Le Chanteur perdu

Tronchet signe ici une oeuvre émouvante et vibrante, qui nous questionne : est-ce bien la vie que nous voulions vivre ? L'enquête fantaisiste mais efficace menée par le héros trace un itinéraire guérisseur que nous suivons avec un plaisir partagé.
Aire Libre Consensus sur une BD Dupuis Musique One-shots, le best-of
Lorsqu'il fait un burn-out, Jean, bibliothécaire qui semble être passé à côté de sa vie, décide de retrouver Rémy-Bé, le chanteur de sa jeunesse (lorsqu'il se voyait encore révolutionnaire et contestataire). Fasciné par la désinvolture et la liberté de ton des chansons, Jean voit dans cette recherche improbable l'occasion de renouer avec le personnage qu'il n'a pas osé être. Enregistrés sur une vieille cassette audio, les morceaux l'ont suivi pendant des années, seul vestige du passé. D'ailleurs, personne ne semble se souvenir de ce chanteur, l'aurait-il inventé ? Sa seule piste : la pochette du disque avec le viaduc de Morlaix en arrière-fond. L'indice est maigre, mais Jean pourra dénouer le fil de manière surprenante, avec le seul secours des paroles de la douzaine de chansons, qui sont comme un puzzle mystérieux. Au bout du chemin, il y a le fantôme du chanteur perdu que Jean pense connaître par coeur. Il n'est pourtant pas au bout de ses surprises. C'est un autre qu'il rencontrera, tout en faisant lui-même la découverte de celui qu'il est, à travers celui qu'il aurait pu être. Les îles lointaines ne laissent pas indemnes... Texte: L'éditeur
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Date de parution | 28 Février 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis

Dans cette excellente BD à l'écriture fine et agréable, on marche dans les pas de Jean, un bibliothécaire obsédé par un chanteur des années 70 mystérieusement tombé dans l'anonymat. Laissant tout derrière lui, Jean décide de se lancer dans une enquête étonnante (en réalité, c'est une double enquête puisque cette aventure est également propice à l'introspection du narrateur guetté un temps par la dépression). Revigoré par cette quête improbable, le personnage principal traque alors avec obstination le moindre indice, tente de découvrir des messages cachés dans les textes du chanteur disparu et recueille fébrilement les témoignages de personnes qui auraient croisé la route de l'artiste. Pensant tenir une piste, il se décide à reprendre contact des années plus tard avec un ami qu'il avait perdu de vue et qui lui avait fait découvrir ce chanteur lorsqu'ils étaient étudiants, ce qui est l'occasion pour le lecteur d'assister à des saynètes tantôt amusantes, tantôt émouvantes et de mesurer par la même l'écoulement du temps, d'observer la trajectoire de ces personnages qui ont vieilli brutalement sous nos yeux en l'espace de quelques chapitres. Cette patine du temps rend subitement ces personnages réels et le lecteur, touché, s'attache autant à Jean qu'à ces témoins d'une époque révolue. L'enquête se transforme en véritable aventure et l'on se prend à espérer comme Jean que la rencontre avec ce chanteur aura bien lieu. Grâce à une belle colorisation et au trait efficace de Tronchet, le lecteur, tenu en haleine par ce récit équilibré et bien construit, voyage de la Bretagne jusqu'au bout du monde et se demande jusqu'à la fin quelle est la part de vérité dans cette histoire épatante. Le dossier final, cerise sur le gâteau, apporte d'ailleurs une excellente réponse à cette interrogation. Une bien belle découverte et une lecture que je recommande à mon tour !


