La Fuite du cerveau

Après le succès de Pereira prétend et de Malaterre, Pierre-Henry Gomont change de registre. Il nous entraîne dans un road movie échevelé et drolatique, inspiré par la véritable destinée du cerveau d'Einstein. Menée tambour battant, cette histoire rocambolesque et burlesque, servie par un dessin épris de liberté, est aussi une réflexion passionnante sur la complexité de l'âme humaine.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Albert Einstein Le cerveau Les prix lecteurs BDTheque 2020
Le 18 avril 1955, Albert Einstein passe de vie à trépas. Pour la science, c'est une perte terrible. Pour Thomas Stolz, médecin chargé de l'autopsie, c'est une chance inouïe. Il subtilise le cerveau du savant afin de l'étudier. S'il perce ses mystères, il connaîtra la gloire... Le problème, c'est que le corps d'Einstein le suit ! Privé de cerveau, Albert continue à bouger, à marcher, à parler. La perspective de comprendre le fonctionnement de ses neurones l'excite au plus haut point. « Formidable ! On va faire ça ensemble, tous les deux ! », dit-il à Stolz. Reste à trouver un laboratoire à l'abri des regards. Ce qui n'a rien d'évident quand on a le FBI aux trousses...
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Date de parution | 18 Septembre 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


La couverture m’a fait penser aux Pieds Nickelés – voir la couverture du premier tome de leur intégrale. Et je pense que Pierre-Henry Gomont a volontairement joué sur cette ressemblance, tant les personnages embarqués dans cette histoire invraisemblable développent une ambiance proche de celle du fameux trio. Surtout le docteur Stolz, héros totalement ballotté par les événements. J’ai bien aimé cette lecture, agréable, dynamique. L’album est épais, mais il n’y a pas tant de textes que cela (parfois des dessins en font office), et les planches – qui s’affranchissent souvent du gaufrier traditionnel – sont aérées. Le dessin de Gomont semble brouillon, mais je l’aime bien lui aussi. Il convient parfaitement à cette intrigue qui part de postulats foutraques, pour se poursuivre – peut-être un peu trop, il y a quelques longueurs – dans une longue fuite en avant de Stolz, la jeune thésarde qu’il rêve de séduire, et surtout Albert (et son cerveau bien sûr !). Note réelle 3,5/5.


Le mot qui ressort des autres avis est « conteur »… et là je crois que tout est dit. Je ne suis pas spécialement fan de loufoque, mais impossible de résister au talent de conteur de Pierre-Henry Gomont. En partant d’un fait avéré (le vol du cerveau de Einstein), il tisse une histoire rocambolesque aux personnages hauts en couleurs. J’adore l’ingéniosité narrative, l’inventivité dans l’utilisation du medium de la BD (par exemple la représentation de la perte de la parole de Einstein), et de manière générale j’ai beaucoup accroché à l’humour. La mise en image est réussie, et innove elle aussi souvent, notamment dans le découpage et le symbolisme et les métaphores graphiques. Voila, l’histoire est peut-être un chouïa longue, avec une baisse de rythme vers le milieu, mais je ressors de ma lecture ravi. Bravo à l’auteur !


Une histoire de road movie rocambolesque, espiègle et drôle. Thomas Stolz, médecin chargé des autopsies à l’hôpital de Princeton, en Californie, est appelé en urgence pour autopsier le corps d’Albert Einstein qui vient de mourir. Et ça tombe mal : Stolz est en pleine séance de séduction auprès de Marianne Ruby, une jeune neurologue. Une idée folle lui passe par la tête ! Voler le cerveau du génie pour que Marianne l’étudie et reçoive le prix Nobel. Stolz rentre chez lui, le cerveau sous le bras. Alors qu’il va le cacher à la cave, le professeur Einstein se matérialise devant lui, la boite crânienne ouverte et fumant la pipe. Loin de s’offusquer du vol de son cerveau, le savant approuve la démarche car il avait justement un travail à terminer… A partir d’un fait réel, Pierre-Henry Gomont nous entraîne dans une course folle au cours de laquelle Einstein et son voleur de cerveau échappent à leurs poursuivants. Répliques savoureuses, crayonné vif et expressif, récit plein d’énergie… Encore un très bon album du super Pierre-Henry Gomont.


Gomont est décidément un auteur à suivre même si je n'ai pas adoré tous ses albums. Je le trouve très créatif et son œuvre diversifiée. Ici, il part sur une anecdote véridique (un médecin a effectivement enlevé le cerveau d'Albert Einstein) pour en faire une aventure incroyable. Le scénario est franchement prenant et je l'ai lu du début jusqu'à la fin sans m'arrêter tellement je voulais savoir ce qui allait se passer ensuite ! Au début, je trouvais juste l'intrigue sympathique et j'étais un peu curieux de savoir où l'auteur allait nous emmener et puis très vite j'ai commencé à trouver que c'était captivant. Les personnages principaux sont terriblement attachants, il y a des seconds rôles savoureux (je pense notamment au duo d'agents du FBI incompétents) et le personnage de Thomas va évoluer au fil du temps. La fin est particulièrement touchante. Le dessin de Gomont est une vraie œuvre d'art. C'est le style réaliste-comique que j'adore. C'est vivant et dynamique. Le découpage est parfait et on voit qu'au fil des albums il a perfectionné son style. Tout est maitrisé. Seul ombre au tableau: si l'humour m'a fait sourire plusieurs fois, je n'ai pas vraiment rigolé.


