Une histoire corse
Un gros plan sur la société corse du siècle dernier
La Corse
Comme tous les étés, Catherine passe ses vacances dans la maison familiale en Corse. Surprise un soir par l'un de ces orages dont seule l'île de Beauté a le secret, elle trouve refuge dans la voiture d'Antoine. Après une rapide discussion, elle découvre que ce charmant inconnu n'est autre que son demi-frère caché ! Dans la grande tradition de l'omerta corse, l'existence de ce frère lui a été dissimulée depuis plus de 20 ans. Antoine savait et Catherine cherche à comprendre. Alors qu'ils décident de rattraper le temps perdu, ils exhument peu à peu d'autres secrets de famille. Mais certains feraient peut-être mieux de rester enfouis... Dodo, Corse d'origine, s'inspire de ses souvenirs d'enfance et des archétypes locaux que sont l'omerta, la vendetta, le clanisme ou le nationalisme, pour raconter une tragédie familiale typiquement corse. Un récit doux-amer sur les destins brisés et les liens à reconstruire, magnifié par le dessin tout en subtilité de Glen Chapron. Texte : Editeur.
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Date de parution | 04 Avril 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis un peu ennuyé pour ma note, j’ai vraiment beaucoup aimé mais d’un autre côté les personnages ne m’ont pas parlé et je n’ai pas été bien surpris par l’histoire à la vue du titre. Je vous laisse à votre propre imagination sur ce point, reste que c’est bien plaisant à suivre. A aucun moment je ne me suis ennuyé, c’est bien séquencé et ça se lit très facilement. Plus que l’histoire, c’est vraiment le dessin et couleurs qui m’ont accroché. J’ai trouvé cette partie sans faute, fluide et lisible. Ça ajoute pas mal de charme à l’ensemble. Je ne mets que 3* mais qui tire bien vers le haut, ne boudez pas la lecture si vous en avez l’occasion.
Une jeune femme découvre le passé de sa mère, et retrouve par le plus grand des hasards un demi-frère dont elle ignorait l’existence. Le début me faisait craindre un roman graphique un peu trop sirupeux, manquant et de fond et de rythme, larmoyant. Mais en fait cette première partie se laisse lire, et la seconde moitié de l’histoire voit l’intrigue partir dans une autre direction, se densifier, en collant à l’actualité et à la réalité politique et criminelle souvent attachée – à juste titre il faut le dire ! – à la Corse. Le dessin, proche de crayonnés améliorés souvent, est plutôt agréable. Fluide, dynamique et léger, il accompagne bien cette histoire qui se révèle bien plus dramatique qu’elle n’y paraissait au départ.
En tout premier lieu, et c'est ce qui me saute le plus directement aux yeux, c'est le dessin de la BD. Une merveille graphique, à mes yeux, totalement dans mon style. Je reconnais des petits airs de Pedrosa de ci, de là, mais le graphisme à une patte unique et personnelle. Le rendu crayonné, le trait charbonneux, les couleurs magnifiquement rendue ... Non, réellement j'ai trouvé ce dessin impeccable. Une vraie réussite qui vaut déjà le coup d’œil. Après, cela n'est pas suffisant à en faire une bonne œuvre, et je dois dire que le scénario m'a bien plu aussi. L'histoire tourne autour des secrets de familles, ces fameux secrets bien gardés par les gens pendant des années. Et bien que ce genre d'histoire ne m'attire pas plus que cela, j'ai bien aimé la façon dont cela permet de faire un certain portrait de la Corse. Pas le plus fidèle ou le plus exact, mais un portrait soulignant quelques côtés derrière la façade de "L'île de beauté". Avec un petit rappel de ces fameuses routes maritimes qui ne transportent pas que des humains. L'histoire a quelques rebondissements, et un basculement progressif d'un début mélodramatique et émotionnel vers une fin plus sombre. Mais j'ai beaucoup aimé découvrir ces personnages, et je les ai trouvé touchants dans leurs relations et leurs histoires. Certes, j'ai senti venir quelques unes des révélations finales, mais ce n'est pas la chute qui compte. C'est cette progression dans les secrets de famille et les non-dits qui plait beaucoup. Une histoire que je recommande, servie par un dessin qui me tape décidément dans l’œil ! Vraiment, je suis conquis.
Décidément j'apprécie les BD qui se passent en Corse ! Depuis l'humour plein de cliché d'Astérix en Corse ou de l'enquête corse, à la gravité du juge bienveillant de l'île des justes, de la caricature efficace au dessin réaliste et classique. Ici nous sommes dans la vraie vie, avec ses hauts et ses bas, ses ralentissements et ses accélérations, dans un dessin très contemporain. Pourquoi contemporain ? Parce que les techniques d'aujourd'hui aboutissent à des effets qu'on aurait eu difficilement il y a ne serait-ce que 10 ans, superposition de crayon de couleur et colorisation numérique, par exemple. Les périodes du passé sont donc rendues dans un mélange de sanguine et de crayon noir, alors que le présent s'épanouit dans de belles couleurs chaudes. Mais passons sur ces considérations techniques : le scénario est parfaitement mené autour d'une sorte d'enquête que la jeune héroïne mène sur l'histoire de sa famille. Une première partie émouvante et sensuelle et une seconde qui nous conduit jusqu'au drame. Les dialogues très sensibles, les enchainements du récit, les flash-back (un peu moins réussis esthétiquement mais indispensables à la compréhension) et le format confortable (couverture satinée, 134 pages) m'ont particulièrement séduit. On ressort ému, repu de la richesse des situations et du tempérament des personnages. En revanche cela reste très classique. Donc pour ceux qui sont avides de révolutions bédéïstiques, passez votre chemin.
En bandes dessinées, la Corse a d’abord été abordée pour le grand public sous l’angle de la dérision et du second degré (Astérix en Corse, l’Enquête Corse). Mais rarement sous l’angle sociétal. C’est ce à quoi se sont attelés Marie Dominique Nicolai alias Dodo et Glen Chapron sur 136 pages. A partir d’une histoire toute simple, celle d’une étudiante venue en vacances en Corse, les auteurs vont nous permettre de traverser la société corse à partir de la période coloniale jusqu’au milieu des années 80. Tout y passe. La forte présence corse dans les colonies du fait de la misère régnant dans l’île. Le fonctionnement clanique de la société corse. L’influence corse dans la voyoucratie marseillaise. La naissance du mouvement nationaliste, et le rôle trouble de l’État vis à vis de ces différentes mouvances. Les auteurs parviennent plutôt bien à nous restituer cette Corse sans verser dans la caricature, ce qui est loin d’être évident. J’avoue que je ne connaissais pas les auteurs et notamment pas le dessinateur. J’ai été en effet agréablement surpris par le dessin de Chapron qui m’a immédiatement rappelé celui de Manuele Fior, fauve d’or à Angoulême, Chloé Cruchaudet ou même Cyril Pedrosa. Un dessin semi réaliste, mis en valeur par de jolies couleurs pastel les variant selon les époques puisqu’il y a de nombreux flash-backs dans cet album. J’avoue être tombé sur cette bande dessinée tout à fait par hasard. On ne peut évidemment pas lire ni être informé des plus de 4200 parutions en bd chaque année. Sans doute passe-t-on à côté de très bons albums. C’est donc avec plaisir que j’ai achevé ma lecture. J’espère qu’il en sera de même pour d’autres lecteurs qui découvriront cet album.
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