Décidément, Didier Tronchet ne cesse de m'étonner. Le virage plus personnel entrepris avec sa BD Là-bas est tout à fait singulier. Adolescent, je n'ai jamais trop accroché avec son univers. Sans doute étais-je trop jeune, et son humour trop mature pour moi alors. C'est grace aux chroniqueurs précédents que je me suis lancé dans cette lecture, occasion de redire combien BDthèque est quand même très très bien... Le chanteur perdu m'a séduit pour plusieurs raison. D'abord parce qu'elle ravive la mémoire oubliée d'un jeune prodige de la chanson qui m'était totalement inconnu. Longtemps, j'ai boudé la chanson française qui pour moi représentait le monde d'avant, le monde de mes parents. Depuis, j'ai eu l'occasion de réparer mon erreur, notamment en découvrant le répertoire d'un certain Pierre Perret, auteur de grand talent dont les chansons splendides parviennent à me tirer les larmes (écouter sa chanson Ma femme pour s'en convaincre). Et c'est là une autre raison de mon enthousiasme pour Le chanteur perdu : on apprend que c'est le même Pierre Perret qui a produit à l'époque le seul et unique disque du fameuse chanteur qui s'appelle en réalité Jean-Claude Rémy. Bien entendu, il y a d'autres motifs de satisfaction. Cette histoire vraie est très touchante, également très bien racontée. Tronchet y maintient tout le long un certain suspens non sans se départir d'une certaine autodérision. Ce récit personnel prend la forme d'une enquête haletante à l'échelle de l'intime, et plus arrive la fin, plus on doute avec l'auteur. On sent une réelle montée en tension. C'est superbe. Je terminerai en conseillant à tout le monde d'aller regarder sur Youtube la vidéo de Didier Tronchet et Jean-Claude Rémy chantant ensemble sur la petite île du bout du monde évoquée dans la BD. J'en suis encore tout retourné !


Voila une BD qui m'a complètement surpris ! Tronchet réussit parfaitement sa BD sur ce chanteur inconnu, comme tant d'autres innombrables jeunes gens qui ont pondu leur disque et ensuite disparu dans la nature... Et son personnage s'accroche, tente de comprendre et va plus loin, toujours plus loin. Jusqu'au bout du monde, finalement ! Et honnêtement, je n'avais pas lu les avis mais lorsque j'ai découvert à la fin que c’était une histoire vraie j'étais encore plus sur le cul parce que c'est incroyable comme histoire ! Certes Tronchet utilise un personnage qui retrace de façon artificielle le déroulé mais c'est tout de même fou comme histoire. Le tout enrobé dans une histoire qui rappelle que le temps passe, qu'hier est mort et la vieillesse arrivée. C'est riche de petites thématiques bienvenues, le tout dans cette quête presque absurde à première vue mais qui permet de refaire du lien chez ce personnage entre son passé et son présent. Le tout reste assez léger même si on a quelques passages plus graves. Le tout est porté par le dessin de Tronchet, qui fait ce qu'il sait faire efficacement. C'est notamment parlant sur les couleurs et les décors qu'il retranscrit à merveille. C'est prenant, touchant et surprenant. Je ne peux que recommander la lecture !


Tronchet est un auteur que j’aime bien, surtout pour le versant de son œuvre humoristique. Mais j’ai trouvé pas mal de qualités dans cette histoire, pourtant pas très drôle (même si deux ou trois passages d’autodérision prêtent à sourire). J’étais un peu sceptique au départ, car je n’étais pas sûr que Tronchet arrive à captiver le lecteur avec une histoire aussi simple, presque creuse, et qui semblait n’intéresser que Tronchet lui-même : la quête d’un chanteur auteur d’un seul disque, totalement oublié depuis 30 ans, sans réels « à-côtés », digressions. Et pourtant, je dois dire que Tronchet (qui avance ici sous les traits d’un bibliothécaires un peu asocial et aigri) a réussi son pari, et qu’il a réussi à m’embarquer dans son enquête. Ses souvenirs plus ou moins fantasmés, ses intuitions, les coups de bols et le fil rouge de ces chansons, et de ceux qui ont connu ce chanteur « perdu » (Pierre Perret ou Georges Brassens par exemple), tout ce bric-à-brac donne au final un récit où l’on ne s’ennuie jamais. Une lecture plaisante. Note réelle 3,5/5.


