Spirou chez les Soviets

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 12 avis)

Le comte de Champignac a disparu ! Il a été enlevé par des agents du KGB... Des savants russes ont besoin de lui pour les aider à répandre le gène du communisme dans le monde entier.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Dupuis Journal Spirou L'univers de Spirou et Fantasio Les prix lecteurs BDTheque 2020 Les Roux ! One-shots, le best-of Russie

Dans le contexte de la guerre froide, Spirou et Fantasio jouent les James Bond, espions infiltrés sous la couverture d'un reportage pour Vaillant (Pif Gadget), le journal communiste de l'époque. Parviendront-ils à délivrer Champignac de l'embrigadement bolchévique et à sauver le monde de la contamination communiste ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Septembre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Spirou chez les Soviets © Dupuis 2020
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 12 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

04/09/2020 | Ro
Modifier


L'avatar du posteur bamiléké

90 ans après Tintin, Tarrin et Neidhardt envoient Spirou et ses amis au paradis du prolétariat. C'est à peine moins caustique dans certaines remarques de Champignac. Cela permet aux auteurs de se replacer en pleine époque d'or de Franquin et Dupuis. Hommages appuyés aux créateurs et aux personnages de cette période tellement les gags et le dessin semblent sortis d'une archive Franquin/Dupuis 1960 au début du récit. Ensuite les auteurs se permettent un léger anachronisme en réaxant le récit sur l'affaire Lyssenko allant jusqu'à caricaturer Tofim Lyssenko le célèbre biologiste de Staline. La science corrompue par l'idéologie ne peut aboutir qu'à la défaite de la raison. Même si les auteurs rappellent une grande réalisation des scientifiques soviétiques au travers du lancement de la fusée qui renvoie à Gagarine ou à Laïka, le bilan est globalement exécrable pour paraphraser un premier secrétaire célèbre. L’Holodomor ukrainien, les goulags, les purges massives (dont des scientifiques), l'exil des artistes et intellectuels sont autant de rappels des auteurs à cette période sombre. Sauf que les idées noires continuent après la chute du communisme, avec Gaston devenu directeur commercial en costard cravate qui sourit au licenciement abusif de Lebrac devenu SDF. Un récit qui allie tradition et modernité bien dans l'esprit de Franquin avec une touche personnelle créative. Un dessin et des couleurs bien dans le ton des Spirou de l'âge d'or. Une belle réussite. 3.5

10/07/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Je découvre les 2 auteurs avec cet album, leur précédente collaboration m’ayant échappé. « Spirou chez les Soviets » est une franche réussite. Un album bien calibré et d’une grande densité, de la belle aventure humoristique. Un retour aux sources, c’est rempli de clins d’œil. Tout y est délicieusement old school, les couleurs, la tranche de la bd, les nombreuses références à la période (capitalisme vs communisme, Vaillant vs Pif, KGB, Hoover, le tabac …) et surtout la maison Dupuis version Franquin, un plaisir de retrouver certains personnages. L’histoire va vite mais on ne s’ennuie pas, un voyage dépaysant, j’ai souvent ri des situations. Franchement bien, bravo aux auteurs. Un bel hommage à la période Franquin mâtiné de Tome & Janry. Une petite friandise que j’ai beaucoup appréciée. A noter que cet album ne rentre pas dans la collection Le Spirou de … ?! Il se positionne plus comme un hors série clin d’œil au début de la série, le Marsupilami apparaît même sur le dos de couverture.

