Naissance du tigre
Dans le Paris du XIXe siècle, la frontière entre enquête policière et chasse aux fantômes n’a jamais été aussi trouble…
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Adaptations de romans en BD Fantômes Les Uchronies Paris
Paris, 1889. Hantée par l’esprit frappeur de son ex compagnon, Sélène Fouquart fait appel à l’inspecteur Lacassagne. Celui-ci est un personnage haut en couleur, et son attitude devient de plus en plus étrange, au point de sembler lui-même suspect, lorsque des meurtres se produisent… Une enquête pleine de rebondissements et d’événements surnaturels.
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Date de parution | 09 Septembre 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Curieux depuis que j'ai découvert ce scénariste avec Le Gouffre des résurrections, c'est sa troisième série d'affilée que je lis, même s'il a signé celle-ci de son nom complet plutôt qu'HiroDjee. Et même si elle traite une fois de plus de fantastique et de surnaturel, c'est presque la plus sage des trois, avec un scénario un peu convenu mais agréable. Même si elle se déroule une vingtaine d'années plus tôt, fin 19e plutôt que début 20e siècle, le titre et les personnages de policiers parisiens font rapidement penser aux Brigades du Tigre, les voitures en moins. On est effectivement dans un décor Belle Epoque pour une enquête policière empreinte de surnaturel. Le spectre d'un étrangleur vient prendre possession d'un homme pour venger son exécution, tuant ceux qui y ont participé et menaçant son ex-femme et son fils qu'elle a caché. Le dessin est un agréable ligne claire agrémentée d'aplats noirs qui ne sont pas sans rappeler le style de Mike Mignola (Hellboy). Il s'en dégage une élégance et des tons sombres qui accentuent la menace et les scènes nocturnes quasi permanentes. Bonne ambiance graphique. L'histoire est également soutenue par de bons personnages, qu'il s'agisse de l'ex-femme scientifique mais aussi médium dont la personnalité formelle et logique est agréable, de l'inspecteur sérieux et bagarreur qui garde son voile de mystère et de professionnalisme quand il ne participe pas à des combats de rue, ou des différents personnages secondaires qui les accompagnent. L'intrigue prend un tour un peu facile quand on réalise que l'antagoniste peut s'emparer à volonté du corps des vivants pour accomplir ses actes vengeurs, mais le déroulé reste sympathique et plutôt prenant. Ce n'est pas une lecture inoubliable mais c'est un bon divertissement servi par un bon dessin.
Le récit se laisse lire facilement, plutôt rapidement (il y a peu de textes, et l’intrigue n’est pas très dense), même si l'histoire m’a, au final, un peu laissé sur ma faim. Formellement c’est un polar, ancré dans le début du XXème siècle, mais mâtiné d’un peu de fantastique. Il y a quelques petites choses d’Adèle Blanc-Sec dans l’histoire, mais aussi dans le personnage du médium Sélène Fouquart (qui ressemble à l’Adèle de Tardi lorsqu’on la voit de face). Le dessin quant à lui est plutôt dans la veine de celui de Brüno, avec un trait gras, une colorisation forte et sans nuances. Pas ce que je préfère, mais c’est très lisible et efficace en tout cas. C’est cette colorisation qui distingue le rendu d’Hostache de celui de Tardi. L’intrigue se laisse lire, il faut juste accepter certaines idées loufoques, autour de procédés scientifiques improbables, mais ça passe, car Rivat n’en abuse pas trop.
Feldrik Rivat rend hommage à la littérature fantastique du début du XXème siècle. L'auteur nous propose un scénario très documenté qui nous renvoie à l'ambiance de romans où le mystère se le dispute à l'horreur angoissante. Pour rentrer dans cette oeuvre il faut accepter le parti pris fantastique de l'auteur. Son point de vue est d'ailleurs intéressant puisqu'à une époque de grandes découvertes technologiques, il n'était pas si ridicule de croire (ou faire croire) que la fée électricité était capable de tous les prodiges, même de réveiller les morts. Rivat ne cache pas son admiration pour Adèle Blanc-Sec c'est pourquoi on retrouve beaucoup d'éléments qui font référence à l'oeuvre de Tardi. Je trouve que c'est une sorte de dépoussiérage respectueux plutôt bien réussi. Le graphisme de Hostache s'inscrit dans cette démarche. Malheureusement je le trouve un peu inégal. Je le trouve très bon dans les gros plans, les lumières ou les ombres mais plus imprécis dans les scènes plus larges avec des personnages aux contours moins précis. Il y a même quelques erreurs comme ces bandages de boxeurs qui apparaissent d'une case à l'autre. En outre je ne suis pas trop fan de la mise en couleur qui reste constamment dans des teintes sombres. Les tons gris, bleu-gris, bruns ou beiges sont presque toujours utilisés. Quelques couleurs auraient pu créer un contraste dans les ambiances ce qui aurait plus mis en valeur les moments forts du récit. Je trouve en effet que l'ambiance est toujours un peu monotone ce qui amoindrit la tension dramatique du récit. Cela reste une lecture agréable qui plaira (ou pas ?) aux fans d'Adèle.
Un récit très bien écrit, au scénario plein d’inventions et aux dialogues percutants. Ce one shot qui se déroule à la fin du XIXe siècle, dans un Paris en plein progrès technique, met en scène un médium Sélène Fouquart en proie à l’esprit frappeur de son ex-compagnon mort guillotiné. Entre enquête policière et chasse aux fantômes, l’histoire se passe dans une atmosphère inquiétante parfaitement bien rendue par les très belles planches monochromes travaillant en détail les aplats de couleurs marrons, beiges, rouilles et kaki. Les vues du Paris sont particulièrement réussies. Cette histoire questionne aussi sur le passé et ses cicatrices inguérissables, et sur la science qui excite l’imagination des uns et effraie les autres. On y verra un clin d’œil appuyé à Adèle Blanc Sec, aux personnages fantastiques et aux machines expérimentales qui peuplent son univers. Un album qui se lit d’une traite, c’est fluide et agréable.
Cet album est l’adaptation d’un roman éponyme (paru chez Les Éditions de l'Homme Sans Nom), par l’auteur lui-même. Il s’agit d’un thriller teinté de fantastique prenant place dans un Paris du XIXe siècle uchronique : une découverture scientifique fait qu’il est possible de matérialiser les fantômes, pour les emprisonner ou les interroger... Une avancée technologique alléchante pour une police parisienne en quête de modernisation. Une idée sympa, avec laquelle l’auteur construit une intrigue intéressante et prenante. L’enquête est rondement menée et facile à suivre, l’atmosphère glauque colle parfaitement au récit, et le dénouement est logique et satisfaisant. La mise en image de Jean-Baptiste Hostache est parfaitement réussie. J’aime beaucoup la façon dont il représente ses personnages, et les couleurs renforcent l’ambiance sombre et inquiétante du récit. Pas le polar du siècle, mais un album prenant et terminé en 1 tome, que je recommande aux amateurs du genre.
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