These Savage Shores
Sur les rives de l’Indus, les jours sont brûlants, et les nuits, pleines de crocs.
1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Auteurs Indiens Inde Le Colonialisme Les meilleurs comics Les petits éditeurs indépendants One-shots, le best-of Vampires Vault Comics
1766. Deux siècles après l’arrivée du premier navire européen sur les côtes de Malabar et l’implantation des colons à Calicut, la Compagnie des Indes cherche à protéger ses intérêts économiques sur la Route de la Soie. Un vampire embarque sur un bateau de la Compagnie, dans l’espoir de redémarrer de zéro sur ces nouvelles terres prometteuses. Mais il comprendra vite que les rives de l’Indus abritent des démons et des créatures légendaires bien plus anciennes et plus puissantes que lui. A la croisée du drame historique et du thriller fantastique, These Savage Shores est une dénonciation brillante du colonialisme et de ses ravages, servie par un dessin d'excellence et une sensibilité remarquable.
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Date de parution | 19 Août 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas me joindre au concert de louanges des commentaires précédents. C'est en effet un comics ambitieux, mais il souffre d’un défaut majeur qui, pour moi, a gâché une grande partie de l’expérience : son côté verbeux, notamment à travers les nombreux échanges épistolaires et dialogues interminables. Ce type de narration, qui pourrait apporter de la profondeur et du contexte, finit par alourdir l’ensemble et freiner le rythme de l’histoire. J'ai bien aimé l’idée de mélanger l’univers des créatures mythologiques avec l’histoire coloniale de l’Inde au XVIIIe siècle. C’est un cadre original qui promet beaucoup, notamment avec les tensions entre l’Orient et la Grande Bretagne en toile de fond, mais rapidement, le flot de mots et les échanges mystiques deviennent envahissants. Visuellement, la bande dessinée a de belles réussites. Sumit Kumar parvient à rendre l’atmosphère de l’Inde coloniale avec une certaine finesse, et certaines planches sont vraiment belles. Les scènes de créatures, les décors indiens, tout cela est bien exécuté, mais là encore, cette beauté visuelle est souvent étouffée par une narration trop présente. Ce comics oscille constamment entre une tentative de sérieux historique et une approche plus grandiloquente du fantastique, mais sans jamais réussir à trouver un juste équilibre. Les dialogues sont parfois lourds et prétentieux, cherchant à donner une gravité à l’histoire qui ne se traduit pas toujours visuellement ou dans l’action. Cela donne l’impression que l'ensemble se prend trop au sérieux, sans réellement livrer sur le plan narratif.
Des forces incontrôlables - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018/2019, écrits par Ram V, dessinés et encrés par Sumit Kumar et mis en couleurs par Vittorio Astone. Quelque part vers la côte de Malabar, Bishan est allongé dans l'herbe et Kori lui caresse les cheveux. Elle lui pose rituellement la même question : comment as-tu été fait ? Bishan lui raconte la naissance du monde : un dieu tout puissant l'a créé. Il s'est ensuite allongé pour se reposer, et de sa cuisse sont sorties les créatures comme Bishan, et lui-même. Ils étaient habités par une faim inextinguible et ils ont tout dévoré, allant jusqu'à manger le dieu lui-même. Elle se demande de quel individu elle est ainsi tombée amoureuse, une bête capable de manger son géniteur. Il répond qu'il est une bête sauvage qu'elle doit civiliser. Elle se demande ce qu'elle-même sait de la civilisation. Un commandant de navire écrit dans son journal de bord, commentant sur son voyage : transporter un unique passager jusqu'aux côtes de Malabar, pour le confier aux bons soins du colonel Smith. Il se fait honte d'avoir accepté cette mission et de ne pas oser tenir tête à son passager : Alain Pierrefont. Celui-ci est un vampire et il s'est un peu trop lâché à Londres attirant une attention mal vue. Du coup, le comte Grano a décidé pour lui qu'il serait mieux qu'il aille faire un tour dans les colonies, loin surtout. Le navire finit par arriver à Calicut, sur la côte Malabar, et Alain Pierrefont sort de sa cabine, remettant une lettre au capitaine pour qu'il l'apporte en main propre dans une propriété de Hampstead. Le capitaine répond qu'il la fera porter, Pierrefont insiste sur le fait qu'il doit le faire lui-même. Mais le capitaine lui déclare que non, parce qu'il ne lui doit