30/06/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Vu comme Spirou est tombé bien bas, autant dans les épisodes officiels que dans les hors-séries, je n'attendais rien de celui-ci. Pourtant, force est de constater qu'il s'agit d'une bonne surprise ! Si l'album n'est pas exempt de certains défauts, il faut reconnaître qu'aucun album depuis certains Tome et Janry (pas tous, loin de là) n'avait réussi à renouer à ce point avec le style Franquin. A ce titre, l'introduction de l'album est exemplaire. Toute la séquence au château de Champignac et au sein des éditions Dupuis avant de partir pour la Russie fonctionne à merveille. L'humour est typique de ce qu'un Franquin aurait fait, bourré d'allusions bien placées, pas trop lourdes, et le scénario nous immisce dans ce que Spirou et Fantasio a de plus classique, on y prend un plaisir fou. Ensuite, nos héros s'envolent pour la Russie, et là, les deux auteurs prennent la distance nécessaire pour faire un vrai pastiche, mais sans tomber dans la pâle copie. Ainsi, les péripéties prennent le pas sur l'humour (qui reste néanmoins toujours assez drôle), de nouveaux personnages - surtout féminins - sont introduits, et l'ensemble fait mouche. Du côté des reproches, je trouve que le scénario aurait pu être légèrement plus travaillé, mais surtout qu'il manque de scènes d'action alors que les péripéties en appelaient plusieurs qui ne viennent pas. Je pense notamment à l'évasion du camp (je pensais que la couverture annonçait une jolie séquence sur le train, mais non) ou de l'infiltration sur la base de lancement de la fusée. Néanmoins, la fin n'est pas trop décevante, grâce à quelques twists malins et inattendus, légèrement politiques mais pas de manière trop appuyée, typiquement dans la lignée de ce que Franquin aurait fait, mettant à la fois le communisme et le capitalisme face à leurs contradictions. Enfin, il faut souligner l'excellence du dessin de Fabrice Tarrin. Typique de l'école de Marcinelle, mais avec une petite touche de modernité en plus, il restitue à merveille l'atmosphère recherchée dans un Spirou et Fantasio, c'est un vrai plaisir de voir ça après les catastrophiques errances de la saga officielle... Ainsi, Spirou chez les Soviets constitue un joli retour aux sources de la saga, qui se lit avec un plaisir indéniable, mais manque peut-être de quelques scènes vraiment marquantes pour être au niveau de l'âge d'or de Greg et Franquin. En tous cas, ça reste une des meilleures reprises de la saga depuis longtemps !

05/11/2021 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 4/5
L'avatar du posteur JAMES RED

J'ai mis un peu de temps avant d'acheter cet album, je dois dire que je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'avais été très déçu par les dernières reprises signées Morvan-Munuera ou Yoann et Velhmann. De son côté, je trouve que la collection "Le Spirou de…" avait alterné le bon et le moins bon. J'aime bien le dessin de Fabrice Tarrin qui pastiche admirablement le style de l'école de Marcinelle, notamment sur une série nommée Violine aujourd'hui un peu oubliée. Tarrin avait déjà travaillé sur un Spirou avec Yann dans un scénario assez oubliable. L'idée de base est plutôt drôle répandre le communisme sur toute la planète en enlevant Champignac. L'aventure est enlevée et pleine de rebondissements et la double lecture est intéressante. L'action se passe dans les années 50, pendant la guerre froide et le titre est un hommage appuyé à une autre légende du 9ème art Tintin. Avec cette histoire, j'ai retrouvé un peu de la verve qui manquait aux albums de Spirou depuis Tome et Janry. J'exclurai pour ma part le Spirou d'Emile Bravo qui est un chef d'œuvre d'un autre registre. Ce qui fait l'intérêt de Spirou chez les Soviets est son côté méta : on retrouve ainsi Monsieur Dupuis en anticommuniste patenté, Lebrac, Gaston, Demesmaeker, Boulier, Raoul Cauvin en un monsieur R sorte d'équivalent du Q bondien et j'en passe… soit tout l'univers du journal Spirou qu'un lecteur comme moi connaissait bien à travers les gags de Gaston. Nos héros se font aussi passer pour des journalistes de Vaillant (ancêtre de Pif gadget) magazine français de bd proche du PCF. Le dessin de Tarrin montre un réel dynamisme, il rappelle celui de Franquin des années 50 dans le style de la mauvaise tête. Un album qui ravira les vieux amateurs comme moi, mais qui, à mon avis, pourra faire rire les jeunes générations.

