Harleen
Elle croyait pouvoir le sauver. L'amour va la transformer.
DC Comics Des méchants super ! Folie Harley Quinn Les meilleurs comics Les prix lecteurs BDTheque 2020 One-shots, le best-of Univers des super-héros DC Comics
Après des études mouvementées qui ont entamé sa confiance en elle, la jeune psychologue Harleen Quinzel pense enfin avoir décroché le poste de ses rêves en étant embauchée à l'Asile d'Arkham afin d'apporter son soutien et son expertise aux plus grands criminels de Gotham. Mais il est un être au sein de cet asile qui va à la fois faire chavirer son esprit et son coeur : le Joker ! Petit à petit, Harleen va se laisser séduire puis sombrer dans un abîme de folie y laissant à tout jamais son innocence et ses illusions perdues.
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Date de parution | 12 Juin 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L'empathie est un handicap. - Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 3 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019/2020, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Stjepan Šeji?. Seul le lettrage a été réalisé par quelqu'un d'autre, en l'occurrence Grabriella Downie. Cette histoire est parue dans la branche Black Label de DC Comics, ce qui permet un ton plus adulte, et induit un format plus grand que celui des comics habituels. Dans son rêve, Harleen Frances Quinzel est en train de marcher dans une rue de Gotham dont la chaussée semble flotter dans les airs, les gratte-ciels sont étrangement inclinés, sur le ciel se détache le Batsignal. Tout d'un coup une nuée de chauves-souris passe au-dessus d'elle, et devant elle se tient un individu recroquevillé sur le sol, harcelé par les chauves-souris. Elle s'en approche le protège avec son corps et repousse une énorme chauve-souris anthropomorphe. Elle aide Joker à se redresser, lui annonce qu'elle est son docteur pour l'aider, et ils se mettent tranquillement à rire de concert. Un peu plus tard, elle interroge Morris, un soldat incarcéré, en tant que psychologue. Il évoque son service en temps de guerre, son amitié avec un autre soldat, la manière dont celui-ci est mort assassiné par une prostituée en pays étranger, la façon dont ça a changé sa façon de voir les choses : en territoire ennemi, chaque personne (homme femme, enfant) est un ennemi potentiel. Deux ans plus tard, elle présente sa thèse au cours d'un symposium à Gotham : pour elle la phrase clé prononcée par Morris est que l'empathie devient un handicap. Elle estime qu'en temps de guerre, ou de situation de stress prolongée, l'organisme passe en mode réponse combat-fuite, et que cela se transforme en maladie auto-immune si cet état se prolonge trop longtemps. Elle commence à s'empêtrer dans ses explications lorsqu'elle s'aperçoit que plusieurs personnes dans l'auditoire regardent leur montre et commencent à partir avant la fin. Après cet exposé peu réussi, Harleen Quinzel va prendre un verre avec sa copine Shondra, médecin, mais avec une carrière plus prometteuse, car son projet consiste en des solutions médicamenteuses pour le traitement de certaines formes de dépression. Sa présentation à elle s'est très bien passée, et elle conseille à Harleen de se souvenir que ce qu'attendent les investisseurs, c'est des prévisions de bénéfices. Un peu rassérénée par les propos de Shondra, Harleen Quinzel rentre chez elle à pied en pensant à sa situation de célibataire, d'une trentaine d'années, sans attache. Tout d'un coup, une violente explosion se produit dans la rue transversale qu'elle s'apprêtait à traverser. Joker en sort, accompagné par 4 hommes de main. Il dégaine son revolver et le braque sur Harleen. D'un seul coup, elle repense à tous les choix qui l'ont amenée là, en fermant les yeux. À sa grande surprise, Joker a décidé de ne pas faire feu, et de monter dans la voiture qui l'attend. Mais le conducteur ne démarre pas car ils