Comme tout le monde je m'incline devant le conteur ! C'est vrai que c'est complètement invraisemblable cette histoire de cerveau volé, et de fantôme veillant sur son cerveau ! Ça part sur un bitard lourdingue (le docteur Stolz), qui drague une chercheuse en neurologie et qui va la faire choir dans un road-movie sans issue mais plein de rebondissements tarabiscotés. Pour nous faire sauter à pieds joints par dessus l’invraisemblance, Pierre-Henri Gomont, réussit à incorporer à sa course folle la plus fine psychologie (comme dans Les nuits de Saturne). Le moment où il fait la connerie de prendre le cerveau avant de recoudre la boîte crânienne, est très bien rendu dans toutes les circonvolutions d'un cerveau désœuvré. Le rapport filial qui nait entre le voleur et le fantôme est très bien décrit, même si la situation est de l'ordre du fantasme, la relation affective est bien vraisemblable, elle. Le dessin crayonné, rapide, proche de la caricature ou du dessin de presse parfois, navigue entre le vert canard et la sanguine, avec des petits jus jaunes aquarellés. Des silhouettes noires du FBI (proches des méchants des triplettes de Belleville) aux décors bucoliques ou hospitaliers, tout est rendu avec une expression adaptée, du drôle à l'effrayant, sans transition. La composition des pages est très réfléchie, jouant, avec les contrastes (chaud/froid, sombre/clair ou courbes et angles) avec la symétrie, la taille des cases et leur assemblage, Gomont crée une atmosphère tour à tour échevelée, onirique, administrative ou solennelle. Bref c'est roboratif et captivant.


Un auteur qui nous fait sourire dès la préface et qui nous emmène dans un périple au pas de course. Un trio qui s'enfuit avec à ses trousses des hordes prêtes à tout pour s'emparer du cerveau d'Albert. Et notre brave Albert avec le crane vide, notre héros avec le cerveau d'Albert sous le bras et une chercheuse en neurologie parcourent le pays pour effectuer d'hypothétiques recherches. Toute cette histoire n'a vraiment rien de rationnelle, mais l'auteur a le talent pour nous emmener avec naturel dans cette aventure invraisemblable. Pas une seconde nous ne croyons à cette histoire mais nous sommes captés sans discontinuer jusqu'à la fin. Un ton humoristique tout au long de cette aventure y compris pour nous décrire la vie d'un hôpital ou d'une morgue, un enchainement d'évènements sans temps mort, des personnages hauts en couleur qui sont volontairement caricaturaux. Les situations nous réservent toujours des surprises avec des dialogues percutants et très drôles. Virevoltant, jubilatoire, un moment de lecture synonyme de plaisir. Avec cette bd Pierre Henry Gomont démontre qu'il est un conteur d'histoire vraie ou fausse et qui confirme que tous ses albums méritent d'être lus.


Encore une excellente BD du gars Pierre-Henry, et cela en dépit du fait qu'elle est peut-être un peu moins percutante que Malaterre ! Alors certes, j'ai pris le parti de ne chroniquer que des bonnes choses, parce que j'aime mieux dire du bien que du mal, mais faut reconnaitre que les ouvrages de qualité sont pléthoriques ces dernières années. Rien de véritablement étonnant à cela cependant quand on sait que celle-ci est due à Pierre-Henry Gomont, auteur génial qui enquille les chefs d'œuvre depuis un certain temps déjà. Ces dernières années, il a mine de rien pondu trois incontournables coup sur coup : Pereira Prétend, Malaterre (injustement ignorée à Angoulême) et donc cette Fuite du cerveau... Purée quand même ! Je ne vais pas redire ce que Mac Arthur et Blue Boy ont déjà écrit sur ce même site au sujet de cette BD : je suis parfaitement d'accord avec eux. J'ajouterai simplement que Gomont s'attelle à un genre à ma connaissance nouveau pour lui : la comédie débridée qui n'oublie pas d'être intelligente (on avance approximativement à plus de 200 kilomètre par heure au dessus de la vitesse autorisée), genre qu'il semble maitriser tout aussi bien que le reste ! La fuite du cerveau révèle en effet un humour fin et espiègle, servi par son trait tout en mouvement et en expressivité que je surkiffe tout particulièrement, le hissant selon moi au même niveau que Christophe Blain dont le Quai d'Orsay fait pour moi figure de référence.


