Incroyable !
Prix Victor-Rossel de la bande dessinée du meilleur album 2020. Il arrive parfois qu'une accumulation incroyable d'événements apparemment anodins et sans liens entre eux change la vie d'une personne. Jean-Loup peut en témoigner.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Douleurs intimes Ecole Emile Cohl Enfance(s) Prix Diagonale/Victor-Rossel Troubles psychiques Wallonie
En Belgique, dans les années 1980, Jean-Loup vit en compagnie de son père. Le petit garçon souffre de TOC liés à un cruel manque de confiance en lui et à une certaine solitude due à l'absence de sa mère. Doté d'une grande imagination, doué d'un talent de conteur, il se construit pourtant son propre univers avec beaucoup de fantaisie... Mais comment raconter des histoires aux autres quand on est hypocondriaque ? Comment peut-on tout simplement trouver sa place dans la société alors qu'on est différent des autres ? Une histoire drôle et émouvante servie par les illustrations d'Hippolyte qui ont parfois un petit air de Sempé. (texte éditeur)
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Date de parution | 12 Juin 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ressors assez déçu de cet ouvrage. Non pas qu'il soit mauvais, mais je n'ai pas du tout été touché par celui-ci. Il manque réellement un truc à mon gout pour que ce soit vraiment accrocheur. J'ai commencé la lecture sans trop d'idée de l'endroit où tout cela allait mener, mais j'ai vite trouvé le ton et le rythme étrange. Il manquait quelque chose pour que j'accroche vraiment. J'ai poursuivit et finalement terminé en attendant le moment où je serais conquis, qui n'est finalement jamais arrivé. Je ne saurais dire pourquoi. Peut-être un manque d'empathie envers les personnages. Peut-être une histoire dont les aspects improbables n'ont pas fonctionné pour moi, ou alors simplement un manque d'intérêt de ma part ! En tout cas, la lecture fut ni déplaisante ni plaisante, simplement je suis largement passé à côté. La BD reposée, je me suis dit que c'était une bonne chose de faite et je l'aurais sans doute oubliée d'ici quelques jours. Allez comprendre, mais parfois, ça ne match pas. Impossible de rentrer dedans, de ressentir un truc et de comprendre pourquoi !
Je découvre les 2 auteurs avec cet emprunt. Si ma lecture fut fluide et agréable, je dois dire que je n’en garderai pas un grand souvenir, j’en attendais sans doute trop. Malgré la poésie de l’histoire, cette dernière n’a pas su me toucher plus que de raison (je suis un monstre des fois). Pourtant c’est bien réalisé et rempli de sensibilité, un trait lisible dans une mise en page aérée, on arrive au bout de ce pavé sans problème et relativement assez vite. Honnêtement une bonne (et belle) bd mais qui ne m’a personnellement pas transporté, je n’y reviendrai pas.
J’ai trouvé qu’il y avait pas mal d’Amélie Poulain dans ce récit, et dans le personnage de Jean-Loup, jeune garçon assez solitaire et bourré de tocs, qui transforme les moindres détails de son existence de façon poétique et merveilleuse. C’est que son père est étourdi et souvent absent. Et qu’il a perdu sa mère… L’album est épais, mais se lit très vite. D’abord parce qu’il n’y a pas beaucoup de texte, que les pages sont aérées (le dessin d’Hippolyte, très simple, ne s’embarrasse pas des décors – mais il est très chouette et dynamique !). Ensuite et surtout parce qu’on est happé par ce récit, lui aussi simple et d’une grande justesse, on s’attache à Jean-Loup, on suit ses réflexions souvent décalées, mais au final au combien pleines de sens. C’est incroyable comme ce gamin nous mène par le bout du nez ! On est soulagé avec lui lorsqu’il guérit de ses névroses. Une histoire simple, une lecture agréable et recommandée.
Sans la critique postée par Josq au moment de la sortie de cet album, je serais sans doute passée complètement à côté. Mais sa chronique avait fortement retenu mon attention, et je m’étais empressée de ranger cette BD dans ma liste de séries à lire. Le temps ayant passé depuis, je me suis lancée dans ma lecture sans avoir de souvenir précis de la critique en question. Je me suis donc plongée dans la lecture de cet album sans savoir ce qui m’attendait… et le moins que l’on puisse dire, c’est que de la première à la dernière page de cet album, on a bien du mal à savoir sur quel chemin vont nous amener les auteurs. On suit Jean-Loup, un curieux petit garçon dans les années 80 : curieux car il s’intéresse à de multiples sujets sur lesquels il se renseigne et dont il compile les informations dans d’innombrables fiches, mais aussi curieux dans le sens étrange. Jean-Loup est solitaire, plein de tocs, et vit dans sa bulle dans laquelle il côtoie d’encombrants ancêtres, mais surtout son ami imaginaire qui n’est autre que Baudoin, le roi des Belges de l’époque. Le récit mêle habilement la loufoquerie, la poésie, mais aussi la mélancolie, le tout saupoudré d’anecdotes scientifiques tirées des fiches de Jean-Loup. J’ai suivi avec grand plaisir ce petit garçon attachant durant toute la première partie du récit, ne comprenant pas bien où tout ça aller me mener… et au moment précis où je commençais à craindre de me désintéresser du sort de Jean-Loup, l’histoire a pris un tournant auquel je ne m’attendais pas du tout. C’est très fort de la part des auteurs d’avoir placé ce rebondissement à ce moment précis, j’ai été très surprise et l’émotion ressentie sur la dernière partie de l’album n’en a été que plus forte. Cerise sur le gâteau, j’ai trouvé le dessin d’Hippolyte parfaitement en adéquation avec l’histoire. Son côté enfantin nous place à la hauteur de Jean-Loup, et contribue à le rendre touchant. Le traitement des décors est aussi particulièrement réussi, avec un trait qui s’adapte à l’ambiance de chaque scène : épuré dans les scènes légères, chargé de crayon noir dans les scènes plus sombres. « Incroyable ! » est un petit bijou à découvrir. Sous ses airs de récit mélancolique, cette histoire d’un petit garçon tour à tour lunaire et solaire se révèle être un formidable hymne à la vie.