sont entourés par des fumigènes rendant la conduite impossible. La voix de Batman se fait entendre et il intervient physiquement. Stjepan Šeji? est un auteur complet qui a commencé a travaillé pour Top Cow, en particulier des épisodes magnifiques de Witchblade, puis a créé sa propre série Ravine (2 tomes avec l'aide Ron Marz), et d'autres comme Death Vigil et Sunstone. L'éditeur DC Comics lui a donc offert la possibilité de réaliser une histoire sur Harleen Quinzel (créée par Paul Dini & Bruce Timm pour le dessin animé Batman, en 1993) qui soit hors continuité. En plongeant dans cette histoire, le lecteur ressent rapidement la force de l'immersion générée par la narration. Il a accès au flux de pensées d'Harleen Quinzel, sa réaction suite à ses entretiens avec ses chefs, avec ses patients, à la fois sur le plan thérapeutique, à la fois sur le plan émotionnel. Ensuite, l'artiste maîtrise parfaitement la construction des pages, la réalisation des cases. Il travaille à l'infographie avec un rendu s'apparentant à de la peinture, les traits de contours étant assez simples, parfois donnant l'impression d'avoir été tracés à la va-vite pour certains éléments comme les poils sous les aisselles de Joker. La peinture infographique apporte des textures réalistes pour la peau, les vêtements. Šeji? maîtrise parfaitement l'intégration de photographies retouchées, simplifiées en arrière-plan (par exemple pour certaines cases en extérieur), tout dosant savamment le degré de simplification : de faible, à uniquement de grands traits structurants. Il utilise les effets spéciaux de l'infographie avec retenue et pertinence, par exemple pour les flammes de l'explosion dans la rue. Tout en ressentant la force de l'immersion, le lecteur se dit aussi que l'auteur s'attaque à une histoire difficile à rendre intéressante car il la connaît probablement déjà : Harleen Quinzel, psychologue, tombe sous le charme de Joker et devient une criminelle costumée foldingue. Stjepan Šeji? dispose d'un atout : cette histoire est hors continuité, ce qui veut dire qu'il peut prendre des libertés avec la mythologie de Batman et ses ennemis. le lecteur ne peut donc pas être sûr et certain de ce qu'il va advenir d'un personnage qu'il connaît déjà. Par exemple, il découvre qu'Hugo Strange dirige l'asile d'Arkham lorsque Harleen Quinzel commence à y exercer. Par contre, la transformation d'Harvey Dent en Two-face est conforme au canon en vigueur. En fonction de sa connaissance des ennemis de Batman, il va se demander s'il peut tenir pour un fait établi que leur histoire personnelle est identique ou non, ce qui introduit des incertitudes dans le déroulement de l'histoire. Pour autant l'intrigue est bien celle-là : la jeune psychologue (30 ans) Harleen Quinzel va devenir Harley Quinn (c'est annoncé dès la séquence de rêve) au contact de Joker incarcéré à Arkham. Néanmoins, il y a déjà le plaisir de voir Stjepan Šeji? dessiner les personnages de la série Batman. Harleen Quinzel est à la fois très mignonne en jeune femme bonde, toujours bien mise, avec un sourire craquant, et un caractère bien trempé qui lui permet d'interroger les pires criminels sans être intimidée ou apeurée, et qui permet de tenir tête à ses collègues pas toujours animés de bonnes intentions. L'artiste évite de la sexualiser, même si la taille de sa poitrine a bizarrement augmenté dans le troisième épisode. Il a choisi de faire de Joker un individu d'une trentaine d'années également bien bâti, musclé sans être bodybuildé, avec des cicatrices dans le dos suite à ses différents combats. le lecteur peut être un peu déstabilisé par ce choix de montrer Joker comme un individu normal, plutôt séduisant, à part pour sa peau blanche, ses cheveux verts et son caractère volatil. Il faut attendre le troisième épisode pour découvrir une particularité physique qui constitue un manque ayant une forte incidence sur la psyché d'un