10/07/2021 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Une histoire pas mal avec un Spip somnambule et un comte de Champignac enlevé par les Russes dans un climat qui rappelle la guerre froide et l'opposition communisme versus capitalisme. Cela reste dans l'esprit de la série aussi bien sur le plan du dessin que de l'action. J'ai trouvé que les clins d’œil appuyés étaient un peu trop nombreux. Pour autant les auteurs arrivent à sortir une histoire maitrisée dans 50 pages, donc ça va vite, pas le temps de s'attarder. Un bon divertissement.

16/03/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Le scénario de Neidhardt est plutôt bien fichu. En tout cas, j’ai trouvé que le démarrage est réussi, les 10 premières pages (avant le départ pour l’URSS) fourmillent de gags, et surtout de clins d’œil, d’allusion à l’univers de Spirou, mais aussi à celui de Franquin en général (Gaston, Boulier, de Maesmeker ratant la signature de contrats, etc.), mais aussi à Tintin, Vaillant, etc. Neidhardt se place clairement dans les traces de Franquin, et le dessin de son complice Tarrin joue lui aussi sur du classique de Marcinelle. Arrivé en URSS, ça se tasse un peu au niveau clins d’œil et humour, même si l’aventure, qui prend le dessus, se laisse lire agréablement (le personnage de Natalia, la guide/surveillante, reste une bonne source de gags). Et puis, l’humour reprend de plus belle dans les 10 dernières pages, avec là aussi quelques clins d’œil à l’univers de Franquin, et quelques idées et dialogues amusants. Une succession de renversements assez jubilatoires aussi. Note réelle 3,5/5.

11/02/2021 (modifier)
Par Nvram
Note: 5/5

J'avais déjà lu du Neidhardt, mais là il y a un background culturel en plus. Un album très axé sur la comparaison des différents systèmes politiques, sociaux, économiques, les idéologies, le tout sur un ton léger (et il y a même une réf au brevetage du vivant). La BD entière repose sur l'idée de jeu de rôle social, c'est presque un bon Astérix. La qualité du scénario est également autre que les numéros de Morvan (avec des scénarios nettement plus axés sur le divertissement ou le spectable et des descriptions touristiques/photoréalistes), Velhmann ou Munuera (souvent tournés vers l'action pure avec des références au monde contemporain ou à des éléments de dystopie assez faiblards). Il est clairement destiné à un public adulte, par contre. Une personne qui n'a pas un petit background sur l'histoire de l'URSS ou la finance ne prendra pas forcément de plaisir à le lire.

30/12/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Guillaume.M

Tintin y était allé, alors pourquoi pas Spirou ? C’est avec scepticisme que j’ai découvert cet album en magasin. En effet, « Spirou chez les Soviets » n’est pas une aventure de la série originale Spirou et Fantasio, ni un tome de la collection Une aventure de Spirou et Fantasio par.... Il s’agit d’une histoire indépendante venant s’ajouter à d’autres récits dérivés et édités par Dupuis, dont la ligne éditoriale devient (est ?) franchement floue et discutable. Cependant, grâce aux avis du site, j’ai décidé de donner sa chance à ce one shot (en sera-t-il vraiment un ?), à juste titre. Le dessin de Tarrin se rapproche beaucoup du style et de l’esprit de Franquin, fameux créateur de Spirou. Quand on voit ce que cet univers est parfois devenu ces dernières années, ce retour aux sources fait du bien. Cela est d’autant plus vrai que si le trait rappelle celui du maître, il n’en demeure pas moins dans l’ère du temps. Un design moderne et classique à la fois, comme a su le faire la marque de moto Triumph avec les Bonneville, Thruxton et autres Street Twin. Le scénario de Neidhardt me rappelle le style des années Tome et Janry, en particulier le passage à Moscou, pour des raisons évidentes. L’aventure est dense et rythmée, avec quelques belles trouvailles. Le second degré est omniprésent et les clins d’œil sont nombreux : Gaston Lagaffe, James Bond, la série mère Spirou et Fantasio, etc. Comme souvent avec ce genre d’album, j’en ai certainement manqué des tonnes. Contrairement à d’autres lecteurs, j’ai été plus convaincu par les trois premiers quarts de l’album que par le double twist final légèrement capilotracté, même s’il reste amusant et critique vis-à-vis des systèmes économiques opposés par la Guerre froide. « Spirou chez les Soviets » est un vraiment bon album qui sort du lot et mérite d’être lu. Je regrette seulement qu’il s’inscrive dans un raz-de-marée de publications privilégiant de plus en plus l’aspect commercial à la qualité.