Si le retour de Pierre-Henry Gomont était des plus attendus en cette rentrée, c’est un retour en fanfare et en grande forme qui se manifeste à travers cet album placé sous le signe du burlesque. En s’inspirant d’un fait réel – le vol du cerveau d’Einstein en 1955 - comme point de départ de son récit, l’auteur nous emmène dans une course folle à travers les Etats-Unis, où le Dr Stolz, détenteur de la « matière grise » du célèbre scientifique, n’aura de cesse de tenter d’échapper à ses poursuivants du FBI, le bocal contenant le précieux « Graal » sous le bras… Pour l’occasion, le trait de Gomont se fait encore plus vif et nerveux qu’à l’accoutumée, accentuant le rythme effréné de cette comédie déjantée. Les corps se tordent en des angles improbables, les jambes s’étirent démesurément pour mieux courir, et les visages se déforment dans des expressions hallucinées, comme dans un dessin animé digne de Tex Avery. L’image marquante de cette histoire restera celle d’un Einstein mi-fantôme mi-héros de BD au crâne évidé, contemplant d’un air un peu crétin son propre cerveau flottant dans un bocal, puis pour passer inaperçu aux côtés de Stolz, sera affublé d’une casquette de base-ball, symbole vestimentaire fétiche d’une certaine beaufitude yankee…L’autre jolie trouvaille est de voir le professeur, par suite de l’ablation de la zone du langage sur son cerveau (l’aire de Broca), s’exprimer par images. Et quoi de mieux que la BD pour raconter cela ? L’air de rien, Pierre-Henry Gomont s’est quelque peu documenté pour produire « La Fuite du cerveau », nous livrant une conclusion pour le moins étonnante qu’il serait déplacé de révéler ici. Cette excellente comédie macabro-surréaliste, non seulement drôle mais également fascinante, parce que traitant d’un sujet des plus fascinants : la grosse éponge peu ragoûtante emprisonnée dans notre crâne, siège de toutes les créations humaines. Très modestement, l’auteur de Malaterre met son envie de « broder ces quelques pages en tous points indignes du génie humain dont il est question (…) sur le compte des mystères insondables que recèle le cerveau humain ». Juste peut-être, comme il le dit, un « besoin vital, et parfois frénétique, de raconter des histoires. Des histoires vraies, comme des histoires fausses ».


L'avis de Mac Arthur, particulièrement motivant, m'a amenée dans la galerie pour voir de quoi il retournait. Rien que les deux images du bas de la première page (des patients entrent, d'autres sortent....) m'ont fait dire : ça, c'est pour moi ! J'avais envie de me faire plaisir, détour donc par mon libraire bd favori. Que dire de plus : que ce soit au niveau du scénario, de l'humour ou du dessin, tout est raccord, c'est enlevé, drôle, inattendu, inventif, plaisant, rythmé, loufoque, ... le mot qui me vient est « sautillant », je ne sais pas pourquoi. Allez voir les planches de la galerie, si le début vous plait, tout est du même niveau, peu de risque d'être déçu. La première lecture est particulièrement délicieuse par le suspense bien présent, que va t-il donc pouvoir inventer encore ? Mais je le relirai volontiers, rien que pour les dessins et l'humour. Je ne connaissais pas l'auteur mais je vais me rattraper.


Quel formidable conteur que ce Pierre-Henry Gomont !! J’aimais déjà ses œuvres précédentes mais celle-ci les surpasse à mes yeux du ‘simple’ fait de l’inventivité dont l’auteur fait preuve dans sa narration. Vivant, drôle, farfelu, intelligent, imagé, décalé, entraînant, audacieux, stupéfiant… Autant d’émotions et de sentiments que j’ai ressentis durant cette lecture. Et dire que tout part d’une anecdote véridique, celle de l’enlèvement du cerveau d’Albert Einstein par un médecin sans scrupules. Sauf que la version qu’en donne Pierre-Henry Gomont laisse libre court à la fantaisie et à l’humour… Les personnages sont dotés de défauts magnifiques, les événements s’enchaînent sans temps mort, et par delà l’humour pointe régulièrement un questionnement sur la quête de savoir et la soif de reconnaissance. Non, franchement ! L’anecdote de départ est stupéfiante. Le dessin est expressif en diable. L’écriture est fine et laisse la part belle à l’humour. Le découpage en différents chapitres structure parfaitement le récit. Les personnages sont tous dotés de personnalités intéressantes. Et partout l’inventivité est au rendez-vous, qui me surprend, me fait sourire (voire rire) et me donne envie de tourner la page pour découvrir la manière dont Pierre-Henry Gomont va s’y prendre afin d'imager son récit -images qui naissent autant de son dessin que de ses mots- et me sortir du train train habituel. Un pur chef d’œuvre (honnêtement, je suis pas loin d’accorder le 5/5).
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