Une promenade avec un enfant qui vit avec ses tocs et nous entraine dans une aventure toute simple en apparence. L'auteur démarre cette aventure avec un prologue plein d'humour et un clin d'œil aux techniques narratives de Tshekov et c'est le ton de toute notre histoire. Nous suivons les pérégrinations de notre jeune héros à travers la Belgique. Un peu par hasard et un peu malgré lui, il participe à un concours d'éloquence et choisit le roi de Belgique pour déterminer son sujet. Cette aventure est complétement hors norme comme notre héros Cette balade est toujours agréable, notre héros avec son innocence liée à l'enfance nous fait partager son monde avec son ressenti et surtout sa perception du monde qui l'entoure. Mais cette balade n'est pas aussi innocente qu'elle parait, son oncle le seul personnage adulte identifié de sa famille sera son guide et le notre pour tout comprendre mais je ne dévoilerai rien de plus. Pour moi cette surprise scénaristique est le point d'orgue de cet album et je vous invite à découvrir ce moment Le dessin avec ses contours flous nous entraine dans un monde irréel avec des couleurs bien choisies toujours adaptées aux lieux et aux personnages. Une simple et belle histoire
J'ai ouvert cette bande dessinée sans savoir du tout à quoi m'attendre... Et bien je peux dire que je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça ! Le début est sympathique, mais on se demande un peu où les auteurs veulent nous mener. Le prologue, déconcertant à souhait, est très amusant, puisqu'il joue à nous présenter divers éléments qui auront leur importance dans le récit sans qu'on voie quel lien il pourra y avoir entre eux. Zabus y fait d'ores et déjà référence à Tchekhov et à son célèbre pistolet, qui veut que tous les éléments-clés de l'intrigue soient déjà utilisés auparavant dans la bande dessinée et pas introduit dans le récit au moment où ils servent. C'est ce qu'il fait ici avec un brio incroyable : quand on commence à comprendre que toutes les pièces du puzzle étaient déjà là sous nos yeux, c'est absolument excellent. Après ce prologue joyeusement déjanté, avec la présentation du personnage principal, on entre dans quelque chose de plus classique. On a déjà vu plusieurs fois, en BD ou en films, cet enfant proche de l'autisme, ici nommé Jean-Loup, qui s'est complètement refermé sur lui-même suite à un drame familial (ici, l'absence d'une mère, aggravée par un père toujours très distant), et qui a transformé sa vie en une routine rythmée par une maniaquerie poussée à l'excès. Le cadre est posé et la suite, sans être ennuyeuse du tout, ne témoigne toujours pas d'une originalité extrême : s'étant révélé dans un exposé passionnant, Jean-Loup est alors désigné par sa maîtresse pour participer à un concours national d'exposé. Ne sachant quel sujet choisir, il décide d'aller demander conseil à son seul véritable ami qu'il connaisse (car celui-ci répond aux lettres qu'il lui envoie) : le roi des Belges. S'ensuit une sorte de road trip qui devient une odyssée fantastique dans la tête de ce petit garçon livré à lui-même dans un monde qui l'écrase. C'est joli, bien raconté, et déjà, cela aborde discrètement des thèmes assez graves, avec une touche de légèreté très bienvenue. Seulement, même si l'onirisme et la poésie du récit font déjà mouche, on attend quand même que le récit décolle vraiment. Oui, mais voilà. Ça, c'est juste la première moitié de la bande dessinée. Et la suite, je n'en parlerai pas (même si j'en crève d'envie), car surtout, il ne faut rien déflorer de la beauté et de la puissance du récit, qui devient un impressionnant sans-faute dans son deuxième acte brillant. A l'occasion d'un retournement particulièrement bien amené, l'intrigue prend une toute nouvelle dimension, et même un personnage qu'on pensait purement humoristique acquière une belle profondeur, permettant à la bande dessinée de s'achever dans une apothéose émotionnelle très réussie. J'avoue que j'en ai eu les larmes aux yeux... Le dessin d'Hippolyte complète bien le scénario de Zabus. Au début, je ne le trouvais pas très fin, mais peu à peu, soit que je m'y habitue soit que le trait devienne plus ferme, il dégage une sensibilité et une subtilité inattendues. L'éditeur le compare à Sempé, et j'avoue que, même si je n'étais pas d'accord dans les premières pages, il y a effectivement un peu de ça (Sempé restant bien sûr inatteignable). La délicatesse du trait sied parfaitement au récit, que ce soit dans les moments d'humour un peu bouffon (l'hilarante rencontre de Jean-Loup dans les toilettes du palais royal) ou dans les moments d'émotion pure (le final de la bande dessinée). Les couleurs jouent aussi beaucoup dans la narration, leur ton grisâtre égrené de touches de couleurs parfois ponctuelles donne un caractère très fort au récit, et l'aspect aquarelle renforce la dimension onirique du conte, car c'en est un. Enfin voilà, j'espère ne pas en avoir trop dit, mais en avoir dit assez pour donner envie à ceux qui me liront. J'imagine que la surprise a été pour beaucoup dans mon appréciation de cette bande dessinée, mais vraiment, ce coup de coeur a été très inattendu pour moi. On tient peut-être là une des meilleures BD de l'année, un bijou de drôlerie, de poésie et d'émotion qui mérite sans conteste le détour !
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