individu. Stjepan Šeji? dessine Batman à trois reprises (plus une case), comme un individu grand et fort, mais sans sa mystique de créature de la nuit. Il a l'occasion de représenter plusieurs ennemis emblématiques de Batman, certains de manière très convenue (Two-Face), d'autres magnifiques (Poison Ivy). Au fil du récit, le lecteur peut apprécier le découpage des planches, d'une page avec 19 cases, à un dessin en double page ou en pleine page, mais sans abuser de ces derniers. Il se régale régulièrement de magnifiques images : un dessin en pleine page d'Harleen Quinzel prenant des notes sur son calepin, Joker et 4 hommes de main avançant avec le feu de l'explosion derrière eux, Harvey Dent et Quinzel discutant à une table sous un arbre en bordure de rivière, l'image d'Harleen Quinzel marchant sur une route reprise à deux fois, la mise en scène des entretiens entre Harleen Quinzel et les patients d'Arkham avec les expressions de visage et les postures corporelles, le motif des losanges du futur costume d'Harley Quinn, etc. D'une manière générale, Stjepan Šeji? privilégie plus la narration que les images choc. Ce choix participe à positionner le récit dans le domaine du suspense psychologique. Si le sort d'Harleen Quinzel ne fait pas de doute, il reste à suivre le cheminement qui l'y conduit. En tant que thérapeute, elle est convaincue qu'il est possible de soigner les patients pour les réinsérer dans la société. En tant que citoyenne, elle a assisté au premier rang au déchaînement de la violence chaotique de Joker. Elle confronte donc ses convictions professionnelles à la réalité de la rencontre avec ces criminels endurcis. Elle confronte également ses convictions à ceux qui les côtoient comme James Gordon, d'autres psychologues (Hugo Strange par exemple), et même Batman. Tout au long du récit, revient les deux questions suivantes. Faut-il croire en une possibilité de rédemption pour ces criminels endurcis ? Faut-il cautionner des méthodes d'intervention de type vigilant / superhéros pour pouvoir neutraliser ces supercriminels ? Stjepan Šeji? n'est pas le premier à développer ces deux thématiques. Il entremêle plusieurs points de vue dont celui de Joker, ce qui sort de l'ordinaire pour ce dernier. Les convictions d'Harleen Quinzel évoluent donc en fonction des différents entretiens, mais aussi des événements extérieurs comme l'agression dont est victime Harvey Dent. de temps à autre, le lecteur éprouve la sensation que l'auteur a placé un développement à cet endroit juste parce que ça lui tenait à cœur d'exposer cette idée et que ça permet de faire avancer l'état de Quinzel, mais sans plus y revenir par la suite, comme si finalement cette idée particulière n'avait pas plus d'importance que ça, qu'elle aurait pu être remplacée par une autre. Cela introduit une sensation d'arbitraire qui culmine avec le geste impulsif d'Harleen Quinzel à la fin de l'épisode 2, un passage à l'acte qui apparaît très soudain. de la même manière la concomitance de la transformation d'Harvey Dent apparaît bien pratique pour pouvoir permettre l'évasion du dernier chapitre. Ce récit sort de l'ordinaire et mérite sa place au sein du Black Label. Stjepan Šeji? se montre un auteur complet maîtrisant bien sa narration et la construction de son récit, avec des planches au service de l'histoire. Alors que le lecteur connaît déjà l'histoire, l'auteur parvient à l'y intéresser en donnant une épaisseur remarquable au personnage principal. Il montre que le sort d'Harleen Quinzel est directement lié à l'existence de ces criminels sans remords, la mettant au pied du mur quant à ses pratiques thérapeutiques. En fonction de ses attentes, le lecteur est alors pleinement satisfait de cette évolution progressive d'une personne se heurtant à la réalité, ou reste un peu sur sa fin du fait que la thématique de la sécurité et de la transgression ne soit pas tout à fait assez développée.
