Espèces invasives

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Atteints par un mystérieux virus, les habitants de la Terre se mettent à perdre le sommeil. Très vite, les premiers signes de chaos apparaissent…


Les petits éditeurs indépendants Maladies et épidémies

Tamaris, jeune ornithologue française, vient d’atterrir à Buenos Aires. Elle est invitée, avec six autres scientifiques internationaux, à participer à un colloque d’une semaine sur les espèces invasives. Ils sont logés dans un vieil hôtel du centre-ville au charme suranné, et tout se passe pour le mieux… si ce n’est qu’aucun d’eux n’arrive à trouver le sommeil. Ni la première nuit, ni la deuxième. Et voilà que sur toutes les chaînes, une information catastrophe tourne en boucle… Le Monde entier est frappé du même mal étrange : plus personne n’arrive à dormir. Combien de temps peut-on vivre sans sommeil ? C’est sous cette terrible interrogation, que le monde vire peu à peu dans le chaos…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Octobre 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Espèces invasives © Sarbacane 2019
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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30/05/2020 | Blue boy
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L'avatar du posteur Noirdésir

L’intrigue peut être résumée en quelques mots. Et après tout elle n’est pas essentielle. Ce qui domine ici c’est cette ambiance de fin du monde, mais aussi les réflexions que font naître les événements dramatiques qui épuisent les protagonistes : un virus inconnu empêche les gens de dormir, jusqu’à la mort. L’histoire est un quasi huis-clos, quelques spécialistes d’espèces invasives sont réunis à Buenos Aires dans un hôtel, au moment où commence la « crise », et c’est au travers de leurs regards et réactions – mises à part quelques rares « sorties » pour faire le point, tenter de récupérer des médocs – que nous vivons cet événement apocalyptique, les réflexions sur les espèces invasives, le moment où leur nuisance s’amoindrit, laissant quelques trace au moment où l’espèce humaine disparait peu à peu faute de sommeil. L’intrigue est un peu légère, et quelques-uns des scientifiques que nous suivons sont un peu trop caricaturaux (les deux Cubaines par exemple). Mais la lecture n’est pas désagréable.

04/10/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue boy

Paru en octobre de l’an dernier, ce roman graphique, après deux mois de confinement lié à un Covid-19 qui nous est tombé sur le coin de la nuque sans prévenir, prend aujourd’hui par certains aspects une dimension étonnement visionnaire. Sidérés nous avons été, tout comme le groupe de scientifiques de l’histoire, venus des quatre coins du monde pour finir confinés dans un hôtel de Buenos Aires,. Et au fond, à quoi bon puisqu’ils le découvriront très vite, le virus dont il est question n’épargne personne… face à cette intrusion de l’irrationnel, leur esprit de scientifiques cartésiens sera mis à rude épreuve… Ce huis-clos fantastique, d’une trame simplissime, est à la fois captivant et terrifiant, dans un contexte de chaos qui envahit les rues de la cité, en contraste avec le calme de l’hôtel quasi désert. Pour nos amis scientifiques, cet hôtel ne constituera hélas qu’un refuge bien dérisoire pour l’implacable virus tueur. La tension qui irrigue le récit rappelle un peu le Château de sable de Peeters, thriller métaphysique où chacun des protagonistes se sait condamné, prisonnier d’un compte à rebours irréversible qui les rapproche de la mort à toute vitesse, ou encore les « Dix Petits Nègres » d’Agatha Christie. Au-delà de son aspect ludique, ce récit est sous-tendu par un propos écologique très actuel, nous rappelant non sans malice que les « espèces invasives » ne sont pas celles que l’on croit et que l’être humain possède un don particulier pour ne voir que la paille dans l’œil de l’autre… En cela, les dernières pages résonnent de façon troublante avec la récente période de confinement qui a vu sur toute la planète la nature reprendre ses droits dans les villes mêmes, faisant l’objet d’une scène magnifique… Le trait, encore un tantinet vert, dénote néanmoins de la part de son auteur une certaine intuition graphique et un souci du détail (notamment avec la représentation des rues et de l'architecture portègnes, véritable déclaration d’amour à la capitale argentine), avec un cadrage efficace et une mise en page qui assure une lecture tout en fluidité. « Espèces invasives » est la première œuvre plus qu’honorable d’un inconnu, Nicolas Puzenat, qui signe à la fois le dessin et la narration. Ce littéraire féru d’Amérique du Sud, qu’il a beaucoup parcouru, a eu la bonne fortune d’être pris sous l’aile de Sarbacane, un des éditeurs les plus passionnants à l’heure actuelle. Une belle découverte et peut-être même un auteur à suivre.

30/05/2020 (modifier)