Caramel et Romulus

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Un voyage décalé et plein de rebondissements dans un monde fantastique et onirique, imaginé par Sirius.


Journal Spirou Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis

Tout commence lorsque Caramel et son cousin Pile, poursuivis par un étrange détective du nom de Romulus, débarquent à la gare sans nom... Visitant la ville du même nom (ou plus précisément, de la même absence de nom), ils découvrent au fond d'un grenier un grand livre magique dans les pages duquel ils tombent. Les voilà partis à la découverte d'un nouveau monde, où tout peut arriver ! Hélas, Romulus les y poursuit, lui aussi ! Du haut des nuages aux profondeurs sous-marines, voilà Pile et Caramel embarqués malgré eux dans une grande course-poursuite dont ils ne comprennent ni le pourquoi, ni le comment...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Janvier 1946
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Caramel et Romulus © Le Coffre à BD 1946
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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08/05/2020 | Josq
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Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Dans le registre des pépites complètement oubliées, il me semble que Caramel et Romulus peut figurer en bonne place. Publiée dans Spirou en 1943 par Sirius juste après L'Epervier Bleu, cette bande dessinée naïve et enfantine joue à fond, au contraire de son aîné, la carte de la fantaisie. Cousin improbable d'Alice au pays des merveilles, d'Olivier Rameau ou du Petit Prince (sans l'aspect philosophique), Caramel et Romulus nous entraîne dans un monde enchanteur où tout est possible. Alors bon, soyons honnête, Sirius n'exploitera jamais à fond la dimension imaginaire de ce monde. Si l'arc narratif du génie du mal emprisonné dans sa bouteille ou celui du palais des nuages témoigne d'un bel onirisme plutôt envoûtant, la deuxième moitié du récit, à base de pirates, d'île déserte et de trafiquants de trésor retombe un peu plus dans les poncifs du récit d'aventures classique. C'est toujours plaisant à lire, mais on aurait aimé voir se perpétuer la belle fantaisie du début. Le plus gros gâchis reste quand même la mise en abyme proposée par l'auteur qui n'aboutit sur rien : le point de départ du récit est la chute de Caramel et de son cousin Pile dans un livre magique, une excellente idée qui justifie la dimension surréaliste de l'histoire, mais appelle un développement. Or, jamais dans la suite de la BD, on ne fera plus référence à ce livre magique dans lequel tout est censé se passer. Si on échappe heureusement à une chute du genre "en fait, tout ça, c'était un rêve", la fin de la bande dessinée ne voit pas nos personnages sortir du livre, comme si on avait complètement oublié que tout ça se déroulait dans un univers parallèle. Mais bon, ça n'est pas bien grave, on goûte largement le récit avec ou sans mise en abyme. Sur le modèle du conte initiatique (mais sans grande initiation ici, hormis l'arc narratif avec le génie du mal), les héros enchaînent les péripéties de manière échevelée et tout-à-fait réjouissante. Quand ils échappent à la prison du gouverneur des nuages, c'est pour mieux tomber entre les mains de pirates cruels puis entre celles de trafiquants sans scrupules. A ce niveau-là, le récit est vraiment chouette et bien mené, on a toujours envie de voir où les prochaines péripéties des personnages vont les mener. D'autant que Sirius a eu la bonne idée, pour donner un minimum de liant à ces aventures un peu foutraque de leur donner la forme d'une grande poursuite. Toute l'histoire voit nos personnages essayer d'échapper à un détective qui les prend pour des bandits. Là encore, petit gâchis scénaristique : Sirius aurait pu jouer davantage sur cette confusion, et laisser plâner le doute sur la véracité des dires du détective. Là, peu de doute sur la possibilité que les héros soient de véritables bandits. Dommage, il y aurait eu quelque chose à faire... En termes d'humour, Caramel et Romulus vogue entre deux eaux. Parfois, les gags sont originaux et plutôt bien trouvés, et parfois, c'est très attendu (encore que la chute finale, prévisible, reste drôle) voire assez lourd (le cousin Pile qui mélange les syllabes en permanence). Rien de rédhibitoire pour autant, et si l'on considère que la série s'adresse avant tout à un jeune public, ça passe pas mal. Heureusement, elle n'est pas illisible pour un public plus âgé, mais à lire avec une certaine indulgence. Le dessin, enfin, manque un peu de finesse. On est dans un style graphique très daté années 40 et force est de reconnaître que ça a pas mal vieilli aujourd'hui (plus que le dessin de couverture, en tous cas). Il s'en dégage toutefois un certain charme, un peu désuet, mais qui contribue à la magie de la bande dessinée. Ainsi, Caramel et Romulus n'a rien d'un chef-d'oeuvre, c'est avant tout une bande dessinée d'aventures très classiques, qui passe par toutes les étapes attendues du genre, mais sans être ennuyeuse pour autant. Doté d'une bonne dynamique narrative, le récit de Sirius reste léger, bon enfant, et plein de charme, pour qui aime se replonger avec nostalgie dans cette atmosphère des bandes dessinées à l'ancienne. C'est loin d'être un incontournable, mais pour le passionné et le collectionneur, ça fait largement l'affaire. Les plus mordus des mordus gagneront toutefois à se tourner vers La Fleur merveilleuse de Charlier, Goscinny et Martial, premier récit de leur saga Alain et Christine (parue dans La Libre Junior de 1953 à 1957) qui a l'avantage de maîtriser davantage la fantaisie, l'humour et l'onirisme, mais qui a le triste désavantage de n'avoir jamais été publié à ce jour...

08/05/2020 (modifier)