Les Enquêtes de Lord Harold, douzième du nom
Un jeune lord anglais décide de s'engager dans la police, dans un des quartiers les plus malfamés de Londres. Une nouvelle série signée Charlot et Fourquemin, au cœur de l'Angleterre victorienne.
Académie des Beaux-Arts de Tournai Ere Victorienne Londres
Harold, un jeune lord anglais de bonne famille, endosse un matin son costume de gendarme, à la surprise du personnel de maison qui s'occupe de la famille depuis des générations. En effet, le jeune homme a décidé de s'engager aux côtés des forces de l'ordre londoniennes, et pas de n'importe quelle manière, puisqu'il se porte volontaire pour intégrer le commissariat de Blackchurch. Même le fiacre qui doit l'emmener sur place s'arrête avant le quartier en question. Il faut dire que cette partie de la ville a la réputation d'être totalement infréquentable, une zone de non-droit où la loi ne s'exerce pas. Son arrivée ne passe pas inaperçue, son chien Hermes se faisant remarquer dans un pub qui a tout l'air de servir de QG à la pègre locale. Sa première sortie sera pour constater la mort d'un homme dont la foule dit qu'il s'est jeté du toit, alors que sa gorge porte des traces évidentes d'un meurtre à l'arme blanche. Ses collègues n'ont pas vraiment l'intention de faire des vagues, mais le jeune homme apparemment insouciant compte bien creuser l'affaire, à la grande surprise de deux femmes croisées au pub, et qui semblent avoir la main-mise sur les sombres ruelles des environs. Dans un vieux livre qu'il conserve près de lui dans son manoir, Harold trouve les raisons de son engagement particulier. Pendant ce temps, le connétable de la tour de Londres sollicite une entrevue avec la reine pour un projet de transformation de Blackchurch.
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Date de parution | 08 Janvier 2020 |
Statut histoire | Série en cours - cycle(s) terminé(s) (Cycle de 2 tomes) 2 tomes parus |
Les avis
Je ne suis jamais rentré dans l'univers des auteurs des Enquêtes de Lord Harold. Je trouve le point de départ trop farfelu pour pouvoir adhérer au personnage de ce Lord qui sort de Cambridge pour jouer les flics ingénus dans le pire quartier de Londres vers 1840. De plus je trouve que les auteurs ont du mal à installer leur héros au centre d'enquêtes dignes de ce nom. Cela commence par une scène d'habillage puis un gag sur un chien qui vomit pour finir avec un commissaire qui peint des croutes. Une entrée en matière que je trouve laborieuse. Il y a bien une enquête que notre BG de Bobby résout en suivant un chien et un chat. Ce sont d'ailleurs les vagabondages du chien Hermes qui permettront de faire avancer le récit. C'est un peu court comme trouvaille à mon goût. Il y a bien d'autres fenêtres avec ces trois soeurs qui semblent diriger ce quartier pourri, un connétable comploteur ou un steamer fumant qui sort de la Tamise mais tout cela me semble des promesses pour cacher la pauvreté du tome 1. Le graphisme semi réaliste fonctionne bien même si l'ambiance n'est pas vraiment là. Ni l'humour ni les pseudo-intrigues ne m'incitent à continuer l'aventure. Je trouve qu'il y a beaucoup mieux pour la tranche d'âge 8/12. Une déception pour moi.
