Traducteurs afghans - Une trahison française
Le récit de vie de trois "tarjuman" (c.-à-d. traducteurs afghans) de l'armée française - abandonnés par l'État français...
Afghanistan Documentaires La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants
Abandonnés par la France, l’histoire des tarjuman (traducteur, en langue dari) vient réveiller un sentiment amer, en écho avec tous les supplétifs laissés sans protection dans l’histoire des guerres de notre pays. En effet, la France a employé en Afghanistan quelques huit cents traducteurs, chauffeurs, physionomistes, manutentionnaires et logisticiens pour les épauler dans leurs missions. Colonne vertébrale de la stratégie visant à gagner les cœurs et les esprits, ils se sont mués en véritables soldats, engagés aux côtés de nos troupes par conviction, dans l’espoir d’un autre avenir pour leur pays. Mais, suite au retrait de nos forces à compter de 2012, la France a refusé d’accorder un visa à la majorité d'entre eux... Tous deux intimement marqués par les précédentes "trahisons" françaises, deux journalistes, Brice Andlauer et Quentin Müller, ont décidé d'aller enquêter sur le terrain. Ils en sont revenus avec un livre dénonciateur, "Tarjuman, enquête sur une trahison française" (éditions Bayard). Avec cette bande dessinée, ils veulent donner corps à trois des tarjuman qu'ils ont rencontrés et mettre en scène leur chemin de vie pour mieux dénoncer le refus qui a été initialement opposé à leur demande de protection. (texte de l'éditeur)
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Date de parution | 12 Février 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Honnêtement, je mets 3 étoiles à l’arrache, uniquement au vu de l’intérêt du sujet, et du fait que l’album relance un sujet enterré cyniquement par la France. En effet, il s’agit de nous présenter quelques exemples d’interprètes afghans employés par l’armée française durant la dizaine d’années de sa présence en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001. Une fois son départ acté, l’armée française a abandonné à leur sort la quasi-totalité de ces auxiliaires afghans. L’album nous montre le long et douloureux parcours de certains d’entre eux pour échapper à la mort promise par les Talibans, et pour pouvoir être accueillis en France avec leur famille. On retrouve là ce que la France a fait aux Harkis, les Américains à leurs auxiliaires vietnamiens : hypocrisie et cynisme et trahison de certaines des valeurs défendues par ces pays. Mais voilà, si le propos est louable, j’ai vraiment eu du mal à accrocher à cet album. Le dessin d’abord, simple, un peu figé, n’est pas vraiment emballant. Et la narration ensuite, qui est un peu lourde, vaguement didactique, mais souvent maladroite. Bref, un sujet intéressant, mais un traitement qui l’est beaucoup moins. Note réelle 2,5.
Décidément, il est loin le temps des « petits miquets » où la BD, qui ne portait pas encore ce nom, était purement récréative. « Traducteurs afghans » est non seulement un témoignage mais aussi un outil de revendication pour interpeller les autorités françaises et alerter l’opinion publique sur la façon apparemment scandaleuse dont l’armée a traité ses traducteurs indigènes en Afghanistan. Personnellement, je ne connais ce dossier qu’au travers cette BD et n’ai pas vocation à prendre position sur le sujet. Je vais simplement donner un avis sur la manière dont le sujet est traité. Au niveau du dessin, c’est assez sommaire et fait un peu penser à celui de Nicolas Wild dans « Kaboul Disco » (tiens, c’est aussi en Afghanistan !) : très peu de décor, physionomie très simple des personnages, en noir et blanc, bref, le dessin n’est pas le point fort de cet album. Au niveau du scénario, c’est un témoignage de la vie de trois traducteurs et de leurs difficultés à vivre en Afghanistan après le départ des troupes françaises pour lesquelles ils ont travaillé et à obtenir de la France la protection et l’accueil qu’ils estiment mériter. On apprend certes pas mal de choses en lisant cette BD mais on ne peut pas dire que cela soit très passionnant. En lisant « Traducteurs afghans », j’ai plus eu l’impression d’être le témoin d’un différend entre ces traducteurs et l’administration française que d’être un lecteur d’une œuvre artistique, littéraire ou simplement divertissante. Le plus surprenant est de voir apparaître dans cette BD le nom et le mail d’un fonctionnaire français qui semble être responsable du dossier des traducteurs. Est-ce pour faire pression sur lui par ce medium original qu’est une bande dessinée ? Peut-être… On est donc très loin de la BD traditionnelle et on se rapproche fort de la philosophie de la « Revue dessinée » qui publie des reportages sur des sujets divers et variés, généralement très sérieux. Mais faut-il coter une BD sur le sérieux de son sujet ? Personnellement, j’ai dû un peu me forcer pour finir sa lecture…
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