Un grand kiff pour Harley. Et cet album est vraiment très cool. Mention pour la couverture, l’intérieur est un peu moins léché, mais reste très stylé, une bonne réalisation. L’histoire raconte la métamorphose de Harleen pour avoir ce lien avec le Joker et sa crise de folie à deux. quoique le Joker lui volera un peu la vedette dans cet album aussi. Une belle oeuvre qui immerge le lecteur dans le monde de Gotham city .
Un petit avis rapide pour conforter la bonne moyenne de cet album, c’est franchement sympa à suivre. L’auteur, seul, livre du super boulot. Déjà la couverture est magnifique, l’intérieur sera un poil en deçà mais ne déméritera pas pour autant, une réalisation très classe. L’histoire le sera tout autant, l’intrigue va s’attarder principalement sur le « basculement » de Harleen vers le Joker et la folie mais pas que, nous assisterons également, en toile de fond, à celui d’Harvey Dent qui volera parfois la vedette de belle manière. Du chouette ouvrage dans l’univers de Gotham et qui peut se lire sans en avoir une grande connaissance.
Je ne suis pas spécialement amateur de comics de superhéros, mais je dois avouer avoir un faible pour l’univers de Gotham. J’avais fait une grosse boulimie de lectures Batman il y a une dizaine d’années. J’adore les thèmes sombres, la réflexion sur la folie, sur la justice… et j’ai retrouvé tous ces éléments dans « Harleen ». Le lent basculement de Harleen Quinzel vers la folie est bien amené et crédible, ou en tout cas aussi crédible que possible dans le contexte. J’ai aussi beaucoup aimé le parallèle suggéré entre folie et amour. La lecture est fluide et agréable - la maitrise narrative de Stjepan Sejic force le respect. Notez quand même que l’intrigue est plutôt verbeuse, et peu portée sur l’action. Ce n’est pas un reproche, mais je pense qu’il est important de le signaler. La mise en image est réussie, et très moderne. Pas la BD de l’année, mais un très bon Batman, qui devrait ravir les amateurs de cet univers. J’ai en tout cas passé un excellent moment de lecture.
Harleen Quinzel alias Harley Quinn, la femme devenue ce qu'elle voulait guérir. La trame de base est connue. Harleen est une psychologue compétente, pleine de bonnes intentions, mais empreinte d’une certaine fragilité affective et d’une forme d’idéalisme (inhérente à son métier ?). Le Joker, Monsieur J. ou encore « Poussin », comme aime l’appeler l'intéressée, est le plus grand ennemi de Batman, un génie du mal, un méchant de légende, un homme d’une rare dangerosité, diaboliquement intelligent, dénué d’empathie et manipulateur émérite. La première tombera sous le charme et l’emprise du premier, pour devenir au moins aussi folle et dangereuse que lui. Malgré mes connaissances de base de cet univers, c’est la première fois que je lis une histoire traitant des origines d’Harley Quinn. De ce que j’ai pu glaner comme information ici et là, il ne semble pas que le récit soit révolutionnaire dans son déroulement, objectivement assez classique mais très équilibré. Cependant, le traitement des personnages est magistral et d’une rarissime finesse. Le glissement d’Harleen vers son destin inéluctable est lent et progressif. À chaque page, on se dit qu’Harleen va s’en sortir. On veut y croire. Elle est trop intelligente. Elle va comprendre et se ressaisir. On le sait pourtant… Elle sombrera, mais on espère… en vain ! Le récit s’arrête là, à juste titre. L’atmosphère est lourde et oppressante. Certains passages sont malsains tout en sachant rester fluides et attrayants. Cet équilibrisme narratif est à saluer. Graphiquement, je ne peux pas passer sous silence la magnifique couverture qui résume d’ailleurs parfaitement les 180 planches composant cet album. Le dessin est largement au-dessus de ce que j’ai l’habitude de voir dans les comics de super héros. Le trait est fin et assez doux, malgré la force de certains passages. Le découpage est varié et soutient bien l'histoire et la manière dont elle est racontée. Les couleurs sont beaucoup plus variées et travaillées que d’ordinaire. Je regrette seulement un dessin entièrement numérique. J’aurais davantage savouré une approche plus traditionnelle, moins lisse et brillante. Contrairement à l’extrême majorité des histoires de super héros, je suis convaincu que ce one shot saura plaire à une large audience. En effet, l’univers de Batman reste ici en second plan par rapport au développement psychologique des personnages. Celles et ceux qui sauront passer outre leur a priori ne seront donc pas déçus. Dans ce genre d'univers, « Harleen » est sans doute l’un des meilleurs comics que vous pourrez lire, ni plus, ni moins.
