Elie
L'album japonais de Michel Crespin..
BDs oubliées La Montagne Mon père, cet inconnu
Elie est un adolescent qui vit seul avec sa mère dans un chalet de montagne. Rêveur et solitaire, il se contente de parler aux animaux sur le chemin de l'école. Jusqu'à sa rencontre avec la jeune Juliette, avec qui il parcourra dorénavant la montagne, allant de découverte en découverte. Mais le papa de Juliette est muté au bord de la mer, et le jeune garçon se retrouve à nouveau seul. Il décide alors de partir à la recherche de son père ... qu'il ramènera finalement à la maison.
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Date de parution | Avril 1996 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Attention, il ne se passe rien (ou presque) dans Elie. Cela peut être lu en 5 minutes chrono (pour 148 pages...). Car il s'agit avant tout d'une contemplation. De la nature, de la simplicité des sentiments... Pour le beau, tout simplement. Et c'est vrai que le trait de Crespin (disparu en 2004) magnifie tous ces éléments. Elégance, application, épurement, les qualités sont là. mais de là à en faire un semi-pavé...
Crespin fait partie des quelques dessinateurs européens (avec Varenne, Trondheim, Baudoin, Baru...) qui ont tentés de publier au japon, par l'intermédiaire des liens particulier qu'avaient tissés Casterman et Kodansha (gros éditeur japonais pour jeunes adultes). Ils avaient tous, pour l'occasion, joué le jeu du format japonais. Ils s'en sont sortis avec des fortunes diverses, Crespin est peut-être même celui, avec Baru, qui a su tirer de ce format le plus de liberté. Quand on lit Elie, on se rend vite compte qu'on est face à quelque chose difficilement faisable en 46 planches standard... Il y aurait trop peu de place pour un découpage aussi particulier et un tel sens de l'esthétisme et de l'épure. Ici, tout est magnifié, les cases prennent la place qu'il leur faut, parfois deux planches entières. Le découpage incroyable de Crespin profite vraiment au maximum du format. Découpant l'instant avec une telle virtuosité. On tourne les pages à une vitesse folle, pris par le tourbillon des sensations évoquées. Pourtant, il y a très peu de narratif ici, dans une certaine mesure, on peut même dire que "Elie" ne raconte pas une histoire mais met en scène une succession d'instants fugitifs, de sensations passagères. J'ai souvent vu cela au cinéma, mais rarement en bd. Un exemple : un des chapitre raconte un plongeon, un plongeon d'Elie dans l'eau, cela prend 10 pages. Crespin s'attarde sur les remous, la manière dont la surface de l'eau "explose" à l'entrée du corps dans l'eau. Et c'est d'une telle virtuosité que c'est d'emblée dramatique. Et puis, il y a ce jeu subtil des couleurs, noir, blanc et une infinité de tons de gris. Il faut voir comment Crespin met en scène la montagne enneigée, c'est magnifique, presque abstrait, fragile et effacé... Allez voir la galerie, vous m'en direz des nouvelles.
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