Le Culte de Mars
Après le magnifique et très remarqué Roi Ours, l’autrice Mobidic revient enfin avec un récit complet d’anticipation plein d’émotions qui fait écho à nos interrogations très actuelles sur l’avenir de notre belle planète.
Anticipation Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles La BD au féminin Les prix lecteurs BDTheque 2020
Les ressources de la Terre sont épuisées. Les plus riches sont partis pour Mars, les plus démunis attendent désespérément qu’on vienne les chercher. Ses survivants ont sombré dans l’obscurantisme. Au beau milieu de ce gâchis, Hermès, tente de consigner tous les anciens savoirs pour les rassembler dans une encyclopédie afin de les partager et aider l’humanité à aller de l’avant, à renaître de ses cendres.
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Date de parution | 17 Juin 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis très franchement surpris dans le bon sens du terme après la lecture de cette BD dont je n'attendais pas grand chose. L'histoire prend son temps pour se dérouler, une bonne chose puisque le récit post-apocalyptique a souvent tendance à confondre la vitesse et la précipitation du récit. Ici tout prend du temps, développant progressivement le cadre de vie et le protagoniste. C'est agréable de comprendre petit à petit l'orientation qu'a pris ce monde et la façon dont les personnes structurent ce monde. La BD évolue vers quelque chose d'attendu lorsqu'on sait que c'est une BD post-apocalyptique, mais elle le fait intelligemment. Je m'attendais à la révélation finale, mais je ne m'attendais pas à la façon dont celle-ci serait amenée. L'auteure a su manier la façon de faire et le développement jusqu'à me surprendre, ce que j'apprécie. D'autre part j'aime beaucoup la façon dont le récit aborde le rapport aux connaissances ou simplement au fait de communiquer. Le récit est certes classique dans son déroulé mais le propos est bien mené, ce qui est franchement agréable. Le dessin me plait bien, sans que je n'aille crier au génie. C'est très efficace et assez doux à l’œil, avec une colorisation qui va bien. On dirait presque un récit pour enfant mais le ton est résolument tourné vers les jeunes et les adultes. En somme, la parfaite BD découverte pour une nouvelle auteure : intéressant, prenant, surprenant et bien dessinée. Je suivrais ce que l'auteure aura a proposer d'autre, cette BD est déjà très bien en soi !
Rien de vraiment innovant ou original avec ce récit post-apocalypse, ce n’est pas sans menu défauts, mais le traitement du sujet par l’autrice m’a vraiment bien plu. Je comprends les petits points négatifs relevés par mes camarades, une histoire sans réelle tension, il ne faut pas trop se poser de questions sur la perte du savoir et le laps de temps depuis l’exode sur Mars, un propos un peu naïf parfois … mais à mes yeux assez secondaire face aux points positifs et mon plaisir de lecture. Beaucoup d’ingrédients réussis, même si peu crédible j’ai bien aimé notre duo de héros, découvrir cette vie sur Terre et la construction du récit, fortement aidé en ça par la mise en page. Je suis tombé sous le charme, l’autrice possède un trait un peu gras mais je trouve le rendu subtil et raffiné, ça m’a fait pensé à du Ruben Pellejero. Le tout est d’une fluidité exemplaire. Dommage que ça manque de planches flamboyantes comme celle dans le centre commercial. Je découvre Mobidic avec cet album et je vais regarder ses autres productions, une autrice complète de grands talents. 3,5
Voilà une histoire qui part d’un postulat relativement simple et pas mal de déjà-vu, dans un univers post-apocalyptique beaucoup utilisé en bande dessinée. Mais Mobidic a bien traité son sujet. Son dessin est fluide, comme la narration (on pourrait lui reprocher un manque de profondeur, de rebondissements – mais pour un one-shot, c’est quand même bien fichu). En fait le principal reproche que je peux faire à son histoire – comme à beaucoup d’autres du même genre (Sylve ou Simon du fleuve me viennent à l’esprit) – c’est le décalage entre ce que l’humanité a perdu, oublié (outils, connaissances, etc.) et le court laps de temps écoulé depuis le « choc » initial : ici, quelques carcasses de véhicules recouvertes de verdure, des barbelés gagnés par la végétation, un centre commercial – qui semble visiblement être celui des Halles à Paris – n’ont pu être abandonnés que quelques dizaines d’années avant le début de l’histoire. Or la perte de maitrise, de mémoire des gens ne peut être crédible en dessous de plusieurs siècles. J’ai toujours été chiffonné par ce type d’incohérences. Bon, ceci dit, ça se laisse lire très agréablement. Mais je suis moins enthousiaste que beaucoup : cela manque d’originalité, de profondeur, et parfois de cohérence.
