Allô, ne quittez pas !
Histoires fantastiques.
Pilote Séries avec un unique avis
"Danie Dubos se préoccupe davantage de construire ses récits - pour mieux les dramatiser - et de les bâtir avec des matériaux éprouvés. Mais rassurons-nous: qu'elle s'alimente aux mythes et aux légendes, ou s'inspire d'une réalité quotidienne et moderne, on n'a pas à craindre d'elle de honteux revirements; de ceux qui à la fin referment les portes du rêve, et les verrouillent au nez du lecteur avec la triste clé du rationnel..." (extrait et fin du long texte de quatrième de couverture, écrit par J. C . Forest, avec lequel Dubos a plusieurs fois collaboré)
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Date de parution | Septembre 1982 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Les quatre histoires qui composent ce recueil jouent toutes sur un fantastique sans esbroufe, qui se développe par petites touches, une sorte d’étrange sortant du cadre de la conformité sans prévenir. Se déroulant dans des cadres variés (le XVIIème siècle de la bête du Gévaudan, divers moments du XXème siècle), l’unité de l’ensemble est dû – outre l’aspect fantastique déjà évoqué – au dessin de Daniel Billon, qui use très bien du Noir et Blanc, dans un style nerveux, jouant sur les hachures (moins baroque que celui de Buzzelli, mais qui peut s’en rapprocher). Son trait est globalement bon, mais inégal, certains passages étant un peu moins réussis. Si l’ambiance (le dessin, l’aspect fantastique) est intéressante, je trouve par contre que les scénarios de Danie Dubos sont décevants. Seule la dernière histoire (« Jean de l’ours ») ne m’a pas du tout intéressé, trop lente et quelconque dans son déroulé. Mais les trois autres, malgré de réelles qualités, sont trop inégales. A tout prendre, c’est la première histoire (qui donne son titre à l’album), qui arrive presque à maintenir jusqu’au bout l’intérêt, avec cette standardiste subissant la drague d’un amoureux surprenant. Peut-être un peu trop longue, elle est tout de même intéressante, jouant uniquement sur l’ambiance étrange et délétère qui enveloppe l’héroïne. Quant à « Aligre », malgré une chute qui se veut surprenante, elle peine à renouveler un canevas déjà vu, tandis que la version donnée ici de l’histoire de la bête du Gévaudan me laisse sur ma faim, rythme et surprise manquant un peu trop. Toutes les histoires tendent à montrer qu’on n’échappe pas à son destin, jouent sur un fatalisme qui amène généralement une fin pleine de noirceur. Bien qu’elle ait collaboré avec Forest et Pichard sur plusieurs projets où l’érotisme avait sa part, et malgré la présence de deux ou trois filles dénudées (dont une sur la couverture), Dubos ne joue pas ici sur ce registre. Quelques bonnes idées, mais aussi des faiblesses et facilités qui ne les mettent pas assez en valeur, voilà donc un bilan plus que mitigé, pour un album qui n’est pas le plus courant de cette collection Pilote.
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