Gentlemind
Un récit profondément touchant, sur trois décennies, du rêve américain au féminin !
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Auteurs espagnols Auteurs italiens La BD au féminin New York
New-York, 1940. Navit, une jeune artiste désargentée, hérite d'un journal de charme quelque peu désuet : 'Gentlemind'. Combative, intelligente et audacieuse, elle s'improvise patronne de presse et se lance le défi insensé d'en faire un magazine moderne. Hantée par le souvenir de son amant disparu sur le front en Europe, elle doit affronter la réalité d'une société américaine en plein âge d'or mais résolument machiste...
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Date de parution | 21 Août 2020 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Rah, c'est embêtant ... J'aurais voulu noter plus, j'aurais voulu dire que c'est excellent ! Mais ce n'est pas le cas et c'est frustrant parce qu'il y avait un énorme potentiel dans cette histoire. Ça commence par une amourette de jeunesse entre une jeune femme dansant dans un cabaret et un jeune artiste dessinateur qui ne peuvent pas vivre, manquant d'argent. Le destin les sépare et très vite le récit embraye sur son réel sujet : le magazine Gentlemind et ce qu'il permet de dire de la société américaine. Et là, on a déjà un premier problème : la BD n'a pas eu assez le temps de se développer. Elle traitera, en vrac, de féminisme et d'émancipation des femmes, d'amour contrariés, de la presse, de son pouvoir, des nouvelles générations d'écrivains, du vrai et du faux, de la photographie et de son impact, de nazisme, de maccarthysme, de temps qui passe, de révolutions, d'appartenance ethnique ... Et je suis certain d'en avoir oublié plein ! C'est une véritable accumulation de sujets, parfois traités seulement en une ou deux pages, qui passent trop vite mais surtout noient un peu trop le propos. Parce qu'au sortir de cette BD, j'ai un réel doute sur le sujet central. C'est tellement éparpillé en tout sens qu'il est difficile de dire sur quoi les auteurs ont voulu se concentrer : si le personnage de Navit est clairement central au récit, je trouve que sa romance avec Arch est trop centrale pour l'intérêt réel qu'elle occupe. Il manque vraiment le fil rouge de l'ensemble, clair et net, pour qu'on s'y retrouve. Si je dis ça, c'est que je suis assez frustré quand je vois ce que la BD propose. Il y a une réelle intention narrative qui me plait : parler des années 40 puis 50 sous le prisme de la modernité qui arrive mais aussi de tout ce qui change à ce moment-là : la question des femmes, des minorités latinos, les révolutions et l'hégémonie américaine, le pouvoir de la presse, les technologies qui débarquent, mais aussi l'évolution de la presse au fur et à mesure de l'évolution sociétale ! Il y a beaucoup de choses que j'ai apprécié dans le discours, mais aussi dans les personnages. Maggie, par exemple, est un personnage parfaitement bien campé, tout comme "Just Jo". Les hommes ne sont pas en reste, les gueules sont vites cernées et franchement sympathiques, leur évolution est intéressante tout comme l'évolution de leurs petites vies. C'est simple mais efficace et ça donne un aspect "bande" aux gens du journal qu'on voit évoluer ensemble avec plaisir. Niveau graphisme, c'est assez difficile à dire pour l'appréciation. D'un côté le graphisme est net, il a une patte claire et le style atome rend bien. Surtout que ça fait aussi rétro que l'histoire, donc parfait niveau cohérence ! Cela dit, je dois quand même admettre que plusieurs fois j'étais incertain sur les personnages. Il m'a fallu revenir en arrière pour bien identifier chacun, reconnaitre le détail qui le différencie et même comme ça j'ai eu parfois du mal à m'assurer de qui parlait. C'est dommage, ça ralentit une lecture très appréciable du reste. En fait, je ressors assez frustré de la BD parce que le potentiel est là, clair et palpable. Il y beaucoup (trop) de bonnes choses, des personnages attachants et des histoires intéressantes. La fin est amère, douce-amère, sur les regrets et les années passés, sur tout ce qui n'a pas pu se faire, mais elle a un côté émouvant qui est malheureusement noyé par la vitesse du deuxième volume. C'est ce qui est frustrant : ça aurait pu être excellent, c'est "seulement" bien. Donc la lecture est chouette, agréable et même recommandée, mais elle ne sera pas non plus impérissable et c'est dommage. Pour le coup, je me dis qu'une adaptation en série pourrait être excellent !