Je me reconnais dans l'avis de Mac Arthur. C'est un bon album, mais je ne le trouve pas exceptionnel. Déjà le dessin est bon, mais je pense qu'il convient mieux en animation. En tout cas, c'est ce que je me suis dis lorsqu'il y avait de l'action. C'est pas laid, mais je trouve que ça serait plus beau dans un format où les images bougent et ne restent pas statiques comme dans une BD. Le scénario est pas mal. C'est bien un environnement post-apocalyptique qui ne fait pas que copier Mad Max, il y a des bonnes idées sauf que comme Mac Arthur je ne me suis pas attaché aux personnages (sauf un peu la muette) et je n'ai pas ressenti de tension lorsqu'il y avait des moments dramatiques. Bref, même si je reconnais que cette BD a des qualités, à aucun moment j'ai été passionné au point que je voulais absolument tourner la page pour voir ce qui se passe ensuite. Je trouve que parfois cela va un peu trop vite, comme le dénouement que j'ai dû relire parce qu'il y avait quelque chose que je n'avais pas bien compris. Pas un indispensable pour moi.
Ayant beaucoup aimé Roi Ours, le premier ouvrage de Mobidic, c’est avec grand enthousiasme que j’ai accueilli la sortie de son second album. Le moins que l’on puisse dire est que l’on reconnait immédiatement son univers dès la couverture, en mettant les deux albums côte à côte on pourrait croire qu’il s’agit d’un diptyque tant les ambiances se ressemblent. Si après le conte elle nous entraine cette fois-ci dans une histoire de science-fiction, on se retrouve néanmoins dans un décor naturel, au milieu de la forêt que l’autrice semble prendre beaucoup de plaisir à dessiner. Et c’est encore une fois très réussi ; personnellement j’aime énormément son dessin, avec ce trait gracieux, élégant, et ces couleurs chatoyantes. En plus de la qualité du graphisme, je soulignerais que la narration est fluide et efficace. On suit avec plaisir le personnage de Hermès, qui s’est donné comme mission de recueillir les connaissances des humains dans un monde futuriste que les plus riches ont fui, laissant leurs congénères dans l’attente de leur retour. J’ai passé un agréable moment de lecture, et j’ai bien aimé l’histoire et les personnages. Mais j’en suis ressortie moins charmée que par Roi Ours, j’ai trouvé l’album moins marquant. Peut-être que cette histoire aurait nécessité une pagination plus élevée pour développer davantage l’univers et l’histoire. Peut-être aussi que cette lecture m’a moins touchée que d’autres albums lus récemment. Il reste que c’est un album que j’ai apprécié, et que je continuerai à suivre de près le travail de Mobidic.