Il est certain que j'ai une certaine admiration de base pour l'auteur, dont les œuvres précédentes (Sunstone et Sunstone : Mercy) sont rentrées dans mon panthéon personnel des œuvres marquantes. Autant dire que j'attendais avec une certaine impatience de voir ce qu'il allait bien pouvoir nous pondre sur le personnage de Harley Quinn, dont je ne connaissais que les grandes lignes mais sans rien connaître en terme de lecture. Il faut dire que je ne suis pas un inconditionnel de Batman et des super-héros en général. Et là, je retrouve tout ce que j'ai apprécié précédemment chez l'auteur : l'humanité des personnages, les relations ambiguë et complexes, les personnalités marquantes. A travers la découverte de Harleen Quinzel, on suit toute l'évolution d'une folie dans laquelle elle sombre petit à petit, finissant par l'embrasser totalement. C'est finement mené, l'auteur laissant toujours une nuance dans le couple Harley Quinn/Joker qui semble malsaine, sans savoir si c'est uniquement de la folie ou si une part de vérité subsiste dans tout cela. Les dialogues et la progression de l'histoire ont quelque chose de réellement malsain, l'auteur ayant réussi à mettre le doigt sur une forme de folie bien dérangeante. Et je ne parle pas de sa vision du Joker, bien loin de certaines autres incarnations et devenant, ici, un véritable danger de folie et d'intelligence. La réalisation est au poil, donnant une vision de Gotham bien sombre, mais aussi bien actuelle. En un sens, je trouve que cela fait écho aux derniers films qui s'étaient faits, notamment Joker avec Joaquin Phoenix, où des thématiques apparaissent : la solitude, la façon dont le monde est, la place des riches et des pauvres (notamment dans les bourses attribuées aux recherches), etc ... Ce n'est pas un développement sociologique, mais une toile de fond de l'histoire qui donne quelque chose de plus pesant à cet univers. Et j'ai beaucoup aimé cela ! Après, c'est principalement la relation entre Harely Quinn et le Joker, mais aussi avec le reste des personnes, qui donne tout son sel à l'histoire. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'auteur arrive à faire ressentir le basculement dans la folie sans que cela ne paraisse trop gros. C'est un cheminement logique et qui prend son temps, avec un final de toute beauté pour ce genre d'histoire. Le dessin de Stjepan Seijic convient très bien à ce genre d'histoire, avec les couleurs qui se marient à l'ambiance et servent le récit, tout autant que les constructions de planches travaillées et originales, qui permettent de varier les cadrages et les plans. Le dessin permet de s’immerger assez vite, sans jamais paraître froid ou détaché. On est plongé dès la première planche dans la tête de Quinzel, et l'on n'en ressortira qu'à la dernière page ... Sans aller jusqu'à crier au génie comme je l'ai fait pour Sunstone, je dois dire que ce comics est d'une excellente facture et une très belle interprétation de la mise en folie de Harley Quinn. Ce genre de comics m'attire tout particulièrement parce qu'il ne faut pas être un fan de l'univers Batman pour le comprendre et l'apprécier, et qu'il est largement suffisant à lui-même, n'appelant rien de plus. Une bien belle écriture pour une mise en page qui régale, et nous voila avec un comics des plus appréciables !
