Le Réveil des Nations
Élections truquées, purification ethnique, les camps, les forces rebelles, celles de l'ONU, statues qu'on érige et qu'on déboulonne. Nations emportées par la tourmente de la haine.
Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis
Voici un album plein de bruit et de fureur, dans les pages duquel on retrouvera tous les sujets qui font le triste pain quotidien de nos journaux : les élections truquées, la pureté ethnique, les camps, les forces rebelles, celles de l'ONU, les statues qu'on érige et celles qu'on déboulonne. Picrocholins, « bolniaques » ou citoyens de la toute nouvelle république indépendante de Bijùc, les protagonistes de ces récits sont emportés par une même tourmente : celle de la haine. L'ironie dérangeante de Pascal Rabaté, la fausse naïveté allégorique d'Alexios Tjoyas, la bouffonnerie sarcastique d'Alain Garrigue et le lyrisme incandescent d'Yvan Alagbé transcendent l'âpreté du thème imposé et l'enrichissent de variations superbes. Ce "Réveil des nations" est aussi celui d'une authentique bande dessinée d'auteurs.
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Date de parution | Juillet 1997 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
4 auteurs, 4 styles graphiques, 4 récits aux tonalités différentes, un fil conducteur : le totalitarisme sous ses formes les plus dures. Avec "La Mort de monsieur Kassowich", Pascal Rabaté propose une histoire librement inspirée de la guerre de Yougoslavie. Son trait réaliste, à la fois incisif et lisible, flirte avec la perfection. Son histoire est un témoignage ironique et acerbe de la bêtise humaine. Certainement le récit qui m’a le plus intéressé parmi les quatre. Le récit "Pure souche" d’Alexios Tjoyas n’est pas inintéressant mais pèche par quelques longueurs. Il montre que même un citoyen loyal au pouvoir autoritaire en place n’est pas à l’abris d’exactions. Son trait, pas désagréable, est plus iconographique, à l’image d’un David B. "Naissance d'une nation" d’Alain Guarrigue est sans doute le récit le plus léger dans sa narration parmi les quatre proposés. Il émane du décalage entre les réflexions d’un soldat simple d’esprit et les desseins du pouvoir qu’il sert des situations ubuesques qui amènent à rire jaune. Le trait, proche de celui de Tardi, renforce cette impression. Enfin, avec "Courroux", Yan Alagbé nous plonge dans le conflit Rwandais. Certainement l’histoire la plus hermétique de ce recueil me concernant. Son trait fuyant et le récit énigmatique m’ont empêché de rentrer dedans. Si tous les récits interpellent (c’est leur but), seuls deux sur les quatre m’ont vraiment intéressé. Pas essentiel donc.
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