L'Oiseau Rare
Ils sont prêts à toutes les combines pour atteindre leur rêve. Dans ce bidonville parisien, au milieu du petit peuple chassé par la spéculation immobilière, vit Eugénie et sa bande : le vieil Arthur, Tibor, l'ancien dompteur hongrois et les deux frères, Constantin et Lucien.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Paris Théâtre
Le ciment de cette famille, c'est Eugénie qui les entraîne dans son rêve fou de reconstruire L'Oiseau rare, le cabaret de son grand-père. Pour cela, chanter dans les rues ne suffit pas. C'est un prétexte pour attirer les bourgeois aux bourses pleines. Vols et filouteries sont leurs véritables activités. Mais les combines de plus en plus risquées, les problèmes avec les apaches et la police vont précipiter le petit groupe dans une spirale dangereuse.
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Date de parution | 19 Août 2020 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
L'Oiseau Rare se passe à Paris en 1898 dans ce qu'on appelait à l'époque la Zone. La Zone, c'était une surface non constructible créée en 1840 tout autour du mur d'enceinte de Paris, un no-man's land qui avait été rapidement colonisé par les baraques et autres roulottes des plus démunis, les pauvres rejetés du cœur de la ville et autres ex-paysans miséreux issus de l'exode rural. Parmi ces zoniers vit une petite communauté de 5 personnes, formée autour d'une gamine qu'ils considèrent comme leur petite-fille, leur nièce ou leur petite sœur. Le rêve de cette dernière : reconstruire le cabaret théâtre de ses parents qui a brûlé et où ils sont morts. Pour cela, outre ses talents de chanteuse et de comédienne qu'elle exerce régulièrement, elle et le groupe économisent une petite part sur chacune de leurs combines et autres larcins. Car ils se sont spécialisés dans le vol, le pickpocket et autres petites escroqueries sans grande envergure. Et quand il lui est donné la possibilité d'aller voir la vraie Sarah Bernhardt se produire à l'opéra, elle pense pouvoir toucher son rêve du doigt. J'ai aimé le contexte de cette série. Il s'écarte de la vision classique du Paris de la fin 19e siècle, de ses beaux costumes et de ses grands boulevards. Ici la Zone est présentée comme une grande communauté, certes misérable et peuplée de nombreux criminels et autres prostituées, mais également assez soudée. Ce lieu a ici une vraie âme et il est d'autant plus intéressant qu'un petit dossier documentaire nous en apprend un peu plus en fin d'album, avec des photos d'époque à l'appui. On s'attache assez vite à cette petite famille qui entoure l'héroïne Eugénie. Ils ont chacun leurs personnalités et le scénario évite heureusement les revers tragiques stéréotypés qu'on trouve dans trop de récits initiatiques ayant pour personnage une petite fille qui a un rêve inaccessible dans un monde trop cruel. Certes les choses ne se passent pas comme elle l'aimerait, mais les auteurs ne jouent pas la carte du mélodrame et du fatalisme. En effet dans le second tome, on voit doucement les choses tourner en la faveur des héros jusqu'à un joli final satisfaisant. Le graphisme de Cédric Simon est très appréciable, soutenu par d'agréables couleurs intenses. J'ai eu un peu de mal sur les premières pages à me faire aux rictus dentus assez répétitif de plusieurs personnages mais j'ai fini par oublier et par me laisser porter par les images et le récit. C'est là un diptyque de belle qualité donnant vie au Paris et à ses faubourgs de la fin XIXe siècle, ainsi qu'au monde du spectacle et de la rue. Tout est bien mené, un tout petit peu convenu sur la fin mais il s'agit tout de même d'une conclusion solide à une courte série plutôt originale et bien agréable.
Je garde une grande nostalgie de ma découverte des frères Stalner. La couverture du premier tome de Fabien M. est réellement gravée en moi et depuis lors, je suis le travail des deux frères dans l’attente et l’espoir d’une émotion similaire. Aussi lorsque j’ai vu le sujet de ce diptyque, je me suis mis à rêver… et j’ai acheté les deux tomes sans trop réfléchir. Et j’ai bien fait ! Eric Stalner, ici accompagné de Cédric Simon au scénario et assisté par Florence Fantini à la colorisation, retrouve un univers assez similaire à celui de Fabien M. L’histoire débute à Paris et met en scène une ‘famille recomposée’ qui vit de débrouilles et d’arnaques en cette fin de XIXème siècle. Le charisme des personnages est renforcé par la solidarité qui les lie et par la complémentarité de leurs caractères. Par ailleurs, l’évocation de la zone et la mise en scène de Sarah Bernhardt -qui tient un rôle essentiel dans ce récit- donnent à l’ensemble un cadre historique intéressant alors même que l’accent est mis sur son caractère romanesque. J’ai réellement été emporté, séduit, amusé par ce scénario. Surpris aussi, car je n’avais pas vu venir certains événements, et je m’en voudrais de vous en dévoiler de trop à ce sujet. Côté dessin, le trait d’Eric Stalner est toujours aussi agréable à lire. La richesse des décors, les personnages bien singularisés, les expressions de visage, la dynamique du dessin, tout est réuni pour passer un agréable moment de lecture. A mes yeux, c’est un des traits réalistes actuels les plus académiques et les plus purs pour illustrer une bande dessinée destinée à un grand public. Je reste vraiment un grand fan de cet artiste, et je l’adore dans cet univers. Vraiment une belle bande dessinée pour un moment de détente. C’est de la pure bande dessinée ‘grand public’ mais avec une telle qualité, je suis on ne peut plus preneur ! Enfin, si les croquis proposés en fin du tome 2 n'offrent rien d'extraordinaire, le cahier réalisé pour le tome 1 éclaire ce récit du point de vue historique. C'est un petit plus non négligeable qui accentue encore le caractère authentique du cadre de ce récit.
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