On n'est pas passé loin des 5 étoiles mais j'aurais plutôt tendance à mettre 3,5. Mobidic a réussi à pondre un scénario original sur le thème pourtant bien exploré de la post-apocalypse. Le personnage principal est un peu trop gentil manichéen et attachant (je soupçonne vaguement que c'est fait pour). Passons… Par contre, là où elle fait très fort c'est en mettant une sourde-muette comme autre personnage principal. Alors ça c'est une gageure dont elle tire une force dans le récit. Chapeau bas madame ! Car Mobidic est une femme… qui n'a rien d'une baleine d'ailleurs. La fin est un peu triste mais, un peu comme pour Roi Ours (sa première production), on retrouverait bien les personnages dans un autre récit. Ca n'a pas l'air d'être le genre de la maison hélas. Si les cadrages sont très classiques, le découpage est plus dynamique que pour sa 1ère BD. Bref j'aime beaucoup Mobidic mais qui aime bien… Là où, pour moi, ça coince, c'est le trait épais du dessin et le coloriage. Et ne croyez pas à une faute de français : j'ai de la peine à appeler ça de la mise en couleur surtout au vu du cahier graphique (j'en reparle plus bas). Je m'apprêtais donc à tirer à boulets rouges sur les gens qui gâchent leurs talents avec une palette graphique et la pipette bien connue quand, après avoir cherché des infos (Eh oui y a du travail derrière cette chronique) je suis tombé sur un interview de l'auteure qui explique qu'elle dessine à l'encre au lavis. J'en suis resté comme deux ronds de flan ! Pour ceux qui ne connaissent pas, on dessine à l'encre mouillée puis on estompe là où on veut (en gros). C'est un dessin très délicat, très fin. Donc, pour le résultat final avec des gros traits pas fins du tout c'est voulu ! Argh ! Je respecte le choix de l'auteure mais argh quand même ! Je ne comprends pas du tout. Et donc, en plus, il y a un cahier graphique où l'on voit de superbes dessins en noir et blanc avec des détails qui ont été gommés par la mise en couleur. Frustrant au possible ! Alors je ne suis pas fan des BD N/B mais je veux bien faire la queue pendant 8 h pour avoir une dédicace de cette BD si elle la refait comme pour le héros dans le cahier graphique. Et pourtant, au dessus de 10 mn d'attente, je fais autant de bruit qu'une bouilloire italienne oubliée à feu vif depuis 1/4 d'heure ! Sur ce, je vais aller me blottir dans le congélateur pour me refroidir.
Bon… baaahhh, je vais aller à contre-courant de la majorité des avis, cette fois. Non qu’il s’agisse d’un mauvais album mais il ne m’a en rien subjugué. Le dessin de Mobidic est pourtant très agréable, de prime abord. Sa narration est tout sauf envahissante et laisse donc beaucoup d’espace pour de belles illustrations. Pourtant aucune planche ne m’a marqué et je garde cette impression d’un dessin bien mieux adapté pour l’animation que pour la bande dessinée. Mais c’est très lisible et donc agréable à suivre, et du coup si le scénario m’avait captivé, ce manque d’ampleur dans les vues d’ensemble ne m’aurait en rien gêné. Sauf que le scénario ne m’a pas passionné. Il y a de bonnes idées comme celle de ce personnage qui va de communautés en communautés pour collecter le savoir ancien mais il y a aussi pas mal d’idées qui m’ont paru bien trop naïves pour me convaincre. Par ailleurs, je n'ai jamais réellement ressenti de tension dans le fil du récit (qui se veut quand même dramatique par plusieurs aspects) ni d'empathie pour ces personnages. Donc voilà, je reste le cul entre deux chaises. L’album est réalisé avec soin et n’est certainement pas désagréable à lire mais il manque de profondeur dans son dessin (et surtout les vues d’ensemble) comme dans son scénario pour que j’en ressorte en me disant « wouaouw, quelle claque ! » Du coup, pour moi, ça reste pas mal et clairement, au vu des avis, j’en attendais plus.