rien. Finalement, Pierrefont monte à bord d'une chaloupe qui l'amène jusqu'au port, où il est accueilli par le colonel Smith en personne. Ce dernier lui explique que son hôte remplira les fonctions d'attaché culturel afin de promouvoir les intérêts de la Colonie des Indes dans les contrées à l'intérieur des terres. En réponse à une question, le colonel explicite l'enjeu stratégique : établir une route commerciale à travers le pays. Il ajoute que le prince Vikram des Zamorin l'hébergera. Même s'il est encore un enfant, il essentiel de cultiver son amitié, car son père s'est immolé par le feu plutôt que de se rendre à Ali Hyder de Mysore. Non loin de là, au coucher du soleil, Bishan emmène Kori voir un arbre particulièrement vieux, dont les racines ont fini par ressortir et entourer le tronc. Elle lui repose la même question : comment a-t-il été fait ? La réponse diffère : il a été fait à partir du sang des dieux, il descend de l'un des sept sages. Ram V est un scénariste qui a commencé par des comics indépendants comme Paridoso, avant de travailler pour DC Comics sur des séries comme Justice League Dark et Catwoman. Il se diversifie donc en écrivant cette histoire publiée par un petit éditeur Vault, ne disposant pas forcément de beaucoup de moyens. Pourtant le lecteur est tout de suite frappé par la qualité de la narration visuelle, certainement pas un artiste débutant bâclant ses planches pour boucler ses fins de mois, et peut être même les débuts. Au contraire, Sumit Kumar réalise des planches très professionnelles, donnant de la consistance à ce récit qui emmène le lecteur dans un endroit inhabituel pour un comics américain : l'Inde de la fin du dix-huitième siècle. Il est vraisemblable que la mise en couleurs ait été faite à l'infographie, optant pour un rendu de type peinture, avec de superbes effets d'aquarelle, de très beaux jeux sur les nuances d'une même teinte. L'artiste fait osciller le rendu entre une mise en lumière naturaliste, et un choix de teinte principale pour donner une identité à une scène, habillant habilement les fonds de case quand le décor n'y est pas représenté en arrière-plan. L'impression générale de chaque page est donc celle d'une bande dessinée européenne, avec une qualité de production élevée. L'artiste choisit de positionner sa représentation des personnages entre l'immédiateté visuelle des comics et la prestance des bandes dessinées franco-belges. Les personnages sont majoritairement élancés (l'artiste ayant une petite propension à étirer discrètement les silhouettes), avec une forme d'élégance naturelle, et des tenues reflétant leur condition sociale : militaire gradé ou non, aristocrate anglais, sultan indien, simple paysan, danseuse, concubine, etc. Pour autant, il n'oppose pas les uns avec les autres, mais les place sur un même plan d'existence, ne jouant pas sur la facette cosmopolite ou exotique. Le lecteur ressent bien que tous ces êtres humains (et les quelques autres) évoluent dans un même environnement, à pied d'égalité quant à leur présence corporelle. À plusieurs reprises, il s'arrête devant une case ou une page, soit pour ses qualités descriptives, soit un moment saisissant. Par exemple, il prend le temps de regarder les navires à voile arrivant vers les côtes de Malabar, la façade de la belle demeure du comte Grano, la façade du palais du prince Vikram, l'étendue des branches du vieil arbre, le palais de Mysore, l'aménagement intérieur de la tente du khan, la vue en hauteur de Calicut, etc. Tous ces endroits sont représentés avec soin, que ce soit pour le niveau de détails, ou pour la reconstitution historique. De la même manière, le dessinateur conçoit des plans de prise de vue très parlants, avec une direction d'acteurs très juste pour des scènes comme la danse de Kori, le cortège du peuple accompagnant la parade à dos d'éléphant du prince Vikram, la chasse au léopard, le carnage perpétré par Bishan sur un champ de bataille, le duel bestial entre le comte Jurre Grano et Bishan. De la même manière, le lecteur prend vite conscience que le scénariste raconte une histoire fournie sur l'expansion commerciale et militaire de l'empire britannique en Inde, avec deux points de vue : celui politique du positionnement du prince Vikram, et celui de l'aventure surnaturelle avec la présence d'un vampire et d'une créature à la nature mystérieuse. Il n'y a pas besoin de posséder des connaissances historiques pour comprendre le premier fil narratif. Il court