lire. Je ne sais pas si la couleur était indispensable pour la réédition mais en tous cas ça se lit très bien. Le scénario de Dewamme contient des thématiques assez chères à Servais : la liberté, la féminité, la nature (thèmes qu'il partage pas mal avec Comes, à ma connaissance). Ce sont des histoires plus ou moins courtes, en général simples et "naturelles" aussi bien dans leur contenu que dans leur narration. Ca se lit bien, c'est agréable, cela donne une vision à la fois réaliste, jolie et rebelle des campagnes de notre proche passé, des relations entre les gens à l'époque, et l'image d'une jeune femme belle, forte et libre à tout crin. Je n'ai pas vraiment été passionné par la lecture de ces histoires, pas plus qu'elles ne m'ont vraiment marquées, mais je trouve le tout agréable et sympathique. Ceci étant dit, je ne conseille pas vraiment l'achat de la nouvelle édition. Comparée à l'ancienne, les tomes ont été divisés pour en créer plus au lieu de plus gros albums avec plus d'histoires d'un coup : le prix s'en trouve alors nettement augmenté et je n'apprécie guère ce choix.
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