J'ai eu du mal à rentrer dans un récit avec une entrée en matière un peu hésitante. L'ascension de Navit et son accession au pouvoir de sa société sont à la fois simplistes (un mariage entre jeunette et vieux millionnaire) et trop superficielle. En effet j'aurais aimé une bataille juridique un peu plus fouillée que ce lapin sorti du chapeau devant une cohorte d'avocats chevronnés. Ainsi je n'ai pas adhéré à la description psychologique de Navit. Les auteurs passent trop rapidement sur ses qualités qui lui ont permis de faire d'elle une business woman moderne, créative et innovante. Les auteurs préfèrent développer un côté social avec beaucoup de bons sentiments. J'ai donc eu l'impression d'un récit qui hésitait parfois entre l'intime, la comédie de mœurs, le social ou le girl power. C'est quelquefois un peu confus malgré un texte assez recherché et parfois assez drôle. Le plus de la série réside dans un graphisme très fashion qui colle parfaitement à la thématique du journal féminin. L'adjonction de pleine pages représentant des couvertures ou des dessins, ainsi qu'une mise en couleur moderne et recherchée en font un ouvrage visuellement très original et agréable. Une lecture plaisante avec un récit un peu convenu et parfois confus dans une thématique originale et un très bon graphisme.
Bien… mais pas franchement bien. La raison , un dernier tiers du deuxième tome dans lequel les années défilent afin d’arriver à une conclusion dans laquelle, malheureusement, l’émotion ne passe qu’à moitié. Et c’est bien dommage car la série propose bien des atouts. A commencer par le trait d’Antonio Lapone, dont je suis grand fan. Une fois de plus il marque la série à laquelle il collabore grâce à son style ‘atome’. Cet esthétisme fonctionne parfaitement sur la première partie du récit -qui se déroule durant les années ’40 et ’50- et continue de faire son effet par la suite même si moins en adéquation avec l’époque. J’adore véritablement ce trait racé et cette mise en page très stylisée. Autres points forts de la série : son thème central et ses personnages. Sur deux tomes, nous suivons la création, l’ascension et la fin d’un magazine destiné à un public masculin. Mais ce sujet permet surtout de nous intéresser au destin de trois personnages centraux, ainsi qu’à celui de quelques personnages secondaires qui vont, pour certains, gagner en importance au fil du récit. Et je suis plutôt friand de ce genre de récit chorale qui voit plusieurs destins s’entrecroiser, tout comme je suis preneur de ce genre de thématique qui permet de voir une entreprise évoluer sur du long terme (le magazine disparaitra après 30 ans d’existence). Et puis, il y a quelques passages savoureux comme ce brainstorming du premier tome qui voit quelques femmes issues de diverses couches de la société américaine des années ’40 discuter au sujet des hommes et de leurs centres d’intérêt. Si la progression avait été mieux dosée, j’aurais été sur un franc 4/5. Là, je suis entre le pas mal enthousiaste et le franchement bien un peu trop flatteur. Bon ! Allez ! 4/5 parce que j’aime beaucoup le trait de Lapone… mais j’espérais mieux sur base du seul premier tome.