On a eu droit à de beaux one-shots science-fiction en 2020 (je pense notamment à Carbone & Silicium et Inhumain en franco-belge, et Sentient et Square Eyes en comics). On peut aisément ajouter le superbe « Le Culte de Mars » à cette liste. L’histoire se présente comme un road-trip champêtre sur fond d’anticipation : la Terre a fini par dire « assez, c’est assez », certains terriens sont partis sur Mars, et les plus démunis sont restés. Ils attendent qu’on vienne les chercher, et survivent sur une planète qui reprend ses droits. Les thèmes de dévolution sont vraiment bien vus, avec ces cultes des colons martiens qui apparaissent, cette vénération de la technologie qu’on ne comprend plus. La fin est belle et m’a beaucoup plu. La mise en image est magnifique, même si j’ai trouvé le trait est un peu gras (j’exprime ici une préférence personnelle). La lisibilité est excellente, on reconnait bien les personnages, et les couleurs sont vraiment réussies. J’adore ce genre de paysages représentant des infrastructures humaines envahies par la végétation. Un album prenant, une excellente histoire d’anticipation !
Après ma lecture je reste sous le charme. C'est sympa, finalement original ce monde d'après ou le héros Hermès s'est donné pour mission de récolter tous les savoirs encore disponibles de l'ancien monde. Cela l'amène à arpenter la terre ou du moins ce qu'il en reste. À cette occasion l'auteure Mobidic nous offre de belles planches ou la nature reprend ses droits, elle ne fait pas dans la surenchère, à ce titre la fusée est carrément géniale. Beaucoup de thèmes sont abordés dans cette histoire. La communication, la différence la peur de l'autre mais au final c'est une grande humanité qui se dégage de l'ensemble. Certes elle nous montre que l'homme est plus que perfectible et qu'il reste du chemin à parcourir. Petit bémol pour moi cette fin un poil trop idyllique à mon goût. La mise en cases est très classique et fait son effet, les personnages expressifs mais c'est surtout la colorisation qui est à mettre en avant, celle-ci étant parfaitement maitrisée. De la SF sans esbroufe mais efficace, un album hautement recommandable.
J'ai lu le Roi Ours le précédent album de l'autrice (ou auteure, j'avoue ne pas très bien savoir le terme approprié) que j'avais beaucoup aimé, même si la fin m'avais un peu décontenancé, mais je m'égare. Mais de quoi ça parle ? On suit Hermès qui voyage dans un monde retourné à un état de quasi moyen-âge après que l'"élite" de la planète ait décidé de partir sur Mars refaire une nouvelle vie. Hermès a comme objectif d’écrire une encyclopédie des savoirs oubliés... Et justement le savoir est au centre du récit, avec comme toile de fond le fanatisme religieux, la lutte des classe... Ce qui en fait un one shot complexe et dense en termes de thématique. Pour autant le récit sait se poser pour nous faire découvrir l'univers et prend son temps pendant le premier tiers, on est presque dans une déambulation contemplative et moi ça me plait. Mais je suis aussi conscient que cela nuit, un peu, au rythme de l'histoire. Attention spoiler: Le Roi Ours et le "Culte de Mars" partage de nombreuses thématiques communes, dont la difficulté à communiquer par exemple, l’influence des civilisations sud-américaines (Incas, Aztèques et Maya, notamment), un propos écologiste (mais pas oppressant), et enfin une idée sur la condition humaine. Mais si dans le Roi Ours la fin est profondément pessimiste je trouve, ici étonnamment il y a de l'espoir. Et pour le grand cynique que je suis je m'étonne d'y adhérer autant et d'avoir envie d'y croire..... Fin du spoiler. Je suis tiraillé entre le 4 et le 5 sur 5....Car au final qu'est-ce qu'un album culte? Des graphismes impeccables ? C’est bon. Une envie de tout relire pour se replonger dans l'univers dès qu'on a refermé l'album? C’est bon. Un scénario qui vous touche profondément ? C’est bon, mais je suis d'accord c'est très subjectif, trop subjectif. C'est pourquoi cet album est culte pour moi mais probablement pas pour la majorité d'entre vous.
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