21/10/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Avec le nombre d'albums sur Spirou qui sont sortis ces dernières années, c'est bien de pouvoir lire pour un fois un album qui dépasse la note 3. J'ai vraiment pris du plaisir à lire cet album qui mélange allégrement l'aventure, l'action et l'humour irrévérencieux qui donne par moment l'impression de lire une parodie et non une 'vraie' aventure de Spirou, mais cela ne m'a pas trop dérangé parce que le scénario est prenant même si au final il est un peu léger. C'est rempli de rebondissements et de retournements de situation, ce qui fait que je ne me suis pas ennuyé une seconde. C'est tout le contraire de l'autre one-shot de Tarrin qui avait un scénario poussif où rien ne se passe durant une bonne partie de l'album. Si vous avez des doutes face à cet album à cause du one-shot 'Le tombeau des Champignac', je vous rassure qu'ici la qualité est supérieure. Le dessin de Tarrin est vraiment bon. C'est du franco-belge à gros nez typique de l'école Marcinelle tout en ayant une touche personnelle. Cela donne de superbes planches. Bref, un album à lire si on est fan des Spirou de Franquin et de Tome et Janry (je suis tout de même un peu triste que Fournier soit encore une fois laissé de coté).

21/10/2020 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je n'aurais pas grand-chose à rajouter aux avis précédents, qui m'ont d'ailleurs donné envie de me plonger dans cette BD. En effet, tout est réuni pour faire de "Spirou chez les Soviets" une excellente BD, à la fois individuellement et également au sein de la collection de Spirou et Fantasio. L'ouverture ces dernières années aux scénaristes et dessinateurs de tout bord pour faire leur version du héros à la houppette rousse a donné lieu à une diversité du genre et ce genre de pépites se niche dans l'ensemble. En tout honnêteté, c'est un divertissement pur jus, avec de l'action et des gags qui parsèment le récit, mais également quelques petites idées pas mal, surtout dans le double retournement de situation final, qui donnent une saveur parfaite à l'ensemble. Entre les multiples références culturelles (et je suis certain d'être passé à côté de plein d'entre elles), les jeux de mots et allusions ("Vous connaissez mon oncle Vania ?" demande une russe), j'avoue avoir souri un bon nombre de fois et même éclaté de rire à quelques reprises. Le dynamisme et l'enthousiasme de l'histoire m'ont porté, avec des pages dynamiques et qui nous font voyager dans toute la Russie soviétique. Les auteurs se sont fait plaisir à ajouter des liens avec la série-mère, aussi bien dans les éditions Dupuis que dans d'autres personnages autour, et ça marche formidablement bien. On sent tout l'hommage à Franquin mais aussi à la période de Tome et Janry, sans pour autant faire dans le simple hommage. C'est une histoire à part entière, avec ses idées. C'est là un très très bon opus de Spirou et Fantasio, renouant avec les meilleurs albums mais sachant également ajouter sa patte et ses idées dans une BD qui se dévore comme un rien. Amateur du héros à la houppette rousse, plongez dedans !

10/09/2020 (modifier)