J'ai eu un petit peu de mal à entrer dans ce récit car sur le premier tiers du tome 1, je n'arrivais pas à voir où les auteurs voulaient en venir. J'étais un peu déstabilisé par la rapidité avec laquelle le temps passait et les évènements s'enchainaient, ainsi que une certaine profusion de personnages. Et j'ai aussi eu l'impression d'avoir manqué une étape entre le moment où l'amoureux part pour la guerre en Europe et les pages d'après où l'héroïne est mariée à un autre. D'ailleurs, en lisant le résumé de l'éditeur, je vois qu'eux aussi semblent s'y être perdus puisqu'il parle à tort d'un amant disparu sur le front en Europe. Ce n'est qu'après cette longue mise en place que les choses se stabilisent enfin et que j'ai pu mieux capter les tenants et aboutissants du récit qui va se centrer alors sur le renouveau d'un magazine de presse qui va être repris en main par la réunion des talents des deux personnages principaux, et étonnamment pas de celui que je croyais être aussi au cœur de l'intrigue en début d'album. A partir de ce stade, j'ai bien apprécié ma lecture. L'ambiance des USA et plus particulièrement du New York des années 40 est bien retranscrite et sert de moteur à l'histoire. J'ai notamment apprécié la séance de brainstorming des femmes invitées par le journal pour déterminer ce qui plait aux hommes de leur époque et la manière dont cela a permis de donner une nouvelle vie au magazine. Les personnages sont également intéressants et le scénario ne laisse pas trop deviner où leur chemin va les mener. Le graphisme est lui aussi de bonne tenue, avec un trait rappelant un peu le style Atome, avec une ligne moins claire toutefois, et des couleurs un peu ternes mais élégantes et réussies. Et j'aime l'aspect plus illustratif des grands dessins de couvertures du fameux magazine, j'aime cette esthétique rétro. Je ne suis pas totalement tombé sous le charme mais j'aime bien la personnalité de cette BD et de son univers et de ses personnages. Je suis assez curieux de savoir comment l'intrigue va évoluer dans le second et dernier tome.
Je vais encore une fois être moins enthousiaste que les autres posteurs. Non pas que je n'ai pas aimé ce premier tome, je le trouve bien. C'est juste qu'il ne m'a pas captivé du début jusqu'à la fin. Je dois dire que ce que j'ai surtout aimé dans le récit est tout ce qui autour de l'héritage de l'héroïne, sa relation avec l'avocat et ses efforts pour transformer le magazine. Le reste me laisse indifférent. Je n'ai pas été touché par tout ce qui tourne autour du pauvre dessinateur. Quant au dessin, c'est une vraie merveille. Le style me fait penser à ce que l'on utilisait dans la publicité à l'époque où se situe la bande dessinée. J'ai bien amé le dynamisme et l'expressivité du trait. La mise en page est très bien maitrisé. On ne s'ennui pas de ce côté-là.
Le dessin est assez original – genre dessin de styliste de mode, avec un trait fin, que la colorisation (qui « déborde ») fait ressortir. Un petit air rétro aussi (le style graphique ressemble à celui des dessins animés ou des réclames des années 1950). C’est en tout cas très frais, dynamique, primesautier, ce qui convient bien à une histoire qui fait penser à certains scénarios de Frank Capra, Billy Wilder (pour le côté enjoué, virevoltant, tout en n’oubliant pas un arrière-plan critique sur la société américaine) ou d’Orson Welles (un peu de Citizen Kane version féminine). Pour le reste, nous suivons une jeune femme (qui a des airs d'Audrey Hepburn), qui se débat dans un monde d’hommes, dans les États-Unis des années 1940. Ayant fait un héritage, elle cherche à développer la revue qui lui échoit (et qui donne son nom à la série), et se révèle – avec l’aide d’un avocat dynamique – une vraie meneuse d’hommes (elle qui était plutôt meneuse de revue avant !), une « chef d’entreprise » aux idées modernes. Elle cherche à transformer cette revue machiste et racoleuse en revue de référence, touche à tout (un magazine moderne donc). Le long passage du brainstorming, durant lequel une ribambelle de femmes choisies presque au hasard vient raconter (de façon guillerette, l’alcool aidant) leur façon de voir les hommes et les envies des femmes aux hommes de la rédaction, pour donner à ses derniers des idées de rubriques pour attirer un nouveau lectorat, est à la fois drôle, et bien fichu. En fil rouge, nous suivons aussi les relations amoureuses contrariées entre l’héroïne et un ancien petit ami, que la guerre et divers choix de vie avaient séparés. Il est dessinateur, pourrait très bien intégrer la nouvelle équipe de Gentlemind… On a là une histoire enlevée, rythmée, légère mais pas creuse, qui donne en tout cas envie de connaitre la suite et fin dans l'album suivant. Note réelle 3,5/5.
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