Couleurs de l'incendie
La vengeance est un plat qui se mange froid.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Adaptations de romans en BD
Une histoire de vengeance dans laquelle Madeleine prend l’envergure d’une grande héroïne... Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui vont ravager l’Europe. (site éditeur)
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Date de parution | 02 Janvier 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai lu avec beaucoup de plaisir cet ouvrage du duo Lemaitre/De Metter. J'aime beaucoup la construction des romans de Lemaitre qui nous introduit dans destins croisés assez millimétrés au milieu de tempêtes de l'Histoire. Le schéma est aujourd'hui connu de la victime qui prend son destin en main pour faire boire la tasse aux vilains requins. C'est efficace et le découpage de De Metter donne beaucoup de rythme au récit. C'est (trop ?) bien huilé, les situations s'enchaînent comme une partition musicale pour aboutir à un final en sorte de happy end assez habituel chez Lemaitre. Sauf qu'en refermant la série j'ai trouvé que plusieurs éléments sonnaient un peu faux. Je reprends les remarques de Noirdésir sur le personnage de Madeleine qui d'une négligence et d'une apathie coupable devient la maîtresse d'œuvre d'une machination hypercomplexe. Ensuite je trouve que le scénario dans sa volonté d'empathie vis à vis de Madeleine manie l'amalgame assez facilement. Car enfin mettre dans le même panier Joubert ou son oncle qui n'ont rien fait d'illégal et l'abject Delcourt, je trouve cela limite. Ensuite notre gentille Madeleine multiplie les actes délictueux voire criminels pour arriver à ses fins, les auteurs nous entrainent donc bien dans une atmosphère de vengeance bien loin de la justice. Un maquillage pas trop à mon goût. Le graphisme de De Metter est toujours aussi précis et s'appuie sur une mise en couleur sombre avec des lumières a minima pour rendre l'esprit glauque de l'époque. Une lecture de divertissement rapide et plaisante bien ficelée dans la forme mais avec des réserves sur le fond.
Je n'ai pas réussi à rentrer dans cette histoire. La faute en partie au dessin de De Metter. Son style est agréable à regarder, mais je trouve que c'est mieux adapté à la peinture qu'au dessin. Je trouve que ça manque de dynamisme et de plus, je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais mon cerveau trouvait ça bizarre qu'il avait des bulles. Pour moi De Metter c'est de la peinture et il n'y a pas de bulles de BD sur une toile de peinture donc oui, j'ai passé mon temps à trouver ça étrange de voir des bulles de BD dans une BD. Cela aurait pu n'être qu'un petit désagrément si j'avais trouvé le scénario prenant comme avec ''Figurec'' du même dessinateur, mais là je n'ai rien trouvé d'intéressant dans le scénario. Je me fichais des personnages, de ce qui leur arrivait et j'oubliais souvent leurs noms. La vengeance du personnage principal m'a semblé très facile. En fait, je trouve que tout est un peu trop convenu. Un one-shot très oubliable.
Après Au revoir là-haut, De Metter adapte une nouvelle fois avec son auteur un roman de Pierre Lemaitre (roman que je n’ai pas lu). Le dessin de De Metter est bon (même s'il est peut-être un chouia trop statique), comme la colorisation, très sombre, qui colle parfaitement à l’ambiance assez glauque de l’histoire, mais aussi au contexte historique, tout aussi noir (crise économique, montée du fascisme, etc.). L’intrigue est assez simple. Dans une première partie, nous suivons les circonstances qui vont amener Madeleine, riche héritière, à perdre quasiment tout (son jeune fils devenu handicapé après un suicide raté, sa fortune perdue dans de mauvais placements, etc.). Puis, dans un deuxième temps, une fois qu’elle a pris connaissance des responsables de ses malheurs, nous suivons la vengeance implacable, méthodique de Madeleine qui, dans un mouvement de balancier du scénario, reprend l’avantage sur tous ceux qui l’avaient menée à la ruine et au bord du désespoir. L’histoire se lit facilement, agréablement. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’elle est trop manichéenne, mal équilibrée. En effet, la mécanique de la vengeance de Madeleine, machiavélique à souhait, m’apparait trop bien huilée, trop « simple » dans son déroulement. Tout semble s’arranger trop facilement et trop parfaitement (y compris l’amitié entre Paul, le fils handicapé de Madeleine, et la cantatrice qu’il admire). Bref, une lecture pas inintéressante, mais qui manque d’aspérités, de densité, passant trop rapidement et trop radicalement du tout noir au tout blanc pour l’héroïne.
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