Mon premier véritable Tronchet, j’avais trouvé sympathiques ses précédentes collaborations lues (avec Jouvray, Balez et Nicoby) mais ici je le découvre enfin au dessin. Une excellente pioche puisque Le chanteur perdu s’avère une agréable découverte, jusqu’à maintenant ses récits ne m’avaient pas parlé autant. La quête de notre bibliothécaire est des plus agréables à suivre, un road movie au quotidien. C’est parfaitement chapitré, on se laisse emporter tranquillement. Ça parlera d’autant plus aux amateurs de chanteurs à texte, auquel l’auteur rend un bel hommage. La mise en scène assure parfaitement le taf, je me suis toujours méfié de son dessin mais alors là rien à dire, c’est parfaitement rehaussé par des couleurs bien senties. Bref un chouette roman graphique et la postface sur la genèse de l’œuvre est très intéressante. Ça m’a donné envie d'approfondir cet auteur.


Suite à la discussion sur les "séries avec un unique avis", je m'empresse de parcourir le thème du même nom. J'y découvre avec étonnement @ Le Chanteur perdu, BD rangée dans mon étagère depuis plus d'un an mais sans jamais n'avoir été lue, sacrilège... C'est donc le moment d'y mettre fin ! Et bien suite à cette lecture passionnante, c'est avec grand plaisir que je rédige cet avis pour ainsi apporter mon gravillon à l'édifice que représente la requête de Ro. Le récit s'inspire dans les grandes lignes d'une histoire vraie : celle de l'auteur, David Trochet, passionné de variétés françaises, à la recherche d'un auteur-compositeur des années 70 qu'il avait découvert avec passion durant ses jeunes années et dont les mélodies résonnaient encore en lui trente ans plus tard (pour reprendre ses propres paroles). Il décide finalement de se lancer à la recherche de ce dernier et commence alors le début d'un voyage initiatique qui conduira notre personnage principal à l'autre bout du monde... Au cours du récit, il est aisé de s'identifier au héros tant ses problèmes / questionnements au quotidien sont / ont été / seront l'affaire de bon nombre. L'enchaînement des péripéties, quoiqu'un peu rapide à certains moments, est bien conduit et nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages. Je trouve le dessin simple mais en raccord avec la contrainte que représente la richesse d'un tel récit : l'histoire se suffit à elle même, le dessin n'est ici qu'un agrément. Enfin, petit coup de cœur tout de même pour le choix des couleurs chaudes qui accompagnent avec légèreté la narration. Je m'en vais de ce pas écouter les musiques de ce chanteur (pas si) perdu ! ;) Merci Gaston pour la découverte ;) Note réelle : 4/5


3.5 Ce récit est basé sur un événement de la vie de Tronchet. Il est effectivement fan d'un chanteur inconnu et il a fini par partir sur ses traces 30 ans plus tard. Comme c'est expliqué dans le dossier de fin d'album, il a changé le nom du chanteur et créé une oeuvre de fiction qui mélange la réalité et des trucs inventés. On suit donc un bibliothécaire qui fait un burn-out et finit par partir à la recherche de Rémy Bé, un chanteur qui a fait un album et a disparu de la circulation, et dont le héros est fan absolu. L'intrigue m'a rappelé Avec Édouard Luntz - Le Cinéaste des âmes inquiètes avec comme grosse différence que l'auteur partait à la recherche des œuvres d'un réalisateur oublié et mort, alors qu'ici c'est l'artiste lui-même que le héros cherche. J'ai trouvé le scénario prenant et touchant. Le ton est réaliste et je me suis demandé tout le long si c'était basé sur une histoire vraie ou non. Comme dans d'autres romans graphiques de Tronchet, on retrouve des réflexions intéressantes sur la vie en générale. Le héros est attachant, le dessin est très bon et j'ai bien aimé suivre cette quête. À noter que dans la réalité, le chanteur s'appelle Jean-Claude Rémy et que son fils est un dessinateur qui a produit une auto-biographie Sur la vie de ma mère.
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