Les Branleurs
Tout le monde le sait grâce à ses albums : Manu Larcenet vit à la campagne et son grand ami s'appelle Jean-Yves Ferri. Sauf que ce dernier, totalement absorbé par les scénarii d'Astérix, laisse son complice bien esseulé... Avec qui partager, écrire, développer son esprit créatif ? C'est là que germe une idée incongrue : réaliser un travail à quatre mains avec... Eric Salch ! Oui, celui de Lookbook, celui qui salit tout.
Format à l’italienne Larcenet Les Arts Appliqués de Paris Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis
D'abord surpris, puis sans doute paniqué par cette proposition, Eric Salch publié dans les pages de Fluide Glacial va établir une foule de règles (« Le Dogme »), pour tenter de ne pas se laisser écraser par Larcenet. Le premier résultat de cette rencontre détonante est un livre dans lequel les deux artistes se renvoient la balle de leur talent (ou pas), entre la peur ou l'arrogance de Salch et l'humour de Larcenet, devenant vite les bien nommés branleurs du titre.
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Date de parution | 09 Février 2017 |
Statut histoire | Strips - gags 1 tome paru |
Les avis
Avec son ami Ferri, Larcenet avait déjà réalisé Correspondances, un album à quatre mains composé d'échanges par dessins interposés, envoyés par fax, où les deux auteurs se répondaient mutuellement avec beaucoup d'humour. Mais voilà, Ferri est occupé sur Asterix en ce moment, alors Larcenet est obligé de se tourner vers Eric Salch, auteur de Lookbook mais aussi de Les Meufs cool également chez Les Rêveurs. Ensemble, ils vont tenter une expérience similaire à celle de Correspondances sous la forme d'un album au format à l'italienne où ils se renvoient quelques pages de strips auxquels l'autre doit répondre par une autre poignée de pages et ainsi de suite, comme un dialogue ou une mise en scène plus globale. Ce dialogue, ils le basent volontairement ou non sur deux axes : d'une part la différence de notoriété entre les deux auteurs, Larcenet étant bien plus célèbre que Salch avec le complexe d'infériorité que cela implique forcément, et d'autre part le côté provocateur d'Eric Salch, "l'auteur qui salit tout", qui effraie Larcenet. Car Eric Salch a des velléités d'être le nouveau Reiser, ou Wolinski peut-être, de balancer des strips en quelques coups de crayons assez grossiers et d'y accumuler la provoc, avec force je-m'en-foutisme, blagues scato et autres branlettes. Outre le fait que ce soit moche, ça m'avait gonflé dans Pop corn et c'est pareil ici : je trouve ses strips d'un ennui complet, sans aucun humour, au point d'en arriver à les zapper presque dans la seconde moitié de l'album. Par contraste, les pages de Larcenet sont vraiment belles, très finement dessinées et agréables à la lecture. Il arrive à me faire rire à plusieurs occasions. Mais à devoir répondre au vide de son interlocuteur, il finit tout de même par ne plus trouver grand chose à dire et à tourner un peu en rond. L'essai n'est donc pas concluant pour moi, et alors qu'un second tome devrait sortir d'ici quelques semaines, je ne le lirai probablement pas.
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