Ben mes aïeux voilà du lourd, du très lourd. Si l'on m'avait dit que je noterais de cette façon un comics coup de coeur qui plus est je ne l'aurais pas cru. Alors à tout seigneur tout honneur: Merci Mac Arthur c'est grâce à toi et ton avis que j'ai acheté les yeux fermés cette BD. Aucun regret. Le monde des super-héros ne m'est pas le plus familier même si je possède quand même quelques bases. J'ai découvert le personnage de Harley Quinn par l'intermédiaire du film 'Suicide Squad' et j'avoue qu'outre la plastique de l'actrice qui interprète son rôle, le personnage Badass a de quoi réjouir les amateurs de trucs un peu déglingués. Dans ce comics l'auteur croate Stjepan Sejic envoie du lourd sans jamais être lourdingue. Au démarrage j'avais un peu peur d'être assommé par un verbiage psychoneuro-patho je ne sais quoi pour expliquer les travers des méchants rencontrés au fil des pages. Mais non c'est bien à la personnalité de la jeune psy Harleen Quinzel que s'attache l'auteur. Il nous propose une jeune femme fragile cherchant au travers de son travail à s'accomplir. Il est rare de trouver dans les comics des personnages aussi fouillés avec une vraie psychologie. On est fasciné par cette relation qui peu à peu s'installe entre Harleen et le Joker faite de faux-semblants mais qui envahit, détruit tout sur son passage. Cette femme aux multiples facettes 'Arlequin' risque de rester longtemps dans nos mémoires de lecteurs tant elle est charismatique, belle et fragile. A n'en pas douter un beau moment de lecture dont je fais mon coup de cœur du moment.
J'avais un peu peur de lire ce one-shot parce que moi j'en ai lu des histoires sur l'origine de Harley Quinn et j'avais peur de ne rien lire de neuf. J'ai eu cette impression durant les deux premiers chapitres. Harley va à Arkham, essaie d'aider les patients, commence à ressentir de l'attirance pour le Joker....C'est du déjà vu. C'est bien raconté, mais il n'y a rien de bien original dans le traitement des personnages. Puis j'ai commencé à trouver le récit un peu intéressant lorsque Harvey Dent débarque et qu'en parallèle on suit sa déchéance en Double-Face. Je ne m'attendais pas à ça, surtout que c'est vraiment une des meilleures utilisations du personnage. On comprend parfaitement pourquoi il bascule dans la criminalité alors que d'autres scénaristes se contentent de 'Harvey est défiguré alors il est méchant mouhahahaha'. Le troisième et dernier chapitre est clairement le meilleur. J'ai enfin commencé à trouver le récit passionnant et il y a quelques surprises dans le scénario. La psychologie des personnages est absolument maîtrisée et on comprend parfaitement pourquoi Harley a craqué et est tombée dans le coté obscur ! Seule ombre au tableau, le traitement du personnage de Killer Croc. Ce vilain a débuté dans les années 80 comme un redoutable ennemi de Batman qui était très intelligent et un chef de gang dangereux et au fil du temps plusieurs récits l'ont transformé en brute épaisse qui mange les gens et c'est encore le cas ici. Que c'est triste tout ça. Donc voilà le troisième acte est génial, mais le reste ne mérite que 3 étoiles selon moi. Le dessin est pas mal pour moi. Je le trouve moins laid et moins froid que ce que l'on retrouve dans bien trop de comics modernes.
