L'Odyssée de Mongou
Adaptation du roman de Pierre Sammy Mackfoy, relatant les premiers contacts entre les habitants de la République Centrafricaine et les Européens, jusqu'à la participation de certains Africains à la 1e Guerre Mondiale.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Adaptations de romans en BD Afrique Noire Auteurs africains Les petits éditeurs indépendants
Chef d'un petit village de brousse perdu quelque part au centre de l'Afrique, Mongou assiste aux premières loges à l'arrivée des Bawés - les Européens - dans son pays. Il ignore encore à quel point son destin sera extraordinaire, qui fera de lui un témoin privilégié et un acteur inattendu du choc des civilisations en ce début de XXe siècle. Le chef d'oeuvre de Didier Kassaï tiré du chef d'oeuvre de Pierre Sammy Mackfoy : où le talent d'un dessinateur se hisse à la hauteur de celui d'un écrivain. (texte éditeur)
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Date de parution | 15 Novembre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je poursuis mon exploration de la BD africaine d'expression française avec cette adaptation du roman de Sammy Macfoy, intellectuel et homme politique Centrafricain. Je suis d'accord avec les remarques de Josq sur les quelques défauts présentés par cette série. Toutefois j'y ai trouvé plusieurs points intéressants voire demandant réflexion. Le récit se décompose en deux parties : la colonisation du village et le séjour de Mongou en France pendant la Grande Guerre. Comme le souligne Josq aucune des deux parties n'apporte d'intensité dramatique dans le récit. La présentation de la Colonisation par les Français est présentée de façon très soft. Il y a bien quelques passages de châtiments ou de tromperies mais Mackfoy dans son récit présente ce qu'il considère comme des points positifs : santé et école. Mongou le chef du village est présenté comme très ouvert à une amitié Franco-Africaine même si le récit montre que celle-ci est vite trompeuse et déséquilibrée. Mongou n'ira pas au front mais servira comme auxiliaire de santé au Val de Grâce. Ce fut le lot de milliers de soldats métropolitains qui ne furent pas tous affectés aux combats mais ici c'est présenté comme une récompense pour ses relations faciles avec la France. On pourrait facilement traiter Mongou de collaborateur voire de Collabo. Je pense qu'on se tromperait car il subit sans profiter de la situation. Les hauts faits d'armes des tirailleurs "sénégalais" ou marocains sont largement connus, le parcours d'un Mongo est plus méconnu. Je connaissais le travail graphique de Florent Kassaï et je découvre celui de Didier. Le trait est une ligne claire très classique où on perçoit l'apprentissage de l'auteur à travers de nombreux stages notamment à Bruxelles. C'est très précis avec un découpage et une narration fluide ce qui permet de suivre le récit sans l'alourdir par un texte trop intrusif. Il y une belle maîtrise ce qui rend le visuel très plaisant même si je regrette un peu une certaine spontanéité de ces collègues africains. La mise en couleur est agréable. Je possède la réédition de 2021 cartonnée avec un dossier historique d'une dizaine de pages qui éclaire le lecteur sur la construction de l'image de l'Africain dans la représentation populaire française et l'histoire des tirailleurs "sénégalais" dans la Grande Guerre. Une lecture découverte sympa même si cela manque un peu d'intensité émotionnelle.
L'Odyssée de Mongou part d'une belle initiative, mais force m'est de reconnaître que je n'ai pas accroché. Cette bande dessinée est parue aux éditions L'Harmattan, éditions dont le but est de faire découvrir chez nous la littérature et la bande dessinée africaines. L'intention est très louable, donc, et rien que pour ça, elle mérite sans nul doute qu'on la soutienne. Malheureusement, je n'ai peut-être pas commencé par leur meilleure oeuvre éditée. En soi, ce n'est pas une mauvaise bande dessinée, mais elle souffre de deux problèmes selon moi. Déjà, c'est une adaptation de roman. On y trouvera donc les habituels défauts des adaptations romanesques en BD, à savoir une narration parfois trop présente (encore que ce défaut est moins présent que ce que je craignais), un enchaînement trop rapide des péripéties et des ellipses pas toujours heureuses. Ensuite, le scénario n'a quasiment aucun temps fort. Autant la colonisation du village de Mongou, quoique trop classique, est assez intéressante, autant le voyage du personnage principal à Paris n'a aucun intérêt. On assiste juste au traditionnel choc des cultures (Mongou découvre la gastronomie française, le métro, la queue à la poste, etc...), mais il n'y a pas d'enjeu, donc tout ça est très vain. C'est dommage, pendant ce temps, les camarades de Mongou partent au front (de la Première Guerre mondiale), ç'aurait été mille fois plus intéressant de suivre ces derniers... Après, tout n'est pas à jeter dans cette bande dessinée. Notamment, le dessin de Didier Kassaï est plutôt bon et restitue bien l'atmosphère de l'Afrique profonde, même s'il lui manque l'ampleur qui aurait rendu le récit plus vivant et plus dynamique. Et par ailleurs, cela reste intéressant de découvrir l'histoire africaine racontée par ceux qui l'ont vécue et subie, surtout que la vision de la colonisation reste nuancée, le récit dénonçant évidemment sa cruauté sans pour autant fermer les yeux sur certains points plus positifs, tels que les progrès sanitaires. Donc voilà, je trouve que cette BD part d'une belle volonté, et j'aurais aimé accrocher davantage. Malheureusement, si je ne la déconseille pas du tout, je dois dire que je me suis ennuyé à la lecture de cet album, à cause de son trop grand manque d'originalité, qui le prive de tout l'intérêt qu'on aurait voulu lui accorder. Dommage...
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