en toile de fond rappelant que la Grande Bretagne fut à la tête d'un empire où le soleil ne se couche jamais, un tout petit pays ayant lâché la bride à sa soif expansionniste inextinguible, sous une forme colonialiste. L'auteur parvient bien à faire apparaître la position fragile de l'armée britannique, forte de plusieurs milliers d'hommes, mais très dépendante des guerres intestines du pays dont elle exploite les richesses, car incapable de résister si tous les royaumes venaient à s'unifier. Par petites touches organiques, Ram V montre la fragilité de la position dans laquelle se trouve le prince, les choix politiques du sultan, et une partie des morts au combat. Il ne s'agit pas d'une fresque historique mais d'une toile de fond ; d'un autre côté ce n'est pas non plus un décor en carton-pâte qui pourrait être remplacé par n'importe quel autre endroit à 'importe quelle autre époque. Le lieu et la période nourrissent le récit. De la même manière, le fil narratif relatif aux monstres (vampires, Bishan) n’est pas générique, mais n'est pas non plus le cœur du récit. Le lecteur se demande bien quel genre de monstre est Bishan, et il n'est pas déçu de son apparence. Pierrefont et lui s'affrontent dans un combat dantesque, rendu visuellement intéressant par une prise de vue bien étudiée, et des cases qui ne se limitent pas à des poses conventionnelles éculées. Le scénariste ne se lance pas dans une version personnelle de la mythologie des vampires, s'autorisant à faire en sorte qu'ils puissent se déplacer de jour au soleil sans en souffrir. Il apparaît rapidement que les personnages principaux sont Kori et en creux Bisham. Pour autant ils ne sont pas de toutes les planches, et ils ne sont pas les déclencheurs ou les acteurs de tous les événements, Bisham restant même en retrait, un mystère qui ne se dévoile que très progressivement. Ram V met en scène l'amour entre une mortelle et une créature surnaturelle vraisemblablement immortelle. Dès la première page, la question essentielle du récit est posée par elle à lui : comment as-tu été fait ? Elle est posée à plusieurs occasions toujours par Kori à Bisham. À chaque fois, elle suscite une réponse prenant la forme d'une sorte de conte ou de parabole. À chaque fois, ça éclaire Bisham sous une lumière différente, mais ça indique également que son histoire et sa nature sont le fait de circonstances extérieures, que sa personnalité provient essentiellement de l'environnement dans lequel se déroule sa vie. Le lecteur peut y voir la métaphore de toute vie, que ce soit celle de Kori, des autres êtres humains, mais aussi de l'Inde elle-même, ainsi qu'un commentaire sur l'inéluctabilité du changement et le peu de maîtrise que l'individu peut avoir dessus. Il est vraisemblable que le regard du lecteur soit attiré par la couverture très réussie de l'ouvrage et que l'envie lui prenne de le feuilleter. Il découvre une mise en couleurs agréable, des dessins à l'apparence soignée, et une intrigue qui ne se devine pas en feuilletant. Il plonge tout de suite dans une ambiance un peu exotique, assez chaude, intrigué par le mystère de celui appelé Bisham, curieux de savoir quel genre de vampire est Pierrefont, intrigué par l'environnement inhabituel pour un comics (l'Inde à la fin du dix-huitième siècle). Il est vite séduit par les deux principaux protagonistes et par la narration visuelle, pris par les tensions entre empire britannique et différents royaumes. Il se rend compte qu'il se retrouve en immersion complète dans ce récit intrigant, captivant, plein de suspense, avec une dimension réflexive discrète et intelligente.
Je ne suis pourtant pas fan d’histoires de vampires, mais j’ai adoré cet album, qui comme le soulignent déjà les autres posteurs propose une intrigue riche ancrée dans l’Histoire coloniale indienne, mais aussi dans son folklore et ses légendes. Le ballet diplomatique des vampires se juxtapose à celui des différentes factions combattant pour le contrôle de l’Inde et de ses ressources. L’histoire est prenante et bien narrée, et les personnages sont très humains, ambiguës, et attachants. Bref, j’ai tout aimé dans le scenario de Ram V. Et puis bon sang, le dessin de Sumit Kumar et les couleurs de Vittorio Astone sont sublimes. Les planches sont magnifiques, mais semblent à l’étroit dans le format comics, et mériteraient une édition de luxe. Une histoire riche et intéressante, superbement mise en image… Je n’arrive pas à justifier une note autre que 5/5.
Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en m'attelant à ce récit et j'ai été franchement surpris de la nature du récit, du ton, de la forme et du fond. C'est pas souvent que j'ouvre une BD qui me surprend et me transporte, avec une histoire qui semble receler surtout un fond acerbe et critique. Non, vraiment, je dois bien dire qu'on est là dans une totale réussite ! Le récit reprend la figure du vampire, mythe qui sert de métaphore à tant de choses qu'il serait difficile aujourd'hui de les lister. Du séducteur d'Anne Rice au vampire dangereux de Bram Stocker, le vampire est le pouvoir de séduction, l'animalité humaine, l'altérité merveilleuse, la peur d'un ancien ou d'un nouveau monde, le combat de la foi, la sexualité hors-norme … Il est ce qu'on veut bien en faire, et tout le monde le reprend à sa sauce. Et c'est exactement ce que fait ce récit, qui reprend le mythe du vampire de façon assez classique mais l'intègre au récit pour parler d'autre chose. Car si le récit parle de combat de créature mythologique dans l'Inde du XVIIIè siècle, il est avant tout un récit politique nullement déguisé. Entre clans rivaux, guerre de rois et de seigneurs locaux, débarquement de l'Inde et sa fameuse compagnie orientale, plus prompte à sortir le fusil que tendre la main, c'est un pan de l'histoire du continent indien qui sert de décor aux personnages supportant la narration. Ces personnages sont intéressant par ce qu'ils sont, mais surtout par ce qu'ils incarnent. Je ne me lancerais pas dans le détail, qui prendrait trop de place pour une simple critique, mais entre l'animalité humaine, le conflit et la violence, la transmission de générations et bien sur l'arrivée de l'européen dans un jeu politique déjà compliqué. Je dois dire d'ailleurs que l'européen en prend pour son grade ! Les vampires me semblent symboliser ces puissants européens qui se pensent immortels et intouchables, certain de leur bien fondé et prêt à piller le monde sans scrupules. J'ai bien aimé le fait de montrer ces personnages souffrir et mourir, presque étonné de pouvoir être tués de façon si simple. Le récit est épistolaire en partie, chacune des lettres donnant une voix à un personnage. C'est une très bonne manière de différencier chacun par un ton, une façon de parler et une façon de comprendre les autres. J'aime le procédé, qui permets de réellement donner corps aux personnages, à leurs dilemmes et interrogations. J'ajouterai juste que j'adore le personnage de Bishan, monstre ou humain, créature immortelle qui subit ce qu'il se passe et peine à trouver une place dans ce monde qui change. J'ai adoré son développement et ses interventions, il est juste parfait ! Le récit trouve d'ailleurs une fin qui arrive à être à la fois heureuse et triste, puisque la victoire est éphémère et que la finalité sera celle que l'on connait. La marchandisation de tout est en route, et elle ne s'arrêtera pas comme ça. Une très bonne fin qui laisse un gout amer après avoir tout vu, mais qui se conclut sur une promesse de renouveau et d'avenir. Un joli message pour des temps comme les nôtres ! Je digresse beaucoup mais je décerne le coup de cœur à cette BD. Elle est excellente, bien menée, aux thématiques claires et fortes, servi par un dessin tout en beauté et une écriture aux petits oignons ! Recommandé, franchement recommandé !
J’ai découvert ce comics par hasard, et je pense que ça faisait très longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir à suivre une histoire. Cette histoire décrit les destins entremêlés de Bishan, Kori et Vikram. Une narration aussi peu banale (surtout sous forme de lettres qui donnent un aspect grandiose au dessin et à l’action) pour un format comics qui donne beaucoup de relief. Un vrai coup de coeur, une grande et triste histoire, très marquante dont je me rappelerai longtemps.
Désolé de briser l'unanimité, mais je ne peux pas mettre plus que 3 étoiles. Pourtant, j'aurais aimé mettre 4 étoiles comme tout le monde, ce comics possédant plusieurs qualités. J'ai vraiment adoré le dessin, surtout au niveau des couleurs. C'est un style que je voudrais retrouver plus souvent dans les comics modernes. Le scénario possède de bonnes idées. Le fait que mettre des vampires en Inde est original et l'idée est très bien traité vu que les vampires vont se retrouver confronter à un démon local. Le problème est que je n'ai pas accroché plus que ça au scénario à cause justement des écrits épistolaires que l'on vante dans d'autres avis. Je n'ai rien lorsque c'est utilisé sur quelques pages, mais ici il y en a trop. Le truc est que lorsque je lis des pages et des pages où un personnage décrit se qui s'est passé au travers d'une lettre ou d'un rapport, ben il y a pas de rapport émotionnelle qui se produit entre moi et les personnages, il me faut une narration 'normale'. D'ailleurs les scènes que j'ai préférées sont celles dont la narration était classique, avec les personnages qui parlent et tout le reste. Donc voilà c'est peut-être une raison bizarre pour ne pas accrocher totalement à un récit, mais voilà à cause de ça je n'ai pas trouvé ce one-shot passionnant à lire.
