Saison des Roses

J’ai entamé ma lecture avec quasiment les mêmes préventions que Ro. Le dessin hésitant et surtout des couleurs pas possibles donnaient à l’ensemble un côté surchargé, plus que criard, mais carrément « hurleur », qui n’est pas du tout mon truc. De même que les dialogues, avec le vocabulaire et les mimiques typiques des jeunes de banlieue, me lassaient au bout d’un moment. Si le foot me rebute un chouia moins que Ro, le sujet ne semblait pas non plus m’emballer plus que ça. Bref, j’ai quand même fait l’effort de passer outre tous ces écueils, faisant confiance à cet éditeur que j’aime bien pour me faire sortir de cette trajectoire qui partait mal. Et le fait est que lorsque le sujet central arrive au premier plan, à peu près vers la fin du premier tiers de l’album, le récit gagne en intérêt, malgré des « à côtés » moins captivants. Hélas, si le message véhiculé par cette histoire est d’actualité et honorable (la lutte des femmes pour être reconnues à la même hauteur que les hommes), les points notés plus haut m’ont trop gêné pour que je l’apprécie comme elle aurait pu ou dû l’être. Mais peut-être que d’autres y trouveront davantage de plaisir que moi, c’est là affaire de goût.

16/10/2020 (modifier)

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Je suis allé à reculons vers cette BD. D'abord parce que je n'aime pas le foot. Ensuite parce que les couleurs criardes de cet album m'ont rebuté, d'une part par leur manque d'harmonie et le manque de lisibilité qui en résulte, et d'autre part parce qu'elles présentent ces taches sombres typiques d'une colorisation au feutre trop gras. Enfin parce que on est dans un pur cadre de banlieue parisienne et que les dialogues sont typiques du coin ; déjà que ça m'agace d'entendre ça dans la rue ou dans la bouche de ma fille, ça me déplaît d'autant plus d'y avoir droit à fond sur tout un album. Il m'a donc fallu quelques dizaines de pages avant de commencer à entrer dans le récit. C'est advenu quand la clé de l'intrigue s'est mise en place et que la personnalité de l'héroïne a commencé à se révéler pour de bon. On s'attache alors à elle et à son équipe, et surtout à leur combat pour faire valoir leurs droits à l'égalité sur le plan sportif face à la dirigeante de leur club qui favorise l'équipe masculine. D'une caricature des filles des cités qu'il me donnait l'impression d'être jusque là, le récit devient à ce moment là nettement plus prenant et la force de caractère de l'héroïne produit une belle énergie d'où se dégage au final une dose d'émotions et d'intelligence du sujet, que ce soit sur la relation entre mère et fille, la vie des jeunes en banlieue de nos jours et bien sûr la place du sport féminin dans la société. C'est une vision juste et intelligente qui nous est offerte là et on s'avère finalement pleinement engagé dans le combat de ces filles et de leur coach qui donne vraiment envie d'aller jusqu'au bout et de découvrir cette fin que je ne vous dévoilerai pas mais qui touche forcément le lecteur.

08/07/2020 (modifier)

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