Yaga - La fille serpent
Depuis l’origine des temps, tous les enfants ont écouté des contes qui relatent les histoires de la terrible Baba Yaga. L’immortelle sorcière russe qui voyage sur un chaudron magique, souvent accompagnée de sa maison à pattes de poulet. On dit qu’elle est le mal incarné, un suppôt de Satan… Mais aucun de nous ne naît mauvais. Cette œuvre raconte l’histoire d’une petite fille douloureusement abandonnée à son sort, qui, par nécessité, deviendra ce monstre qui guette les enfants dans les éternels contes de Baba Yaga.
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Svetlana n’est encore qu’une enfant lorsque les soldats du tsar mettent à feu et à sang son village à majorité juive. Par miracle, la fillette et son amie Kalinka réussissent à échapper au massacre. Pour se sauver, elles s’enfoncent dans la forêt interdite, lieu de toutes les spéculations et superstitions. Après avoir erré pendant plusieurs jours, Svetlana et Kalinka trouvent refuge chez Baba, une vieille femme retirée du monde. Elles se croient enfin en sécurité et la vieille Baba leur fait retrouver la joie de vivre. Elle leur enseigne comment utiliser les plantes, bénéfiques ou malfaisantes, et leur apprend aussi certaines choses importantes à savoir pour une femme qui affronte le monde, seule. Depuis longtemps, dans le village le plus proche de la forêt, on tolère Baba mais on s’en méfie. Toutes sortes de légendes circulent à son sujet et seuls les habitants les plus imprudents ou les plus désespérés viennent la voir en secret tandis que les autres regardent ailleurs. Maladie honteuse, quête d’un remède au désamour, solution au problème d’une femme enceinte, les motifs, inavouables, sont toujours les mêmes.
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Date de parution | 02 Septembre 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un one-shot qui montre les origines de la célèbre sorcière du folklore russe Baba Yaga. Je rejoins l'avis de Mac Arthur : le scénario se laisse lire sans trop de problème et le dessin est agréable. Le problème, c'est que l'action va trop vite et il y a trop d'ellipses. On passe rapidement de plusieurs années entre deux scènes et du coup je n'ai pas eu le temps de vraiment m'attacher aux personnages. De plus, le traitement du personnage manque d'originalité. La pauvre Yaga est victime de la cruauté et de l'hypocrisie humaine, et ce qui lui arrive devient vite facile à deviner. Je ne dis pas que j'ai deviné l'intrigue du début jusqu'à la fin, c'est juste que lorsqu'il arrivait une péripétie, je n'ai pas été surpris. En gros, le genre d'album que j'emprunte à la bibliothèque et qui me fait passer le temps, et après lecture il n'y a rien qui me donne envie d'une relecture.
Baba Yaga est un personnage célèbre du folklore russe et, dans mon esprit, elle incarne la sorcière dans tout ce qu’elle a de plus effrayant. Avec cet album, Antoine Ozanam et Pedro Rodriguez nous proposent une version intimiste de son passé. Cette approche, qui devient assez courante dans la littérature et le cinéma et qui consiste à humaniser un personnage a priori méchant pour nous en montrer toute la complexité (voir en bandes dessinées, les excellents « Médée » ou « Harleen », deux exemples parmi d’autres) est toujours intéressante pourvu que l’on laisse au personnage le temps d’évoluer. Et c’est un peu là que le bât blesse dans cet album. Non qu’il soit mauvais -car j’ai vraiment eu du plaisir à le lire- ou particulièrement court -80 pages pour ce one-shot, tout de même- mais il aurait pu être encore plus impactant si l’histoire s’était étirée sur deux ou trois tomes. Ici, le découpage en courts chapitres donne un rythme abrupt au récit. Les transitions sont rapides et ne laissent que peu de place à une évolution en douceur du personnage. Pourtant l’image de Baba Yaga qu’en donnent les deux auteurs est intéressante même si pas spécialement originale (jeunesse malheureuse, découverte de l’usage des plantes grâce à une rebouteuse/sorcière bienveillante, persécution et vengeance… des ingrédients certes classiques mais bien utilisés) et le fait que ce récit conserve une bonne part de fantastique (dont la fameuse maison poulet de Baba Yaga ou son chaudron volant) apporte une pointe d’originalité dans ce genre d’approche. Et puis, il y a le dessin de Pedro Rodriguez, ici au meilleur de sa forme. Son style clair et lisible m’a fait penser dans certains passages à Pellejero. Oui, rien que ça ! Et au « Silence de Malka » en particulier. Ses créations graphiques sont particulièrement réussies, tout comme les passages les plus fantastiques. Sa version de Yaga est touchante. Les scènes dynamiques sont parfaitement retranscrites. C’est vraiment du beau travail pour un résultat d’une lisibilité sans failles. Peut-être ce récit aurait-il gagné à être plus long. En l’état nous avons droit à un one-shot agréable et très bien illustré. C’est déjà pas mal ! Et si les histoires classiques de sorcières vous attirent, c’est très certainement un livre à lire.
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