C’est l’avis de Titanick qui a attiré mon attention sur cette BD. Et sa lecture a été un vrai bonheur. Que c’est beau et que la narration est intelligente ! L’idée d’alterner des dialogues avec un récit épistolaire est excellente. Ayant été profondément marqué par l’adaptation BD du Mahabharata par Jean-Marie Michaud, je ne pouvais qu’être sensible à cet univers et à cette interprétation des Rakshasas. Un regret cependant : le format de la BD, qui par ailleurs est un très bel objet : j’ai dû vraiment forcer pour lire les petits caractères des passages épistolaires. Si jamais l’éditeur nous lit et au vu des critiques élogieuses des lecteurs, peut-être peut-on rêver à une édition avec un format augmenté ? Bon je sais c’est un rêve… mais cette œuvre le mériterait !
Encore un achat provoqué par les avis élogieux ci-dessous. Ce qui saute aux yeux c'est cette éblouissante couverture. Et l'intérieur n'est vraiment pas en reste. Un bijou. Je découvre les auteurs et ils ont fait très fort. Un comics qui fait voyager en Inde au temps de la colorisation, de l'Empire et sa compagnie britannique des Indes orientales. Guerre, trahison, amour et êtres surnaturels sont au menu de ce récit sur fond historique avec la première guerre de Mysore. Et ce mélange fonctionne parfaitement et là je rejoins la remarque de Mac Arthur. Ce qui en fait la force c'est sa narration au travers d'écrits épistolaires qui la rende lyrique. Un récit qui absorbe jusqu'à la moelle, mais que c'est bon. Un deuxième point fort le graphisme, il est précis, détaillé, soigné et à cela il faut ajouter une mise en couleur réussie qui m'ont transporté en Inde au XVIII° siècle. Une mise en page dynamique. Que c'est beau. Je ne peux qu'en conseiller la lecture pour un dépaysement total. "Raconte-moi Bisham. Comment as-tu été conçu ?" Note réelle : 4,5.
En plein XVIIIe siècle, deux civilisations s'affrontent, l'occident colonisateur, conquérant et mercantile sur les terres de l'Inde millénaire et résistante, puissante d'une histoire riche et foisonnante. Affrontements à tous les niveaux, des armées, des rois avec les alliances qui se font ou se défont, et des créatures maléfiques des légendes,... et quelles créatures : les vampires européens, princes de la nuit contre les rakshasas, démons cannibales brahmaniques. Et tout cela est magistralement raconté, avec ces interactions entre les êtres maléfiques et les humains, et surtout le personnage de Bishan, tiraillé entre son désir d'humanité et sa nature démoniaque. La couverture est sublime. Le dessin est sublime. Quant à la colorisation, on est partagé entre les tons chauds et rougeoyants de l'Inde et par contraste l'ambiance bleu sombre des nuits londoniennes... Moi, si ça se passe en Inde, je prends. Mais là je prends, je garde et j'en redemande... Juste un petit détail curieux : la phrase au dos faisant référence aux rives de l'Indus, je n'ai pas compris ; les guerres de Mysore – Madras, si on veut citer un des grands fleuves sacrés, c'est plutôt la Kaveri. L'Indus coule loin au nord, dans l'actuel Pakistan, mais bon...je pinaille.
Ooooh cette bd n'est pas passée loin du 5/5. Mon seul regret: qu'elle ne soit pas plus longue... En effet, cette histoire de vampire est originale (on n'a pas l'habitude d'histoires de vampires se déroulant en Inde et c'est fait ici de façon très intelligente) et très agréable à lire. Le déroulement du scénario est fluide et on est tenu en haleine du début à la fin. Le dessin n'y est pas pour rien car il est vraiment très bon et renforce le récit. Bref, c'est très très bien et je recommende vivement la lecture. 4.5/5
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