Je me suis procuré cet album les yeux bandés. Enfin je n’ai pas fait comme d’habitude. Je n’ai pas feuilleté quelques pages avant de me décider. Nan rien de tout ça cette fois. J’ai juste été conquis uniquement par la lecture de l’avis de Mac Arthur sur cette série. Il ne galvaude jamais ses notations 4 étoiles et le fait qu’il ne soit pas le plus grand fan des supers héros m’a convaincu que je devais acquérir ce pavé (224 pages quand même). Et je vous le dis … j’ai bien fait ! Harleen Quinzel est une psychiatre qui pense avoir une solution thérapeutique pour éradiquer Gotham City de ses pires criminels. Pour donner du sens à ses théories, elle va devoir étudier en profondeur les esprits des prisonniers les plus ignobles enfermés à Arkam. Elle s’efforce de guérir le mal. Elle ne peut abandonner cette idée car cela serait accepter que l’homme ne peut pas se bonifier et devenir meilleur. C’est cette empathie qui la guide à avancer. La jeune femme tombe sous le charme de Joker, un dangereux sociopathe, psychopathe, manipulateur, et étrangement charismatique et séduisant. Leur relation est faite d’un rapport de domination et de soumission malsaines. Subir la douleur en espérant l’amour… Sauf que dans les romans, le monstre finit par être apprivoisé… Ici … il la dévore. Beau travail psychologique sur le personnage principal avec une approche féminine qui détonne par rapport à ce que nous pouvons trouver habituellement en librairie pour ce genre de BD. J’ai été bluffé par cet album. Les planches sont fantastiques du début jusqu’à la fin. Je ne vous parle même pas de la couverture qui est juste grandiose. Le découpage est audacieux mais ô combien parfait. Les personnages sont très expressifs. Nous avançons dans l’histoire à un bon rythme. La narration est efficace et celle-ci se bonifie page après page. Nous plongeons donc sans retenue dans l’univers psychologique d’Harleen. Je ne vois pas de défauts à cet album. Amateur de Batman, vous pouvez passer votre chemin ! Il se montre très peu. Mais cette absence n’est surtout pas préjudiciable à l’histoire. Le cœur du récit est vraiment la relation entre Harleen et le Joker. Et Stjepan Šejic excelle dans la description de la progression de cette relation toxique. Je suis juste impressionné ! Bel album que je recommande chaudement. Encore merci à Mac Arthur pour ce bon moment de lecture.
Je ne suis pas spécialement attiré par les récits de super-héros mais, devant une telle couverture, ma curiosité ne pouvait qu’être aiguisée. Parce que, pute borgne, elle en jette, cette couverture !! Beauté, folie, fragilité… Directement, ces trois termes s’imposent à moi et je ne pouvais que vouloir vérifier si ce récit tiendrait la promesse d’un tel visuel. Au niveau du dessin, on est un cran en dessous. Très clairement, la couverture (et d’autres illustrations visibles dans les bonus notamment) est plus soignée, mieux fignolée, autrement aguichante que les planches de l’album. Mais ce n’est pas rédhibitoire pour autant car le style de Stjepan Sejic reste toujours agréable à l’œil. Il est lisible, dynamique, expressif et du coup je lui pardonne facilement son aspect synthétique consécutif à un travail via ordinateur trop évident. Au niveau du scénario, j’ai vraiment beaucoup aimé. Tout d’abord parce que plus qu’un récit de genre ‘super-héros’ (ou ‘super-vilains’ dans le cas présent), l’auteur nous propose un portrait de femme. Une femme jeune, belle, peu sûre d’elle, fragile, instable, passionnée… Voilà le profil psychologique intéressant qui nous est détaillé dans ce récit à la première personne, Harleen Quinzel étant la narratrice de sa propre histoire. La progression dramatique est bien dosée et l’auteur nous permet de suivre Harleen dans cet enchaînement de petites choses et de moments chocs qui vont finalement la faire basculer, par amour, dans la folie. L’ensemble est prenant, cohérent, agréable à lire, touchant par moments. C’est franchement une belle histoire d’amour toxique et de folie, d’une jeune femme qui aurait pu n’être qu’insignifiante si elle n’avait été si passionnée. Un très bel album qui apporte quelque chose que je retrouve rarement dans ce genre de récit de super-héros : l’humanité dans sa fragilité.
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