La série développe une intrigue autour d’un héros improbable. Un jeune et riche héritier, jeune lord qui déroge, et qui souhaite travailler, en s’engageant dans la police, et qui va même tout faire pour se faire affecter dans le commissariat le plus craignos, dans un des quartiers les plus mal famés du Londres de la fin de l’ère victorienne, Blackchurch. Là, le jeune homme va rapidement se heurter à la violence. Mais aussi à divers intérêts. De trois femmes, qui semblent diriger de nombreux trafics. Mais aussi d’un notable, qui souhaite se venger de ses ascendances et envisage de raser le quartier pour le « réhabiliter ». C’est rythmé, avec quelques traits d’humour pour dynamiter l’intrigue. Mais je pense que cette série s’adresse avant tout à un lectorat plutôt jeune, adolescent. Le dessin d’abord y invite. Mais aussi l’histoire elle-même, assez improbable, avec surtout un personnage principal des plus naïfs, qui semble le seul à ne se rendre compte de rien – tout en passant entre les coups. Les lecteurs adultes indulgents y trouveront peut-être aussi leur compte, ça se laisse lire. ********************************* Le deuxième tome clôt un cycle (mais une suite est possible, quelques portes restent entrouvertes, l'ombre de Jack l’éventreur plane...). Pour ce qui est de l'histoire, on reste sur la lignée du tome introductif, même si j'ai trouvé dans cette suite qu'Harold gagnait en personnalité ce qu'il perdait en naïveté: son enquête, la résolution de la plupart des problèmes auxquels il était confronté, envers et contre tous (y compris une certaine crédibilité) le font gagner en maturité, mais aussi enlève à son personnage une part de son charme initial. Les touches d'humour autour de ses deux acolytes du commissariat, de son clébard, permettent toutefois de ne pas tomber dans quelque chose de trop sérieux: le lectorat visé y sera sans doute plus sensible que moi.
Ces deux tomes forment un cycle qui pourrait s’auto-suffire mais ce serait quand même malheureux de s’arrêter là alors que plusieurs pistes restent à être explorées. L’état d’esprit général laisse penser que ce récit se destine principalement aux jeunes lecteurs. Je pense surtout qu’il s’agit d’une œuvre « tout public ». Une œuvre capable de séduire le jeune adolescent grâce à son ton léger et certains rebondissements quelque peu naïfs. Mais aussi capable de plaire à l’adulte -voire au quinquagénaire- désireux de retrouver une série bien dans la lignée de celles publiées dans sa jeunesse. A la limite, j’ai même le sentiment que la série trouvera plus rapidement preneur du côté du jeune lecteur d’hier que de celui du jeune lecteur d’aujourd’hui. Niveau ambiance, nous nous retrouvons devant une série policière teintée de fantastique. Le cadre choisi est celui du Londres de l’époque victorienne. Le héros est un jeune Lord idéaliste et enthousiaste auquel il est facile de s’attacher. Naïf du fait de son manque d’expérience mais loin d’être idiot et plutôt débrouillard, il trace sa route avec candeur dans les bas-fonds londoniens. Cette opposition de style entre un jeune Lord bien éduqué et cultivé et des brigands roublards et sans pitié est bien entendu à l'origine de passages humoristiques et fait tout le sel de la série. Les éléments d’apparence fantastique trouvent quant à eux une explication logique en cours d’enquête. Cette première enquête est bien menée, avec ce qu'il faut de blancheur dans le fil pour garantir au lecteur une lecture 'facile', balisée. Ce qui ne l'empêche pas d'être prenante et divertissante. Franchement, ça fait vraiment bd franco-belge classique. Et le style graphique de Xavier Fourquemin accentue encore ce sentiment. Ce dont je ne me plaindrai absolument pas ! A réserver donc aux lecteurs en quête d’un récit policier léger distillant à parts égales humour, action et réflexion. Et personnellement, je fais partie du groupe !
Les enquêtes de Lord Harold s'adressent à un public plus jeune qu'à l'accoutumé. Nous avons un jeune aristocrate qui rêve d'entrer dans la police pour résoudre des enquêtes et se mettre au service du bien. Il n'est nullement question de violences policières. On voit que ce noble métier attire même des héritiers de grande famille de l'Angleterre victorienne. Pour autant, ceci ne plaît pas à ceux qui ne veulent pas d'un mélange de genres et de classes sociales. Par ailleurs, on s'apercevra également que la corruption règne en maître dans Blackchurch, ce quartier mal famé de Londres, avec l'assentiment de la police locale. Les dialogues sont parfois drôles, mais les situations sont parfois lourdes. Cependant, le divertissement sera assuré malgré tout.
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